Dans le cadre Migration « Tous en Réseau », deux jeunes assistantes sociales de l'organisation non gouvernementale Progettomondo.Mlal, ont consacré quatre mois dans la ville de Bejaâd et ses environs, à prospecter les familles victimes de la Migration illégale, et de leur porter soutien psycho social. Leur première rencontre a été avec des femmes des classes de l'alphabétisation à Dar Mouwatin. Puis elles se sont intervenues dans des actions de sensibilisation à la maison des jeunes, au complexe artisanal, ainsi qu'à Dar EL Atfal.
Accompagnées d'encadreuses de la Marche Nour de l'ABZD de Bejaâd, elles ont réalisé d'autres actes, tel visiter et écouter les familles victimes dans leurs domiciles, même dans le milieu rural. De là, elles ont détecté et cerné 13 cas plus touchés par le phénomène de migration. Pour apaiser donc de leur malheur, ces assistantes et conseillères venaient de Béni-Mellal une fois par semaine (surtout le mardi), pour écouter ces femmes dans une maison d'accueil mise à leur disposition par l'association ABZD. Par solidarité, le relais est passé, par formation et encadrement, à deux encadreuses de la Marche Nour, qui suivaient actuellement leurs démarches. Autre, une médiathèque est installée à la maison des jeunes de Bejaâd par Progettomondo Mlal, afin de donner une information sur les différentes études au Maroc et à l'étranger, ainsi que la formation professionnelle et les créations des entreprises.
Rappelons que 20 000 jeunes entre 17 et 25 ans des provinces de Béni Mellal et de Khouribga participeront au projet Migration « Tous en Réseau ». Car, ces deux provinces constituent le foyer fournisseur des migrateurs vers l'Espagne et l'Italie et qui s'aventurent dans les barques de la mort.
Le projet Migration « Tous en réseau » vient donc, à mettre en place d'opportunités et alternatives au phénomène de la migration clandestine, qui est illégale.
Source : Tanmia
"Patrimoine mondial de l'UNESCO : Les sites marocains" est le titre d'un ouvrage paru récemment aux Editions "Gelbart" en France.
Ce livre de 165 pages est une promenade sensible et humaine qui donne à voir et à appréhender une merveilleuse part du patrimoine marocain.
Traces historiques, flâneries féeriques, paysages sublimes, le Maroc recèle des sites merveilleux que le photographe-éditeur, Jean-Jacques Gelbart, a patiemment saisis à travers l'objectif de son appareil photo.
Huit écrivains ont joint la parole à l'image pour raconter ces sites, tout comme l'attachement particulier qui les y relie.
L'ouvrage, qui invite à la découverte et à la préservation de la beauté naturelle des sites classés et de l'histoire dont ils sont chargés, a été publié avec le soutien du ministère marocain de la Culture, "Maroc Telecom", le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), les assurances "RMA Watanya" et la Fondation CDG.
Huit sites marocains sont inscrits sur la liste du Patrimoine mondial. Il s'agit de Ksar Aït Ben Haddou, les Médinas de Fès, Marrakech, Tétouan et d'Essaouira, Volubilis, la ville historique de Meknès et la ville portugaise de Mazagan. En plus, la place mythique de Jamaâ El-Fna et le Moussem de Tan Tan sont reconnus par l'UNESCO comme Patrimoines oraux et immatériels de l'humanité.
Source : MAP
Clôture de la 1-ère édition des "Rencontres méditerranéennes sur le cinéma et les droits de l'Homme"
La première édition des "Rencontres méditerranéennes sur le cinéma et les droits de l'Homme" organisée par le Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH) sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, a pris fin dimanche soir à Rabat.
La soirée de clôture qui s'est déroulée au théâtre national Mohammed V a été marquée par la projection du film "Teta asustada" de la réalisatrice péruvienne Claudia Lilosa qui a remporté le prix de l'Ours d'or à la 59-ème édition du Festival du cinéma de Berlin.
Le programme de cette session de 4 jours a été ponctué par la projection de quatorze films, ainsi que l'organisation de trois conférences et deux ateliers traitant de divers thèmes, notamment l'immigration clandestine, la mémoire, le nouveau code de la famille, les crimes d'honneur, les droits des femmes et la peine de mort.
Lors de cette manifestation culturelle initiée en partenariat notamment avec le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME) et le Centre Cinématographique Marocain (CCM), un hommage a été rendu au réalisateur et acteur syrien Dourid Laham.
Source : MAP
Musique
· C'était l'exil. Carte Blanche à Kamel Hamadi
Samedi 5 décembre 2009 - 20h
Kamel Hamadi, maître de la chanson franco-berbère composera pour la Cité un plateau exceptionnel avec quelques grandes figures de sa génération dont Akli Yahiatène, Naïma Bedaouia, Faiza, Ilham, Djahida Khalfi...
Une exposition à la CNHI sur un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France, proposée par l'association Génériques, et soutenue par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger.
L'initiative contre la construction de minarets les a placés en pleine lumière: les musulmans de Suisse sont au centre du débat autour de la votation fédérale du 29 novembre prochain.
L'initiative contre la construction de minarets les a placés en pleine lumière: les musulmans de Suisse sont au centre du débat autour de la votation fédérale du 29 novembre prochain. D'ailleurs, les milieux qui ont lancé le texte - une partie de l'UDC et les évangéliques de l'Union démocratique fédérale - n'en font pas mystère: c'est moins le symbole architectural qu'ils visent que la présence de l'islam en Suisse, pays qu'ils considèrent comme chrétien.
La campagne en cours offre l'occasion de faire plus ample connaissance avec les 400 000 musulmans vivant en Suisse et dont seuls 10% se disent pratiquants. Dans ces pages spéciales, la Tribune de Genève illustre la diversité des fidèles de l'islam en présentant des familles issues des grandes communautés de provenance. Et elle fait réagir des musulmans d'ici au débat sur les minarets, qui, s'il fait partie du paysage à Genève, déclenche des passions ailleurs.
En Suisse, les musulmans ne représentent que 4,3% de la population. Les croyants sont majoritairement catholiques (42%) ou réformés (33%). Contrairement à ce que l'on croit généralement, la communauté musulmane suisse n'est pas issue majoritairement des pays arabes. 57% viennent des Balkans et 20% de la Turquie. «Dans ces communautés, comme l'explique Stéphane Lathion, enseignant à l'Université de Fribourg et président du Groupe de recherche sur l'islam en Suisse, la religion est une question privée. Elles ne ressentent pas le besoin de trop la revendiquer publiquement. Le foulard, par exemple, n'est pas prioritaire pour les musulmanes des Balkans ou de Turquie. Souvent, les femmes le portent parce qu'elles viennent d'un village où cela se fait, sans qu'il faille y voir un message du type «regardez-moi, je suis musulmane». Mais selon lui, ce n'est pas une revendication essentielle».
«Personne ne pense que je suis musulmane»
A Moudon, il est dans tous les papets, dirait-on d'Ufuk Ikitepe (38 ans). Et vaudois, le papet! Au Conseil communal de la petite ville broyarde, ce double national porte les couleurs du Parti radical. Responsable des fournitures scolaires, Ufuk Ikitepe est l'infatigable vice-président du groupe Suisses-Etrangers et le président de l'Association turque de Moudon.
«Je suis très actif socialement», confirme Ufuk Ikitepe, qui reçoit justement dans les locaux acquis en propre par l'association. Au mur, les drapeaux suisse et turc; dans le fond de la salle qui sert de café, une télévision retransmet un match de foot du championnat turc. A l'étage, la salle de prière: la mescid. Les 200 membres de la communauté la fréquentent avec assiduité.
«Cette campagne sur les minarets, si elle ne change pas grand-chose à notre vie, met en avant ces affiches... On les trouve racistes et xénophobes. L'amalgame n'est pas un droit démocratique», glisse Ufuk Ikitepe, avant d'argumenter sur la séparation des pouvoirs dans un discours bien rodé: «Inscrire dans la Constitution suisse un article qui ne concerne que la communauté musulmane serait en contradiction avec la liberté de culte et de conscience.»
Son épouse, Umran Ikitepe (38 ans), avec son français hésitant, préfère passer par son mari pour témoigner. L'affiche, toujours l'affiche... «C'est blessant! Mais avec la burqa, l'image véhiculée est si caricaturale que personne ne pense que je suis musulmane. Il faut croire que je n'entre pas dans les critères», rigole-t-elle. Aussi trouve-t-elle positif que le débat torde le cou à certains lieux communs sur l'islam. Ufuk Ikitepe, en politicien madré, désapprouve cette opinion: «La dynamique est défensive. Les musulmans sont dans la correction d'une image. Ce n'est jamais bon!»
