Des responsables du parti conservateur de la chancelière allemande Angela Merkel ont préconisé lundi des tests d'intelligence pour les immigrants, proposition "aberrante" et "discriminatoire" selon Berlin.
"Nous devons poser des critères qui servent vraiment à notre Etat. Outre une bonne formation et une qualification professionnelles, l'intelligence doit entrer en considération. Je suis pour des tests d'intelligence", a affirmé dans le quotidien Bild Peter Trapp, un membre de la CDU de Mme Merkel.
"Cette question ne doit plus être un tabou", a ajouté le porte-parole pour les Affaires intérieures de la branche berlinoise de la CDU.
Cette proposition "est aberrante", "discriminatoire" et "n'est pas non plus empreinte d'une grande intelligence", a réagi le porte-parole adjoint du gouvernement allemand, Christoph Steegmans, au cours d'un point presse à Berlin.
Un autre responsable conservateur, Markus Ferber, membre de la CSU, aile bavaroise de la CDU, avait aussi prôné l'exemple canadien tout en se disant favorable à une harmonisation de la politique d'immigration européenne.
"Le Canada est bien plus avancé en la matière et exige des enfants d'immigrés un quotient intellectuel plus élevé que celui des enfants locaux. Les raisons humanitaires comme le regroupement familial ne peuvent être à la longue le seul critère d'immigration", a-t-il fait valoir dans le journal Bild.
A l'instar d'autres partenaires européens, l'Allemagne impose des tests de langue à ses candidats à la nationalité allemande mais aussi des tests destinés à prouver leurs connaissances de l'ordre social et juridique allemand. Au préalable, ils doivent participer à des cours d'instruction civique.
En 2009, 734.000 personnes ont émigré tandis que 721.000 ont immigré dans la première économie européenne, principalement des Polonais et des Roumains.
A titre de comparaison, au début des années 2000, plus de 800.000 personnes par an immigraient en Allemagne, selon l'office des statistiques allemand.
Source : AFP
Le président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Driss El Yazami a appelé au renforcement de la coopération avec les nouveaux acteurs associatifs en matière d'enseignement des langues de l'immigration.
Intervenant au terme des travaux de la conférence internationale "Langues en immigration : mutations et nouveaux enjeux", organisée les 24 et 25 juin à Rabat, M. El Yazami a précisé que cette coopération doit se faire après une certification des programmes et de la pédagogie mis en oeuvre et faire l'objet d'une évaluation périodique.
Cité par un communiqué du CCME, M. El Yazami a également fait part de la disponibilité du Conseil de continuer le processus de discussion avec l'ensemble des acteurs, notamment par la tenue de séminaires au sein même des pays d'immigration, mettant l'accent sur la nécessité de procéder à des évaluations régulières des efforts importants consentis par le Maroc dans ce domaine.
Par ailleurs, alors que le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur, a rappelé les grandes lignes du plan d'urgence adopté il y a quelques mois par le gouvernement dans ce domaine, le président délégué de la fondation Hassan II des MRE, M. Omar Azziman, a insisté sur la nécessité d'une évaluation des expériences cumulées durant les trois dernières décennies en matière d'enseignement de la langue et de la culture d'origine.
Les conclusions de ces expériences devraient servir de tremplin pour une coopération plus ajustée entre les différents partenaires publics marocains, en association avec leurs homologues des pays d'accueil et des acteurs sur place, qui devraient être multipliés au regard du caractère mondiale de l'émigration marocaine, a insisté M. Azziman.
Issus de neuf pays (la Belgique, l'Espagne, la France, les Etats-Unis, l'Italie, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas, le Canada et du Maroc), près de 130 chercheurs, responsables publics du Maroc et acteurs associatifs de la communauté marocaine et représentants des gouvernements étrangers partenaires, ont établi durant ce séminaire un bilan de l'ensemble des dispositifs mis en place en matière d'enseignement des langues arabe et amazighe, indique le communiqué du CCME.
Il a ainsi été constaté la diversité des dispositifs, le nombre grandissant des acteurs intervenant dans ce domaine ainsi que les différentes contraintes qui entravent l'accomplissement de leur mission.
A cet égard, la tension existant entre ces dispositifs et les mutations continues des communautés marocaines (dont en premier lieu l'émergence des nouvelles générations) a été analysée ainsi que l'inadaptation de certains outils mis en place à la fin du siècle dernier.
En outre, plusieurs intervenants ont souligné l'intérêt de la mise en œuvre par les divers gouvernements européens d'un cadre européen commun de référence en matière de programmes scolaires et d'enseignement des langues vivantes, insistant, d'un autre côté, sur la nécessité pour l'enseignement des langues de l'immigration de s'y adapter.
Source : MAP
Entretien avec le Représentant Résident du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), M. Johannes van der Klaauw, sur l'évolution de la perception du statut des réfugiés au Maroc…Suite
Des groupes gnaoua prendront part à la 13-ème édition du Festival des Traditions du Monde à Sherbrooke, prévu du 11 au 13 aout prochain au Québec.
Cette invitation a été l'objet d'un accord de partenariat signé, dimanche, entre l'association "Yerma Gnaoua" et les organisateurs du festival canadien, en marge du festival "Gnaoua et musiques du monde", organisé du 24 au 27 juin dans la cité des Alizés.
Créée en 2009, l'association "Yerma Gnaoua" a pour objectif de sauvegarder le patrimoine immatériel de la confrérie et de favoriser la création musicale à travers la formation et sa transmission aux jeunes.
Regroupant les grands mâalams gnaouis, l'association contribue aussi à la pérennisation du Festival d'Essaouira, véritable vitrine de l'art gnaoui et à favoriser cette musique à travers des résidences d'artistes et des partenariats avec des festivals et artistes étrangers.
Cette association s'est, également, assignée comme mission d'oeuvrer pour que l'UNECSO accorde à la culture gnaouie le statut de patrimoine culturel immatériel universel.
Par ailleurs, les 23 mâalems qui ont pris part à cette 13-ème édition du festival ont tenu une réunion et entériné la décision d'engager le travail de retranscription des textes et de la musique des Gnaoua, projet dont la direction scientifique sera assurée par le musicologue Ahmed Aydoun.
Le rideau est tombé, dimanche soir, sur le festival d'Essaouira, organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.
La magie de cette édition n'avait d'égal que la passion partagée quatre jours durant entre artistes et public pour la musique gnaouie et sa capacité fascinante d'aller à la rencontre des musiques du monde.
Initié en partenariat avec l'association Essaouira-Mogador, ce festival a le mérite d'avoir réhabilité l'art gnaoui en tant que composante du patrimoine national et poussé les mâalems gnaouis sur le devant de la scène musicale, tant nationale qu'internationale.
Source : MAP
Fatima Zibouh pointe un décalage entre population d’origine étrangère et sa représentation. MR et Ecolo doivent faire des efforts, note-t-elle.
Comment le vote "ethnique" a-t-il influencé les résultats du scrutin fédéral du 13 juin dernier ? Tentative de réponse avec Fatima Zibouh, chercheuse à l’Université de Liège et auteure d’une étude sur la participation politique des élus d’origine maghrébine lors des élections régionales de 2004. Il faut également rappeler la polémique née de la désignation de la jeune femme voilée au conseil d’administration du Centre pour l’égalité des chances. Si Fatima Zibouh assure qu’elle n’est aucunement membre d’Ecolo, c’est bien le parti vert qui l’a proposée à ce poste.
