Aux termes de la nouvelle exigence proposée, mercredi, par le ministre canadien l'Immigration, Jason Kenney, les immigrants potentiels seraient tenus de faire évaluer et vérifier leurs diplô mes d'études par un organisme désigné, avant leur arrivée au Canada.
En faisant évaluer leurs attestations d'études étrangères avant leur arrivée au Canada, "les travailleurs étrangers qualifiés auront une meilleure idée de la façon dont leurs titres de compétences correspondent au marché du travail du Canada et leur permettront de contribuer pleinement à l'économie, et ce, plus rapidement", a estimé le ministre canadien de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme.
La présente proposition vise à faciliter l'intégration des migrants sur le marché de l'emploi au Canada, qui accueille annuellement quelque 250.000 nouveaux arrivants, dont la majorité sont des "immigrants économiques", soit des travailleurs qualifiés, des investisseurs ou des entrepreneurs.
"Une évaluation préalable à l'arrivée permettrait aux demandeurs de découvrir dans quelle mesure leurs attestations d'études sont comparables aux diplômes canadiens", explique le ministre, estimant que cette mesure "permettra d'éviter l'arrivée de personnes qui ne possèdent pas le niveau de scolarité voulu, et contribuera à régler le problème des immigrants qui, à leur arrivée au Canada, sont incapables de travailler dans leur domaine".
Des milliers d'immigrants se heurtent chaque année à la non-reconnaissance de leurs attestations d'études acquises à l'étranger, et ce, même s'ils ont fréquenté des universités européennes. Selon les chiffres de l'Agence nationale de la statistique, le taux de chômage s'est chiffré à 7,4 % en février au Canada, pays de quelques 34 millions d'habitants.
Le ministre de l'immigration a également saisi l'occasion pour rendre public le Rapport d'étape du gouvernement du Canada sur la reconnaissance des titres de compétences étrangers en 2011, intitulé Renforcer l'économie du Canada.
Bon nombre de cadres formés à l'extérieur du Canada seraient actuellement sans travail ou pratiquent des métiers qui ne sont pas liés à leur formation. Ce sont les difficultés liées, en particulier, à la reconnaissance de leurs diplômes qui empêchent tous ces travailleurs étrangers d'exercer au pays.
29 Mars 2012
Source : Atlas info
Le président-candidat estime que "l'afflux d'étrangers" menace le modèle social français.
Nicolas Sarkozy s'est livré mercredi à une violente charge contre l'immigration en se posant comme le défenseur du modèle social français qui ne "résisterait pas" à un afflux d'étrangers, lors d'une réunion publique dans les Yvelines.
"Il y a un moment où nous devons dire, par souci de l'équilibre de nos comptes sociaux et de la bonne marche de notre système d'intégration, que nous ne pouvons pas accueillir tout le monde", a lancé Nicolas Sarkozy. "Je ne demanderai pas d'efforts aux Français pour rétablir l'équilibre de nos comptes et, dans le même temps, je n'accepterai pas qu'il y ait une immigration qui vienne en France poussée par l'attrait pour nos prestations sociales, parce que notre système social n'y résistera pas", a-t-il poursuivi sous les hourras de ses partisans.
Discours improvisé
"Qu'on ne vienne pas m'expliquer qu'on doit pouvoir faire venir sa famille si on n'a pas un logement décent. Qu'on ne vienne pas me dire qu'on doit pouvoir faire venir sa famille si on n'a pas un salaire pour la faire vivre", a insisté le candidat de l'UMP. "Je n'accepterai pas qu'on fasse venir sa famille si celle-ci n'a pas, préalablement à son entrée en France, fait l'effort d'apprendre le français et de comprendre les valeurs de la République, a également promis le président-candidat. Pensez à la femme cloîtrée dans son appartement par un mari qui ne respecte aucune des valeurs de la République."
Plus tard, dans son discours improvisé, Nicolas Sarkozy a également reproché à son rival du PS François Hollande de ne pas avoir voté le texte de loi sur l'interdiction de la burqa. "Nous ne voulons pas sur les trottoirs de la République française des femmes en burqa, parce que ce n'est pas notre conception de la femme et de l'homme", a-t-il dit. Le chef de l'État s'est défendu de tenir un discours d'extrême droite. "Je ne plaiderai jamais pour la fermeture (...) le discours des extrémistes est un discours de haine et de peur", a-t-il plaidé, avant d'accuser la gauche d'avoir "laissé tomber les quartiers et les banlieues". Mardi soir, à Nantes, Nicolas Sarkozy avait également durci le ton sur l'immigration, mettant notamment en garde contre les effets d'une "vague migratoire incontrôlée".
29/03/2012
Source : Le Point.fr
La Suisse et la Tunisie ont paraphé mercredi à Berne un accord de coopération en matière migratoire. Le texte fixe notamment les fondements de l’encouragement au retour volontaire et les modalités des renvois forcés dans le pays d’origine.
L’accord porte plus généralement sur les domaines de l’entrée, du séjour et de la réadmission. Un protocole d’entente pour un partenariat migratoire, ainsi qu’un accord relatif à l’échange de jeunes professionnels à des fins de formation ont également été paraphés, a indiqué l’Office fédéral des migrations.
