jeudi 4 juillet 2024 22:16

La communauté marocaine de la région de Volendam est sous tension. La construction d'une mosquée, entamée en janvier 2010, devait initialement se terminer en juin. Mais il n'en est rien, est aujourd’hui, des volontaires tentent de terminer les travaux avant le ramadan.

Edam, cette ville hollandaise est plutôt connue pour son fromage que pour ses lieux de cultes, sans même parler de mosquées. Mais pourtant, la communauté de quelques 400 Marocains, installée dans la région d'Edam-Volendam du temps où il y avait encore de l'industrie à grande échelle, s'est montrée déterminée à amasser les moyens pour s'offrir un lieu de culte.

En janvier 2010, avec le feu vert de la municipalité, les travaux ont pu être lancés. Le maire de la ville qui tire son nom de la rivière « E » ne s'était alors pas privé d'assister à la pose de la première pierre. Une mosquée qui dès le départ était prévue de garder une taille modeste, selon le Nordhollands Dagblad du 11 janvier 2010.

Le quotidien citait alors Mohammed Elouardiji, président de la fondation « Sur le chemin de l'avenir », qui précisait que la ville allait avoir « une des plus petites mosquées des Pays-Bas ». Toujours d'après Elouariji, les fonds auraient été entièrement assemblés par les membres de la communauté.

Mais la petite taille n'a pas empêché les travaux de prendre du retard. La date butoir en juin a été largement dépassée, et aujourd'hui, les croyants redoutent surtout une chose : que leur lieu de prière ne soit pas achevé au début du mois de ramadan, prévu vers le 11 août.

Tout est cependant mis en œuvre pour que le jour venu, la mosquée soit terminée. Des volontaires travaillent de 7 heures du matin à 23 heures du soir sur le chantier, rapporte le Nordhollands Dablad ce mercredi, 28 juillet. Qui intitule par ailleurs son article « Les musulmans construisent une mini-mosquée ». Cela signifierait-il que pour terminer à temps, les architectes auraient encore revu la taille de la mosquée à la baisse?

Source : Yabiladi

Nouvelle arrivée mouvementée pour le Bni Nsar au port de Sète (sud de la France), trois jours seulement après avoir acosté en France dans des conditions similaires. Les conditions de voyage et les prix de la traversée sont une fois de plus décriées. Les passagers en colère ont d'ailleurs fait circuler une pétition.

Pour la deuxième fois en l'espace d'une semaine, le Bni Nsar, ferry de la compagnie maritime marocaine Comanav, s'est attiré les foudres de sa clientèle. Pour rappel, dimanche dernier, ce ferry, qui assure d'ordinaire la liaison entre Nador (nord du Maroc) et Sète, a été victime d'une avarie en pleine mer, et était arrivé en France avec 12 heures de retard. À l'arrivée, les passagers ont manifesté leur mécontentement, dénonçant au passage la vétusté du bateau, et les conditions d'inconfort dans lesquelles s'était effectuée la traversée.

Trois jours plus tard, les acteurs sont presque les mêmes, et le scénario n'a pas changé. Le Bni Nsar arrive à Sète dans la même ambiance de mutinerie. D'après le quotidien régional français Midi Libre, le Bni Nsar serait arrivé mercredi à 17h15, avec une fois de plus, près de 12 heures de retard. Le ferry aurait eu une nouvelle panne, celle de trop pour ses passagers, qui ne supportent plus de voyager dans ce qu'ils décrivent comme une épave.

En plus de la vétusté du bateau, les clients se plaignent surtout du mauvais rapport qualité-prix: les prix de la traversée sont élevés, et le confort n'est pas au rendez-vous. Dans le Midi Libre, Anouar, l'un des passagers, exprime son mécontentement : « La nourriture était exécrable, des ascenseurs ne fonctionnaient pas, il y avait des cafards dans notre cabine, la douche fonctionnait mal (…) Et dire que pour deux autos, trois adultes et deux enfants, ce voyage m’a coûté 2 900 € ! C’est scandaleux ! ». Un autre de ces malheureux passagers, Karim résidant à Montpellier (sud de la France), déclare avoir payé 1000 € pour un aller retour sur la ligne Nador-Sète, et n'a même pas eu droit à une cabine.