Pour les Ikitepe, «le minaret est un faux débat. Nous ne nous sentons pas concernés. Les constructions relèvent des communes et des cantons. N'avons-nous plus confiance en eux?» questionne Ufuk Ikitepe, en chantre de l'intégration.
Les deux filles, Ozge (14 ans) et Sudenur (8 ans), se sentent, elles aussi, peu touchées. Normal pour ces deux fillettes - doubles nationales de cœur - qui ne se verraient pas vivre ailleurs qu'en Suisse. Et si vos filles épousaient un Suisse chrétien? La discussion vacille, un ange passe...
«On souhaiterait que nos filles épousent un Turc musulman, mais nous devrons malheureusement accepter leur choix», répond Ufuk Ikitepe, pour le coup fébrile. Malheureusement? «C'est une question de foi, c'est un conseil du Coran... Mais vous, vous ne suivez pas tous les préceptes de la Bible à la lettre!» glisse Ufuk Ikitepe, qui reprend pied dans la discussion, les yeux dans les yeux de son aînée.
«La fête de Pâques, c'est la fête de tout le monde»
«Les affiches de la votation me font parfois sourire. Mais je trouve grave d'utiliser de tels symboles pour stigmatiser une communauté qui ne demande qu'a vivre en paix», estime Abdourahmane Faye (40 ans). L'informaticien franco-sénégalais, établi à Lausanne depuis neuf ans, père de trois enfants (de 9, 5 et 1 an), déplore «la peur et l'ignorance» qui fondent cette initiative. Son épouse, Thialal Sylla Faye (35 ans), elle aussi informaticienne, acquiesce.
Pour eux, la religion est source de paix plutôt que de tensions. Il faut dire qu'ils ont grandi au Sénégal, un pays où les monothéismes coexistent pacifiquement. Les musulmans (95% de la population) et les chrétiens (4%) vivent en bonne intelligence. «La fête de Pâques, c'est la fête pour tout le monde, explique Thialal. Dans une même famille, les musulmans invitent les chrétiens à la Fête du sacrifice et nous passons Noël chez les chrétiens.»
Ce qui ne signifie pas que le couple relativise l'importance de la religion. Au contraire, tous deux se disent très croyants et pratiquants. D'abord en raison de leurs racines familiales. Le père d'Abdourahmane était théologien et enseignait, notamment à l'Université d'Al-Aqsa, au Caire. Celui de Thialal, Maodo Sylla, était l'imam de la grande mosquée de Dakar, un personnage célèbre au Sénégal. «Nous avons grandi dans le moule, résume Abdourahmane. Mais comme nous avons fait des études, nous avons acquis une capacité critique et, pour nous, la religion est devenue un vrai choix.»
Chez les Faye, la religion imprègne la vie quotidienne. Elle passe par les prières. «A la maison, car au bureau, ce n'est pas possible.» Elle passe aussi par le respect strict des interdits alimentaires, alcool et viande de porc. «Dommage qu'il soit difficile de trouver des rayons halal dans les magasins.» Enfin, le couple fréquente la mosquée le vendredi. «En tant que minorité, nous ne demandons rien d'autre que la garantie de la liberté de culte», dit Abdourahmane.
Ces deux champions de la tolérance à la sénégalaise s'étonnent qu'un minaret, «simple édifice architectural», tout comme un voile, «simple pièce de tissu», puissent susciter autant de débats, de méfiance et d'a priori. Thialal (qui travaille à 80%) s'étonne que «lorsqu'une femme suisse cesse de travailler à la naissance d'un enfant, on trouve cela normal. Mais quand il s'agit d'une musulmane, on considère qu'elle n'a pas eu le choix.»
Bien sûr que certains extrémistes ne pensent pas comme eux. Mais «l'extrémisme qui consiste à vouloir imposer ses points de vue à l'autre n'est pas lié à la religion, observe Abdourahmane, c'est un comportement psychologique. Et les extrémismes peuvent se répondre et se nourrir les uns les autres.»
«Nos enfants décideront de leur religion»
Elle porte jupe courte, débardeur et queue de cheval. Lui est rasé de près et en polo. En rencontrant Diellza Ismailaj et son mari Alban, on est loin du portrait-robot du musulman barbu et de son épouse voilée. On est à Lausanne, quartier des Faverges. Dans la bibliothèque, une série d'ouvrages de psychologie - Alban Ismailaj est thérapeute - mais pas de Coran.
Ces Albanais du Kosovo nous avaient prévenus: «Cette campagne, les affiches UDC, la religion, tout cela nous concerne d'assez loin, car nous sommes peu pratiquants. Mais venez!» Comédienne au Kosovo, mère au foyer en Suisse, Diellza, 23 ans, ne s'est jamais voilée. Sa mère non plus.
«Même si je suis croyante, je ne suis allée qu'une ou deux fois à la mosquée et j'ai observé quelques fois le ramadan. Au Kosovo, seule une minorité de la population est très pratiquante.» Son mari, 38 ans, n'est pas croyant. «A l'époque du communisme, les gens n'allaient pas à la mosquée, raconte-t-il. Le monde musulman est vaste, ce que ne comprennent pas les partisans de l'initiative. Au Kosovo, il est par exemple interdit d'avoir plusieurs femmes.» Et Alban Ismailaj d'expliquer que les Albanais n'ont pas forgé leur identité sur leur appartenance religieuse, mais sur leur langue.
Alban Ismailaj est arrivé en Suisse en 1991 comme demandeur d'asile. Il possède aujourd'hui les nationalités suisse et kosovare et une formation d'infirmier. Son épouse, à Lausanne depuis trois ans, est titulaire d'un permis B. Même s'ils se considèrent peu touchés par les débats sur l'islam, les Ismailaj seraient «déçus» en cas de plébiscite de l'initiative. «Pour nous, la Suisse est un pays qui garantit les libertés religieuses, explique Diellza. A Lausanne, on trouve un pavillon thaï, la synagogue, des églises chrétiennes. Je ne vois pas pourquoi les musulmans ne pourraient pas construire leur mosquée avec ou sans minaret...»
Se sont-ils déjà sentis discriminés en raison de leur religion? Diellza Ismailaj hésite, puis se lance. «Un temps, on recevait des lettres anonymes d'une voisine... Mais c'est surtout parce qu'on est étrangers, je pense.» Quant à leurs deux enfants (Isuf, 2 ans, et Dora, 8 mois), ils seront élevés dans la laïcité. «Ils décideront eux-mêmes plus tard», dit le papa. «Ils ne seront pas circoncis, ajoute la maman. On continuera à fêter Noël, avec des cadeaux, comme on le fait au Kosovo. Mais on célèbre aussi chaque année une autre fête musulmane qui arrive après le ramadan.»
«Avec ou sans minarets, la foi est dans le cœur»
Dans son commerce des Pâquis, à Genève, Djamila a posé un Coran sur la table, au-dessus des journaux. Et derrière le comptoir, un drapeau rouge et vert, installé à côté d'une petite tour Eiffel, rappelle que si elle a la nationalité helvétique, cette coiffeuse est d'origine marocaine. Djamila est arrivée en Suisse à 20 ans. C'était le début des années 80, elle était en vacances. Mais elle est tombée amoureuse d'Amédée.
Amédée Alfred s'est rapidement converti: il s'appelle désormais Ahmed Farid. «A mon mariage, au Maroc, on m'a appris que je pouvais avoir quatre femmes, plaisante le Fribourgeois. A la base, je suis catholique, mais je n'étais plus pratiquant. Et puis j'ai lu le Coran...» Djamila l'admet aussi: elle n'aurait pas pu vivre avec un non-musulman «parce que c'est un péché».
Le couple a un fils de 22 ans, aux cheveux blonds et yeux noisette. «Petit, on me faisait parfois des blagues, mais ça se passait bien, raconte cet ingénieur du son, fan de l'équipe suisse de football. Aujourd'hui, les choses ont changé... Moi, j'ai une tête de Suisse, mais devant certains amis, les portes se ferment.»
C'est par leur fils que Djamila et Ahmed ont redécouvert la religion. Le garçon, qui suivait des cours d'arabe à la mosquée, a fini par demander à sa maman s'il devait lui apprendre à prier... Aux vacances de patates de 2000, la famille est partie en pèlerinage à La Mecque. Djamila est rentrée voilée. «Au début, je craignais l'opinion des clients», raconte son mari. Mais la coiffeuse y tient: «Dieu nous demande de cacher notre chevelure. Je me couperais la tête plutôt que d'enlever mon foulard.»