Le partenariat migratoire sert de cadre pour une coopération dans tous les aspects de la migration. Il aborde notamment les causes de la pression migratoire et l’impact d’une coopération économique.
Négociations entamées en janvier
En paraphant ces accords, Hafedh Béjar, ambassadeur de Tunisie, et Eduard Gnesa, ambassadeur chargé de la collaboration internationale en matière de migrations au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), ont bouclé les négociations entamées en janvier dans le cadre du dialogue migratoire entre les deux pays.
Les accords paraphés seront prochainement soumis pour approbation au Conseil fédéral avant d’être formellement signés.
28.03.2012
Source : Actualitésdumonde/ats
L’immigration n’est pas un problème, bien au contraire la France lui est redevable de beaucoup. Elle constitue une richesse.
La partition est bien connue, et aucune élection nationale n’y échappe depuis plusieurs décennies. Après un quinquennat marqué par uneinstrumentalisation outrancière de l’immigration, le candidat-président Nicolas Sarkozy en fait à nouveau son cheval de Troie. Ses dernières déclarations à ce sujet nuisent très gravement à notre pays et constituent un déni de réalité: l’immigration régénère la République et elle est une chance pour la France. En 1987, il y a 25 ans déjà, un colloque avait été organisé à la Sorbonne sur le thème de la France qui s’enrichit des apports multiples dus à l’immigration. Intitulé «La France et le pluralisme des cultures», il apparaît aujourd’hui comme un lointain souvenir.
A l'époque le président François Mitterrand avait déclaré: «Nous sommes tous un peu roumain, un peu germain, un peu juif, un peu italien, un peu espagnol, de plus en plus portugais.» Et il ajouta: «Je me demande si déjà nous ne sommes pas un peu arabes.»
Pour ou contre l'immigration?
A l’époque, dans un essai intitulé «Le creuset français»,l’historien Gérard Noiriel précisait que cette perspective était une manière de se donner «bonne conscience». Un constat qui reste vrai aujourd’hui. Car, d'une certaine façon, il faut être pour ou contre l'immigration. Et tous ceux qui sont pour, démontrent en quoi elle constitue un apport essentiel. Or, toujours selon Noiriel, en matière d’immigration, il ne s'agit pas d’être pour ou contre, et encore moins «de réhabiliter des racines, dévoiler des origines ou exalter l'identité plurielle de la France.»
Il s'agit plutôt, au niveau de lacommunauté nationale qui incarne la république, de considérer l'immigration, non pas comme un problème extérieur, mais comme une question interne à l'Histoire de notre pays. Dans ces conditions, affirmer que l'immigration régénère la République, c'est expliquer ce que la France d'aujourd'hui doit à l'immigration. Ce qui, pour Gérard Noiriel, revient aussi à «donner à des millions d'habitants de ce pays, la possibilité de situer leur histoire personnelle, dans la grande histoire de la Nation française, afin qu'elle y ait une place légitime.»
Dans sa célèbre «Réflexion sur la question juive», Jean-Paul Sartre affirmait que «l’immigréest d’abord un homme que les autres tiennent pour immigré.» Mais qu’est-ce donc qu’un immigré? Dans le langage courant et pour nombre de nos concitoyens, les confusions sont fréquentes entre émigré et immigrés.
Or, si les premiers, comme les travailleurs étrangers, quittent leur pays pour être employés temporairement hors de chez eux, les seconds en revanche nourrissent, même de manière implicite, le projet de s’installer durablement dans le pays d’accueil.
C’est ce qui différencie le travailleur saisonnier, du jeune africain qui est prêt à perdre sa vie pour rejoindre l’Europe en passant par l’Afrique du Nord ou les Iles Canaries. Au milieu des années 1970, feu le sociologue Abdelmalek Sayad affirmait justement que dans les sociétés industrialisées, «c’est le travail qui fait naître l’immigré, qui le fait être ; c’est lui aussi, quand il vient à cesser, qui fait «mourir»l’immigré, prononce sa négation ou le refoulement dans le non-être.»
De l’utilité de l’étranger
Dans l’Hexagone plus qu’ailleurs, immigration et industrialisation sont indissolublement liés. Pour faire face à ses déficits démographiques et suppléer aux faiblesses historiques de son économie, la France a longtemps fait appel à l’immigration. En effet, malgré les progrès techniques réalisés dès le 18e siècle dans le textile et la métallurgie, l’industrialisation a été très lente en France jusqu’aux environs des années 1820-1840.
Cette situation va s’aggraver avec la crise qui suivit la Révolution française et les difficultés de l’Empire. Afin de dynamiser l’industrie française et donner de la souplesse à l’économie, les autorités favorisèrent l’immigration dès le début du 19e siècle. Ils étaient ouvriers agricoles, manœuvres dans les chantiers de construction, ouvriers d’usine employés dans les postes les plus mécanisés et les plus insalubres.
A cet égard, on peut citer les Sardes qui étaient employés dans les savonneries de Marseille. Rajoutons également que, à cette époque, l’agriculture tenait une place très importante en France, et la petite paysannerie était encore prépondérante.