Le ras-le-bol général aurait toujours, selon le journal français, été à l'origine d'une pétition signée des passagers, qui réclament au transporteur marocain des « conditions décentes de transport ». Seront-ils entendus cette fois? La question mérite d'être posée surtout quand on sait que le Bni Nsar, avait remplacé le Mistral Express, de la compagnie Ferrimaroc. Le Mistral Express avait lui aussi été très critiqué pour sa vétusté. Le Bni Nsar n'a manifestement jamais su placer la barre plus haut, puis qu'en 2006 où il portait encore le nom de Marrakech Express, il aurait, selon Midi Libre, accumulé plusieurs semaines durant, retards, et problèmes d'hygiène et de sécurité.

Source : Yabiladi

Les mesures de restriction de la nationalité annoncées par le président français Nicolas Sarkozy ont suscité un tollé parmi les associations de défense des droits de l'Homme, alors que des experts s'interrogent sur leur pertinence juridique ou leur portée sociale.
Les dispositions permettant, comme l'a demandé vendredi Nicolas Sarkozy, de déchoir certains délinquants de la nationalité française pourraient être présentées au Parlement fin septembre, a-t-on indiqué samedi au ministère de l'Immigration.
Dans son discours vendredi à Grenoble (centre-est), théâtre récent d'émeutes urbaines avec des tirs à balles réelles visant la police, le chef de l'Etat a demandé que la nationalité française puisse "être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte" à la vie d'un policier, d'un gendarme, ou de tout autre "dépositaire de l'autorité publique".
Outre les partis de l'opposition de gauche, plusieurs associations ont réagi vivement aux annonces de M. Sarkozy.
Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples lui reproche de vouloir "mettre un peu plus à mal le principe fondamental d'égalité entre les citoyens" en s'alignant "sur les thèses du Front National (extrême droite) au risque de les légitimer".
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme estime "qu'après les gens du voyage et les Roms, cette nouvelle mesure jette cette fois l'opprobre sur les personnes d'origine étrangère et instaure, par la voix de l'Etat, une citoyenneté de seconde zone".

La Ligue des Droits de l'Homme accuse le président d'agiter "les refrains des années 30 destinés à attiser la haine contre les étrangers".
Son président d'honneur, Michel Tubiana a dénoncé "l'assimilation des étrangers et des personnes d'origine étrangère à la délinquance, à ceux qui mangent le pain des Français".

Une "ère du soupçon à l'égard des Français d'origne étrangère" ? Pour l'historien Patrick Weil, auteur de "Qu'est-ce qu'un Français?", le doute n'est pas permis.

"On ne peut s'empêcher de remarquer que le choix de distinguer les Français d'origine étrangère de leurs compatriotes d'origine non étrangère, d'opposer immigration et identité nationale par la création d'un ministère portant ce nom est une marque de fabrique de la présidence de M. Sarkozy qui participe de l'ère du soupçon à l'égard des Français d'origine étrangère", a-t-il déclaré à l'AFP.

De son côté le constitutionnaliste Guy Carcassonne "doute" que la déchéance de la nationalité française pour des crimes de droit commun, soit légale au regard de la Constitution de la Ve République.

"L'article 1 de la Constitution dit que la République +assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion+", a-t-il observé.

M. Carcassonne a rappelé que le Conseil constitutionnel a validé en 1996 une loi selon laquelle "peuvent être déchues de la nationalité française, les personnes ayant acquis la qualité de français qui ont été condamnées pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme".

Mais il doute que cette entorse au principe d'égalité des citoyens devant la loi puisse être étendue à des crimes de droit commun", la nationalité étant "une partie intégrante de notre identité".