La famille fréquente la mosquée et respecte le ramadan. L'initiative contre les minarets, elle la perçoit comme une provocation. «Pourquoi ces monuments dérangent-ils? Il n'y a pas d'appel à la prière», soupire Ahmed. Et sa femme: «On peut enlever les minarets, mais la foi, elle, est dans le cœur.» La Suisse, ils la voient comme une terre de tolérance, même si le regard des autres n'est plus le même. «Des personnes ne me disent plus bonjour et on m'a traitée de sale Arabe, raconte Djamila. Ça m'a fait mal... Arabe oui, mais sale, non!»
«Si d'autres font des bêtises, ce n'est pas à nous d'encaisser, poursuit le couple. La religion n'enseigne pas le fanatisme, mais le respect des autres.» Les autres, ce sont aussi ces non-musulmans qui viennent manger à la mosquée le jour de la Fête des voisins. «On sent alors un grand amour, ce serait bien que ce soit toujours ainsi», conclut la coiffeuse.
Source : Tribune de Genève
L'ouvrage "Patrimoine mondial de l'UNESCO : les Sites marocains" est une promenade sensible et humaine qui donne à voir et à appréhender une merveilleuse part du patrimoine marocain. Traces historiques, flâneries féériques, paysages sublimes, le Maroc recèle des sites merveilleux que le photographe-éditeur Jean-Jacques Gelbart a patiemment saisis, à travers l'objectif de son appareil photo.
Huit écrivains ont joint la parole à l'image pour raconter les sites, tout comme l'attachement particulier qui les y relie.
« Patrimoine mondial de l'UNESCO : les Sites marocains » invite à la découverte et à la préservation de la beauté naturelle des sites classés et de l'histoire dont ils sont chargés.
Cet ouvrage, qui fera découvrir le patrimoine marocain au plus grand nombre, a été publié avec le soutien du Ministère de la culture, Maroc Telecom, CCME, RMA Watanya, et la Fondation CDG.
En 2008, les Editions Gelbart avait rendu hommage aux 33 sites français inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO à travers l'ouvrage « Patrimoine mondial de l'UNESCO, les Sites français ». Ce livre, qui invite à la découverte du patrimoine français à travers 500 photographies de Jean-Jacques Gelbart et des textes de Jacques Pierron, vient d'être réédité.
Source: Unsesco
La ministre fédérale autrichienne de l'Intérieur, Maria Fekter, était en visite au Maroc en début de semaine. Au cours de son séjour, elle a signé au nom de son pays, plusieurs accords avec le Maroc, dont le plus important - non finalisé pour l'instant - porte le rapatriement des Marocains en situation irrégulière.
En effet, de plus en plus d'immigrants clandestins marocains atteignent l'Autriche via le nord de l'Italie, et s'établissent surtout dans la ville d'Innsbruck. Comme l'a rapporté l´Association des Marocains dans les pays germanophones, certains de ces immigrants illégaux sont « inhumainement instrumentalisés par des dealers des drogues, qui exploitent leur situation illégale sans merci ».
Ainsi, bien qu'appréhendés parfois par la police, ils ne sont pas expulsés, faute d'accord de réadmission entre l'Autriche et le Maroc. Beaucoup d'entre eux replongent donc dans le « cercle vicieux » après un séjour en prison. Cette situation devrait prendre fin en 2010, en vertu de l'accord - préliminaire - signé entre l'Autriche et le Maroc, selon « Kronen Zeitung », le plus important (en termes de tirage) quotidien d'information autrichien.
Le ministre marocain de l'Intérieur se rendra au printemps 2010 dans la capitale autrichienne, avec la mission de finaliser l'accord, poursuit le journal. « Il reste quelques détails à parachever », a assuré Maria Fekter, cité par Kronen Zeitung.
Les deux parties ont paraphé d'autres accords portant sur l'assistance mutuelle en cas de catastrophes naturelles ou d'accidents graves et sur la protection civile, a-t-on appris de la MAP. D'ailleurs, six policières marocaines sont actuellement en formation continue au service de dressage de chiens à Vienne.
Source : Yabiladi
Le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur a souligné, samedi au Caire, la nécessite pour les Marocains résidant à l'étranger de s'organiser au sein de clubs et associations en vue de défendre leurs intérêts dans les pays d'accueil.
"Le soutien et l'accompagnement des associations des Marocains résidant à l'étranger constitue un des piliers de la politique gouvernementale dans le domaine de l'immigration", a indiqué M. Ameur qui s'adressait aux membres de la communauté marocaine établie en Egypte.
A ce propos, le ministre s'est dit "favorable" à la création d'un club des Marocains établis en Egypte, dont la mission consiste à défendre les intérêts de cette catégorie, exprimant la disposition à mettre en coordination avec l'ambassade un plan d'action permettant d'encadrer cette communauté et lui apporter le soutien nécessaire.
Tout en soulignant que "tous les Marocains là où ils se trouvent sont traités sur un pied d'égalité", le ministre a mis l'accent sur l'intérêt particulier accordé par SM le Roi Mohammed VI aux MRE.
A cet égard, le ministre a souligné le rôle de ces Marocains dans la défense des intérêts stratégiques du pays et l'enclenchement de nouvelles dynamiques à tous les niveaux, à travers notamment la contribution au processus de développement et la lutte contre la pauvreté.
"Notre responsabilité au sein du gouvernement est de préserver cet élan et de développer ce sentiment d'appartenance à la mère-patrie chez les Marocains résidant à l'étranger", a-t-il insisté.
Dans le même ordre d'idées, il a fait état d'une nouvelle vision gouvernementale concernant les questions de l'immigration, vu le changement et l'évolution qu'a connus ce phénomène, relevant que le nombre d'immigrés marocains à frôlé les 4,5 millions, dont 45 pc sont des femmes.
Après avoir rappelé que les attentes des MRE diffèrent d'une région à l'autre, il a mis l'accent sur un certain nombre de chantiers lancés, notamment ceux se rapportant aux questions de l'identité, l'apprentissage de la langue arabe et la chose religieuse, relevant que 800 enseignants marocains ont été dépêchés à l'étranger, dont 80 pc en Europe.
Abondant dans le même sens, le ministre a souligné l'importance de la mise en place de centres culturels marocains à l'étranger, précisant que 11 instituts seront installés d'ici 2012 dans plusieurs pays, dont la Libye.
Concernant les MRE en situation difficile, M. Ameur a indiqué que le gouvernement avait décidé de faire bénéficier les retraités marocains résidents à l'étranger d'un abattement de 85 pc sur les droits de douanes applicables sur la valeur à l'état neuf de leurs véhicules, prendre en charge les frais de rapatriement des dépouilles des personnes démunies, faciliter l'accès des MRE au crédit "Addamane" et de créer un fonds pour les encourager à investir dans le Royaume.
Pour sa part, l'ambassadeur du Maroc au Caire, M. Mohamed Faraj Doukkali, a rappelé les efforts déployés pour accompagner les MRE, rappelant que l'Egypte compte une communauté marocaine de plus de 3.000 personnes, dont 90 pc des femmes.
Il a, par ailleurs, mis l'accent sur le discours prononcé par SM le Roi Mohammed VI à l'occasion du 34è anniversaire de la marche verte, qui selon lui, a stimulé un esprit de mobilisation et de veille, pour faire face aux desseins provocateurs des ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume.
Dans ce sens, les membres de la communauté marocaine établie en Egypte ont été unanimes à exprimer leur soutien au contenu de ce discours royal.
Ils ont de même réitéré leur adhésion et leur volonté à contribuer d'une manière "efficace et fructueuse aux efforts de la diplomatie parallèle en vue de défendre la marocanité du Sahara et l'initiative d'autonomie, et faire face aux actes provocateurs des ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume".
Source : MAP
Pour la première fois depuis qu'il est entré au 10 Downing Street, Gordon Brown s'est longuement exprimé, jeudi 12 novembre, sur l'immigration. "Oui, j'ai compris", a-t-il dit à ceux qui le pressent de se saisir du sujet depuis deux ans et demi, et plus encore depuis que l'économie est entrée en récession. L'immigration ne doit pas être un thème "tabou", s'en préoccuper n'est pas synonyme de "racisme", a-t-il lancé. Alors que tous les sondages le donnent perdant, face au conservateur David Cameron, aux élections législatives prévues d'ici à l'an 2010, le premier ministre veut reconquérir cet électorat traditionnel du Labour qui ne lui donne plus sa voix.
Les scrutins européen et locaux de juin ont montré une large désaffection de la working class pour le Parti travailliste, qui s'est traduite à la fois par une abstention record et par une montée des petits partis. Notamment celle du British National Party d'extrême droite, qui a désormais deux députés à Strasbourg. A en croire un sondage commandé par le syndicat Unite, cet été, l'immigration est la grande responsable de ce désamour, plus encore que le scandale des notes de frais de Westminster, ou bien l'usure des travaillistes après douze ans de gouvernement. "Certains s'inquiètent d'une immigration qui tirerait leurs salaires à la baisse et limiterait les perspectives d'emploi de leurs enfants. Et les empêcherait de continuer à vivre près de chez leurs parents", a résumé M. Brown.