C’était l’ «industrialisation à la française», caractérisée par un enracinement des ouvriers de métier en zone rurale, dans des secteurs comme les mines et la métallurgie. Mais dès le début du 19e siècle, les démographes constatèrent en France un malthusianisme très prononcé. La plupart des familles tenaient à maîtriser leur fécondité pour favoriser l’ascension sociale de leurs enfants, et leur transmettre un patrimoine.
Pour faire face à la pénurie de main d’œuvre, la société Pont-à-Mousson par exemple, allait chercher les ouvriers qu’il lui fallait en Roumanie, en Pologne ou encore en Kabylie. Dans les mines, la sidérurgie, la chimie, l’électrochimie…, les ouvriers-paysans français refusaient alors les travaux pénibles. De plus, la Première Guerre mondiale avait privé l’industrie française d’environ 10% de son personnel.
Immigrés célèbres
Mais l’apport de l’immigration ne peut être limité à ces seuls aspects économiques. L’histoire sociale et culturelle de la France a aussi très largement été nourrie par l’immigration. Patrice de Mac-Mahon, qui était d’origine irlandaise, fut maréchal du Second Empire et président de la Troisième République. Le Baron Haussmann était issu d’une famille allemande. Fils d'un immigré italien, Léon Gambetta opta pour la nationalité française en 1859, il avait 21 ans.
Marie Curie, prix Nobel pour ses découvertes sur la radioactivité était d’origine polonaise. Les philosophes Bergson, Meyerson, Jankélévitch étaient tous d’origine polonaise. Chez les écrivains célèbres, Verlaine avait des ascendances belges, Apollinaire était d’origine polonaise, la comtesse de Ségur était la fille d’un gouverneur général de Moscou, Emile Zola était le fils d’un ingénieur italien. Plus proches de nous, Romain Gary, Joseph Kessel, Emmanuel Bove, Henri Troyat, Georges Perec… étaient d’origine russe. En matière musicale, Jacques Offenbach était d’origine allemande, Joseph Maurice Ravel et Arthur Honegger étaient de parents suisses.
S’agissant du théâtre et du cinéma, Sarah Bernhardt était d’origine néerlandaise. Ariane Mnouchkine est de père russe et de mère anglaise. Yves Montand et Serge Reggiani étaient tous d’origine italienne. Charles Aznavour, Alice Sapritch et Henri Verneuil sont de la deuxième génération de l’immigration arménienne. Tout comme Isabelle Adjani est de la deuxième génération de l’immigration algérienne. Serge Gainsbourg était d’origine russe et Coluche d’origine italienne. En sport, la liste est tout aussi longue : Wizsniewski, Budzinski, Synakowski, Kopa, Di Loro, Di Nallo, Repellini, Platini, Battiston, Bellone, Ferreri, Amoros, Luis Fernadez, Tigana, Touré, Zidane...
Aujourd’hui, dans les universités américaines, les écrivains francophones comme Alain Mabanckou et bien d’autres, sont les meilleurs ambassadeurs de la France. Mais, comme le souligne Gérard Noiriel, ce catalogue à la Prévert n’a d’intérêt que si l’on montre en quoi ces hommes ont influencé la «civilisation française contemporaine».
Sinon, le risque c’est de sombrer dans la thèse rebattue «des capacités d’assimilation de la nation française». Autrement dit, ces apports se seraient fondus dans un creuset français sans remettre en cause une identité déjà fixée, notamment depuis la Révolution française. Or, de nombreux sociologues affirment aujourd’hui, que toutes les sociétés marquées par une immigration massive témoignent ensuite d’une culture pluraliste.
29/3/2012, Christian Eboulé
Source : Slateafrique
INTOX. C’est un cliché qui a la vie aussi dure que l’obsession migratoire du Front national. La France serait un pays ouvert aux quatre vents de l’immigration. Sur BFM TV, le 19 mars, Marine Le Pen a même fait de l’Hexagone le champion européen en la matière : «La France est le pays qui accueille le plus d’immigration de toute l’Europe.» Un propos qui, dans le climat de la campagne, trouve un écho dans le staff de Nicolas Sarkozy. Son conseiller, Patrick Buisson, évoquait récemment dans Le Monde le «déferlement migratoire» dont la France subirai. Hier, à Nantes, Nicolas Sarkozy lui-même parlait de «vague migratoire incontrôlée».
