La police ressemble désormais à la France. Contrariant l'image d'un corps largement composé essentiellement de Blancs, venus de province, une étude inédite que Le Figaro a pu se procurer montre au contraire comment la diversité s'est installée ces dernières années sous l'uniforme. Un policier sur dix est d'origine étrangère. L'enquête lancée en 2008 par l'Observatoire de la diversité que Nicolas Sarkozy a créée lors de son passage Place Beauvau, dessine le portrait d'une police creuset, «loin des blagues de commissariat que l'on pouvait redouter», reconnaissent les chercheurs.
Quelque 4 500 fonctionnaires ont renvoyé un long questionnaire anonyme à l'Institut national des études démographiques (Ined) qui conduisait la recherche. Parmi eux, les trois quarts sont policiers, les autres travaillent dans l'administration. Les «métropolitains» représentent 79 % du personnel sondé. Les immigrés restent rares puisqu'il faut être devenu français pour entrer au ministère de l'Intérieur. Les fils d'immigrés européens, Portugais, Italiens, Espagnols représentent 6,7 % des fonctionnaires. Les enfants de Maghrébins et d'Africains forment eux 3,7 % des troupes, tandis que les Domiens (essentiellement des Antillais) que les enquêteurs ont voulu mettre à part, pour tester d'éventuelles discriminations sur la couleur de peau, représentent 9,2 % des sondés.
«Forte culture interne»
Cette diversification devrait se poursuivre puisque la plupart des fonctionnaires d'origine maghrébine et africaine ont été embauchés récemment. Ils représentent 6 % des recrues sur la dernière décennie. Cet afflux «de personnes issues de l'immigration maghrébine correspond en partie à l'arrivée sur le marché du travail des générations nées dans les années 1970», note François Héran, l'ancien directeur de l'Ined dans son rapport. «Toutefois, on observe une rupture de tendance en 1997 (…) qui correspond à la mise en œuvre de politiques actives de recrutement dans les zones urbaines sensibles (ZUS) et de l'ouverture de l'accès au corps des gardiens de la paix via le statut d'adjoints de sécurité (ADS)».
À l'époque, le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, voulait que la population puisse se reconnaître dans sa police. L'arrivée de ces jeunes venus des cités et cantonnés à des tâches simples avait d'abord suscité des réticences. Certains avaient été renvoyés suite à des infractions. «La police est réfractaire au changement, mais, dans le fond, elle a une immense capacité d'assimilation, car sa culture interne est forte», assure Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint de Synergie. Treize ans plus tard, «les apprentis sont bien intégrés, la police est à l'image du pays», se réjouit Henri-Michel Comet, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur. Beaucoup d'ADS ont finalement passé un concours aménagé pour devenir fonctionnaire. Tandis que des prépas intégrées doivent faciliter l'accès au concours d'officiers ou de commissaires de candidats ceux venus des ZUS. «Les résultats sont plus lents car, cette fois, les concours restent les mêmes pour tous», reconnaît Patrice Ribeiro. «D'ailleurs personne ne voudrait d'un concours bradé.»
Racisme communautaire
Globalement, l'évolution professionnelle des policiers issus de l'immigration se déroule «normalement», selon l'étude. «Même si nous manquons encore de recul», explique François Héran. Aujourd'hui les policiers d'origine maghrébine et africaine se sentent absolument comme leurs collègues au sein de l'institution. Ils ne signalent qu'une difficulté particulière : avec le public. Si 14 % des sondés disent subir de l'agressivité, ils sont 24 % parmi «les minorités visibles» et attribuent cette hostilité à leur couleur de peau. Un racisme essentiellement communautaire, semble-t-il : les jeunes des cités les considèrent comme des «traîtres». «Les policiers noirs sont appelés des bounty (en référence à la friandise bicolore, NDLR)», raconte le syndicaliste Patrice Ribeiro. «Pour les voyous, un policier reste un ennemi, quelle que soit sa couleur. En revanche, les gens normaux apprécient la diversité. Elle crée parfois de la proximité», reconnaît l'officier. Mais comme la hiérarchie du ministère, il refuse totalement «la police ethnique», telle qu'elle se pratique aux États-Unis ou encore au Royaume-Uni, où les forces de l'ordre reflètent le visage du quartier. À l'inverse, «nous veillons à composer des équipes invisibles, c'est-à-dire de toutes les couleurs, tous les genres».