Le premier ministre s'est donc engagé à tout mettre en oeuvre pour que les Britanniques aient en priorité accès aux emplois disponibles dans leur pays. Une version allégée de sa promesse, en 2007, de donner "des emplois britanniques aux travailleurs britanniques". Il a exclu de plafonner le nombre d'immigrés comme le demandent les tories, puisque cela serait contraire aux règles européennes. Mais il a annoncé un durcissement des conditions dans lesquelles les non-Européens pourront venir s'installer au Royaume-Uni.
Depuis février 2008, ces derniers, s'ils ont une qualification professionnelle, doivent obtenir un permis de travail à points, inspiré du modèle australien. La maîtrise de l'anglais ainsi qu'une certaine autonomie financière sont exigées. Surtout, ils doivent postuler dans un des secteurs où le ministère de l'intérieur juge qu'il y a pénurie de main-d'oeuvre locale.
C'est sur ce levier que compte jouer le gouvernement pour limiter l'immigration. Plusieurs professions - médecins hopsitaliers spécialistes, ingénieurs en génie civil ou aéronautique, officiers de marine marchande - ne seront plus accessibles aux non-Européens, a annoncé M. Brown. La liste qui représentait 700 000 emplois, il y a un an, et 500 000 aujourd'hui, sera encore restreinte en 2010.
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, les employeurs devront afficher leurs offres d'emploi en Grande-Bretagne pendant un mois, contre deux semaines aujourd'hui, avant de démarcher ailleurs. Toujours dans un souci de favoriser les Britanniques, le premier ministre veut créer, en collaboration avec les entreprises, des formations qui correspondent justement aux besoins en main-d'oeuvre du pays.
M. Brown sait qu'il ne répond que partiellement au malaise d'une partie des classes populaires. Car il ne parle que des immigrés non européens alors que la Grande-Bretagne a assisté ces dernières années à une arrivée massive de Polonais et autres voisins de l'Est. Depuis leur adhésion à l'Union européenne en 2004, ils sont près d'un million à avoir traversé la Manche. La fermeture des frontières en 2005 aux non-Européens sans qualification n'a pas suffi à compenser le flux.
Qui plus est, il arrive fréquemment que des agences fournissent des équipes de travailleurs européens - des Italiens, des Portugais, etc. - à des entreprises pour effectuer des missions de courte durée. On a assisté au début de l'année, dans le secteur de l'énergie, à des grèves spontanées de salariés britanniques qui dénonçaient ces pratiques, assorties généralement de salaires faibles et de conditions de travail difficiles, affirmaient-ils. Dorénavant, a promis M. Brown, ces immigrés temporaires devront être rémunérés au même tarif que leurs homologues locaux, dès lors qu'ils passent plus de douze semaines sur le sol britannique.
Toutes ces mesures, a affirmé M. Brown qui souhaite également réduire le nombre de visas délivrés aux étudiants étrangers, constituent "une réforme fondamentale" de la politique britannique en matière d'immigration. Une chose est certaine, la Grande-Bretagne ne peut plus éviter un sujet auquel elle a échappé pendant des années.
Quand Tony Blair a été élu en 1997, le solde net de migration était très légèrement positif. Les dix années suivantes, marquées par une forte croissance, ont vu des centaines de milliers de personnes arriver. Entre 2001 et 2007, la population britannique s'est accrue de 2 millions d'habitants, pour atteindre 60,9 millions, essentiellement sous l'effet de l'immigration.
D'ici à 2029, estime l'Office pour les statistiques nationales, elle dépassera 70 millions. Entre les nouveaux arrivants et les enfants des immigrés déjà sur place, l'immigration devrait expliquer les deux tiers de cette hausse.
Source : Le Monde
Chercheur pour le ministère de l'éducation, Jean-Paul Caille publie dans France, portrait social - rendu public par l'Insee vendredi 13 novembre - une étude sur les bacheliers, premiers dans leur famille à décrocher ce diplôme. Au sein de ce groupe, émerge la catégorie spécifique des enfants d'immigrés.
A l'heure où s'ouvre le débat sur l'identité nationale, les enfants d'immigrés construisent-ils leur parcours scolaire comme les autres élèves ?
Les parents immigrés se distinguent des autres parents non-bacheliers par des aspirations scolaires plus fortes pour leurs enfants. Huit fois sur dix, ouvriers ou employés de service, les pères sont plus nombreux à souhaiter que leur enfant poursuive ses études jusqu'à vingt ans et plus et croient aussi plus fréquemment à l'utilité des diplômes de l'enseignement supérieur. On explique cette différence par le fait que le projet de migration qui les a amenés en France est souvent lié à un espoir de mobilité sociale, que les générations suivantes intègrent. Mais aussi par le fait que ces parents n'ont pas connu l'échec scolaire vécu par de nombreuses familles ouvrières d'origine française. Ils ne sont pas allés à l'école longtemps parce que l'offre scolaire de leur pays était limitée.
Et pourtant, les résultats bruts de ces jeunes ne sont pas excellents alors que les deux tiers d'une génération sont aujourd'hui bacheliers...
Lorsqu'on regarde les seules familles dans lesquelles ni le père ni la mère ne possèdent le bac, on ne peut souscrire à un tel constat. Un enfant appartenant à une famille non immigrée a une chance sur deux d'obtenir le bac. Cette probabilité est la même chez les jeunes issus de l'immigration portugaise (50 %), maghrébine (49 %), ou subsaharienne (46 %). Elle n'est vraiment plus faible qu'au sein des familles originaires de Turquie (31 %) et plus élevée que parmi les enfants d'immigrés asiatiques.
A quel moment le principe de réalité entache-t-il leurs rêves d'ascension sociale ?
En fin de seconde, les enfants d'immigrés demandent moins souvent une orientation en première technologique, ou vers l'enseignement professionnel, qu'un baccalauréat général. Mais ils sont plus orientés vers des premières technologiques parce que leurs résultats sont jugés trop faibles pour les sections générales. A l'entrée dans l'enseignement supérieur, ce sont encore leurs dossiers scolaires qui ne leur permettent pas d'obtenir la formation qu'ils souhaitent.
Est-ce que l'école est équitable avec eux ?
Je travaille depuis 1995 sur les parcours scolaires des enfants de l'immigration. J'ai étudié les procédures d'orientation et les notations et toutes choses égales par ailleurs, n'ai jamais pu mettre en évidence de discrimination. Ils obtiennent les mêmes orientations que des enfants qui ne sont pas issus de l'immigration.
Source : Le Monde
Ils sont vingt-quatre. Certains se sont mis sur leur trente-et-un, chaussures cirées et costume apprêté. D'autres ont préféré le confort de baskets et la chaleur d'un gros pull en laine pour affronter cette journée. Tous sont arrivés à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) en avance sur leur convocation. Leurs regards se sont posés sur les grands drapeaux français et européens déployés à l'accueil : d'ici quelques heures, ils en seront. Ces immigrants auront leurs papiers français. Mais en attendant la remise de leur carte de séjour, un peu plus tard dans l'après-midi, les participants de tous âges sont venus aujourd'hui signer leur " contrat d'accueil et d'intégration " (CAI). Un passage obligatoire depuis 2007 pour tous les étrangers admis en France pour la première fois en vue d'une installation durable. Objectif : transmettre les symboles et valeurs de la République aux immigrés. À l'heure des débats initiés par Éric Besson , lepoint.fr est allé découvrir "l'identité nationale" telle qu'on l'enseigne aux nouveaux arrivants.
"Vous êtes sur la plate-forme d'accueil de l'OFII car vous allez recevoir votre premier titre de séjour", articule Christelle, l'auditrice en charge du groupe convoqué cet après-midi. Malgré un grand "bonjour" scandé à l'unanimité à l'entrée de la jeune femme, l'assemblée semble stressée. "Vous allez signer le CAI et vous engager par contrat à respecter les valeurs de la République française", continue Christelle solennellement, en parlant lentement. Aujourd'hui, tout son auditoire comprend le français : personne n'a eu recours à un traducteur ou à l'un des audioguides disponibles à l'entrée. Ousmane N'Diaye semble - comme le reste de l'assemblée - tendu. Ce Sénégalais de 34 ans s'est assis au milieu de la salle, comme s'il voulait se faire tout petit. Passer inaperçu, il connait cela par coeur : cela fait plus de quinze ans qu'il vit à Paris, sans papiers. Le grand gaillard écoute tout de même avec attention le film diffusé, "Vivre ensemble, en France". Tout un programme.
