Ce résultat, s'il se confirme sera historique. Cette montée progressive, qui au fil des scrutins ne se dément pas, paraît logique au vu des circonstances politiques actuelles, liées bien entendu à la crise économique qui perdure et aux échecs des deux grandes formations à mener les grandes réformes. Ceci est renforcé aussi et surtout par le rejet de l'islam et des musulmans au lendemain des derniers attentats de Paris, commis par de « jeunes Musulmans » et ce au nom de l'islam.

 En effet, selon un dernier sondage effectué début de la semaine écoulée, au sujet des intentions de voix pour les prochaines élections départementales, 33% se disent disposés à voter pour les candidats du parti frontiste de Marine Le PEN. L'UMP arriverait en deuxième position, avec 27% des intentions de vote, suivi du PS à 19% et du front de gauche à 9%.

C'est là un scénario catastrophe. Il y a fort à parier qu’il se réalise. Il renforcerait la tendance qui fait du front national, parti d'extrême droite, le premier parti de France. Les états-majors des partis politiques traditionnels s'affolent. En effet l'ascension du FN ne cesse de se confirmer d'élection en élection, de la conquête des mairies aux municipales de Mars 2014, au score de 25% aux dernières européennes.

Bien que des analystes tentent d'expliquer la montée du vote FN comme étant une conséquence de la crise économique, de la peur de l'avenir, du rejet de l'Europe, ou encore un vote de défiance à l'égard de L ''UMPS'', le vote FN porte indéniablement en lui, du moins en partie significative, l'expression du rejet de l'étranger, et d'un racisme ambiant.

 Sarkozy porte une responsabilité coupable dans la légitimation des thèses islamophobes lors de la campagne de 2012. Marine a su domestiquer  le discours FN et le débarrasser des dérapages verbaux de son père, de telle sorte que le vote FN n'est plus un tabou aujourd'hui. Elle est allée jusqu'à s'approprier des thèmes historiquement de gauche comme la laïcité et ce, tout en captant l'héritage chrétien et en dénonçant les prières de rue assimilées à une ''occupation''. Une phrase qui a fait mouche dans l'opinion publique.

Dans le marasme ambiant, les Français musulmans expriment leurs inquiétudes face à la montée du FN, de ce qui pourrait devenir une légitimation majoritaire par l'urne, d'un discours raciste et islamophobe. Ils redoutent que certains thèmes chers au FN tel la préférence nationale stigmatise davantage la population d'origine étrangère. Dans une société récemment secouée et mise à mal par les évènements tragiques liés aux attentats de Charlie hebdo.

Au-delà des élections départementales, et à deux ans des élections présidentielles, la question qui demeure posée est la suivante : jusqu'où l'ascension du FN peut-elle se poursuivre ?

Les français iront-ils jusqu'à confier un jour le pouvoir à un parti populiste, autoritaire et xénophobe ?Qu'en sera-t-il de la paix sociale, du vivre ensemble, et de l'image de la France et des français dans le Monde !