Source : Le Figaro
Trois nouvelles vedettes des douanes italiennes ont été livrées mercredi à la Libye lors d'une cérémonie officielle au port de Gaeta (centre de l'Italie), avec pour objectif des patrouilles communes dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine.
Trois premières vedettes avaient déjà été livrées en mai 2009.
Etaient présents à la cérémonie: le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni, membre du parti populiste et anti-immigrés de la Ligue du Nord, l'ambassadeur libyen Hafed Gaddour, le chef de la police Antonio Manganelli et le commandant général des douanes Cosimo D'Arrigo.
La priorité est "la sauvegarde des vies en mer, au-delà de la lutte contre les organisations criminelles qui se livrent à ces trafics ignobles", a affirmé le général D'Arrigo.
L'Italie a conclu un accord avec la Libye pour refouler les candidats à l'immigration, très critiqué par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). L'organisation a dénoncé les retours forcés de réfugiés ayant des raisons valables pour demander l'asile en Europe.
M. Maroni a affirmé que grâce à l'accord avec la Libye, les arrivées d'immigrés avaient "chuté de 90% en quelques mois". Mais "l'Italie et la Libye ne peuvent pas prendre en charge toutes seules un problème qui concerne toute l'Europe", a indiqué M. Maroni, affirmant : "la Commission européenne n'a pas fait grand chose jusqu'à présent".
Selon les derniers chiffres disponibles, 35.000 personnes avaient débarqué sur les côtes italiennes en 2008. 75% avaient demandé une protection internationale et elle avait été accordée à 50% des demandeurs, selon le HCR.
L'Italie a demandé que ces demandes soient traitées dans un pays africain riverain de la Méditerranéenne et s'est faite l'avocate de la Libye, en quête de reconnaissance internationale.
Source : Medi1/AFP
La 7ème édition du festival d'Agadir "Cinéma et Immigration", s'est ouverte mercredi soir, à l'initiative de l'association "Initiative culturelle".
Outre la projection des récentes productions cinématographiques nationales et internationales sur la migration, le programme de cette septième édition comporte des documentaires, ainsi que l'organisation de tables-rondes et d'ateliers au profit des cinéphiles.
S'exprimant à l'ouverture de cette édition, le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur, président d'honneur du festival, a souligné que cette manifestation a acquis ses titres de noblesse au fil des éditions pour devenir l'un des importants rendez-vous culturels au niveau national, ainsi que dans le pourtour méditerranéen et en Afrique.
Il a également mis l'accent sur l'importance du thème de ce festival, à savoir l'immigration, un sujet important aussi bien pour les pays d'accueil que ceux d'origine.
Le phénomène de la migration a toujours constitué une source d'inspiration pour les acteurs et professionnels du 7-ème art, a indiqué M. Ameur, soulignant que plusieurs réalisateurs ont traité cette problématique à travers leurs propres expériences.
Il a également fait savoir que son département accorde un intérêt particulier à toutes les initiatives visant à renforcer les liens entre les MRE et leur pays d'origine.
M. Driss Moubarak, président de l'association "Initiative culturelle", a pour sa part indiqué que la question de l'immigration occupe une place de choix pour les industriels du 7-ème art, relevant que ce phénomène nécessite un débat sur ces causes et origines.
Organisé en partenariat avec l'Observatoire régional des migrations, espaces et sociétés (ORMES) relevant de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines d'Agadir, le festival sera marqué par la tenue de plusieurs conférences sur des thèmes ayant trait à l'immigration et à la coopération culturelle entre les pays du Maghreb.
Cette édition sera l'occasion de rendre hommage à deux grandes figures du cinéma national et international, en l'occurrence l'actrice marocaine Naïma Lemcharki et le réalisateur algérien Merzak Allouache.
Au menu de cette manifestation figure également un concert organisé et animé par un nombre d'artistes marocains, et la projection du court métrage "silence à haute voix" du réalisateur marocain Driss Idrissi.
Plusieurs films seront projetés au cours de ce festival, notamment "Harragas" et "Bab El Web" de Merzak Allouache, "Ad-Dar lakbira" de Latif Lahlou, "l'Absence" de Mama Keita , "Parcours de Réfugiés" d'Ali Benjelloun et "Sin palabras" (Sans mots) de Othmane Naciri, ainsi que la projection de différents films marocains par la caravane cinématographique du Centre Cinématographique Marocain (CCM).
