jeudi 28 novembre 2024 18:50

Depuis quelques années, le cinéma a pris en charge le problème des migrations en Europe et l’ambivalence morale et politique des Européens à l’égard des migrants illégaux. En se répondant ou en s’opposant, trois films récents ont abordé des thématiques proches ou similaires : Welcome de Philippe Lioret (2009), Biutiful de Alejandro González Inárritu (2010) et Le Havre d’Aki Kaurismäki (2011).

Le passeur en quête de rédemption.

Prenant le point de vue des Européens plutôt que celui des migrants, deux des trois films présentent des figures de héros identiques. Simon, le maître-nageur bourru de Welcome, défie les autorités pour apprendre à nager à Bilal, un jeune Irakien cherchant à traverser la Manche. Marcel, le cireur de chaussures bohème du Havre, prend en charge Ydrissa, un jeune Africain échappé des griffes de la police. Dans les deux cas, les personnages n’agissent pas par altruisme. Simon veut jouer à l’humanitaire pour épater et récupérer son ex-compagne. Les efforts déployés pour faire passer Ydrissa en Angleterre permettent à Marcel d'oublier son dénuement matériel et la maladie de son épouse. Parce que leurs couples et leurs foyers vont mal, ces hommes sont en quête de rédemption à travers l'accomplissement d'une action héroïque et civique. Dans le premier cas, cette action est socialement suicidaire et contre-productive : Simon est arrêté et Bilal se noie. Dans le second cas, le jeune garçon finit par quitter le Havre en bateau et Marcel retrouve la quiétude d’un foyer réenchanté.

Dans Biutiful, Uxbal ne prend pas en charge les migrants par charité. Comme Angie dans It’s a free world de Ken Loach (2007), c’est un pauvre qui prospère sur la misère des plus pauvres, un ex-junkie devenu marchand d’hommes qui met en relation la main d’œuvre clandestine et les entrepreneurs locaux. Rongé par le remords, agonisant, il tente de se racheter en aidant certains immigrés. Chez Inárritu, la rédemption prend un caractère historique et spirituel. Uxbal est lui-même le produit de l’immigration, fils d’un latino-américain venu travailler en Espagne (magnifique scène où le fils découvre le corps de son père à la morgue, pétrifié par le formole dans une éternelle jeunesse). Malade mais pourvu de dons de spirite inattendus (il communique avec les défunts), l'âme du héros migre à travers la frontière qui sépare le réel et l’irréel.

Ces trois films mettent en scène des figures d'immigrés plus ou moins substantielles. Dans Biutiful, la caméra ne cesse de tourner autour d’Uxbal, dans une approche à la fois doloriste et misérabiliste, qui empêche le regard du spectateur de se porter sur d’autres peines. Instrumentalisés par le réalisateur, les migrants composent une simple toile de fond scénaristique, apportant de la grandeur à un univers glauque, rendant possible le chemin de croix salvateur du héros. Bilal permet à Lioret de montrer de nombreux aspects de la vie des clandestins (l’ennui et le danger dans la Jungle, les liens discontinus avec une famille émigrée à Londres). La relation d’amitié qu’il noue avec Simon est forte. Mais il reste finalement un faire-valoir scénaristique commode au rachat du héros. Kaurismäki, pour sa part, met en scène un conte. Le personnage d’Ydrissa n’est jamais vraiment défini. Son pays d’origine est inconnu. L’histoire de sa famille reste complexe et obscure. Le réalisateur finlandais réutilise une vielle figure rhétorique du mélo, celle de l’homme mûr et de l’enfant (le Kid de Chaplin).

Si chacun de ces films aborde la question des migrations internationale, leur point de vue épouse toujours celui des hôtes européens. Le récit du malheur des clandestins sert moins à analyser les causes profondes des flux migratoires Sud-Nord qu’à mettre en valeur les tares démocratiques et civiques du vieux continent et de certains de ses pays (la France et l’Espagne). Souvent géographiques, ces œuvres sont d'abord politiques.