Mais retour à l’analyse des élections, parti par parti. "La présence sur les listes de candidats d’origine étrangère est beaucoup plus forte lors des élections communales, a fortiori dans les communes à forte densité de population d’origine étrangère, entame Fatima Zibouh. Cette présence diminue pour les régionales et encore pour les élections fédérales. Les résultats des dernières élections montrent que le pourcentage d’élus d’origine étrangère est inférieur au pourcentage de personnes d’origine étrangère dans la population. Il y a un décalage." Pour elle, deux explications s’imposent. D’abord le fait que les partis politiques ont eu finalement très peu de temps pour constituer leurs listes, compte tenu du caractère anticipé du vote. Et en second lieu, l’idée selon laquelle, pour les partis, le vote "allochtone" représente un enjeu électoral beaucoup moins important (les non-Belges ne votant que pour les communales) que pour des élections qui se déroulent à d’autres niveaux de pouvoir.
"Oui bien sûr des candidats d’origine étrangère se sont présentés, surtout au parti socialiste, ajoute Fatima Zibouh. Je pense naturellement à la ministre de la Culture (Fadila Laanan) ou au secrétaire d’Etat Bruxellois (Emir Kir), c’est également le cas au Sénat. Ce qui fait dire à certains que le fait de tenir compte de l’évolution sociologique du pays permet d’engranger des voix. À cet égard j’ai été marquée par les déclarations d’Olivier Maingain, pour qui ce n’est suffisamment pas le cas au MR".
Le CDH, en revanche, joue la carte "allochtone" depuis un certain nombre de scrutins, sans pour autant en récolter un avantage déterminant. "Mettre un candidat d’origine étrangère ne suffit pas, commente Fatima Zibouh. Il faut également tenir compte des préoccupations de ces populations. Je rappelle que selon une étude de l’ULB, près de 50 % des musulmans votent socialiste alors qu’on aurait pu imaginer que cet électorat se dirigerait naturellement vers le CDH, réputé plus proche du religieux".
Quant à Ecolo, "il va devoir aussi tenir compte de l’évolution qu’annoncent les démographes s’il veut engranger plus de voix", indique Fatima Zibouh, qui précise que les préoccupations d’Ecolo sur l’environnement sont surtout celles de classes moyennes et ne touchent pas forcément les populations d’origine étrangère. Au final, même si tous les sièges n’ont pas été attribués (jeux des suppléances et des cooptations obligent), la présence d’élus d’origine étrangère ne s’annonce pas si insignifiante que cela au Parlement. Ainsi, la N-VA fait entrer deux candidates, d’origines turque et marocaine, à la Chambre qui, pour l’heure, devrait compter 6 députés d’origine non belge sur 150, apportés par le PS, le SPA, la N-VA, le CD&V Ecolo et Groen ! Au Sénat, sur 40 sièges à élection directe, trois devraient être occupés par des élus d’origine étrangère. Trois autres peuvent encore se trouver parmi les 21 sénateurs de Communauté et cooptés.
Source : Lalibre.be
La population flottante de travailleurs migrants chinois a atteint un chiffre record de 211 millions de personnes en 2009, et devrait atteindre 350 millions d'ici 2050 si les politiques du gouvernement restent telles qu'elles sont, d'après un rapport publié samedi.
Ce nombre pourrait cependant augmenter moins vite si le nombre des nouveaux travailleurs venant s'ajouter à la population migrante continue de baisser chaque année.
D'ici 2050, on estime que ce sont seulement quelque 3 millions de ces personnes qui devraient s'ajouter chaque année à la population migrante, une forte différence par rapport aux 6 millions actuels qui rejoignent la population de travailleurs migrants chaque année. Ce rapport sur la population flottante de la Chine est le premier de son genre à être publié par la Commission Nationale de la Population et du Planning Familial, et sera mis à jour chaque année dans l'avenir.
« La migration des personnes, qu'elles soient chinoises ou étrangères, contribue au développement de la Nation, et par conséquent elles devraient être protégées par la loi », a dit Thomas Sinkovits, le représentant pour la Chine de l'Organisation Internationale pour les Migrations, lors de la présentation du rapport.
De même, a-t-il dit, les droits de cette population flottante devraient-ils être hautement respectés et être les mêmes que ceux des habitants locaux.
« Du fait du système du hukou, ou permis de résidence, propre à la Chine, cette énorme population mobile est quasiment devenue une sorte de troisième catégorie, en plus des populations rurales et urbaines », dit Zhai Zhenwu, Directeur de l'Ecole des études sociologiques et de la population à l'Université Renmin de Chine. La Chine doit assurer à ces travailleurs migrants l'égalité des droits pour les services publics, quelque soit leur statut à l'égard du hukou, a-t-il dit.
Actuellement, les travailleurs migrants qui peinent depuis des années dans les villes n'ont pour autant pas les mêmes droits que leurs homologues urbains, dont les services de santé génésique et de planning familial, les programmes de protection sociale comme l'assurance accidents du travail, et l'accès aux ressources locales d'éducation pour les enfants, dit M. Zhai.
De plus en plus de familles du pays déménagent vers d'autres villes et choisissent d'y établir leur foyer, mettant davantage de pression sur le gouvernement pour qu'il procède à la réforme de ses politiques de gestion et de service à destination des populations migrantes, afin de leur assurer des moyens d'existence, a ajouté M. Zhai.
En Chine, bien que le nombre de migrants à longue distance ait baissé en 2009, du fait d'une plus faible demande en main d'oeuvre à cause de la crise financière, la tendance générale à long terme de déplacement de population vers les zones côtières de l'Est et les pôles-clés du trafic ne changera pas, d'après le rapport.
« Cela contribue aussi à maintenir la stabilité sociale et l'harmonie », dit Li Tie, qui dirige le Centre de recherche sur le développement de la ville et des banlieues, qui dépend de la Commission Nationale du Développement et de la Réforme.
Les émeutes qui ont éclaté en périphérie de Paris en 2005, par exemple, étaient liées à un mécontentement croissant d'immigrés marginalisés, principalement d'origine africaine, ont dit les experts.
En Chine, aujourd'hui, le problème des migrations internes et le besoin de travailleurs migrants doivent être traités, a insisté M. Li.
En réponse, la Commission a mis en place en 2008 un département de gestion et de service destiné à aider les migrants à s'intégrer dans la société de leur lieu de résidence et à jouir progressivement des mêmes droits que les habitants locaux.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
Pour la première fois sous la Ve République, un premier ministre va inaugurer une mosquée. Lundi matin, François Fillon est attendu à Argenteuil, en banlieue parisienne, à la mosquée al-Ihsan, un ancien bâtiment industriel de Renault, acheté il y a vingt ans par un entrepreneur algérien, et transformé, au long des années, grâce aux dons des fidèles, en grande mosquée de 3 000 mètres carrés avec son minaret.
Le ministre des Cultes, Brice Hortefeux, sera également présent, mais c'est François Fillon qui prendra la parole, avec la claire volonté d'apaiser les musulmans de France. Ils forment la plus importante communauté en Europe, avec près de 5 millions de personnes. Seuls 15% sont pratiquants, une proportion semblable aux autres religions. Mais les débats récurrents sur l'islam, le radicalisme, l'identité nationale ou la burqa ont suscité un malaise au-delà des simples croyants.
À une semaine du vote
Matignon entend rétablir la confiance à une semaine du vote de la loi qui interdira le port du voile intégral dans l'espace public et donner des gages. Au début du mois, les conseillers du premier ministre avaient déjà élaboré avec le Conseil français du culte musulman (CFCM) une convention pour «mieux suivre» l'évolution des actes ou menaces dirigés contre les musulmans. Sur 1 026 faits racistes recensés en 2009, 314 ont été commis au préjudice de personnes ou lieux de culte musulmans. Ce décompte spécifique était réclamé par les responsables musulmans depuis des années. En vain. Car le concept et la mesure de «l'islamophobie» sont polémiques. Beaucoup de responsables politiques redoutent qu'elle ne soit instrumentalisée. Ou encore utilisée pour créer une sorte de délit de blasphème envers l'islam. Au sein de la commission des droits de l'homme à l'ONU, les pays musulmans ont ainsi dénoncé les caricatures du Prophète comme un acte d'islamophobie.