DESINTOX. Il est complexe d’opérer des comparaisons internationales en matière de flux d’immigration, étant donné la diversité des modes de décompte selon les pays. Mais les statistiques existantes infirment totalement l’assertion de la patronne du Front national. L’OCDE publie chaque année des données en se basant sur l’immigration permanente, excluant notamment les étudiants qui n’ont pas vocation à demeurer dans le pays d’accueil. Les dernières statistiques standardisées disponibles, celles de 2009 (les chiffres de 2010 ne seront connus qu’en juin prochain), montrent que le nombre d’immigrés entrés en France (178 700) est inférieur à celui de l’Italie (369 000), de l’Allemagne (197500), du Royaume-Uni (397 900) ou de l’Espagne (334000). Le propos de Marine Le Pen perd encore en pertinence si l’on se fie au nombre d’immigrés accueillis dans chaque pays comparativement à sa population. Le chiffre des entrées légales «permanentes» en France s’élevait en 2009 à moins de 0,3% de la population totale, loin de la moyenne de l’OCDE (0,6%) et de nombreux pays d’Europe. Ainsi, les flux migratoires en Finlande et en Belgique représentaient en 2009 0,35% de leur population respective. Aux Pays-Bas et au Portugal, ce pourcentage s’élève à 0,55%. Il est supérieur à 0,6% pour l’Italie et le Royaume-Uni. Enfin, le Danemark, l’Espagne et la Suède oscillent entre 0,7% et 0,8%. Un regard sur le stock d’immigrés résidant en France achève d’invalider la thèse frontiste. En 2009, on comptait environ 5,3 millions d’immigrés (personnes nées étrangères à l’étranger), soit 8,5% de la population. Cette proportion est inférieure à celle de nombreux pays européens dont les Pays-Bas (11,2%), le Royaume-Uni (11,5%), l’Allemagne (13%), l’Espagne (14,4%) la Suède (14,7%) ou encore l’Autriche (15,6%).
28/3/2012, Cédric Mathlot
Source : Libération
Née en •France dans la région Bourgoin-Jallieu, Saida Akharraze évolue en équipe nationale féminine française U19. Originaire du Maroc et plus précisément du Souss, • Saida est fière de ses origines et ne cache pas son désir de défendre les émouleurs du Onze national. Dans cet entretien, elle se présente…Suite
Le transport maritime fait face à une crise sans précédent. Les pouvoirs publics veulent venir en aide aux compagnies maritimes en difficulté tout en lançant un projet de contrat - programme...Suite
Participeront à cette manifestation, un nombre important d’écrivains, de penseurs et d’artistes, installés au Maroc ou issus de l’émigration.
Fès accueille du 21 au 26 avril, la 4e édition du Festival méditerranéen du livre de Fès. Organisé par la Fondation «Club du livre au Maroc» en partenariat avec, entre autres, le conseil communal de Fès et le ministère de la Culture, le festival est placé cette année sous le thème : «la culture marocaine aux pays d’émigration : Approches croisées». Cette rencontre culturelle qui connaîtra la participation de bon nombre d’écrivains, penseurs et artistes, installés au Maroc ou issus de l’émigration, ainsi que des spécialistes du livre et de l’édition, sera une opportunité de débattre de la problématique du patrimoine culturel produit par les deuxième et troisième générations d’écrivains et d’artistes natifs de l’étranger dont la plupart ont une double nationalité et qui vivent un tiraillement inéluctable, existentiel et civilisationnel, entre une entité marocaine innée et une altérité occidentale acquise.
Au menu du festival cette année, une projection d’un film, une représentation théâtrale, une séance musicale, des récitals poétiques, une exposition de peintures, ainsi que des signatures de livres. Par ailleurs, à l’instar des trois précédentes éditions, cette quatrième édition sera marquée par la tenue d’un important colloque qui portera cette année sur : «La littérature de la diaspora marocaine» et auquel prendront part des critiques, des chercheurs et des écrivains intéressés par ce sujet.
En parallèle à ces activités, le Prix de la créativité méditerranéenne de Fès sera attribué à un auteur dont l’œuvre contribue au rayonnement de notre culture issue de l’émigration, ainsi que les prix qui récompenseront les méritants parmi les étudiants ayant participé au Concours de création littéraire organisé pour la première fois par la Fondation. Il est à noter que la Fondation du «Club du livre au Maroc», créée en 2007 au sein de la Médiathèque municipale de Fès, est l’initiatrice de plusieurs activités culturelles, dont des «Portes ouvertes sur la lecture publique» et des rencontres-débats avec la participation de romanciers, de cinéastes et de poètes.
Reconnaissance pour la littérature de la diaspora marocaine
Plus de 3 millions de Marocains résident à l’étranger. Cette diaspora marocaine a su tirer son épingle du jeu dans différents domaines, notamment celui de la culture et de la littérature. En effet, outre Abdellatif Laâbi et Tahar Ben Jelloun qui sont les pionniers de la littérature marocaine à l’étranger, d’autres noms montent en puissance à l’instar de Salim Jay ou encore de Maâti Kabbal. Cependant, pour Abdelahk Souitat, le directeur du Festival méditerranéen du livre de Fès, la production littéraire contemporaine de la diaspora marocaine souffre d’une ignorance à l’intérieur du Maroc et mérite en conséquence, une plus grande reconnaissance «Il y a une nécessité de réhabiliter un pan considérable de notre culture nationale contemporaine produite sous d’autres cieux sous forme de textes romanesques et poétiques, de pièces de théâtre, etc., et dont les créateurs revendiquent une marocanité qui va de pair avec une autre nationalité acquise. Il s’agit en effet de l’objectif principal de notre festival, cette année».