Source : MAP
Les écrivains marocains établis à l'étranger, comme Tahar Ben Jelloun et Kébir Mustapha Ammi, seront à l'honneur de la 16ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL), du 12 au 21 février à Casablanca, selon les organisateurs. Une quarantaine de pays, dont le Maroc, représentant 500 éditeurs et 720 exposants sont attendus. Placé sous la devise "La lecture: une clef pour la société du savoir", le SIEL annonce la participation de plus de 150 invités marocains et étrangers -écrivains, critiques d'art, poètes, acteurs, peintres et chercheurs- venant de 17 pays dont la France, les Etats-Unis, la Syrie et l'Algérie.
Ces personnalités vont "faire découvrir à travers leurs expériences la richesse du patrimoine culturel marocain à l'étranger", indiquent les organisateurs. "Cette édition mettra pour la première fois à l'honneur les Marocains du monde en célébrant la richesse et la diversité de leur production en sciences humaines, philosophie, littérature et dans toutes les formes d'expression artistique", disent-ils. L'édition 2010 du Salon du livre "constituera un saut qualitatif dans l'histoire de cette manifestation culturelle", s'est félicité le ministre marocain de la Culture Bensalem Himmich lors d'une conférence de presse. La célébration des "Marocains du monde" a été dictée par "le changement de fond qu'a connu cette communauté sur le plan social, intellectuel et professionnel lors des dernières décennies", a estimé le ministre chargé de la Communauté marocaine à l'étranger Mohamed Ameur. "Ces changements, a-t-il dit, ont permis de faire émerger une élite qui joue des rôles essentiels dans tous les domaines de la vie publique des pays d'accueil". Un stand sera réservé aux écrivains marocains de l'étranger, avec des "publications inédites" au milieu d'une "grande librairie de l'immigration" dotée de plus de 1.200 titres, selon les organisateurs. Lors du SIEL, un hommage particulier sera rendu aux écrivains françaçs Jean Genet, enterré au Maroc, et marocains Driss Chraïbi, Mohamed Khair-Eddine, Mohamed Leftah, Mohamed Bahi ainsi qu'Edmond Amran El Maleh. Quelque 110 rencontres culturelles, six soirées musicales et théâtrales ainsi que des activités pour enfants (ateliers, contes, théâtre) auront également lieu pendant le salon.
Parmi les invités français, figurent l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui inaugurera par son intervention vendredi le programme des conférences, et la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville Fadela Amara. Dominique de Villepin, tout juste relaxé dans l'affaire Clearstream, "est sur notre agenda depuis longtemps et sa participation est d'ordre strictement culturel", a précisé M. Himmich à l'AFP
Source : Le Monde/AFP
Il est des conférences de presse extrêmement révélatrices, véritable baromètre d'une relation au beau fixe ou au contraire d'une relation en tension. Celle donnée ce mardi, par M. Amer ministre délégué chargé de la Communauté marocaine et Eberhardt Van Der Laan ministre néerlandais de l'Intégration, du logement et des quartiers était instructive à cet égard car les Pays-Bas sont actuellement un véritable «laboratoire » en matière de stratégie européenne de l'émigration. En d'autres terme, chaque mesure prise dans ce pays pourrait être rapidement dupliquée par les autres Etats membres de l‘Union Européenne.
D'où la «raison gardée »et une extrême vigilance des autorités marocaines en général et d'un M. Amer en particulier, resté sur ses gardes durant toute la conférence, défendant au mieux les intérêts de la communauté marocaine résidant dans ce pays ,face à un redoutable argumentaire du ministre néerlandais. Pour mieux comprendre cet état d'esprit, sans doute faut-il revenir à la nature même du pays et des Néerlandais eux-mêmes. Beaucoup confondent les Pays-Bas avec la Hollande qui n'est qu'une région de ce pays et dont le nom est plus qu'un symbole. C'est en fait une réalité physique, le pays est situé «en bas», sur une faible altitude, et plus d'un quart se trouve au niveau de la mer, parfois en dessous de celui-ci. Pour protéger le pays des inondations, pour lutter contre la férocité de la nature des travaux titanesques ont été réalisés et des digues ont été construites.La terre a été gagnée sur la mer et aujourd'hui d'immenses serres de plantes et de fleurs coupées, notamment ces fameuses tulipes, font la réputation de ce pays, à l'instar du fameux fromage Gouda.