Une religion fragmentée et sous influence étrangère
François Fillon a voulu montrer que la République veillait à ses concitoyens musulmans, dans un contexte tendu. Lundi matin, 800 personnalités ont été invitées pour écouter son discours à «la deuxième religion de France». Une religion pour l'instant fragmentée et toujours sous influence étrangère.
À Argenteuil, on compte 15 lieux de culte pour 28.000 musulmans : des grandes mosquées soutenues par les pays d'origine, de petites salles de prière, parfois contrôlées par des salafistes, et des foyers de travailleurs. La mosquée algérienne al-Ihsan voit ses imams nommés par Alger. À quelques kilomètres, sur une friche industrielle, s'élève une grande mosquée dirigée par des Marocains. Les Turcs disposent, eux, d'un immense centre religieux. Les usines ont laissé place aux mosquées. Et la première génération d'immigrés a gardé la main sur les associations religieuses.
Si les Algériens sont bien plus nombreux dans l'Hexagone, les Marocains sont largement plus investis dans le culte. Ils ont fini par emporter la tête du Conseil français du culte musulman, que Nicolas Sarkozy avait réservé les premières années au recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, afin de préserver les relations privilégiées avec l'Algérie. Aujourd'hui, l'islam reste un enjeu diplomatique majeur. Mais les rivalités entre l'Algérie et le Maroc, comme les soubresauts religieux au Maghreb, rendent cette triangulaire difficile à maîtriser. L'UOIF (Union des organisations islamiques de France), proche des Frères musulmans, se veut, elle, détachée des pays d'origine. C'est la structure la plus organisée et hiérarchisée, et à ce titre un interlocuteur incontournable des pouvoirs publics. Mais ses dirigeants vieillissent et le renouvellement est délicat. Car les nouvelles générations de pratiquants se montrent, à l'image de tous les Français, chaque jour moins enclins à se ranger derrière un étendard.
Source : Le Figaro
En matière de naturalisation, la Suisse, ex lanterne rouge européenne, fait reparler d’elle. Selon un rapport de l’Office fédéral des migrations, le nombre de ressortissants étrangers ayant obtenu la nationalité suisse a augmenté. Les explications d'Etienne Piguet, expert ès migrations.
L’an dernier, près de 1,7 million de ressortissants étrangers vivaient en Suisse. C’est ce qui ressort du rapport sur la migration 2009, présenté lundi par l’Office fédéral des migrations (ODM).
Parmi eux, près de 45’000 personnes (soit 2,8%) ont obtenu le passeport rouge à croix blanche, et sont devenues, à ce titre, citoyennes et citoyens suisses.
Ces chiffres valent à la Suisse de se retrouver dans la moyenne européenne. Une comparaison entre plusieurs pays montre que la Suède occupe la première place avec 5,8% de citoyens étrangers naturalisés. Elle est suivie par la Grande-Bretagne, la France, la Belgique, la Norvège et les Pays-Bas.
«Dans ce contexte européen, on peut dire que la Suisse a bien progressé, puisqu’elle a longtemps endossé le rôle de pays avec le taux le plus bas de naturalisation en relation avec sa population de migrants», explique Etienne Piguet, professeur de géographie et spécialiste des migrations à l’Université de Neuchâtel.
Plus concrètement, au cours de ces 20 dernières années, la Suisse a triplé son nombre de naturalisations (passé de 1 à 3%).
Eldorado en Europe
Si l’on examine la situation sous l’angle du taux de naturalisations par centaine d’habitants, la Suisse caracole même en tête des douze Etats comparés. Avec 0,6%, elle affiche un pourcentage deux fois supérieur à celui de la Belgique et de la Suède, qui octroient 0,3 nationalité pour 100 résidents étrangers.
«Ce résultat s’explique par le fait que la Suisse est la plus grande terre d’accueil d’Europe», explique l’expert. Le Neuchâtelois voit la naturalisation comme la conséquence logique de la migration, concernant les personnes qui désirent rester en Suisse.
Sur 1,7 million d’étrangers établis en Suisse, un million proviennent des pays de l’Union européenne. Pour cette catégorie, l’obtention du passeport rouge à croix blanche n’est guère une priorité.
Insignifiant pour l’économie
«L’une de nos études a démontré que les migrants originaires des Etats membres de l’UE ne séjournent pas pour une longue période en Suisse. C’est la raison pour laquelle le passeport rouge à croix blanche les intéresse moins, puisqu’ils bénéficient de la libre circulation en tant que citoyens européens.»
La grande majorité de ces travailleurs provenant de l’UE sont hautement qualifiés et contribuent largement à l’essor économique du pays. Mais pour eux, la perspective d’un séjour de longue durée en Suisse n’entrerait guère en considération, estime encore l’expert.
La question de l’obtention de la nationalité helvétique n’a que peu de sens pour les cadres qui s’installent ici pour quelques années avant de repartir ailleurs. Le même constat vaut pour les assurances sociales comme l’AVS ou l’AI; les travailleurs doivent s’en acquitter, indépendamment de leur nationalité.
«L’immigration n’est pas véritablement une question économique mais revêt davantage une dimension sociale», estime encore Etienne Piguet. C’est notamment le cas des migrants qui n’ont plus de nationalité et qui de ce fait ne peuvent plus retourner dans leur pays d’origine.
«Ils désirent vivre ici avec leurs enfants et s’intégrer dans ce pays. Ce qui expliquerait que le vœu d’obtenir la citoyenneté suisse serait le plus fort parmi cette tranche de demandeurs».
La naturalisation des étrangers joue un rôle décisif dans le développement démographique de la Suisse. «Le taux de natalité est plus élevé chez les étrangers naturalisés, ce qui contribue à l’abaissement de l’âge moyen de la population helvétique», constate encore le chercheur.
Les obstacles demeurent
Les chiffres résultant du récent rapport sur la migration de l‘ODM offrent une radiographie précise de la politique migratoire suisse, basée sur le principe dit des trois cercles.
De fait, la loi fédérale précise que seuls des ressortissants des Etats membres de l’UE et de l’EEE (Espace économique européen) peuvent s’établir librement en Suisse. Les personnes provenant d’horizons plus lointains ne peuvent, au mieux, obtenir qu’un permis de séjour à durée limitée.
De nombreux autres obstacles viennent compliquer l’obtention du passeport suisse. «La procédure reste un obstacle», souligne Etienne Piguet. Le requérant doit par exemple avoir séjourné pas moins de douze ans en Suisse - une condition nettement plus dure que ce qui s’observe dans d’autres pays.
Autre spécificité helvétique: la demande d’obtention d’un passeport suisse est particulièrement complexe puisqu’elle concerne les trois niveaux de la structure fédéraliste suisse (communal, cantonal et fédéral) et que communes et cantons sont relativement libres de fixer les conditions qu’ils jugent utiles en la matière.
«Ces dernières années, de nombreux cantons et communes ont simplifié leur procédure de naturalisation», admet le professeur de l’Université de Neuchâtel. Néanmoins, d’importantes différences persistent. «Dans certaines communes, la naturalisation est très simple, dans d’autres, à l’inverse, elle demeure très compliquée».
La fin du saisonnier
L’augmentation du taux de naturalisation en Suisse s’explique par le fait que longtemps, on n’a pas véritablement pris acte, et reconnu, le souhait des migrants de faire leur vie en Suisse et d’y être naturalisés, souligne encore le spécialiste.
«La question de la nationalité est liée aux perspectives de vie d’un être humain. Elle suppose la volonté de rester en Suisse avec ses enfants et de subvenir à ses besoins ici», ajoute encore Etienne Piguet.