Dans Welcome, Lioret filme Calais de manière presque documentaire. Plantant sa caméra dans les lieux usuels et identifiables d’une ville tranquille de province (la piscine, la rue principale, les supermarchés), il montre par contraste un autre monde, souterrain ou périphérique, invisible aux habitants calaisiens, dont seuls les réfugiés maîtrisent la géographie et connaissent les dangers. Des lieux perçus comme des culs-de-sac institutionnels (un centre de rétention avec son tribunal express), informels (la Jungle, la périphérie rurale, les plages, les files d’attente devant les tréteaux des associations caritatives) et géographiques (le port de passagers inaccessible sans billets ou papiers d'identité en règle). La rencontre entre les habitants et les réfugiés relève toujours du hasard et de l'accident (des vigiles expulsant des migrants d'une grande surface devant les clients indifférents ou révulsés). Lioret s'appuie sur une information fouillée, quasi-journalistique, notamment lorsqu’il décrit les règles complexes qui régissent l’utilisation par les émigrés d’une cabine téléphonique ou lorsqu’il montre les techniques employées par certains clandestins dissimulés dans des camions pour déjouer les contrôles de la police. Des trois films, Welcome est le seul à présenter une interface dans son fonctionnement intime et dans la sélectivité qu’elle induit entre migration légale (les touristes, les transporteurs de fret) et illégale.

Inárritu pose sur Barcelone le regard d’un migrant mondialisé. Mexicain œuvrant aux Etats-Unis mais travaillé par ses racines hispaniques, il débarque à Barcelone en voyageur sans attaches, dépositaire du poids de toutes les migrations mondiales en cours. Le port catalan n’est pas un lieu de passage mais un terminus pour des migrants venus d’Asie (des Chinois) ou d’Afrique, parqués dans les périphéries (le centre est le domaine des Catalans). Si le réalisateur montre les filières complexes qui distillent la main d’œuvre illégale à travers les chantiers de construction d’une métropole européenne en expansion ou les ateliers de confection clandestins, Barcelone reste tout de même à ses yeux une impasse continentale qui bloque l'accès à l’Europe. Les corps inertes étendus sur la plage après le chavirage mortel d’une embarcation de fortune ou l’asphyxie de dizaines de Chinois dans une cave en témoignent. De fait, la ville modèle du dynamisme méditerranée et européen (voir l'image de Barcelone dans l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch en 2002) perd ses attributs juvéniles et touristiques pour devenir un port de hasard désespérant, qui mélange les peuples et les races dans une confusion de quartiers dégradés où les pauvres venus du monde entier se superposent aux pauvres locaux. Avec ses appartements miteux ou ses caves sordides, la Barcelone d’Inárritu ressemble à une ville du Sud à la dérive, échouée en pleine Europe. Elle fait souvent penser au Marseille décrit par Simenon dans la Fuite de Monsieur Monde.

Kaurismäki n’est pas sensible au caractère moderniste du Havre. Les immeubles d’après-guerre sont filmés de loin, confondus dans les brumes du port industriel, saisis dans une atmosphère toute aussi siméonienne. Il s’intéresse peu à la véracité des lieux qu’il filme : les scènes à Calais ont l’air d’avoir été tournées dans une bourgade normande et les lieux de rétention pour réfugiés sont passés à la moulinette de son kitch triste et minimaliste. En choisissant de placer son action dans des cafés ringards, des rues en brique, des maisons ouvrières modestes et des commerces de quartier périmés, c’est la guerre de 1940 qu’il translate en plein XXIe siècle. Son Havre est une ville de l’Occupation et de la Collaboration, avec ses voisins délateurs, ses rafles et sa misère domestique. La présence des migrants africains traqués par les CRS entraîne la répétition automatique de scènes de cauchemar historique (les rafles de Juifs et de résistants par la police française) que la mémoire des lieux semble avoir conservées par delà l'oubli des habitants et des spectateurs. Résolument anti-documentaire, Le Havre est pourtant, face à Biutiful ou Welcome, l'œuvre la plus politique et la plus militante.

Une politique migratoire européenne en accusation.

La démarche d’Inárritu est trop égotiste pour développer un quelconque point de vue sur la politique migratoire pratiquée en Europe. Dans une scène d’une grande violence, le réalisateur mexicain montre cependant la brutalité de la police espagnole à l’égard des migrants. La poursuite d’une poignée de vendeurs de rues africains donne lieu à une séquence de guerre urbaine, dans laquelle les méthodes policières sont décrites dans toute leur radicalité. Le centre blanc et européen nettoie ses espaces de toute trace de migration et de pauvreté. La quiétude d’un mode de vie urbain moderne mérite bien quelques excès de l’ordre policier.