Pour comprendre les «néerlandais» qui sont peu nombreux, à peine quelque 16 millions d'habitants, rien de mieux que la géographie et ses contraintes qui ont façonné les hommes et les femmes de ce pays, rigoureux, travailleurs, solidaires. Cette nature où il fallait survivre a également façonné le système politique et social, l'un des plus avancé d'Europe, fondé sur l'équité sociale et sur une véritable tradition de «welfare state». En témoigne la première loi sociale datant de 1800 fondée sur une idée simple : donner à chaque citoyen les moyens de se réaliser et faire mieux pour ceux qui ont le plus besoin.
Durant ces dernières décennies les émigrés marocains ont pu profiter de cette philosophie et ont pu s'intégrer comme l'a souligné Mr Amer en faisant des progrès considérables dans le domaine du sport de la politique, des arts…L'exemple le plus célèbre mais il n'est pas le seul étant celui du maire de Rotterdam, Mohamed Boutaleb ou celui de Fouad Laroui, professeur d'économie à l'université d'Amsterdam et romancier à ses heures. Une forte communauté de marocains ayant émigré dans les années 50 et 60 du Rif et de l'oriental, soit prés de 300 000 personnes ont vécu aux Pays-Bas dans une grande discrétion jusqu' à ces dernières années avant d'être propulsés sous les feux de la rampe à la défaveur d'un acte d'une extrême violence, l'assassinat d'un réalisateur connu pour ses positions anti-islamqiues.
Cet acte des plus condamnable dans un pays où la liberté est érigée en principe de vie a fait remonter une violence inouïe : incendies de mosquées et d'églises, radicalisation de part et d'autre, montée de l'extrême droite et des extrémismes sous toutes ses formes portés par la peur et la haine de l'autre, l'étranger. Depuis les mesures du gouvernement hollandais se sont multipliés : tentatives d'imposer des contributions exorbitantes pour la couverture sociale, tentative de répondre à une requête parlementaire et d'interdire la double nationalité aux ressortissants marocains résidant dans ce pays», autant de mesures qui conduiraient à dénouer les liens juridiques, culturels et spirituels de cette communauté avec son pays d'origine. Et donc d'augmenter le déracinement, les problèmes d'identité et in fine les problèmes d'intégration et de délinquance étant entendu comme le répète M. Amer que seuls ceux qui savent d'où ils viennent peuvent se frayer un chemin de vie».
Que faire face aux chocs des civilisations ?
Lentement, laborieusement et grâce à un dialogue constructif, des « bombes » ont pu être désamorcées. Les retraités marocains rentrés au pays n'auront à payer qu'1% de ce qu'ils auraient payé s'ils étaient restés aux Pays-Bas. De l'autre coté et face au rejet catégorique du gouvernement marocain qui a estimé que la perte de la nationalité marocaine d'origine ne peut être autorisée qu'à titre exceptionnel et par décret seulement, en fonction de paramètres et de critères objectifs, basés sur le respect de la légitimité religieuse ancestrale et de la légalité politique et juridique»,le débat sur l'interdiction de la double nationalité a été dépassé. Reste les questions profondes de désaccord, importantes il faut le reconnaître, qui peuvent dit le ministre néerlandais créer des obstacles à l'intégration. La première question est celle du libre choix donné à chaque individu de choisir son nom berbère ou autre. La demande est fondée et Mr Amer de déclarer qu'il n'y avait pas de listes de noms interdits. Reste cependant à assumer les conséquences jusqu'au bout, notamment en termes de droit successoral. Même chose quant au libre choix dans le mariage : pour répondre à une question saugrenue d'un journaliste néerlandais qui assurait que les Maroco-Néerlandais venaient se marier au Maroc pour chercher des « femmes de ménage » en lieu d'épouses, M. Amer a répondu que la question de mariage était une question personnelle et que le gouvernement marocain n'avait évidemment pas droit de regard sur ce choix.
Autre point d'achoppement, la question du transfert de l'argent était également au menu des discussions : faut-il, déclare le ministre néerlandais, qu'une famille achète un ordinateur pour son enfant ou transfère l'argent pour acheter une maison ? D'autre part quelle est actuellement le degré de réciprocité du transfert d'argent ? Un immigré qui hérite de ses parents peut il transférer son argent librement aux Pays- Bas ? Autre problématique de fond, l'apprentissage des langues. Celle du néerlandais est bien sûr prioritaire car déclare Mr Van Der Laan, « on ne peut pas rester une jambe au Maroc et l'autre aux Pays-Bas ». Qu'en est-il de l'apprentissage de l'arabe ? Le ministre néerlandais a opposé un niet catégorique quant à un éventuel soutien « son pays, dit-il, ne prendra aucune charge dans ce sens ». C'est aux pays d'origine d'organiser des cours, chaque pays étant libre de créer des centres culturels dédiés à cet usage.
