vendredi 22 novembre 2024 13:55

Journée des migrants et la pression de la migration massive

L’OIM a choisi cette année le Maroc pour célébrer la journée internationale des migrants. C'est un signe fort prodigué par l’organisation internationale pour le Maroc, pays d'émigration, à la fois, et terre d'immigration.

La célébration de cette journée coïncide cette année avec la publication d'un rapport alarmant de l'agence des Nations Unies chargés des réfugiés, qui indique que l'année 2014 enregistre au moins 3419 morts en
Méditerranée, sur un total de 207 000 migrants ayant tenté la traversée. Ce rapport fait de la Méditerranée *« la route la plus mortelle du monde »*. 80% des départs se font des côtes libyennes, dont plus de 60 000 proviennent des zones de conflit en Syrie et en Irak. Ils sont suivis par les Erythréens (34 561) qui fuient un pouvoir politique brutal qui s’ajoute à la misère. Ils échouentgénéralement sur les côtes Italiennes ou Maltaises.
Le Maroc, voisin du sud de l'Europe, n'a pas échappé à cette pression migratoire. A plusieurs reprises l'Union Européenne a adressé ses félicitations au Maroc, pour saluer sa nouvelle politique migratoire entamée depuis 2013 qui, sur instructions Royales, a entamé une campagne de régularisation des migrants clandestins avec une volonté d'intégrer, mais aussi pour saluer les efforts des autorités marocaines dans la lutte contre l'immigration clandestine en direction de l'Espagne, qu'elle soit maghrébine ou subsaharienne. Ceci n’empêche pas, au delà du discours humaniste, le Maroc, en tant qu'Etat d’être tenu de contrôler ses frontières et d'y faire respecter sa souveraineté sur les entrées et les sorties, avec le devoir de gérer au mieux sa position géostratégiques en tant que partenaire important dans l'échiquier Euro-Méditerranéen.
Dans les pays Européens, les mouvements nationalistes et d'extrêmes droites ont connu ces dernières années une puissante poussée, touchant des pays comme la Suisse, les Pays-Bas, la Norvège,  traditionnellement très tolérants en matière d'accueil des étrangers et dont l'économie résiste à la crise. Le discours des nationalistes qui prêche un retour aux valeurs chrétiennes et la défense de l'identité nationale menacée par l'immigration (substitution de la population) et l'islam, trouve de plus en plus un écho favorable auprès des opinions publiques européennes. Cette courbe ascendante pourrait dans le futur, ramener au pouvoir des politiques très restrictives à l'égard de l'immigration, voire même des remises en cause de certains droits acquis par les populations d'origine étrangère comme cela c’est le cas dans le débat en Hollande avec la réduction des allocations versées aux veuves et aux orphelins.
Enfin, il faut bien le dire et le répéter: la stabilité, la fin des conflits et le développement économique des pays exportateurs de l'immigration massive demeurent les conditions nécessaires pour l'arrêt de l'exode massif, qui peut compromettre bien des équilibres et qui met en danger la vie des milliers de familles, qui somme toute, poursuivent un objectif légitime : la recherche «*d'une vie meilleure *» alors que pour d'autres, immigrer répond tout simplement à l'instinct de survie face aux guerres et aux persécutions.

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