Nicolas Sarkozy est lui-même le fils d'un Hongrois devenu Français par naturalisation, après avoir été déchu de sa nationalité et être devenu apatride.

La France va «renforcer ses défenses» au Sahel

La France veut avant tout «renforcer ses défenses»» au Sahel après la mort de l'otage Michel Germaneau, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'exécution, indique le ministre des Affaires étrangères Bernard Koucher dans un entretien à paraître samedi dans Le Parisien. «Ne vous attendez pas à ce que l'on envoie nos légionnaires ou nos soldats sauter dans le desert avec des parachutes bleu-blanc-rouge ! Il ne s'agit pas de ça», commente le ministre des Affaires étrangères alors qu'un nouveau Conseil de sécurité et de défense s'est tenu vendredi à l'Elysée. «Notre plan c'est d'abord de renforcer nos défenses : de dire aux Français qui résident en Mauritanie, au Niger et au Mali d'éviter les zones dangereuses bien répertoriées, d'être très prudents (...), de sécuriser nos ambassades et nos antennes diplomatiques mais aussi nos lycées et nos centres culturels», explique-t-il. «Ensuite nous allons poursuivre et renforcer notre lutte contre l'Aqmi.

Nos militaires forment déjà des forces d'intervention locales, mais cela ne peut se faire qu'avec le soutien - et a fortiori l'accord - des gouvernements locaux», ajoute-t-il.

Le ministre estime «qu'il n'y a pas aujourd'hui de menace directe pesant sur nos territoires (européens)».
«Mais le danger est réel, Al-Quaïda au Maghreb islamique se nourrit de la pauvreté, de la misère. Elle a recruté des gens qui viennent du monde entier, on dit qu'il y a des afghans dans ses rangs, des yéménites, des militants qui viennent d'Afrique noire. Et elle sous-traite à des criminels locaux certaines de ses actions, comme les enlèvements. Oui, c'est inquiétant», juge-t-il.

Source : Le Matin/AFP

Barack Obama a mis en garde samedi tous les responsables américains qui seraient tentés de se faire un nom ou d'accroître leur cote de popularité sur le dossier de l'immigration illégale. Cette déclaration intervient quelques jours après l'invalidation d'une loi visant à durcir l'immigration en Arizona.

Barack Obama, qui s'emploie depuis plusieurs mois à prendre le contrôle de ce dossier au niveau fédéral, a estimé que ce genre du sujet n'était pas propice à "faire de la démagogie", précisant qu'il s'agissait d'un problème national.

"Nous voulons travailler de concert avec l'Arizona. Je comprends la frustration des habitants de cet État. Mais on ne peut pas faire de la démagogie sur un tel sujet", a-t-il déclaré.

"Et ce que nous ne pouvons pas tolérer, c'est d'avoir un patchwork de 50 États différents, ou de villes ou de localités, où n'importe qui souhaitant se faire un nom se mette à dire 'Je vais devenir anti-immigrants et je vais essayer de voir si je peux résoudre le problème moi-même", a ajouté le président américain. "Il s'agit d'un problème national", a-t-il conclu.

Mercredi, la justice américaine a invalidé plusieurs articles essentiels d'une loi votée il y a trois mois par le Congrès de l'Arizona, à majorité républicaine.

Des projets similaires dans d'autres États

Parmi ces dispositions figurait notamment un article très controversé qui enjoint aux policiers d'enquêter sur le statut d'immigré de toute personne en état d'arrestation ou en garde à vue s'ils peuvent "raisonnablement" soupçonner cette personne d'être un sans-papiers.

Les élus républicains de l'Arizona veulent par cette loi réduire le nombre d'immigrants illégaux dans l'État, où leur nombre est estimé à un demi-million, et endiguer le flux de clandestins mexicains qui franchissent illégalement la frontière, ainsi que le trafic de drogue.

Soutenue par une majorité d'Américains à en croire les sondages, elle a inspiré des projets similaires dans une vingtaine d'autres États, alors que le nombre d'immigrés clandestins est estimé à 10,8 millions aux Etats-Unis.