Il n’en a pas toujours été ainsi - voir l’ancien statut de travailleur saisonnier: «Il y a 20 ans, les travailleurs saisonniers formaient une part importante de la population étrangère. Ils ne pouvaient résider ici que pour une courte période et n’avaient pas accès à la naturalisation», rappelle le chercheur.
Vertement critiqué sur le plan international, ce précaire statut de saisonnier avait finalement été aboli en 2002.
Source : Suisse info
Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a organisé, les 24 et 25 juin 2010, une conférence internationale sur le thème “Langues en immigration: mutations et nouveaux enjeux”. Cette rencontre a réuni des responsables publics, des représentants des gouvernements de pays d’accueil, ainsi que de nombreux chercheurs, pédagogues et acteurs de la société civile.
Face à la grande diversité des dispositifs d’enseignement de la langue arabe en terre d'accueil, les organisateurs de la conférence “Langues en immigration: mutations et nouveaux enjeux” souhaitent trouver les plus viables et les plus adéquates grâce à une évaluation des politiques actuelles, et à la prospection de nouvelles pistes.
“L’enseignement des langues, et en particulier de l’arabe, constitue une demande ancienne et continue des populations émigrées et qui ne cesse de s’amplifier, ne serait ce qu’en raison de la très forte expansion démographique qu’a connue la communauté marocaine en un quart de siècle”. Driss El Yazami, président du CCME.
La nécessité pour la première génération de transmettre ses valeurs religieuses et identitaires à ses enfants, de les préparer à un éventuel retour au Maroc et de les préserver d’une possible dépendance ou aliénation à la culture européenne a donné naissance, à l’époque, à une importante demande d’apprentissage de la langue arabe.
Pour y répondre, les professeurs recrutés au Maroc reproduisaient fidèlement, utilisant les mêmes méthodes didactiques et pédagogiques, les contenus enseignés au Maroc.
Des modèles obsolètes
Le programme ELCO (Enseignement des langues et des cultures d’origine pour jeunes immigrés) avait un double objectif: aider les enfants à s’insérer dans la société d’accueil tout en maintenant des liens avec leurs racines.
Toutefois, de nombreux intervenants ont jugé qu’à l’instar du LACM (Langue Arabe et Culture Marocaine), ces programmes ont été pensés dans un contexte historique largement dépassé, aux finalités restrictives.
“Les années écoulées permettent de peser les bilans financiers, les énergies humaines et les investissements avec les résultats de la pratique de la langue par les jeunes concernés. Pourquoi sont-ils incapables de tenir dans l’ensemble, une conversation ou de suivre avec fluidité un journal télévisé en arabe alors que certains ont dix ans de formation derrière eux?”. Farid El Asri, assistant de recherche en anthropologie en Belgique.
Installés définitivement dans leur pays d’accueil, les nouvelles générations ne ressentent plus comme une nécessité impérieuse l’apprentissage de la langue arabe telle qu’elle est enseignée.
Pour M. El Yazami, aujourd'hui “le défi est bien celui de penser une offre linguistique et culturelle qui tienne compte à la fois de la diversité des publics, et de la variété des contextes et des traditions nationales des pays qui sont désormais les leurs”.
Partant du constat que le dispositif actuel ne permet pas de répondre pleinement aux objectifs assignés à cet enseignement, le gouvernement marocain a déjà élaboré le programme d’urgence ELACM relatif à l’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants des Marocains Résidents à l'Étranger. Ce programme deviendra opérationnel dès que les fonds pour son fonctionnement auront été votés dans le cadre de la prochaine loi des finances.
En attendant, des associations religieuses ou autres, commencent à titre bénévole ou lucratif, à investir le terrain sans aucune homologation, ni contrôle sur les méthodes et contenus de leur enseignement.
Par ailleurs, on peut se poser la question de la place qui sera réservée à l’enseignement du Tamazigh.
Source : Aufait
27.06.2010
Un débat ouvert à l'initiative du conseil de la Communauté marocaine à l'étranger face aux mutations et aux nouvelles attentes des populations émigrées.
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) a organisé les 24 et 25 juin à Rabat une conférence internationale sur le thème «Langues en immigration : mutations et nouveaux enjeux» avec la participation de plusieurs dizaines de chercheurs, de responsables publics marocains, de représentants des gouvernements étrangers partenaires et d'acteurs de la société civile.
La problématique de la langue et de son apprentissage en situation d'immigration se pose avec d'autant plus d'acuité aujourd'hui que la population émigrée est confrontée à des mutations radicales parmi lesquelles un essor démographique significatif de cette population et l'émergence des nouvelles générations nées dans les pays de résidence. Le CCME entend donc ouvrir le débat à la lumière de ces différents travaux afin d'évaluer les politiques d'enseignement actuelles et proposer une approche empirique de ces questions que sont la transmission des langues maternelles aux nouvelles générations, les stratégies d'apprentissage dans un monde plurilingue et globalisé, la relation entre langues et identités, les rapports entre apprentissage des langues et éducation religieuse.
« La langue est un fait culturel et identitaire car c'est par elle se que transmettent les us et coutumes ainsi que les croyances de la communauté d'origine » a rappelé à juste titre le ministre délégué chargé de la communauté marocaine à l'étranger, Mohammed Ameur, en préambule de la conférence. D'où l'importance de l'apprentissage des langues dont l'arabe que Driss El Yazami, président du CCME, a justifié comme étant «une demande ancienne et continue des populations émigrées car fortement perçue comme le vecteur du maintien du lien avec la terre d'origine et le patrimoine religieux et culturel. La transmission de ce legs linguistique et culturel est une donnée fondamentale pour les parents représentatifs de ces communautés émigrées a-t-il fait remarquer ajoutant que «cette préoccupation était légitime et consacrée par les instruments internationaux des droits de l'Homme qui garantissent aux parents le droit de donner à leurs enfants une éducation conforme à leur culture et à leur religion».
Or, les dispositifs mis en place dans les années soixante-dix dans les pays d'accueil pour préserver l'identité culturelle et les aptitudes linguistiques de ces jeunes générations sont actuellement en crise. Obsolètes, inadaptés ces systèmes ont montré leurs limites auprès des communautés émigrées installées durablement dans les pays de résidence et en constante évolution. De plus, «ils ne répondent pas à la vision uniforme et conforme à l'évolution des approches retenues dans chaque pays et aujourd'hui, par le Conseil de l'Europe» a expliqué Mohamed Ameur.
Face à cette déliquescence et à la multiplicité d'autres dispositifs privés, inégalement encadrés et exploités, les communautés marocaines plaident depuis plusieurs années en faveur d'une politique culturelle et linguistique à la hauteur de leurs attentes, sentant confusément que «leurs enfants leur échappent» selon l'expression de feu le sociologue Abdelmalek Sayad.
Cette préoccupation, si elle est au cœur des requêtes des populations émigrées marocaines, est d'autant plus inscrite à l'ordre du jour du gouvernement, conformément aux orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. En effet, le Maroc doit mettre en œuvre des politiques publiques permettant d'assurer aux Marocains résidents à l'étranger le maintien de liens étroits avec leur identité marocaine notamment par l'enseignement de la langue arabe, l'éducation religieuse et l'action culturelle. A cet égard des centres culturels ont été créés, en partenariat avec les pays d'accueil.
Pour Mohamed Ameur, l'objectif, à travers ces projets est double. Il contribue au renforcement de l'attachement des citoyens marocains résidant à l'étranger à leur pays d'origine et à la promotion de la culture marocaine auprès des nouvelles générations, mais également la promotion de l'interculturalité en tant que facteur d'intégration dans les pays d'accueil.
