vendredi 22 novembre 2024 14:23

Formation des étudiants étrangers, un enjeu

Avec 32 104 étudiants, les Marocains arrivent en tête parmi les contingents des étudiants étrangers en France, suivis par les chinois 30 349. Les algériens arrivent en troisième position avec 22 697, puis les tunisiens 11 909.

Ces dernières années la France a multiplié les efforts pour augmenter son attractivité pour recevoir plus d'étudiants et chercheurs étrangers, notamment en provenance des pays émergents. Avec 271 400 étudiants, elle occupe la troisième place, soit 6,8% des étudiants internationaux, derrière les Etats-Unis avec 18,6% et le Royaume Unis 10,7. Sur un total de 4 millions d'étudiants en mobilité internationale dans le monde (derniers chiffres de l'UNESCO).

 Après avoir régressé pendant quelques années à la cinquième position derrière l'Australie et l'Allemagne, consciente de l'enjeu économique, intellectuel et politique de la présence des étudiants étrangers, la France, a pris des mesures pour mieux attirer les élites dans ses universités comme la création des titres de séjour pluriannuels, qui malgré un départ timide en 2013 est appelée à se généraliser davantage dans les années à venir.

Dans une économie mondialisée les grandes puissances se livrent une concurrence pour attirer les futures élites. Les 4 millions d'étudiants en mobilité représentent un apport économique immédiat et un investissement à long terme pour les grandes puissances. Ainsi, le ministère du commerce des Etats-Unis qui accueille près de 820 000 étudiants étrangers toutes nationalités confondues, a annoncé pour l'année 2012 un apport de 22,7 milliards de dollars. En France, bien que les frais d'inscription ne sont en aucune mesure avec ceux pratiquaient aux Etats-Unis, on estime que former 500 000 étudiants étrangers, c’est 8 à 10 milliards d'euros de PIB dans l'économie nationale.

 En ce qui concerne, l'investissement à long terme, son calcul reste très difficile à chiffrer, mais pas moins important. D'abord, une fois les études terminées, des cerveaux choisissent de rester dans les pays de leurs études pour des raisons d'opportunités financières ou familiales, et ce sont donc, les entreprises et les centres de recherches qui bénéficient de leur apport. Les spécialistes n'hésitent pas à évoquer l'enjeu stratégique de l'influence économique, linguistique et politique, lié à la contribution de former les futures élites mondiales.

Le Maroc aura besoin de ses élites dans sa marche vers le développement économique, classé deuxième investisseur en Afrique subsaharienne après l'Afrique du Sud, l'essor économique marocain, la conquête économique africaine présentent aussi des opportunités importantes pour les élites marocaines, qui dans leur écrasante majorité ont conscience des évènements et ont pour projet de rentrer au pays à la fin de leurs études.

Hamid SOUSSANY

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