Source : Le Temps.ch

Le premier Forum de la diaspora intellectuelle scientifique et technique, qui s'est tenu les 29, 30 et 31 juillet dernier au Centre international de Conférences de Bamako s'est penché sur les questions de la Migration et du développement.  Ce Forum en raison de sa spécificité a dévoilé toute la pertinence du Fonds africain de développement pour l'initiative "Migration et Développement", initié par la BAD. Adopté en avril dernier, cette nouvelle donne, saisi par les autorités de la BAD, est perçue comme un véritable instrument de développement. A la lumière des statistiques enregistrées par la BAD, les montants annuels des transferts des migrants vers l'Afrique s'estime entre 30 et 40 milliards de dollars américain. Mieux, une étude récente de la BAD sur les transferts vers le Maroc, le Mali, le Sénégal et les Comores, les transferts des migrants représentent entre 9% et 24% du PIB et entre 80% et 750% de l'aide publique au développement dans ces pays.

Du coup, les migrants ont été classés comme les premiers bailleurs de fonds dans bon nombre de pays africains. Face à cette réalité, il s'est avéré qu'il n'y avait aucune structure adéquate permettant de convertir ces fonds en investissements productifs. C'est ainsi que les autorités de la BAD ont perçu l'idée de structurer les transferts des migrants afin d'en assurer une meilleure gestion pour les travailleurs immigrés. Pour ce faire, 3 principaux défis se sont posés, à savoir: l'incertitude du volume des transferts, les couts élevés des transferts, et la concurrence limitée. Ainsi, la création d'un Fonds "Initiative Migration et Développement" procède de la volonté de financer les projets et activités visant à faciliter la mobilisation des compétences, l'épargne et les revenus des migrants au service du développement de l'Afrique. Le fonds fournira, entre autre, le financement pour l'amélioration des connaissances sur les transferts, l'appui aux reformes des cadres réglementaires et mise a niveau des société de transfert d'argent. Par ailleurs, le fonds financera toutes les initiatives de développement local et fera face au développement des produits financiers.

Il faut savoir que le continent noir reçoit annuellement près de 40 millions de dollars de ses migrants éparpillés à travers le monde.  Néanmoins, aucune structure adéquate n'existe pour convertir ces fonds en investissements productifs. Ces importants transferts de fonds représentent entre 9% et 24% des PIB des pays africains et entre 80% et 750% de l'aide publique au développement selon Séverine Deboos du projet BIT/Migrant basé à Dakar. Une récente étude du Bureau international du travail souligne que de facto, les migrants sont ainsi considérés comme premiers bailleurs de fonds de bon nombre de pays africains. Il y'a cependant un besoin réel de structurer ces transferts et d'en assurer une meilleure gestion pour les travailleurs immigrés, les expéditeurs et bénéficiaires de transferts ainsi que les pays d'origine. Le problème c'est que 80% des pays africains limitent le type d'institutions autorisées et capables d'offrir des services en matière de transferts aux banques. Du fait des coûts élevés des ,40 à 70% des transferts se font par voie informelle.

Source : Le Maghreb

Dans une Déclaration publiée à l'issue de la troisième rencontre du Réseau euro-méditerranéen Migration et Développement, les participants ont appelé à oeuvrer de concert en vue de ratifier les conventions pour la préservation des droits des travailleurs immigrés.

Le Réseau euro-méditerranéen Migration et Développement a appelé les gouvernements des pays à ratifier et à respecter les chartes internationales relatives aux droits des immigrés, ainsi que les conventions et accords y afférents.

Le réseau a insisté, dans sa Déclaration publiée à l'issue de sa troisième rencontre, organisée récemment à Larache, à oeuvrer de concert avec l'ensemble des potentialités et acteurs de la société civile à l'échelle mondiale en vue de ratifier ces conventions pour la préservation des droits des travailleurs immigrés, l'actualisation de l'arsenal juridique pour protéger l'immigré tant dans les pays d'accueil que de transit.