Source : Le Matin
Plus que quelques semaines pour l’entrée en service du port roulier et passagers de TangerMed.
Le port devrait recevoir ses premiers passagers au mois d’avril, selon des sources proches du dossier. L’entrée en service réelle se ferait au mois de juin avec le démarrage de la campagne Marocains résidant à l’étrange. A noter que ce seront des installations provisoires qui seront aménagées, la gare maritime définitive du port roulier ne devra entrer en service qu’en 2012.
Source : L’Economiste
DES présentations d’ouvrages, des conférences, des débats … La 16e édition du Salon international de l’édition et du livre (Siel 2010), prévue du 12 au 21 février à l’Ofec, promet d’être particulièrement animée. Pour l’organisation, le ministère de la Culture a eu l’appui du ministère chargé de la Communauté marocaine à l’étranger (MCCMRE) et du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME). Une conférence de presse s’est tenue lundi dernier. Cette édition met à l’honneur les Marocains du monde.
Placée sous la devise «La lecture, une clef pour la société du savoir», cette édition verra la participation de 38 pays et 500 éditeurs. Plus de 250 exposants auront leurs stands, dans un espace couvert de 11.000 m2.
L’inauguration officielle est prévue le jeudi 11 février et le salon sera accessible au public à partir de vendredi matin. Quelques 110 conférences sont prévues dans les salles Abdelhadi Boutaleb, Abdelkébir Khatibi et Mustapha Kasri sur des sujets d’actualité, autour de la problématique migratoire, mais aussi sur la religion, les arts, les médias, l’architecture, les sciences, l’histoire…Une conférence d’ouverture sera donnée par Dominique de Villepin vendredi après-midi à la salle Abdelhadi Boutaleb, sur le thème: «La culture pour vivre dans le monde d’aujourd’hui». Samedi 13 février, plusieurs personnalités (André Azoulay, Hassan Abou Ayoub, Habib Malki, Fathallah Oualalou, Tahar Benjelloun et Driss Alaoui Medeghri, entre autres) animeront un débat sur «le projet de l’Union pour la Méditerranée.
Le stand du CCME et du MCCMRE aura une superficie de 270 m2. Pendant toute la durée du salon, plus de 150 MRE venant de 17 pays seront présents: des romanciers, mais aussi des poètes, des réalisateurs, des acteurs, des peintres et des chercheurs en sciences humaines. Ils animeront une trentaine de débats et conférences.
Le stand comportera une grande «librairie de l’immigration», contenant plus de 1.200 ouvrages écrits par des MRE ainsi qu’une collection constituée de traductions et de publications, conçue à l’occasion du Siel par La Croisée des Chemins, Le Fennec et Marsam.
Chaque jour, des lectures et animations encadrées par deux acteurs professionnels sont au programme du stand. Au menu aussi, des animations jeunesse et des signatures. Six hommages seront rendus à Jean Genet, Driss Chraïbi, Mohamed Khair Eddine, Mohamed Leftah, Mohamed Bahi et Edmond Amran El Maleh.
En marge du salon, un chapiteau aménagé par le ministère de la Culture proposera une série de concerts et spectacles, avec entrée sur invitation. Parmi les groupes invités figurent le groupe Gnaoua Blues avec Majid Bekkas, le groupe Jbara, l’ensemble Wajd avec Naziha Meftah et l’ensemble Ziriab avec Samira Kadiri. Les groupes Casa Crew et Kasba seront aussi de la partie.
La troupe du théâtre national Mohammed V présentera la pièce: «Almaratou Allati…» et Hassan Zahi, marocain résidant en France, présentera un one-man-show comique.