Un film pour rappeler les valeurs de la République
Utilité des mairies, rôle des préfets, Parlement et Marseillaise : le film passe au crible le fonctionnement de la France. Le signataire d'un contrat se doit de "connaître les symboles et valeurs de la République pour mieux s'intégrer et vivre en France". Une petite dizaine de personnes, présentes sur le territoire depuis plus de cinq ans, ont l'air un peu blasé. Un Chinois hausse un sourcil à l'énoncé de toutes les libertés dont il disposera désormais (opinion, expression, circulation, propriété...), une femme algérienne hoche la tête, triomphante, à la vue de Simone Veil, alors qu'une voix off insiste sur l'égalité en droit des hommes et des femmes dans tous les domaines. "Les femmes n'ont pas besoin des autorisations de leur mari, père ou frère ; la contraception et l'avortement sont accessibles à toutes", précise la vidéo. Le chapitre sur la laïcité est suivi avec attention. Puis les images de balades en famille en forêt, d'amis réunis autour d'une partie de pétanque et d'enfants jouant avec des bateaux au jardin du Luxembourg à Paris détendent l'atmosphère. C'est aussi ça, la France...
Un médecin, une assistante sociale et un auditeur chargé du test de langue expliquent le déroulement de l'après-midi. Les participants se relâchent. Un Colombien s'inquiète de pouvoir traduire son diplôme de mécanicien industriel, un Libanais voudrait connaître la procédure pour échanger son permis de conduire. Autour de quelques biscuits et de café mis à disposition au fond de la salle, les langues se délient. Pour Ousmane, obtenir sa carte de séjour, c'est pouvoir travailler et avoir un logement. Pour lui, la France représente avant tout la démocratie.
Liberté et démocratie
Nawel, 38 ans, est Marocaine. Mariée à un Français et maman d'une petite fille de deux mois, cette carte de séjour représente surtout pour elle une "liberté de circulation". "Je ne renie pas mes origines, mais la France est mon deuxième pays : son empreinte est partout au Maroc, jusqu'au français, qui est notre deuxième langue. J'ai un travail. Mon intégration est déjà acquise." La jeune femme en tailleur n'a pas suivi le débat sur l'identité nationale , mais insiste : "Pour moi, la France, c'est avant tout la liberté et la laïcité. L'égalité et la fraternité sont aussi indissociables de l'image du pays." Pour Hamid, un Algérien, sa carte de séjour va lui permettre "d'accéder à une société de liberté", où il pourra "assurer un bon niveau de vie social et intellectuel à ses enfants grâce aux acquis sociaux". L'homme à la cinquantaine bien portée s'enthousiasme de l'aura internationale des valeurs françaises : "La France est un modèle dont les principes, la liberté et la démocratie, se sont diffusées dans toute l'Europe et jusqu'aux États-Unis."
La pause était de courte durée. Ousmane entre à présent dans la petite pièce où il va signer son CAI. Trois petits drapeaux français ornent le bureau, deux sont disposés sur le placard. "Par ce contrat, l'État s'engage à vous aider à vous intégrer, et vous vous engagez à tout faire pour vous intégrer aussi", explique une fois encore la représentante de l'OFII. Sans quitter le document des yeux, il répond avec application aux questions d'usage, destinées à l'orienter éventuellement vers un bilan de compétences professionnelles et des cours de langue gratuits. La femme glisse dans son dossier une convocation à une journée de formation civique et le dispense de la "session d'information sur la vie en France", puisqu'il la connaît "mieux que dans son pays". Quand enfin, il signe le contrat, ses épaules retombent dans un soupir de soulagement. Celui qui était jusque-là très réservé lance dans un éclat de rire : "J'attendais cela depuis si longtemps !"
Dans le couloir, alors qu'Ousmane s'éloigne, le visage radieux, vers la visite médicale obligatoire, des titulaires de la carte de séjour laissent éclater leur joie. Ils viennent de la retirer dans l'antenne de la préfecture de police, au bout du couloir. Un jeune Chinois à l'air dépassé, assis sur une chaise, comme sonné, serre le précieux sésame dans ses mains. D'autres le protègent précautionneusement dans une petite pochette bleue flanquée du logo de la République française. Avant de repartir dans les rues de Paris, le coeur léger.
Source : Le Point
Pour Driss El Yazami, commissaire de l'exposition «Générations, un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins de France», l'histoire de l'immigration maghrébine a été pluraliste et diversifiée, faite de proximité et de tragédies, mais irrémédiablement commune
Présente dans l'Hexagone dès le début du XXe siècle, l'immigration maghrébine est souvent perçue, y compris par les Maghrébins eux-mêmes, comme d'implantation récente, remontant au mieux aux Trente Glorieuses. Profondément assimilée sur le plan culturel, elle continue pourtant à susciter polémiques et interrogations quant à son altérité, supposée irréductible.Pluraliste et diversifiée, elle est encore réduite à la seule histoire du travail. Grâce aux avancées de l'historiographie et à la découverte de fonds inédits d'archives, nous sommes aujourd'hui en mesure de relativiser ces certitudes et d'esquisser une nouvelle histoire de ces populations et du processus complexe de leur enracinement en France. Cette nouvelle approche n'est pas sans intérêt alors même que l'on s'interroge sur ce qui «fait France».
Ainsi éclairée, l'histoire de l'immigration apparaît d'abord liée à l'histoire militaire et ce dès la conquête de l'Algérie en 1830. Durant toutes les conquêtes coloniales comme pendant les deux guerres mondiales, l'armée française a eu largement recours aux soldats de l'Empire : 300 000 soldats et 130 000 ouvriers entre 1914 et 1918, par exemple.
Pour tous, cette tradition n'est pas sans conséquences. Avant toute autre institution, l'armée apprend à gérer les spécificités de ses contingents musulmans. Alors que la mobilisation est pour les soldats l'occasion de la découverte de la métropole et de sa modernité, l'occasion de la première confrontation avec le salariat moderne.
Une France plus accueillante que la misère et les réalités inégalitaires de la colonie
«On ne rencontre pas d'injustice dans ce pays, mais seulement la justice et la liberté», s'enflamme un ouvrier tunisien dans une lettre d'avril 1917. Démobilisés, certains réussissent à s'implanter en France, alors que ceux qui repartent tentent de revenir et diffusent l'image d'une France finalement plus accueillante que la misère et les réalités inégalitaires de la colonie.
C'est aussi très tôt que l'immigration ouvrière s'enclenche. Au début du XXe siècle, ces immigrés sont quelques milliers d'Algériens et de Marocains engagés dans la construction du métropolitain ou dans les mines du Pas-de-Calais. Mais c'est après 1918 que la noria de l'émigration est définitivement amorcée.
En dépit de multiples entraves administratives et de vagues d'expulsions, plus de 400 000 Maghrébins auraient traversé la mer entre 1921 et 1939. Après la Libération, et jusqu'à la fermeture de l'immigration de travail au milieu des années 1970, les flux sont tout aussi significatifs, avec un démarrage du regroupement familial en pleine guerre d'Algérie.
Cette émigration ouvrière vit dans les conditions les plus précaires, se trouve régulièrement confrontée à une xénophobie sans retenue et fait l'objet d'un encadrement administratif tatillon et de plus en plus drastique.
Syndicalistes, responsables associatifs, étudiants, romanciers, poètes...
Mais dès l'entre-deux-guerres, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, elle se révèle politiquement active et d'une créativité culturelle extraordinaire. Nourri à la fois par les idées du réformisme musulman, les valeurs de la Révolution de 1789 et les contacts avec le mouvement ouvrier français, le nationalisme maghrébin se développe en France même dès les années 1920.
Militants politiques, syndicalistes, responsables associatifs, étudiants, romanciers, poètes et peintres, cinéastes et hommes de théâtre font dès cette époque leur apprentissage sur les rives de la Seine. La relation des élites maghrébines avec la République qui se noue dès cette époque et qui perdure longtemps après les indépendances est complexe : la France est à la fois le pays du savoir et la terre de référence en termes de valeurs, et une puissance dominante dont il s'agit de se séparer.
Censée rompre définitivement le cordon ombilical entre le Maghreb et la France, la décolonisation n'a pu, comme tout le monde s'y attendait, mettre fin à l'immigration. Et les acteurs d'aujourd'hui sont les héritiers de cette longue histoire qui les a constitués à leur insu. Une histoire faite de métissage et de tensions. De proximité et de tragédies. Une histoire irrémédiablement commune.