28 Mars 2012 , Afaf Razouki
Source : LE MATIN
Quatre ressortissants marocains ont été brûlés à des degrés divers suite à un incendie qui s'est déclenché, lundi soir, dans l'usine qui les emploie dans une localité proche de Turin…Suite
C'est l'une des raisons de la stabilité des intentions de vote observée dans le sondage d'Ipsos/Logica Business Consulting pour France télévisions, Radio France et Le Monde réalisé les 23 et 24 mars…Suite
Dans leurs travaux de terrain sur l'immigration en Espagne, chercheurs et universitaires espagnols partent de 1' évidence selon laquelle la présence de 1'immigration féminine marocaine, est la plus ancienne de tous les collectifs d'étrangers…Suite
Quelque 50.000 migrants ont profité de la mise en oeuvre d'un nouveau système de visa étudiant en 2009 pour travailler illégalement au Royaume-Uni, selon un rapport officiel.
Le système mis en œuvre en 2009 prévoyait que les étudiants étrangers devaient être pris en charge par une institution agréée et ne pouvaient en changer sans autorisation. Mais l'absence de contrôle a conduit à ce que 40.000 à 50.000 d'entre eux entrent au Royaume-Uni pour travailler et non étudier, selon le rapport.
"Les services de contrôle aux frontières (UK Border Agency) n'ont pas vérifié que ceux entrant au Royaume-Uni comme étudiants suivaient réellement des cours", relève l'audit.
L'audit commandé par le gouvernement reproche également à l'agence de contrôle aux frontières de ne pas avoir vérifié que les étudiants quittaient effectivement la Grande-Bretagne après leurs études.
Les abus ont eu lieu essentiellement la première année, estime l'audit.*
292.000 visas et 110.000 extensions de visas ont été délivrés à des étudiants et leurs familles chaque année depuis l'introduction du nouveau système il y a 3 ans.
Le gouvernement libéral-conservateur britannique ne fait pas mystère de son voeu de n'attirer que les "bons migrants": travailleurs et étudiants qualifiés.
Il a annoncé un renforcement du contrôle de l'immigration, en mettant en oeuvre des règles plus strictes sur la maîtrise de la langue, et en s'assurant que les étudiants ont bien le droit de séjourner dans le pays.
"Les nouvelles restrictions sur l'emploi après les études signifient que tous les étudiants, sauf les meilleurs d'entre eux, doivent rentrer chez eux", a indiqué mardi le secrétaire d'Etat à l'immigration Damian Green.
Le gouvernement de David Cameron s'est engagé à diminuer à "quelques dizaines de milliers" le solde migratoire d'ici 2015, contre 242.000 pour l'année terminée à septembre 2010, en faisant la chasse aux mariages blancs et aux "faux étudiants" et en mettant un plafond annuel au nombre de migrants originaires de pays n'appartenant pas à l'Union européenne.
27 mars 2012
Source : AFP
La police allemande peut invoquer l'apparence physique pour procéder au contrôle de personnes voyageant sur certaines lignes ferroviaires, a affirmé mardi la justice allemande.
Selon un jugement du tribunal administratif de Coblence (ouest), les policiers fédéraux ont le droit de contrôler des voyageurs "même en l'absence de soupçons", sur les lignes régulièrement empruntées par les étrangers pour entrer illégalement sur le territoire allemand.
Le tribunal a rejeté la plainte d'un voyageur qui avait été contrôlé par des fonctionnaires de police. L'un de ces derniers avait argué que la couleur de peau faisait partie des critères pouvant entraîner un contrôle. Estimant ce critère illégal, le plaignant avait saisi la justice.
Le jugement indique qu'en fonction des effectifs déployés et par souci d'efficacité, lorsque les policiers procèdent à des contrôles ciblés, ceux-ci peuvent alors choisir les personnes "selon leur apparence physique".
27 mars 2012
Source : AFP
L'Italie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbopurg, pour avoir expulsé dans son pays un ressortissant tunisien en 2010, après avoir purgé une peine de prison pour terrorisme, ont rapporté les médias italiens.
En vertu de ce verdict, l'Italie doit verser 15.000 euros à l'intéressé qui avait porté plainte devant la Cour européenne, en guise de réparation du préjudice moral.
En dépit de la demande de la Cour, en 2010, de ne pas rapatrier le ressotissant tunisien, estimant alors que son expulsion en Tunisie, pouvait donner lieu à de mauvrais traitements, Rome ne s'était pas plié à la requête.
"La mise à exécution de l'expulsion (...) vers la Tunisie a violé l'article 3 de la convention européenne des droits de l'homme, relatif à l'interdiction de la torture" a argué la Cour, indiquant que "le fait pour un Etat de ne pas respecter la mesure provisoire demandée a pour conséquence de mettre en péril l'efficacité du droit de recours individuel".
"En ne se conformant pas à la mesure provisoire indiquée, l'Italie n'a pas respecté les obligations qui lui incombaient", a ajouté la Cour dans son jugement.
Les autorités italiennes ont expulsé dans leur pays, en 2010 et 2011, tous les ressortissants étrangers condamnés pour terrorisme dans les années 1990, à l'issue de leur sortie de prison.
27 mars 2012
Source : APS
Le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger a organisé, mardi en fin d'après-midi à Nador, une journée pour rendre hommage à des femmes immigrées issues de la province, en reconnaissance de "leur contribution dans la dynamique de développement que connaît le Royaume".