On l'aura compris la gageure pour le Maroc comme pour les Etats partenaires à partir des travaux du CCME consiste à penser une politique linguistique et culturelle novatrice qui tienne compte à la fois de la diversité des publics, de la variété des contextes et des traditions nationales de pays qui sont désormais aussi les leurs. L'objectif affiché sera de garantir à ces nouvelles générations «en crise identitaire» une insertion socioprofessionnelle et un épanouissement personnel basés sur une relation apaisée avec leur terre d'accueil et un lien renforcé avec la terre de leurs ancêtres.
Une batterie de mesures à l'étude
Pour répondre aux demandes des populations émigrées, le gouvernement a élaboré un plan d'urgence relatif à l'enseignement de la langue arabe en faveur de la communauté marocaine résidant à l'étranger. Une série de propositions, à l'étude, ont été débattues lors du séminaire. Parmi elles, l'extension de l'enseignement dit parallèle à travers le renforcement des compétences des associations, l'insertion d'espaces d'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine dans les centres culturels. D'autres enseignements sont aussi envisagés, plus flexibles et accessibles à tous via les NTIC. Le dispositif e-learning est ainsi en cours de mise en place. Un enseignement alternatif ludique avec les écoles d'été, des séjours culturels et linguistiques, des caravanes éducatives font partie des solutions proposées. Des mesures incitatives seront mises en places afin d'encourager la création dans le privé, d'Instituts de soutien scolaire et d'enseignement de la langue pour chaque pays d'accueil.
Source : Le Matin
Mise en place d'un fonds baptisé «MDM Invest» qui a pour objectif de promouvoir les investissements des Marocains résidant à l'étranger au Maroc.
L'été est bien évidemment la saison par excellence des vacances. Pour certain, il est également une saison pour les bonnes affaires dans différents secteurs. De nombreux Marocains résidant à l'étranger profitent ainsi de leur séjour au Maroc pour investir.
Et si pendant de longues années, la lourdeur des démarches administratives était un facteur handicapant pour les expatriés marocains, les responsables semblent vouloir se rattraper. Ces derniers annoncent des mesures incitatives pour donner un coup de pouce aux investissements des MRE. Pour cet été, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger a adopté une nouvelle batterie de mesures destinée à accompagner et à promouvoir les investissements des MRE dans leur pays d'origine.
L'une des actions phares cette saison est sans nul doute la mise en place d'un Fonds spécial. Baptisé «MDM Invest», il a pour objectif de promouvoir les investissements des Marocains résidant à l'étranger au Maroc et de contribuer ainsi au développement économique et social du Maroc, notamment au niveau local et régional. Selon le ministère de tutelle, le montage financier du projet est basé sur un apport en fonds propres et en devises (au moins 25%), ainsi qu'une subvention de l'Etat à hauteur de 10%. Le reste des ressources, c'est-à-dire 65%, proviendront d'un crédit bancaire. Cependant, plusieurs conditions ont été arrêtées par les responsables. Ainsi, l'apport en fonds propres des MRE doit se faire en devises dans le cadre du projet d'investissement. De plus, le montant de l'investissement doit être égal, au moins, à 1 million de dirhams. Concernant la subvention accordée par l'Etat, elle a été plafonnée à 5 millions de DH. Il faut noter enfin que le mécanisme est géré par la « Caisse Centrale de Garantie » qui assure le déblocage de la subvention de l'Etat pour les projets d'investissement retenus.
Concrétisation
Pour la mise en œuvre du fonds «MDM Invest», le ministère chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'Etranger a mis en place une cellule d'accompagnement des investissements des MRE. Cette structure a pour principales missions d'informer et d'orienter les investisseurs potentiels sur les différents secteurs de l'économie et d'assister les porteurs de projets qui le souhaitent durant toutes les étapes, de la conception jusqu'à la réalisation de leur investissement.
L'identification et l'évaluation des formes de partenariat avec les acteurs locaux sont également du ressort de la cellule. Le but étant de promouvoir et d'accompagner les investissements des MRE dans leur région d'origine. La saison estivale coïncidera également avec le lancement du programme de création de 1.000 petites et moyennes entreprises (PME) au Maroc par les ressortissants marocains en France.
Le projet, qui est initié dans le cadre d'une coopération maroco-française, a pour principaux objectifs de placer les Marocains de France au cœur de la mobilisation de nouvelles ressources pour contribuer au développement économique du Maroc et appuyer la définition et la mise en place d'une stratégie nationale d'accueil des investissements de la diaspora. L'ambition est d'assister à l'horizon 2013 à la création de 1.000 entreprises.
L'implication stratégique des Marocains Résidant à l'Etranger dans le programme de Développement Territorial Durable des Provinces du Sud figure également dans l'agenda des responsables. Les villes concernées sont notamment Guelmim, Tan Tan, Tata, Assa - Zag et Tarfaya. Ce projet vise à encourager des MRE originaires du Sud à investir dans leur région d'origine. Doté d'un budget initial de 9 millions de dirhams, ce projet a été initié en partenariat avec l'agence du Sud et le PNUD.
Parmi les objectifs du projet, on retrouve le renforcement de l'impact des transferts de fonds MRE sur le développement territorial du Maroc, la contribution à la valorisation du patrimoine culturel oasien dans les pays d'accueil des MRE. Toutes ces mesures prises vont être accompagnées d'actions sur le plan juridique. Un dispositif de veille juridique sur les droits des migrants (VJDM) sera ainsi mis en place. La VJDM sera réalisé en étroite collaboration avec les départements ministériels concernés, les missions diplomatiques et consulaires, les instances et institutions juridictionnelles, les organisations de la société civile, les universitaires et les spécialistes des Nouvelles Technologies de l'information et de la Communication. Cette action a un double objectif. Il vise tout d'abord à préserver les droits des MRE dans leur pays d'origine, mais également en terre d'accueil.
En effet, beaucoup de migrants, particulièrement les catégories vulnérables, méconnaissent les lois des pays d'accueil et ont du mal à faire respecter leurs droits et subissent des discriminations au travail et dans leur vie quotidienne. Le projet permettra de faire un bon suivi des droits acquis des migrants dans les pays de résidence.
«Damane assakane»
Initialement prévu pour les Marocains de l'intérieur, ce mécanisme a été élargi aux MRE. L'Etat garantit 50% du risque lié au crédit et les banques garantissent les 50% restant du prêt immobilier destiné à l'achat ou à la construction d'un logement. Les conditions pour bénéficier de Damane Assakane sont quasiment les mêmes que pour les citoyens vivant au Maroc.
Le montant du prêt ne peut pas excéder 800.000 DH et la durée du remboursement ne peut pas dépasser 25 ans. Dans le but d'encourager l'accession à la propriété, toute limitation due à un plafond concernant les salaires a été enlevée de la convention signée entre l'Etat et le GPBM (Groupe professionnel des banques du Maroc) et la CCG (Caisse centrale de Garantie).
« Quel avenir pour la finance islamique en France ? » tel est le thème d’un séminaire qui se tiendra à Paris le 23 juillet prochain. Le poids de la finance islamique dans le monde est estimé de nos jours entre 800 et 1 000 milliards d’euros par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
La France compte quelque 5 millions de musulmans, soit la population musulmane la plus importante parmi les pays d'Europe. Mais, La France ne profite pas de cette manne financière comme ses voisins allemand, anglais ou suisse à cause de l’absence d’institution bancaire offrant des produits financiers islamiques. L’une des rares initiatives qui a vu le jour avec l’adoption le 17 septembre 2009, par l'Assemblée nationale, d’un texte visant à permettre l'implantation de la finance islamique (compatible avec la Charia) en France, a été bloquée par le Conseil Constitutionnel.
Or, d’après le rapport Jouini-Pastré, établi par Elyès Jouini, économiste et universitaire tunisien et Olivier Pastré économiste français et professeur à l'Université de Paris VIII, la France aurait tout à gagné avec la finance islamique. Selon leur étude, l’Hexagone pourrait collecter jusqu’à 120 milliards d’euros dans les dix prochaines années si elle s’ouvrait à la finance islamique. De quoi motiver la ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi, Christine Lagarde qui entend faire tout pour attirer ces sommes faramineuses, surtout en ces temps de crise.