Source : La Croix
L'histoire de l'immigration maghrébine en France est "une histoire faite de métissage et de tensions. De proximité et de tragédies. Une histoire irrémédiablement commune", souligne M. Driss El Yazami, Président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, dans un article publié samedi dans le quotidien français +La Croix+. «Censée rompre définitivement le cordon ombilical entre le Maghreb et la France, la décolonisation n'a pu, comme tout le monde s'y attendait, mettre fin à l'immigration», ajoute M. El Yazami dans cet article intitulé «Une histoire faite de métissage et de tensions».
Présente dans l'Hexagone dès le début du XXe siècle, l'immigration maghrébine «est souvent perçue, y compris par les Maghrébins eux-mêmes, comme d'implantation récente, remontant au mieux aux Trente Glorieuses», écrit M. El Yazami dans cette contribution faisant partie d'un dossier spécial intitulé « Du Maghreb à la France».
Une immigration «pluraliste et diversifiée» mais qui «est encore réduite à la seule histoire du travail». Néanmoins, et «grâce aux avancées de l'historiographie et à la découverte de fonds inédits d'archives, nous sommes aujourd'hui en mesure de relativiser ces certitudes et d'esquisser une nouvelle histoire de ces populations et du processus complexe de leur enracinement en France», affirme M. El Yazami.
A cet égard, il donne, à titre d'exemple, le recours par l'armée française «durant toutes les conquêtes coloniales comme pendant les deux guerres mondiales aux soldats de l'Empire».
Pour M. El Yazami, «les acteurs d'aujourd'hui sont les héritiers de cette longue histoire qui les a constitués à leur insu», une histoire « profondément assimilée sur le plan culturel» mais qui continue «à susciter polémiques et interrogations quant à son altérité, supposée irréductible».
M. Driss El Yazami est commissaire de l'exposition «Générations, un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins de France», organisée à Paris du 17 novembre au 18 avril 2010.
Cette exposition, initiée par l'association «Génériques», relate l'histoire des Maghrébins en France à la lumière de dizaines de fonds d'archives inédites.
Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la France comptait en 2004 près de cinq millions d'immigrés, dont la moitié avait la nationalité française.
Un million et demi de ces immigrés étaient d'origine maghrébine, soit 2,4% de la population totale.
Source : MAP
Ils sont quatre, venus d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. Ils racontent leur parcours en France
Fatema Hal (ci-contre avec sa fille) tient un restaurant marocain à Paris et organise des stages culinaires pour les femmes des banlieues. (Photo : Patrick Gaillardin).
Alors que le débat sur l'identité française vient d'être à nouveau lancé, la Cité de l'histoire de l'immigration inaugure mardi 17 novembre une exposition consacrée à l'apport culturel, rarement valorisé depuis un siècle, de la population venue du Maghreb. L'occasion pour La Croix d'aller à la rencontre de quatre de ces personnes arrivées en France à des époques très différentes.
Les années 1930 de Mohammed Belkaïd, venu d'Algérie (racontées par sa fille Zohra)
« Travailler en France pour vivre en Kabylie »
Zohra Messaoudi est venue en France en 1977 pour retrouver son mari, Ali, ouvrier. Avec leurs trois jeunes enfants, le couple originaire de Kabylie s'installe en région parisienne. Cette fin des années 1970 sonne l'heure du regroupement familial et d'une installation parfois rude dans un pays dont bien des immigrés ignorent tout.
Pour Zohra, les choses se présentent mieux. « Depuis ma toute petite enfance, je garde le souvenir de mon père et de mon oncle qui revenaient de France et rapportaient avec eux le progrès, la promesse d'une vie meilleure. »
Né en 1899, Mohammed Belkaïd, le père de Zohra, a 21 ans quand il embarque clandestinement pour la France grâce la complicité d'un marin. Nous sommes en 1920 et, comme d'autres de la région de Tizi Ouzou, le jeune homme part chercher fortune sur l'autre rive de la Méditerranée. À Marseille, il est accueilli par des compatriotes qui se partagent à cinq ou six des petites chambres d'hôtel.
Mohammed travaille dans une huilerie, où il est payé à la tâche. Lorsque la somme réunie est suffisante, Mohammed revient en Algérie et se marie. De retour à Marseille dans les années 1930, le Kabyle improvise une petite activité de commerce. Il vend des babioles sur les marchés, fait du porte-à-porte. L'activité va devenir suffisamment lucrative pour lui permettre d'abandonner le travail à l'usine.
Désormais, la vie de Mohammed Belkaïd sera rythmée par les voyages entre la France et l'Algérie où la vie s'améliore. Du plus lointain de son enfance, Zohra se souvient des retours d'un homme au large sourire surmonté d'une belle moustache. « Il me rapportait une petite jupe ou un vêtement chaud pour passer l'hiver », se souvient-elle avec émotion.
Dans la famille, il y a aussi l'oncle Ahmed qui travaille dans une raffinerie de sucre à Marseille puis dans les abattoirs du Havre jusqu'à sa retraite en 1957. Et un grand frère, de vingt ans son aîné, qui part à Roubaix puis redescend à Marseille où il va ouvrir plusieurs magasins de tissus. « Tous parlaient tout le temps de la France. La vie était dure mais l'immigration a été la grande aventure de leur jeunesse. Ils racontaient les femmes françaises qui travaillent dur et ça nous aidait à avancer dans la vie. »
Grâce à ces premières générations de migrants, la vie en Kabylie s'est améliorée. Le père de Zohra ouvre une première fabrique d'huile, des magasins, achète des terrains et fait bâtir des maisons. Ses cousins, les fils d'Ahmed, ont tous fait des études en Algérie et plusieurs enseignent à leur tour à l'université. Mais chez la jeune Zohra, cette histoire fait naître une vocation au départ. Depuis trente et un ans, Zohra et Ali ont fait leur vie en France où ils ont obtenu la nationalité et élevé leurs trois enfants.
Les années 1960 de Mohand Anemiche, venu d'Algérie
« Français sans états d'âme »
En 1957, l'industrie française tourne à plein régime. Il suffisait alors de se présenter à l'usine et les employeurs vous ouvraient leurs portes. Mohand Anemiche qui vient de quitter l'Algérie débarque dans le quartier parisien de la Goutte d'Or, où il va enchaîner les métiers. À 17 ans, ce fils de paysan kabyle qui n'a jamais fréquenté l'école ne parle pas français. Le soir, il prend des cours.
Puis il part à Maubeuge suivre une formation de fraiseur-ajusteur. De retour à la capitale, en 1966, il travaille durant huit ans sur des machines. De ces années, Mohand garde le goût d'une période laborieuse mais heureuse. « On n'avait rien au départ, pas de télé, pas de frigo. Tout le progrès qui venait nous rendait heureux. » En 1970, Mohand s'achète sa première Peugeot.
Arrivé avant l'indépendance de l'Algérie, l'ouvrier assure ne jamais s'être senti un étranger en France. « À l'usine, il y avait un vrai mélange et personne pour nous dire de retourner chez nous ! » Les années de guerre n'ont pas marqué cet homme tranquille qui ne se passionne pas pour la politique.
En 1974, il claque la porte des ateliers pour acheter avec ses économies une maison de production de chanson maghrébine puis ouvrir un magasin, le « Palais du disque ». Dans les boutiques de Barbès, les disques des artistes africains s'arrachent.
« Ma force, c'était d'être producteur et diffuseur », raconte Mohand Anemiche qui cite une star de l'époque, Slimane Azem. « J'ai vendu 100 000 cassettes audio ! Les artistes venaient de tout le Maghreb. Nous étions cinq ou six, sur la place de Paris, à faire un travail correct. »
Près de trente ans ont passé, ce retraité de 64 ans s'est fixé une mission de sauvegarde d'un patrimoine menacé par l'oubli. Après l'ouverture de la bande FM aux radios libres, des stations communautaires voient le jour mais les artistes des années 1960 et 1970 sont passés de mode.
La déferlante de la World music assure désormais le triomphe de chanteurs comme Khaled. Pour le passionné de chanson traditionnelle, « ces musiques à danser ne savent plus raconter de vraies histoires ».
Mohand Anemiche s'est marié à 40 ans, a eu trois enfants qui vivent encore sous son toit, en Seine-Saint-Denis. « Ils écoutent Idir qui chante la France des couleurs. L'époque, c'est le multiculturel. Quand j'étais jeune, ce n'était pas ma préoccupation. Je me sentais Français sans états d'âme et ce qui me rattachait au pays, c'était cette tradition de magnifiques chanteurs et chanteuses. »
Mohand a décoré son bureau, à deux pas de la basilique Saint-Denis, de ces stars photographiées façon Harcourt. Mohand est nostalgique d'une époque, mais pas de son Algérie natale où il se sent aujourd'hui un peu « étranger ». Au bout de dix jours là-bas, il n'a qu'une hâte, revenir ici.