Cette journée, qui s'inscrit dans le cadre des activités du ministère pour la célébration de la Journée mondiale de la femme, a été l'occasion de mettre en valeur les compétences et les sacrifices des Marocaines du monde pour l'affirmation de soi en faveur d'une intégration porteuse sur les différents plans.
A cette occasion, un hommage a été rendu à des femmes immigrées de différents horizons issues de la province ayant marqué par leur action et leur engagement leurs domaines de travail respectifs.
Intervenant lors de cette rencontre, organisée en collaboration avec la province de Nador et le ministère de la Culture, le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, a rappelé les actions entreprises par le Royaume, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, pour la promotion de la situation de la femme à travers l'approbation d'une série de conventions internationales et l'adoption du Code de la famille.
Après avoir relevé que les femmes représentent aujourd'hui 48 pour cent de l'ensemble de la communauté marocaine établie à l'étranger, M. Maazouz a indiqué que si une large frange des Marocaines du monde a réussi une "intégration positive" dans les pays d'accueil et s'est imposée dans différents domaines, d'autres sont toujours confrontées à des difficultés d'ordre social et à la précarité économique.
Dans ce cadre, le ministère Âœuvre pour l'élaboration d'une série de mesures pour améliorer la situation de ces femmes immigrées, a-t-il précisé, faisant état de la mise en place de programmes de sensibilisation des femmes à leurs droits, le renforcement des compétences des acteurs institutionnels et de la société civile concernés par la question de la femme immigrée et le développement de la contribution de cette dernière à la dynamique de développement.
Ces mesures comprennent également l'adoption d'une stratégie basée sur l'approche genre social et les droits des immigrées marocaines dans le but d'intégrer cette approche dans tous les programmes et les projets du ministère, tout en travaillant sur le lancement de programmes spécifiques pour accroître les capacités d'intégration des femmes dans les pays d'accueil et le renforcement de leurs liens avec le pays d'origine, a-t-il noté.
M. Maazouz a, en outre, relevé que le ministère s'emploie, en partenariat avec les institutions financières concernées, à obtenir la réduction des coût des transferts des Marocains résidant à l'étranger, l'extension du réseau de ces institutions et leur implantation dans les régions enclavées afin de faciliter l'envoi de ces fonds à leurs familles.
Ces mesures sont une contribution à la préservation des droits des femmes marocaines immigrées, à la défense de leurs intérêts et au renforcement de leurs capacités à travers un accompagnement et un suivi dans les domaines sociaux, culturels et juridiques, a-t-il soutenu.
27 mars 2012
Source : MAP
Le Premier ministre Elio Di Rupo a tenu à rappeler mercredi que "la plus grande fermeté est de mise pour les délinquants ou malfaiteurs en séjour illégal qui n'ont pas leur place en Belgique".
Une polémique a surgi après l'intervention d'une sénatrice PS, Fatiha Saïdi, lors d'une tentative d'expulsion d'un ressortissant marocain en situation irrégulière sur le territoire. Le quotidien Het Laatste Nieuws révélait mercredi que ce ressortissant, Mohammed C., a déjà fait l'objet de 42 interpellations pour des faits graves depuis 1996. Dans un communiqué, le Premier ministre rappelle les termes très clairs de l'accord de gouvernement relatifs à l'éloignement des personnes en séjour illégal. Toute personne qui ne dispose pas de titre de séjour et n'a pas la possibilité d'en obtenir un doit recevoir un ordre de quitter le territoire. Cette personne doit être éloignée, dans le respect des droits de la personne concernée et dans des conditions de sécurité appropriées. Selon l'accord de gouvernement, la priorité est au retour volontaire. Si ce retour volontaire ne s'avère pas possible, le retour forcé est alors mis en oeuvre, précise le Premier ministre. Il ajoute que, "le droit à l'asile doit évidemment être garanti, ce qui est le cas dans notre pays. La Belgique respecte ses obligations internationales et offre l'asile aux personnes qui font l'objet de persécutions personnelles dans leur pays". En revanche, conclut Elio Di Rupo, "la plus grande fermeté est de mise pour les délinquants ou malfaiteurs en séjour illégal, qui n'ont pas leur place en Belgique".
28 mars 2012
Source : LeVif/Belga
Projeté dans le cadre du Festival International des Films de Femmes qui se tient à la Maison des Arts de Créteil du 30 avril au 8 avril, ce documentaire intitulé « Notre école » réalisé par deux réalisatrices roumaines suit trois enfants roms qui participent à un projet d’intégration scolaire dans une petite ville de Transylvanie et se heurtent aux préjugés.
Quel droit à l’éducation pour les enfants roms ?
Au sein de la Communauté européenne, les enfants de la communauté rom se heurtent à d’importants obstacles dans le domaine de l’enseignement. Pourtant, selon les textes de droit international et européen, les états ont l’obligation de veiller au respect du droit à l’éducation des enfants et doivent interdire toute forme de discrimination.