Dans un communiqué, les participants ont, par ailleurs, souligné la nécessité de mettre en place une bonne gouvernance concernant l'immigration basée sur la préservation de leurs droits et acquis. Ils ont appelé, lors de cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre des préparatifs au Forum mondial Migration et Développement, prévu les 8 et 9 novembre au Mexique, les gouvernements des pays y participant à considérer la société civile en tant qu'acteur essentiel en la matière et à tisser des partenariats entre les gouvernements et celle-ci; des partenariats devant être fondés sur une conception de l'immigration dans ses multiples dimensions de développement. Le réseau a également mis en avant le rôle joué par l'Etat marocain pour faire face aux politiques des pays d'accueil, en défendant les droits de sa communauté et ses acquis dans les pays de résidence et appelant à mettre en place une charte relative à la communauté qui définit les droits et devoirs.

Le réseau a, en outre, plaidé pour la consécration de la pleine citoyenneté des immigrés à travers la participation politique et électorale et l'association de la société civile aux préparatifs du forum mondial Migration et Développement, prévu en 2012 au Maroc. Il a, en outre, appelé à simplifier les procédures en vue de faciliter le mouvement des immigrés, à respecter leurs spécificités et à mettre en place des politiques prenant en compte les services qu'ils ont rendus aux pays d'accueil.

Source : Le Matin/MAP

«Migrant au pied du mur », livre que vient de publier en ce juillet 2010 Fabien Didier Yene, Camerounais, aux éditions françaises « Séguier»,et qui relate l'aventure de ces Subsahariens subjugués par le rêve européen.

L‘auteur de ce témoignage a quitté son pays, pour faire route vers l'inconnu. S'inspirant de ses expériences personnelles et de celles d'autres migrants africains, il raconte dans ce récit deux itinéraires différents à travers les pays de migration et nous renseigne sur les épreuves subies par ces groupes de personnes désespérées – rackets, humiliations, vols, viols et meurtres – tout au long de la traversée du désert. L'histoire commence au Cameroun où deux personnes issues de différentes ethnies qui ont du mal à se faire accepter par leur groupe, décident malgré l'opposition de leur clan de se marier. Leur décision d'aller contre la volonté des deux ethnies n'arrangera rien. Leurs enfants seront refusés par les deux ethnies et finissent par être des immigrés dans leur propre pays. Fabien Didier Yene traite aussi des apparences trompeuses véhiculées par des travailleurs étrangers de retour en vacances dans leur pays d'origine.

Influencé par ces vacanciers, un pompiste marié et père d'un enfant non satisfait de sa situation décide un jour lui aussi d'immigrer pour construire ,après, une maison dans son pays. Pour financer son projet, il détourne l'argent de la caisse qu'il verse à des trafiquants vacanciers contre un visa pour l'étranger. Ce candidat à l'exil finit par être arnaqué, mais décide malgré tout de partir en traversant les frontières. L'autre partie de ce livre de fiction, mais aussi de vrais témoignages, relate l'aventure de ces migrants durant leur traversée du désert. Fabien immigré chez lui décide lui aussi de s'exiler et rencontre à la frontière tchadienne le pompiste et d'autres Camerounais pour faire chemin ensemble avec tous les risques courus.

Les immigrés sont pris en charge par des passeurs qui les détroussent et les abandonnent à la frontière algérienne ou libyenne. Mais avant de les abandonner, les passeurs font croire aux migrants que dès qu'ils auront franchi la frontière libyenne, ils trouveront du travail. Arrivés à cette frontière, ces migrants sont surpris, car ils découvrent qu'ils sont toujours dans le désert. Lorsqu'ils avancent à l'intérieur de ce pays et rentrent dans les villes, ils sont surpris par la manière avec laquelle ils sont traités : arrestations, travaux corvéables, etc. «-Si tu as de l'argent, il y a deux autres voyageurs. Demain, on pourra vous faire partir.

-Combien faut-il ?