Au programme du séminaire du vendredi 23 juillet (de 9h00 à 12h00), des discussions sur l’Islam et le monde des affaires, la découverte des sources et des fondements de la finance islamique, les différences entre produits financiers traditionnels et islamiques. Le débat portera également sur les interdits, notamment l’interdiction de l’intérêt (riba), de l’incertitude (gharar), de la spéculation (mayssir) ainsi que les secteurs d’activités illicites (haram), ainsi que sur des questions des mécanismes dans le domaine de la finance islamique.
Les intervenants de cette rencontre sont : Fayçal Benhassain, spécialiste en relations internationales, Tarik Bengaraï, chercheur en droit musulman et finance ainsi que Badr Kebaili, docteur en mathématiques appliquées.
Lieu du séminaire: Hôtel Splendid Etoile- 1, avenue Carnot Paris
La participation à ce séminaire est conditionnée à une inscription obligatoire, car le nombre de places est limité. Renseignement et inscription : Orbital-Inevgal, 8 rue d’Annam – 75020 Paris
Source : Yabiladi
Au Maroc, de nombreux observateurs avertis s’interrogent sur le déroulement de la «saison» estivale 2010 en ce qui concerne l’arrivée massive des Marocains résidant à l’étranger.
Une fois de plus, difficile de prévoir et d’anticiper le choix de dizaines de milliers de citoyens éparpillés sur différents continents mais dont la majorité réside au sein des pays de la zone euro. Une zone particulièrement secouée par la crise. Les contraintes financières générées auront-elle des conséquences sur les vacances des MRE ? Le souhait de retrouver sa famille au Maroc pendant la saison estivale et/ou le mois de Ramadan, aura-t-il raison des incertitudes économiques ?
L’opération Marahba 2010 a déjà débuté mais rien ne filtre en matière de chiffres et de tendances. Il est vrai qu’il est encore tôt pour prendre le poul. La saison devrait réellement battre son plein à partir de mi-juillet.
Du côté du ministère en charge de la Communauté marocaine résidant à l’étranger, on se veut confiant et rassurant. «Tout a été mis en œuvre pour que nos compatriotes puissent retrouver leur pays d’origine dans des conditions optimales», indique-t-on.
Néanmoins, des voix s’élèvent contre les prix de la traversée du détroit de Gibraltar qui n’ont toujours pas baissé et qui ont même légèrement augmenté. Difficile à justifier les prix de la traversée Algeciras-Tanger beaucoup plus cher que Douvres-Calais par exemple. D’autant plus que le nouveau port de Tanger Med a permis de réduire la distance à parcourir.
De l’autre côté du détroit, les promoteurs immobiliers comptent beaucoup sur la présence massive de MRE pour booster les transactions immobilières. «Nous savons que les MRE sont exigeants en matière de transparence. C’est aussi pour cette raison que nous nous battons pour faire en sorte de simplifier au maximum les démarches afin d’éviter la corruption et surtout d’éradiquer le «noir». C’est le prix à payer pour que cette population se décide à acheter un bien immobilier au Maroc», précise un membre de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).
Pour information, la FNPI lancera à partir du 1er juillet 2010, une vaste campagne d’affichage des prix des biens immobiliers. Même si certains promoteurs se sont montrés très hostiles à cette initiative. «Il était grand temps de le faire (…). C’est l’image et l’avenir du secteur immobilier qui sont en jeu», a déclaré Youssef Benmansour, président de la FNPI.
Du coup, l’ensemble des promoteurs immobiliers affiliés à la FNPI s’engage à afficher sur tous supports de communication le prix de ses offres immobilières. «Au-delà de l’éthique, nous sommes convaincus que cette action aura des retombées socio-économiques. C’est notre conviction», ajoute le président de la FNPI.
La date de lancement de cette opération tombe ainsi au bon moment pour profiter de la manne MRE. Encore faut-il que les promoteurs immobiliers transforment l’essai.
Source : Yabiladi
Le Canada modifie son plan d'immigration 2010 pour mettre davantage l'accent sur la reprise économique, a annoncé samedi le ministre de l'Immigration Jason Kenney, en précisant que le pays prévoyait d'accueillir 10.000 immigrants de plus que le nombre initialement prévu.
Les candidats visés sont notamment les "travailleurs qualifiés" faisant leur demande au niveau fédéral.
Au total, le Canada vise pour 2010 l'arrivée de 240.000 à 265.000 immigrants, en tablant plutôt sur la fourchette haute.
Le ministre canadien a expliqué que le pays veut pouvoir répondre au besoin de travailleurs étrangers : "Alors que le Canada se remet de la récession, l'augmentation du nombre d'immigrants économiques permettra aux employeurs de disposer des travailleurs dont ils ont besoin pour compléter la main-d'oeuvre du pays."
Dans le même temps, M. Kenney a annoncé que le gouvernement avait décidé de "limiter le nombre de nouvelles demandes qui seront traitées chaque année au titre de la catégorie des travailleurs qualifiés du volet fédéral" pour que le délai de traitement des dossiers reste raisonnable.
Le Canada a déjà reçu suffisamment de dossiers pour les besoins de l'année 2010. Les 10.000 immigrants supplémentaires font donc partie des dossiers déjà en traitement, selon le cabinet du ministre.
A compter d'aujourd'hui, pour être autorisé à présenter une demande, un travailleur qualifié du volet fédéral devra disposer d'une offre d'emploi ou posséder de l'expérience dans l'une des 29 professions recherchées.
Le gouvernement canadien limitera le nombre de demandes traitées au titre de la liste des professions à 20.000 par an.
Source : Les Echos/AFP
Des offres économiques ont été dévoilées récemment par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger. L'objectif est de promouvoir l'investissement des MRE dans leur pays d'origine.
Le ministère chargée de la Communauté marocaine résidant à l'étranger prend soin de sa cible. Il a adopté des mesures concrètes pour promouvoir investissement des MRE dans leur pays d'origine. Il a procédé en effet à la mise en place d'un Fonds dénommé, «MDM Invest».
Objectifs, «promouvoir les investissements des Marocains résidant à l'étranger au Maroc et contribuer ainsi au développement économique et social du Royaume, notamment au niveau local et régional», précise-t-on auprès du département de tutelle. Les MRE sont tenus d'apporter au moins 25% en fonds propres (en devises), pour pouvoir accéder à une subvention de l'Etat de l'ordre de 10% du montant d'investissement et un crédit bancaire qui ne dépasse pas les 65% de ce montant. D'autres conditions ont été aussi établies : le montant de l'investissement doit être égal, au moins, à 1 million de dirhams, au moment où la subvention de l'Etat est plafonnée à 5 MDH.
Ce mécanisme est géré par la «Caisse centrale de garantie» qui s'occupe du déblocage de la subvention de l'Etat pour les projets d'investissement retenus. L'instruction des dossiers est assurée par les banques.
Pour la mise en œuvre du fonds «MDM Invest», le ministère chargée de la Communauté marocaine résidant à l'étranger a mis en place une cellule d'accompagnement des investissements des MRE.
Cette structure a pour mission d'informer et d'orienter les investisseurs potentiels sur les différents secteurs de l'économie. Elle se charge aussi d'assister les porteurs de projets durant toutes les étapes, de la conception jusqu'à la réalisation de leur investissement.
Il relève aussi de ses prérogatives d'identifier et évaluer les formes de partenariat avec les acteurs locaux pour promouvoir et accompagner les investissements des MRE dans leur région d'origine.