Cette ségrégation amène des milliers d’élèves roms à recevoir un enseignement au rabais dans des écoles ou classes « spéciales » destinées aux élèves présentant des « handicaps mentaux légers » ou, dans des écoles ou classes pratiquant une ségrégation ethnique au sein même du système scolaire classique notamment en Slovaquie et en Roumanie.
Ce phénomène de rejet institutionnalisé contraint les roms à vivre au ban de la société, le plus souvent dans des quartiers insalubres ou ils ne bénéficient d’aucun accès à l’eau, à l’électricité, ou aux soins. Ces conditions aggravent les difficultés d’accès à l’éducation pour les enfants roms.
Les gouvernements des pays concernés doivent prendre conscience qu’il est essentiel d’améliorer l’accès des Roms à l’éducation pour briser le cycle de la pauvreté dans lequel tant d’entre eux sont enfermés.
En Roumanie et en Bulgarie, 15 % des enfants roms n’intègrent jamais le système éducatif et le taux d’abandon scolaire des Roms est quatre à six fois supérieur à la moyenne nationale.
Source : Amnesty.fr
L’UE27 a enregistré 257 800 demandeurs d’asile1 en 2010, soit 515 demandeurs par million d’habitants. Il est estimé qu'environ 90% d'entre eux étaient de nouveaux demandeurs tandis qu'environ 10% réitéraient leur demande2. En 2009, 264 000 demandeurs d'asile avaient été enregistrés...Suite
Le dossier du XXIème rapport sur l’immigration (Caritas/Migrantes, 2011) en Italie, présente un panorama global de ce que l'on pourrait définir aujourd’hui comme « un pays de migrants », explique, dans cet article, Igiea Lanza di Scalea, chercheuse en criminologie en Calabre, et engagée dans la collecte de livres pour les prisonniers à Rome.
Il y a en effet plus de 4, 5 millions de résidents étrangers en Italie, dont environ un million de mineurs. En moyenne, on compte un étranger pour 12 résidents ; en tout, 1/8e sont de la seconde génération : des Italiens de fait mais non de droit, nés en Italie et malgré cela « différents » parce qu’enfants d’immigrés.
L’étranger peut être considéré comme le symbole le plus représentatif de l’éclatement social, qui se reflète dans la difficulté à accepter et à construire des formes sociales différentes et néanmoins partagées. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité, affirme l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et pourtant, l’étranger, en étant porteur de valeurs, d’usages, de coutumes « différentes », engendre des distances morales, sociales et surtout culturelles.
Rapidement « étiqueté » déviant, l’étranger est – littéralement – « celui qui prend un autre chemin » quant à la représentation sociale partagée. La personne différente provoque de la crainte, une tension, une distance, ou une agressivité « défensive ».
Dans ce sens, le British Council, en analysant un échantillon de 3500 jeunes d’âge scolaire (de neuf pays européens), a montré que les étrangers ont 30% de probabilité en plus de subir des agressions (13% contre 9%) et de faire l’objet de moqueries (24% contre 16% pour les autochtones).
Une étude récente sur la perception du préjugé envers les étrangers, de la chaire de méthodologie et technique de la recherche sociale, de l’université La Sapienza de Rome, menée en 2011 dans le contexte spécifique des résidences universitaires, a mis en lumière la tendance des Italiens à privilégier, en général, les relations avec leurs compatriotes, générant ainsi le fameux phénomène de l’ « homophilie nationale ».
En ce sens, selon la littérature dominante, nos compatriotes italiens souffriraient du « syndrome de l’agression », manifeste dans le renforcement des dynamiques in-group vs out-group, pour la « sauvegarde » de leurs frontières identitaires.
Le prae-iudicium est une pensée simple: il surgit à la maison, à l’école, au bureau, dans les cantines des entreprises. C’est un préjugé que de refuser un sourire, de détourner son regard ou, pire encore, de ne pas serrer la main de celui qui vous la tend.
De plus, contrairement à l’opinion commune qui situe l’étranger « au centre » de l’action criminelle italienne, le dossier sur l’immigration Caritas/Migrantes note que le « taux de criminalité » des immigrés réguliers en Italie est « seulement légèrement plus élevé que celui des Italiens » (entre 1,23% et 1,40% contre 0,75%).
Le rapport met aussi en évidence la fonction complémentaire des travailleurs immigrés qui permet de favoriser de meilleures opportunités de travail pour les Italiens : c’est pour cette raison que, si ces travailleurs immigrés venaient à manquer dans les secteurs de productions considérés comme « non attractifs » par les Italiens (l’agriculture, l’industrie, le bâtiment etc.), le pays serait dans l’impossibilité d’affronter son avenir.
Malgré cela, il semblerait que la société refuse a priori toute diversité, la considérant comme la cause de maux inexistants. La diversité est dynamique, évolutive et elle pousse à s’améliorer : l’homogénéité est statique et régressive. La diversité est éducative : docet et discet (qui enseigne apprend, ndlr) afin d’ex-ducere (é-duquer, ndlr), de « tirer à l’extérieur » ce qui est dans la personne, en mettant en valeur ses potentialités.