-Douze mille francs pour un papier du HCR (Haut Commissariat aux réfugiés). Un Congolais qui y travaille pourra le faire. Il vous permettra de traverser les frontières en direction de la Libye, en passant par le Nigeria et le Niger. De ce côté, il y a des mines au désert. Tu pourras travailler facilement en Libye. Il y a du boulot. Je suis partie en Europe avec mon mari, nous sommes passés par la Libye, c'est facile. Nous sommes rentrés avec pas mal d'argent ; on a construit au pays, laissé des biens à la famille, et maintenant nous sommes là pour le business. Nous irons en Asie après. » (p. 58). Lorsqu'ils ne trouvent pas de travail en Libye, raconte l'auteur, d'autres trafiquants vont leur conseiller d'aller vers l'Algérie. Arrivés également dans ce pays, certains sont arrêtés et expulsés dans le désert malien. Les autres qui ont été épargnés par ces rafles, sont contraints de se diriger vers le Maroc, là où on leur fait croire que le passage vers l'Espagne dépend de leurs efforts physiques et non de l'argent.

Guide pratique des migrants

Le « Guide pratique pour Migrants et Réfugiés », publié en juin dernier en français et en anglais, par Oumar Diao, président de l'association des jeunes sénégalais résidant au Maroc (AJSRM) et Jean-Claude Charlot, médecin et traducteur des textes. L'objectif de cette nouvelle publication est d'orienter les migrants et réfugiés vers des structures marocaines (centres de santé, par exemple), des ambassades, des associations d'immigrés des pays d'origine, etc. Ce guide propose aussi des conseils pratiques (numéros verts, police, pompier, pharmacies) et même les prix des taxis. Le guide recense également les adresses et les aides proposées par les 18 associations africaines présentes sur le terrain. Oumar Diao a travaillé notamment quatre ans à Caritas Maroc et il est aussi membre du conseil administratif de l'association des ressortissants sénégalais résidant au Maroc (ARSEREM) et adhérent du Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM).

Source : Le Matin

C’est une loi passée un peu inaperçue mais qui va enlever aux citoyens suisses, et pas seulement à eux, une part de leur liberté individuelle. Elle stipule que dès le 1er janvier prochain, les officiers d’état civil ne pourront célébrer de mariage que si les deux fiancés sont titulaires de la nationalité suisse ou d’un titre de séjour valable. La manœuvre vise à empêcher les requérants d’asile déboutés, mais aussi les étudiants étrangers arrivés au terme de leur cursus, les touristes qui s’attardent plus de trois mois ou les travailleurs au noir, de légaliser leur présence en Suisse par le mariage.

Comme si tous les sans-papiers n’avaient que des motifs coupables pour se marier.

Or, pour quelques cas suspects que les dispositions actuelles, qui datent de 2008, permettent déjà de prévenir, cette nouvelle loi aura d’amères conséquences pour les citoyens de ce pays. Ils ou elles ne pourront plus épouser la personne de leur choix. Car les alternatives, mariage dans le pays d’origine ou obtention d’un visa spécifique, restent souvent illusoires. Essayez donc de suivre votre fiancé à Mogadiscio pour l’épouser ou de proposer à la femme qui pourrait être celle de votre vie de rentrer à Bassorah pour y demander un visa.

Sans oublier la part d’arbitraire que cachent ces nouvelles normes: un cadre japonais aura plus de chances qu’un jeune Africain de franchir les obstacles que la Suisse dresse désormais sur le chemin du mariage, quelle que soit la force des sentiments qui les unissent à leur fiancée. Du côté des conjoints helvètes, il ne sera pas négligeable de disposer de relations au sein de l’administration pour surveiller une procédure assez obscure, et de revenus confortables pour couvrir les billets d’avion, l’attente du conjoint dans son pays et les garanties financières nécessaires pour le visa. Les Suisses sont-ils prêts à accepter ces nouvelles limites? A gauche comme à droite, certains qualifient cette loi comme relevant d’un Etat totalitaire.

Source : Le Temps.ch

 

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