Du cinéma aussi
EN marge du Siel, la salle 7e Art à Rabat accueillera des projections de films, en présence de cinéastes et acteurs MRE, à partir de 20h. Elles seront suivies de débats avec les invités. L’entrée sera sur invitation. Au programme du 17 février «Les barons» de Nabil Ben Yadir (prix du jury au festival international du film de Marrakech). «Plus fort que tout le reste», un court-métrage de Rahma Benhamou El Madani et «Du côté de chez soi», un documentaire de la même réalisatrice sont prévus le 18 février, en sa présence. Le documentaire raconte l’histoire d’une vie, celle des parents de la cinéaste, qui vivent entre le Médoc en France et la ville de Fès. Au programme du vendredi 19 février, Northless de Rigoberto Perezcano, Etoile d’or du Festival international du film de Marrakech. Number One, comédie de Zakia Tahiri, sera projetée en dernière séance le samedi 20 février.
Source : L’Economiste
''French Dream'' est l'intitulé du nouveau roman de Mohamed Hmoudane, un poète et romancier marocain établi en France.
''French Dream'', (123 pages-Tarik Editions), est un roman qui raconte les tribulations de Najib Walou, le personnage principal, et les vexations et les humiliations qu'il a endurées durant les périodes d'indigence et de précarité dans son parcours d'immigré en France.
Malgré les vexations et les humiliations de toutes sortes, subies en permanence afin de ne pas crever de faim, il y a dans ''French Dream'', une jubilation à exister qui s'échappe de chaque page et ce, grâce à l'humour qui fait reculer le désespoir.
''French Dream'', une évocation peut-être de l'autre ''rêve français'' à l'instar du rêve américain, c'est aussi un regard objectif sur les proches parents et les compagnons d'infortune. La douleur et le chagrin de perdre un père atteint du cancer, les tensions et les ruptures avec les frères, Adam et Nadir, trop occupés à fortifier leur situation financière et sociale en France et qui ne se sont même pas donnés la peine de venir au chevet de leur père mourrant.
Des souffrances, des déceptions certes mais toujours une envie de vivre et jamais ce sentiment de faiblesse et de lâcheté face à la destinée, l'amertume, comme en témoigne l'ultime mot de la fin de ce roman : ''Et au fur et à mesure que j'avançais dans la nuit froide et déserte de Jolo (ndlr : Saint-Denis, Banlieue Nord de Paris), la voix qui m'accompagnait tout au long de ce récit devenait de plus en plus insistante, menaçante même, m'enjoignant de me taire, de faire offrande au feu de toutes ces pages. Mais noircir était pour moi une question de vie ou de mort. De vie surtout. Cette dernière phrase vaut peut-être tout le livre.''
Dans ce roman âpre, écrit au couteau, presque à la Kalachnikov comme le dit d'ailleurs le héros du roman ''Ma Kalachnikov, c'est le clavier. Les points, mes munitions. Les phrases, des rafales. Des salves tirées à bout de champ'', l'auteur, par la voix de Najib Walou (un nom synonyme en dialecte de ''rien'' et qui en dit long sur les désillusions ou peut-être la modestie du personnage) évoque sa condition d'immigré en France, les précarités des petits boulots des CDD à répétition, des phénomènes de société parisienne et aussi, preuve d'un enracinement aux origines et un attachement viscéral à la mère patrie, le Maroc, des souvenances des années de jeunesse au pays, des lieux et anciens camarades et toujours un regard sur le Maroc d'aujourd'hui, le Maroc qui bouge.
Sur ce roman, Salim Jay, écrivain et cinéaste écrivait sur les colonnes de ''Qantara'', revue culturelle de l'Institut du Monde Arabe à Paris, ''C'est, de très loin, l'autoportrait le plus radical que nous propose la littérature marocaine d'expression française. ''French Dream'' fait trinquer ensemble le vécu et l'invivable''.
La parution aujourd'hui de ce roman est à plus d'un titre significatif d'autant qu'il est édité à la veille de la 16-ème édition du Salon international de l'édition et du livre à Casablanca (12-21 février) qui met cette année à l'honneur les Marocains du monde dont nos écrivains qui ne cessent d'étonner par la fraîcheur et l'immense talent de leurs textes.
Mohamed Hmoudane est né en 1968 à El Maâziz, dans la région de Khémisset. Il réside en France depuis 1989. Parmi ses publications, on peut citer ''Incandescence'' (Ed Al Manar, coll. Poésie du Maghreb -2004), '' Blanche mécanique'' (Ed la Différence-2005), ''Parole prise, Parole donnée'' (Ed la Différence- 2007), ''Le général'' (Ed Al Manar-2009) ou encore ''Poème d'au-delà de la saison de silence'' (Ed l'Harmattan, coll. Poètes des cinq continents-1994).
Source : MAP