« Erfahrung », expérience, « Verständnis », compréhension, « Mitgefühl », compassion, concepts-clés de l’historicisme contemporain allemand (Dilthey), enseignent à re-vivre et à re-construire le soi dans l’autre, dans cet « être égaux et différents » à l’intérieur d’un système inclusif et pluraliste.
« La dignité de toute personne humaine ne peut faire l’objet a priori de préjudices et de discriminations », a rappelé Mgr Mariano Crociata, à l’occasion de la présentation du communiqué final du Conseil permanent des évêques italiens. Malgré cela, l’étranger est actuellement perçu par la plupart comme un « envahisseur », un ennemi, ou pire, un criminel tout simplement.
27 mars 2012 , Traduction d’Hélène Ginabat
Source : Zenit
La Commission nationale consultative des droits de l'homme a rendu son rapport annuel sur les actes racistes. S'ils ont diminué en 2011, l'intolérance de la société française, elle, s'accentue.
Par SYLVAIN MOUILLARD
Les «événements» de Toulouse sont bien entendu dans tous les esprits. Mais, pour la remise de son rapport annuel (le lire en intégralité ici), la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) n'a évoqué que l'année 2011. Principal objet de ses recherches : les actes racistes, antisémites et xénophobes commis en France l'an passé. L'autre volet du rapport est une étude d'opinion (1) sur la tolérance des Français. Et les résultats sont ambivalents. En 2011, le nombre d'actes et de menaces racistes est en recul. La CNCDH en a comptabilisé 1 254, soit une baisse de 7% par rapport à 2010.
Mais le sentiment raciste, lui, progresse. Quelque 48% des sondés estiment par exemple que l'immigration est la principale cause de l'insécurité (+4 points par rapport à 2010). Globalement, ce sont les Maghrébins et les musulmans qui cristallisent le ressentiment. Yves-Marie Cann, de l'institut CSA, qui a réalisé l'étude d'opinion, s'avoue désarmé quand il s'agit d'expliquer ces phénomènes concomitants et apparemment contradictoires. Il esquisse une première analyse : «Peut-être que la moindre présence des actes racistes dans le champ médiatique incite à une libération de la parole raciste», juge-t-il.
Voici les principales conclusions de l'enquête.
Les actes et menaces à caractère raciste : en recul, sauf pour les atteintes à l'islam
«Il n'y a pas eu d'événement très grave en 2011», note Marc Leyenberger, de la CNCDH. «On observe une diminution des actes racistes (-2,4%) et antisémites (-16,5%) par rapport à l'année précédente.» Ceux-ci se concentrent principalement dans trois régions : l'Ile-de-France, Paca, et Rhônes-Alpes. Principales satisfactions : le recul des actes antisémites, qui atteignaient il y a quelques années encore des «niveaux graves», et la baisse des menaces en milieu scolaire (-48%). Marc Leyenberger salue en particulier l'action du ministère de l'Education nationale.
Mais il ne peut que déchanter devant les chiffres des atteintes aux personnes en raison de leur confession musulmane. En 2011, ils ont augmenté de 33,6%. 38 actes et 117 menaces ont été recensés. «La figure de l'étranger et du musulman vient cristalliser un certain nombre de craintes, explique-t-il. C'est là que s'articule le lien entre immigration et insécurité.» La CNCDH invite toutefois à regarder ce phénomène avec prudence, notant «l'amélioration du recensement des actes commis», ce qui peut expliquer leur nette augmentation.
La tolérance de la société française : «L'ambiance n'est pas bonne»
Même si le niveau de tolérance reste globalement élevé en France, l'évolution au cours des deux dernières années est négative. «On assistait depuis 2005 à un recul des préjugés. La tendance s'est inversée en 2010, remarque Marc Leyenberger. On avait expliqué ce phénomène par la crise économique, le chômage... des facteurs qui ont tendance à favoriser un racisme de protection contre une menace supposée venant de l'extérieur.» L'argument économique ne suffit plus. Pour Leyenberger, l'accumulation d'événements tels que les révolutions arabes, le discours de Grenoble, les débats sur le voile intégral ou les prières de rue, voire le travail de dédiabolisation du FN entamé par Marine Le Pen, peuvent permettre de comprendre cette montée de l'intolérance.
Certains chiffres sont édifiants. Ainsi, 7% des sondés s'assument «plutôt racistes» (une hausse de 3 points en quelques mois). La vision de la société française est aussi de plus en plus atomisée. Pour 77% des sondés, les Roms sont «un groupe à part». La proportion est de 51% pour les musulmans, 40% pour les Maghrébins, 38% pour les Asiatiques. 31% des sondés jugent que «les enfants d'immigrés nés en France ne sont pas vraiment français». L'idée selon laquelle «de nombreux immigrés viennent en France uniquement pour profiter de la protection sociale» est largement ancrée (70%). Enfin, 55% des sondés seraient prêts à paraphraser Claude Guéant, estimant «qu'aujourd'hui, en France, on ne se sent plus chez soi comme avant».
Cette série d'indicateurs inquiète la CNCDH, qui ne manque pas de pointer du doigt «l'impact que peuvent avoir certains discours politiques ou certains débats nationaux sur l'attitude de quelques-uns de nos concitoyens».
27/3/2012
Source : Libération
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