La deuxième mesure cible uniquement les ressortissants marocains en France. Il consiste dans le lancement du programme de création de 1000 petites et moyennes entreprises (PME) au Maroc à l'horizon 2013. Initié dans le cadre d'une coopération maroco-française, ce programme garantit aux Marocains résidents en France un accompagnement de qualité qu'il soit en France ou au Maroc. Le but, lit-on dans un communiqué du ministère, est de placer les Marocains de France au cœur de la mobilisation de nouvelles ressources pour contribuer au développement économique du Maroc et appuyer la définition et la mise en place d'une stratégie nationale d'accueil des investissements de la diaspora.
La troisième mesure réside dans l'implication stratégique des MRE originaires du Sud dans le programme de Développement territorial durable de leurs provinces à savoir : Guelmim, Tan Tan, Tata, Assa-Zag et Tarfaya.
Doté d'un budget initial de 9 millions de dirhams, ce projet a été initié en partenariat avec l'agence de Sud et le PNUD. Il a pour objectifs de renforcer l'impact des transferts de fonds sur le développement territorial du Maroc et le rôle des MRE dans le marketing territorial.
Il vise également la valorisation du patrimoine culturel oasicien dans les pays d'accueil des MRE et l'orientation des MRE dans leurs projets d'investissement.
La quatrième mesure concerne Damane Assakane. Ce mécanisme initialement prévu pour les Marocains de l'intérieur, a été élargi aux MRE.
Ce faisant, l'Etat garantit 50% du risque lié au crédit et les banques garantissent les 50% restants du prêt immobilier destiné à l'achat ou à la construction d'un logement.
Deux conditions sont à remplir pour bénéficier de Dadmane Assakane : le montant du prêt ne pourra pas excéder 800.000 DH et la durée du prêt ne peut pas dépasser 25 ans.
Pour rappel, afin d'encourager l'accession à la propriété, toute limitation due à un plafond concernant les salaires a été enlevée de la convention signée entre l'Etat et le GPBM (Groupe professionnel des banques du Maroc) et la CCG (Caisse centrale de garantie).
Politique de proximité avec les MRE
Dans le cadre de la mise en oeuvre de sa politique de proximité avec les MRE pendant la période estivale, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger organise une série de rencontres avec les membres de la communauté marocaine dans leurs villes d'origine, avec la présence des représentants de l'administration publique et semi publique et le secteur privé, les représentants des autorités locales, les parlementaires et les présidents des communes. Ces rencontres, organisées annuellement, visent à établir un dialogue direct avec les MRE, comprendre leurs préoccupations et prendre conscience de leurs attentes concernant l'amélioration de leurs conditions dans leurs pays d'accueil et aussi pendant leurs vacances ou leur retour définitif au Maroc. Durant ces rencontres, les MRE s'enquièrent des actions entreprises en leur faveur, soit au niveau économique, administratif, social, culturel ou d'autres. Imentanout, Tinghir, Goulmim, Khénifra, Taza, Khouribga, Fkih Bensaleh, Larach, El Jadida, Oujda et Berkane, sont les villes ciblées cette année.
Source : Le Matin
25-06-2010
Signant un ouvrage exclusif sur les Marocains du monde, Mohamed Hamadi Bekouchi, retrace à travers ce livre intitulé « Les Marocains d’ailleurs. Identités et diversité culturelle », l’histoire de l’immigration marocaine au début du siècle dernier.
Ces 5 millions de Marocains répartis dans le monde auraient pu créer des merveilles, confirme l’auteur, s’ils avaient été écoutés et orientés par les décideurs marocains. Ces immigrés pèsent aujourd’hui de leur poids même au niveau des "stratégies de négociation et de partenariat entre le Maroc et leur patrie d’adoption".
Ce livre apporte un témoignage poignant sur l’histoire de l’immigration marocaine depuis le début du siècle dernier, en passant par la première guerre mondiale qui a connu la participation de ce qu’on appelait alors les indigènes, jusqu’au début des années 1970 qui connaîtra une forte migration vers plusieurs pays d’Europe.
Ces hommes qui étaient à 90% ruraux, très peu instruits et sans qualification professionnelle, souligne Bekouchi, avaient un mode de vie propre à eux dans leur pays d’adoption.
Témoin privilégié de l’évolution et de l’histoire des marocains vivant à l’étranger, où lui-même a passé une quarantaine d’année, Mohamed Hamadi Bekouchi signe ici un ouvrage très riche aux éditions La Croisée des Chemins.
Source : Bladi.net
25 juin 2010
Le ministre français de l’Immigration Eric Besson a signé samedi 26 juin, à Beyrouth avec le ministre de l’Intérieur libanais, Ziad Baroud, un accord de libre circulation entre la France et le Liban. Objet : faciliter les relations professionnelles et l’accueil des étudiants libanais en France (5000 à ce jour). En pratique les formalités en vue de l’obtention des visas sont allégées pour les « personnalités » (chefs d’entreprise, universitaires, sportifs) et leur durée de validité prolongée (3 à 5 ans). Les mêmes facilités sont octroyées aux étudiants « très qualifiés ».
Attirer les talents en France, c’est la politique dite d’ « immigration choisie » que défend dans l’hexagone Eric Besson, couplée au concept d’identité nationale. « Il faut être capable de bien intégrer » dit-il. Passage incontournable : la maitrise de la langue française. A Beyrouth, le ministre, s’adressant à un parterre libano-français, tacle les détracteurs de sa politique en affirmant : « J’ai reçu de nombreuses lettres de soutien d’émigrés vivant en France ». Et Eric Besson enfonce le clou : « La mobilité est indissociable de la régulation et de la sécurité, c’est une orientation européenne ».
Son projet d’office méditerranéen de la jeunesse s’inscrit dans la même perspective. Il le situe « Entre Erasmus et l’office franco-allemand de la jeunesse ». Libre circulation des jeunes qui graviteraient autour des filières d’excellence, et parrainage par les entreprises seraient les deux piliers de cette construction qui associerait dix-sept pays méditerranéens (Israël ayant décliné l’offre). Coup d’envoi prévu en 2011. Beyrouth pourrait être le siège de l’office.
Source ; Iloubnan.info
26 juin 2010
La Grande-Bretagne va imposer un plafond provisoire au nombre de ressortissants étrangers, hors Union européenne, autorisés à pénétrer sur son territoire, a annoncé une source gouvernementale. Un quota définitif sera instauré au mois d'avril 2011, mais d'ici là seuls 4.100 travailleurs non européens seront autorisés à s'installer en Grande-Bretagne, soit une baisse de 5% par rapport à l'an dernier.
Theresa May, ministre de l'Intérieur, fera une annonce officielle lundi, mais de source gouvernementale, on explique que cette "mesure transitoire vise à prévenir un afflux de demandes à la dernière minute". May va engager un processus de consultation pour déterminer le niveau du quota de ressortissants étrangers autorisés à travailler en Grande-Bretagne.
Le nouveau premier ministre conservateur, David Cameron, avait plaidé pour la fermeté en matière d'immigration lors du dernier mois de la campagne électorale pour les législatives.
Il avait notamment promis de ramener le solde migratoire de "centaines de milliers à des dizaines de milliers". Ce solde est actuellement de 170.000 par an.
Cet engagement pris par Cameron avait été accueilli favorable par l'électorat britannique, mais il avait suscité les critiques de certains groupes d'affaires qui faisaient valoir qu'un quota fixe risquait de pénaliser la reprise, en compliquant le recrutement de talents étrangers.
Les libéraux démocrates, membres de la coalition gouvernementale, soutiennent cette politique d'immigration tout en la critiquant.
Source : Le Figaro/Reuters
26/06/2010
Le Président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Driss El Yazami a souligné, vendredi à Rabat, la nécessité d'approfondir le débat national sur les finalités de l'offre linguistique au profit des enfants des Marocains résidant à l'étranger (MRE).
