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La France a mal dans sa banlieue

François Hollande s'apprête à annoncer son plan banlieue pour un coût global de 5 milliards d'euros. L'annonce officielle de ce grand projet de rénovation urbaine, dédié aux quartiers dits sensibles, devra se faire le
16 décembre à l'occasion d'une visite présidentielle à Lens, en présence de la secrétaire d'Etat en charge de la politique de la ville Myriam El Khomri. Il devra, ce plan, concerner 200 quartiers qui connaissent des
problèmes liés à l'insertion sociale et à l'habitat.

Cette démarche s'inscrit dans la continuité des politiques de la ville poursuivies par les pouvoirs publics, depuis une douzaine d'année  avec la loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er août 2003, dite « loi Borloo » du nom de son auteur, Jean-Louis Borloo, alors ministre délégué à la ville. Une loi-plan qui s'est donnée entre autres pour objectifs: la réduction des inégalités sociales, les écarts de développement entre les territoires dans les zones urbaines sensibles, le lancement d'un vaste programme national de rénovation urbaine ( 400 000 logements entre rénovations et constructions neuves), enfin la création de l'agence nationale des zones urbaine sensibles, et l'agence nationale de la rénovation urbaine.
En 2008, Nicolas Sarkozy, tout juste un an après son élection, a lancé, sous férule de la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville, Fadela Amara, le plan « espoir banlieues » pour mieux abandonner le grand
« plan Marshal » qui figurait parmi les grandes promesses de la campagne présidentielle de 2007. « Espoir banlieues » se voulait innovant en mettant l'accent sur deux vecteurs importants: l'insertion par l'emploi et la
sécurité. Un contrat d'autonomie est proposé aux jeunes en difficultés de moins de 26 ans, le chiffre de 100 000 contrats en 3 ans n'a jamais été atteint (en 2011 seulement 41 000 contrats vont été recensés dont seulement 25% ont débouchés sur un emploi ou une qualification) , ni celui de la création de 20 000 entreprises dans les zones sensibles avec la projection du guichet unique et des facilités des prêts d'honneur par la caisse des dépôts et de consignation.
Dans les faits, « l’espoir banlieues » s'est avéré comme une manifestation d’une défaillance supplémentaire de l'Etat. La présidence Sarkozy a failli par ses désengagements. Et si il fallait une preuve, celle-ci serait
sonnante et trébuchante : Sur les 6 milliards promis, l'Etat n'a versé que 900 millions. L'architecte et urbaniste Philippe Vignaud avait alors porté un jugement sans appel sur le quinquennat de Sarkozy, il avait dénoncé « *une absence de volonté politique d'accueillir les banlieues dans la République *». Sur le plan politique, c’est pire, la banlieue déjà en proie à la pauvreté et au chômage s’est trouvé non seulement stigmatisée mais « karcherisée » Toutefois et globalement, la France à mal dans ses banlieues. Gauche comme droite promettent à chaque fois des plans Marshal pour  réduire ces maux. Une fois aux affaires, l’ambition est réduite à des portions fugaces et en deçà des difficultés qui sévissent dans ces territoires.
Hamid Soussany

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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