Les années 1970 de Fatema Hal, venue du Maroc
« On transmet une culture »
Elle aime les soirées de Ramadan. Après la rupture du jeûne, la grande salle de son restaurant se remplit d'une foule bruyante. Des tablées où se côtoient hommes et femmes, musulmans et non musulmans, amateurs de vin ou de thé. « On regarde toujours les échecs de l'intégration. Moi, je perçois une jeunesse qui ose fêter le Ramadan tout en aimant se mélanger. Des jeunes qui ont les moyens d'aller au restaurant parce qu'ils travaillent et réussissent dans la vie. »
L'observatrice qui s'exprime ainsi s'appelle Fatema Hal. Depuis plus de vingt ans, elle tient l'une des plus fameuses adresses de la gastronomie marocaine à Paris, le Mansouria, à mi-chemin entre les places de la Nation et de la Bastille. Ambassadrice des traditions culinaires maghrébines, Fatema Hal a publié de nombreux livres de recettes collectées sur le terrain et lancé une ligne de produits sous son nom.
Rien ne destinait pourtant la petite fille née à Oujda en 1952 à une telle carrière. Sa mère, veuve, élève seule ses trois enfants et vend des tissus. À 17 ans, elle se marie avec un Franco-Algérien. La voilà en Seine-Saint-Denis où elle met au monde trois enfants.
Mais Fatema Hal est un esprit libre, une personnalité vite repérée dans le monde associatif. Elle participe aux réunions de quartiers, intervient comme interprète dans les hôpitaux. En 1975, elle s'inscrit à l'université de Paris VIII en littérature arabe puis en ethnologie. Elle rejoint ensuite l'agence de développement des relations interculturelles où elle est chargée d'un programme pour les femmes de l'immigration.
En ces années 1970, la France prend la mesure d'une installation durable de populations issue d'autres continents. France 3 lance la première émission consacrée à la diversité culturelle, « Mosaïque ». Les figures de l'immigration ne vont pas tarder à apparaître sur la scène politique. Fatema Hal a failli en être. En 1983, elle entre comme conseillère au cabinet d'Yvette Roudy, ministre des droits de la femme.
Mais l'expérience n'aura pas de lendemain. De toutes ces années d'engagements, Fatema Hal sort un peu désabusée et sans un sou. Divorcée, la jeune femme a récupéré ses enfants qu'elle élève seule. « Je n'avais plus de quoi payer mon loyer. J'ai lancé mon restaurant. Un jésuite introduit dans les milieux culturels m'a ouvert son carnet d'adresses. J'ai vendu des "repas à l'avance" à des personnes prêtes à me suivre. En 1991, je recevais une première distinction. »
Fatema Hal a continué d'organiser des stages culinaires pour les femmes des banlieues et n'a jamais regretté d'avoir abandonné les institutions pour la restauration. « Faire de la cuisine, se défend-elle, c'est un acte politique. On transmet une culture. J'ai le sentiment de faire plus ici pour rapprocher les peuples que bien des politiques. »
Les années 1990 de Najet Smida, venue de Tunisie
« À la recherche de ma double identité »
La madeleine de Najet Smida a un parfum de coquelicot. Elle sourit au souvenir de ce champ écarlate ondulant sous le vent, près de Kalaat Senan, dans un village tunisien, à la frontière algérienne, où elle a vu le jour en 1972. C'était au printemps. Une saison que la jeune femme partie en France à l'âge de 5 ans avait oubliée.
« Ce pays n'était pour moi qu'une terre aride où je retournais chaque été en famille, raconte-t-elle. Un calvaire ! Durant deux mois, je m'enfermais dans ma chambre avec mes livres. » Jusqu'à ce voyage de la réconciliation. Elle a alors 24 ans et vient d'obtenir la nationalité française. Un « moment dur » pour son père qui la voit « échapper » à sa culture et la supplie de l'accompagner. Najet y va à reculons, mais ne le regrettera pas : « Ce printemps-là, j'ai réintégré mon identité. »
Près de vingt ans plus tôt, en 1977, Najet embarquait avec sa mère à Tunis pour retrouver un père, ouvrier fondeur dans l'Ain. L'aînée d'une fratrie qui va compter huit enfants grandit vite. « Mes parents ne parlaient que l'arabe dialectal, j'ai été responsabilisée très tôt. » Elle hérite d'une double éducation, « traditionnelle à la maison » où la figure paternelle est l'axe central.
Et à l'école, où elle se « construit socialement ». Najet passe sa scolarité dans des établissements fréquentés par les classes moyennes où la jeune Maghrébine au teint mat se demande pourquoi elle porte ce prénom. « Une question que n'a pas dû se poser mon frère, qui a seize ans de moins que moi. Lui retrouvait des Ahmed et des Samira dans ses livres d'école, ce qui était impensable à mon époque. »
Même si Najet estime avoir été davantage confrontée « à la différence sociale qu'au racisme », tout ne fut pas rose. Comme cette année de seconde, à la fin des années 1980. « Un groupe de skinheads m'a prise pour souffre-douleur. Ils avaient tellement de haine. C'était une grande souffrance, au moment où le Front national s'imposait sur la scène politique. »
Happée par le droit, l'étudiante brillante devient avocate. Elle prête serment au barreau de Tunis, l'année qui suit son voyage dans son pays natal, puis à Lyon. Avant de faire l'expérience de la discrimination, même si elle refuse de mettre sur le dos du racisme ordinaire les 150 lettres de refus des cabinets d'avocats où elle a postulé. Lettres précieusement archivées dans le cabinet qu'elle finit par créer à Vaulx-en-Velin.
Elle a aussi exercé dans cette banlieue lyonnaise un mandat de conseillère municipale socialiste. « Ma part de souveraineté sur ce pays », justifie-t-elle. Car Najet Smida, qui, adolescente, ne se sentait « ni française, ni arabe », dit avoir « résorbé » sa « schizophrénie ». Et se sentir « profondément » l'une et l'autre.
Son père a toujours « entretenu le mythe du retour » et continué de construire sa maison en Tunisie. « Il s'est rendu compte récemment que ses enfants et petits-enfants n'avaient aucune intention de partir. » Depuis, il a commencé à apprendre la langue française. À près de 60 ans.
Source : La Croix
Une vingtaine de personnalités juives d'origine marocaine venue notamment de France, du Canada et des Etats-Unis ont pris part du 12 au 18 octobre dernier à un voyage d'étude au Maroc, à l'initiative de la Fondation "Mémoire pour l'avenir".
Décidé au lendemain du colloque sur "Le judaïsme marocain contemporain", tenu à Casablanca le 23 octobre 2008 dans le cadre de la célébration du 1200-éme anniversaire de la fondation de la ville de Fès, ce voyage avait pour objectif de présenter aux participants le Maroc d'aujourd'hui, ainsi que les grands chantiers qui façonneront le Royaume de demain, indique un communiqué de la Fondation "Mémoire pour l'avenir", parvenu samedi à la MAP.
Cette démarche, qui avait permis de réunir une vingtaine de personnalités de divers groupes socioprofessionnels, allant de l'investissement financier et industriel à la production de biens culturels, incluant également les domaines commercial, éducatif et social, a bénéficié du soutien moral et financier du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et de l'Association "1200-éme anniversaire de la ville de Fès".
Les visites et les échanges avaient porté sur des domaines aussi divers que ceux de l'économie, des affaires sociales, des droits de l'Homme, de la santé, de l'éducation, de la culture ou de la vie politique.
Les participants à ce voyage d'étude organisé sous le thème "Le Maroc aujourd'hui et demain" ont manifesté leur grande satisfaction des grands chantiers du Maroc d'aujourd'hui et de demain, exprimant leur souhait de participer à des actions de solidarité avec leurs pays d'origine, souligne la même source.
Ces actions porteront en particulier sur l'assistance à l'enfance en détresse, la santé et l'éducation, et cela en totale synergie avec la politique du Maroc dans ces domaines.
Dans cette perspective, des rencontre sont prévues notamment le 21 novembre prochain à Paris et le 23 à Madrid, pour débattre des modalités de soutien (parrainage, dons ou autres) à des institutions publiques ainsi qu'a des associations ou ONG marocaines oeuvrant en faveur de l'enfance en détresse et de l'éducation en milieu rural.
Des discussions sont également programmées au Canada dans les prochains jours en vue d'étudier l'organisation d'une opération de solidarité dans le domaine de la santé.