S'exprimant à la clôture de la conférence internationale intitulée "Langues en immigration : mutations et nouveaux enjeux", M. El Yazami a préconisé d'établir un agenda national de la recherche sur les questions migratoires, dont celle de l'enseignement de la langue arabe, qui doit être complémentaire des agendas mis en place par les pays d'accueil.
M. El Yazami a mis en exergue l'ampleur de l'échec scolaire parmi les enfants des MRE, soulignant qu'une véritable mobilisation contre ce phénomène constitue une bataille stratégique à laquelle devront s'associer les associations des parents d'élèves et les acteurs associatifs.
Pour sa part, le ministre chargé de la communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur a indiqué que le Maroc dispose d'une stratégie claire en matière d'enseignement de la langue arabe et de transmission de la culture marocaine aux enfants des MRE.
Il a, dans ce cadre, rappelé les principaux axes du programme d'urgence relatif à l'enseignement de la langue arabe et la culture marocaine aux enfants des MRE (2009-2013) visant notamment une révision de la gestion publique de ce dossier.
Pour M. Ameur, il est nécessaire de mettre en Œuvre les dispositions de ce programme dont certaines ont déjà été appliquées, appelant à organiser une rencontre dans les pays d'accueil afin de faire connaître le contenu, les mécanismes et les objectifs dudit programme.
De son côté, la Secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement scolaire, Mme Latifa Labida s'est félicitée de l'organisation de cette conférence, qui a ouvert un débat sur les mutations profondes que connaît la situation des MRE ainsi que sur le développement du système pédagogique tant au Maroc que dans les pays concernés par l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants des MRE.
Dans une allocution lue en son nom, Mme Labida a estimé que les conclusions de cette rencontre constitueront une plate-forme riche offrant davantage de données et d'indicateurs qui contribueront à promouvoir l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine dans les pays d'accueil.
Elle a exprimé la disposition de son département à mettre à profit les différentes expériences présentées lors de cette conférence afin de promouvoir l'enseignement de la langue arabe et de le mettre au service de l'élève, de sa réussite scolaire et de son intégration sociale.
Pour sa part, le Président délégué de la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l'étranger, M. Omar Azziman a souligné l'importance qu'accorde le Maroc à la question de l'enseignement de la langue arabe et la culture marocaine aux enfants des MRE en vue de renforcer leur liens avec la mère-patrie.
Il est temps, a-t-il dit, d'élaborer une étude d'évaluation de ces résultats et de l'impact des programmes mis en Œuvre dans ce domaine, à travers la mobilisation des compétences, le contact direct avec les bénéficiaires, et ce conformément à la méthodologie adoptée en matière de réalisation de recherches et d'études.
Cette rencontre de deux jours a été l'occasion de dresser un état des lieux actualisé dans le domaine des langues de l'immigration, de proposer des perspectives pour une stratégie d'action à venir cohérente et durable et une politique concertée et de partenariat entre tous les acteurs intervenant dans ce domaine.
Des chercheurs, des responsables publics nationaux et européens et de nombreux acteurs de la société civile du Maroc et de neuf pays de résidence ont pris part à cette conférence qui a constitué un espace de réflexion sur plusieurs problématiques qui sont au coeur des préoccupations de l'émigration marocaine, à savoir la transmission des langues maternelles aux nouvelles générations issues de cette émigration, les relations complexes entre langues et identité, les rapports entre apprentissage des langues et éducation religieuse, la diversification de l'offre en ce domaine avec, notamment, l'émergence de nombreux nouveaux acteurs privés.
Source : MAP
Entre l’offre et la demande d’apprentissage de l’arabe par les ressortissants marocains à l’étranger, il y a un grand fossé. Le diagnostic est alarmant. Les chiffres, également. Seulement 600 enseignants pour (excusez du peu) plus de trois millions de Marocains résidant à l’étranger ! Et ce n’est pas tout. Uniquement 5 inspecteurs supervisent pas moins de 50.000 élèves ! Qualifier d’infimes ces chiffres relèverait du pléonasme tellement l’offre est dérisoire. D’où cette levée de boucliers du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, initiateur de la conférence internationale qui s’est tenue, du 24 au 25 juin à Rabat, sous le thème «Langues en immigration : mutations et enjeux ».
Comme son thème l’indique, cette conférence a pour objectif de s’arrêter d’abord sur les mutations qu’a connues, dans les pays de résidence, l’enseignement des langues en général et de l’arabe en particulier. Sur ce dernier point, et en ce qui touche la communauté marocaine résidant à l’étranger, il y a lieu de constater que l’augmentation démographique des MRE n’a pas été accompagnée par une révision à la hausse de l’offre d’apprentissage de la langue d’origine, en l’occurrence l’arabe. Ni par la nécessaire adaptation à cette nouvelle réalité du système mis en place pour cet apprentissage, connu généralement sous le label « ELCO » (Enseignement des langues et des cultures d’origine). Institué à la fin du siècle dernier, ce système s’était fixé pour objectif de préparer les enfants de l’immigration au retour dans leur pays d’origine. Or, la réalité a changé actuellement. Il est difficile d’imaginer le retour des 3 millions des Marocains du monde dans leur pays des racines.
D’où l’impérieuse nécessité d’adapter ce système à cette nouvelle démographie, qui passerait par un renforcement de l’enseignement de l’arabe dans les pays d’adoption de manière à favoriser l’attachement des MRE à la langue et à la culture d’origine. C’est le premier enjeu de cette conférence, tel qu’il a été détaillé à « Libé » par le président du CCME Driss El Yazami.
Cette question de remise à plat du système devient d’autant plus impérieuse que le déficit accusé en matière d’enseignement de l’arabe à l’étranger profiterait à des acteurs qui ne sont pas souvent en odeur de sainteté. Ce déficit a permis, au mieux, à des acteurs privés d’arrondir leurs chiffres d’affaires, associations et organismes privés s’entend, et au pire, à des islamistes de mener leur propagande obscurantiste auprès des enfants de l’immigration. En clair, les islamistes ont investi le terrain avec toutes les dérives que cela suppose.
Si l’émergence de ces nouveaux acteurs édifie à bien des égards sur l’ampleur de la demande en apprentissage de langue arabe, il n’en demeure pas moins qu’elle présente le risque majeur d’une potentielle récupération de ces enfants par les réseaux islamistes.
Mais passons, car il y a un troisième et dernier enjeu pour cette conférence. Il s’agit de la politique des pays de résidence. Il y a en Europe un cadre commun de référence des langues, qui est un processus d’homogénéisation au niveau du Vieux continent de tous les programmes scolaires qui prend aussi en compte l’arabe en tant que langue vivante. Et sur ce point précisément, le chemin reste long à parcourir pour renforcer l’enseignement de l’arabe dans les écoles des pays d’adoption. C’est l’un des principaux plaidoyers faits par les intervenants à cette conférence, la première en son genre au Maroc, du moins en termes de qualité des intervenants (une centaine de chercheurs, d’ici et d’ailleurs), d’opportunité des thématiques soulevées, et des enjeux d’une question qui s’impose aujourd’hui plus que jamais, en l’occurrence celle du rapport des ressortissants marocains à l’étranger avec leur pays d’origine. Ces enjeux sont énormes car «pour les enfants nés dans l’immigration, il ne peut y avoir d’insertion heureuse dans la société où ils vivent qu’en réussissant bien évidemment un bon parcours professionnel, mais aussi en entretenant un rapport positif et apaisé à toutes leurs filiations et appartenances, d’où l’impératif de la mise en place d’une offre rénovée qui garantit leur insertion socioprofessionnelle et leur épanouissement personnel, et renforce leurs liens avec la terre des ancêtres », a indiqué le président du CCME.
Samedi 26 Juin 2010 M’Hamed Hamrouch
Source : Libération