Créé en 2008 à Rabat, la Fondation "Mémoire pour l'avenir" est une association à but non lucratif qui a pour objet de soutenir des projets visant à consolider et à diffuser une meilleure connaissance du pays, ainsi qu'a fédérer des actions en faveur d'un Maroc moderne et tolérant.
Source : MAP
Des jeunes marocains issus de l'immigration ont présenté leur expérience en matière d'intégration, à l'occasion du 1-er Congrès international des jeunes issus des migrations, tenu du 10 au 12 novembre à Barcelone.
Les contraintes inhérentes à l'intégration, dont le manque d'information et d'orientation au sujet de la réalité dans le pays d'accueil, et les efforts d'adaptation à cette nouvelle réalité, sont certains aspects, parmi d'autres, évoqués par ces jeunes marocains lors de ce congrès qui a connu la participation de quelque 600 jeunes originaires plusieurs pays.
Ce congrès était destiné aux jeunes issus de l'immigration, dont la majorité
se trouvent en Espagne grâce aux processus de regroupement familial, et qui sont considérés actuellement comme les principaux acteurs de la communauté d'immigrés dans ce pays.
Dans une déclaration à la MAP, le secrétaire à l'immigration au gouvernement
autonome de la Catalogne, Oriol Amoros, a qualifié d'"importante" la question de l'intégration des jeunes issus de l'immigration, qui sont appelés à jouer un rôle essentiel pour l'avenir de l'Espagne, en général, et de la Catalogne en particulier.
Il a mis l'accent, dans ce contexte, sur le rôle primordial d'une scolarité réussie comme clé de succès de l'intégration des jeunes issus de l'immigration, appelant, à ce propos, à une plus grande implication des familles dans le processus de scolarisation et à la promotion des activités éducatives.
M. Amoros a noté que les principaux obstacles à une parfaite intégration des immigrés sur le marché de travail se rapportent à leur manque de qualification et de connaissances leur permettant de se repositionner sur des secteurs d'activité porteurs, surtout en cette conjoncture de crise économique.
Le responsable catalan a plaidé, par ailleurs, pour la promotion des activités visant une meilleure intégration et connaissance mutuelle, notant, à ce propos, l'importance de la gestion du pluralisme religieux dans une société comme la catalane.
Pour les initiateurs de ce congrès, l'intégration parfaite des jeunes issus de l'immigration dépend de la concordance de plusieurs facteurs liés notamment à leurs expériences migratoires personnelles, à l'adaptation au nouvel entourage, aux perspectives personnelles et à l'auto-identification dans un contexte pluriculturel.
Organisé par le département chargé de l'immigration de la région catalane, ce congrès a constitué une occasion de donner la parole à des jeunes issus de l'immigration pour exposer leurs expériences respectives dans le domaine de l'intégration.
L'objectif de cette rencontre a été de se pencher sur les dynamiques d'intégration des jeunes issus de l'immigration, aussi bien ceux qui ont immigrés avec leurs parents que ceux nés dans le pays d'accueil, en vue de doter les administrations concernés des connaissances pouvant être mises à profit dans l'élaboration des politiques publiques destinées aux communautés d'immigrés et visant à favoriser leur intégration socioprofessionnelle.
Ce congrès a été marqué par la participation également d'universitaires et d'experts dans le domaine de l'immigration qui ont animé des tables rondes sur les thèmes notamment de "la culture et l'identité des jeunes issus de l'immigration", "les dynamiques d'intégration des jeunes", "la transition école-travail des jeunes issus de l'immigration" et "les politiques destinées à ces jeunes".
Source : MAP
Working Group "Approach to gender and new generations"
Moroccan women from here and abroad
The Feminization of Migration : international dynamics and
issues specific to Morocco
Marrakech December 18/19, 2009
Exchanges and Partnerships
Dear Sir, Madam, Friend
The second "Moroccan women from here and abroad" event will be held in Marrakech on the 18th and 19th of December 2009. This year it will be exploring the theme The feminization of migration : international dynamics and issues specific to Morocco.
This event will comprise two arenas : an international scientific symposium and an area for exchanges and partnerships.
The latter will be a platform for the exchange of experiences between Moroccan women from Morocco and abroad. It will be an opportunity for the presentation of activities and projects in the fields of cooperation, culture and enterprise ... and the beginnings of partnerships linking both shores.
In order to help us build the programme you are invited to attend and/or to participate. If you wish to join us please complete the questionnaire below and send it back to us before the 30 of November 2009.
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"Mosquées, phares de l'Islam" est l'intitulé d'un ouvrage de l'archéologue et muséologue française Anne Saurat-Anfray, paru récemment aux Editions "Koutoubia" à Paris.
Cet ouvrage de 232 pages, illustré de photographies, se veut l'histoire de l'art islamique racontée par les routes des caravanes de l'Hégire à aujourd'hui et illustre ce qu'a été la carrière de l'auteur pendant 40 années de vie intense et d'activités professionnelles passionnantes.
De l'Atlantique à la Méditerranée, du Golfe arabe à la mer Rouge, de l'océan indien au long des routes terrestres, Anne Saurat-Anfray a voulu suivre l'expansion de l'Islam par les grandes voies de communication.
Aux côtés des grands monuments majestueux faisant partie de la "culture générale" d'un grand nombre de citoyens du monde, plusieurs édifices (mosquées) présentés dans ce livre ne figurent pas dans les ouvrages consacrés à la civilisation musulmane ou aux arts de l'Islam, alors qu'ils sont des témoins marquants de sa présence.
Pour ce qui est du Maroc, l'auteure s'attarde notamment sur la fondation de l'Université et mosquée "Al-Qaraouiyine" en 859 qui "devint (et demeure) un centre religieux et culturel et autour de laquelle furent regroupés des écoles coraniques, des palais, des souks et des caravansérails", la Koutoubia de Marrakech avec son minaret haut de 77 mètres et l'immense mosquée Hassan de Rabat.
Dans le chapitre "Mosquées contemporaines entre modernité et tradition", elle relève que la grande mosquée Hassan II de Casablanca "reprend, à très grande échelle, le style traditionnel" et qu'elle réussit "la synthèse des modèles du passé avec les techniques et les matériaux du présent".
Consultante auprès de l'UNESCO depuis de nombreuses années, Anne Saurat-Anfray a notamment réalisé quantité d'expositions sur le patrimoine culturel et le dialogue entre les cultures à travers le travail d'artistes contemporains originaires des cinq continents.
Source : MAP
C'est "La Haine" en comédie, "Bienvenue chez les Ch'tis" en version belge: le film "Les Barons", qui décrit la vie de jeunes "Maroxellois" (contraction de "Marocains" et "Bruxellois"), rencontre un succès inattendu en Belgique, deux mois avant une sortie en France.
Projeté depuis le 4 novembre dans une dizaine de salles à Bruxelles et en Wallonie, mais aussi en Flandre, le premier long métrage de Nabil Ben Yadir, lui-même un Bruxellois d'origine marocaine, a enregistré 20.000 entrées, soit une excellente moyenne par copie.
Le film est joué par des acteurs du cru, avec en vedettes américaines le Français Edouard Baer, le Flamand Jan Decleir et le comique algérien Fellag.
Au box-office, les "Barons" se situent à la neuvième place, un résultat exceptionnel pour un film belge.
Le film démarre plus fort que "L'Enfant", la Palme d'Or 2005 des frères Dardenne, souligne Stephan De Potter, le patron de Cinéart, son distributeur. Selon lui, le film devrait dépasser au final les 100.000 entrées en Belgique.
Les "Barons" dont parle le réalisateur trentenaire, Nabil Ben Yadir, sont un groupe de jeunes de Molenbeek, un quartier défavorisé de la capitale belge, pour la plupart d'origine marocaine.
Leur philosophie se résume en quelques mots: "Pour être un baron, il faut être le moins actif possible, parce que chaque être humain naît avec un crédit de pas et chaque pas te rapproche de la mort. Et nous, les barons, on le sait dès le départ".
Mais l'un d'entre-eux veut éviter le destin, typique pour les jeunes Bruxellois issus de l'immigration, de chauffeur de bus, pour embrasser la carrière d'acteur comique.
Enthousiaste, La Libre Belgique souligne que le film "évite les pièges du communautarisme, angélique ou revendicatif". "Jamais, peut-être, Bruxelles n'a été aussi bien filmé", estime Le Soir.
"Des gens qui ne sont plus allés au cinéma depuis 20 ans se sont retrouvés dans une salle. C'est hallucinant!", se réjouit Nabil Ben Yadir. Un phénomène qui rappelle celui de "Bienvenue chez les Ch'tis", même s'il n'en a pas tout à fait l'ampleur.
Le film sortira en France en janvier. Une sortie aux Pays-Bas et au Maroc en février est en cours de négociation.
Source : AFP
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