Welcome structure un propos de combat plus nuancé. Face au drame humain que représentent les migrations clandestines en France, Lioret dénonce l’attitude des pouvoirs publics et de l’état. La police use de moyens retors pour coincer les clandestins (lors de distributions de vivre par les ONG) et les Français qui les aident (la relation entre Simon et le lieutenant de police). En manque de moyens chronique, la Justice est dépassée par le nombre et l’ampleur des dossiers de reconduite à la frontière : les procès-minute s’enchainent, réglant des cas dramatiques et complexes en quelques secondes. En maintenant la misère à un niveau acceptable, les humanitaires sont aussi pointés du doigt, complices involontaires d’un statu quo qui condamne les migrants à végéter à Calais. Avec la mort de Bilal et l’arrestation de Simon, la politique migratoire de la France est montrée comme un échec collectif.

L’air de ne pas y toucher, Kaurismäki va encore plus loin dans la charge polémique. En francophile amoureux d’une nation qui le déçoit, le Finlandais livre une fable humaniste en forme de réquisitoire contre les défauts historiques d’une France qui n’assume plus son statut de terre d’accueil. La police est toujours agressive (les armes braquées sur le conteneur rempli de migrants, les perquisitions musclées, l’évocation de la destruction de la Jungle de Calais) et l’administration est obsédée par le rendement des reconduites à la frontière (le discours off du préfet). Face à un état qui reprend goût à certains travers sombres de son passé, l’action démocratique et participative est plus que jamais nécessaire. Grâce, par exemple, à un concert caritatif et clandestin organisé par les habitants d'un quartier ouvrier pour récolter l’argent qui permettra à Ydrissa de franchir la Manche, la solidarité des petites gens parvient à s’organiser au quotidien. La France du peuple, des modestes, résiste à la France des bureaux et des administrations. Emboitant les métaphores, Kaurismäki donne à son égérie finlandaise Kati Outinen la mission d’incarner la figure symbolique du foyer maternel et féminin (la France ? l’Europe ?). Malade et en danger de mort tout au long du film, elle retrouve la santé et l’espoir de façon miraculeuse lorsque le jeune Africain réussit quitter le Havre pour s'installer et prospérer en Grande-Bretagne. Œuvre profondément subversive, Le Havre préconise la désobéissance civique (le commissaire Monet) pour remédier à la crise de l’humanisme français et européen. Avec son dernier plan –un cerisier en fleurs, Le Havre est aussi une œuvre d’espoir.

18/1/2012, kleszewski

Source : classroom

En Crise depuis 2008, l’Espagne et l’Italie, tout comme leur homologue français ont vu leur note dégradée par les agences de notation. Une situation qui ne saurait être sans incidence sur les Marocains y résidant et sur les échanges Maroc-UE.

La crise financière qui frappe l’Europe depuis 2008 n’a cessé de faire des ravages. Après une première dégradation de sa note en juin 2009 passant d’AAA à AA-, l’Espagne est passée ce vendredi de l’AA- au A. Ce qui veut dire que la huitième puissance mondiale va mal. L’autre pays qui a reçu le coup de marteau de l’agence de notation, c’est l’Italie. Avec sa noté abaissée de deux crans, l’Italie est passée de A à BBB+.

Hier, dans un communiqué de presse, Coface annonce déprécier la note du risque pays de plusieurs pays d’Europe parmi lesquels l’Espagne et l’Italie, abaissés d’un cran. Selon l’agence, cette notation est justifiée car l’Italie est « fragilisée par un endettement public massif, l’Espagne par l’endettement de son secteur privé ». L’Italie est ainsi passée au même niveau que le Maroc.

Quels risques pour les MRE ?

Il apparait clairement que cette situation ne sera pas sans impact sur les Marocains résidents dans ces pays. A noter qu’ils constituent la communauté étrangère la plus importante en Espagne et en Italie. Depuis le début de la crise, la hausse du chômage a entrainé des mouvements migratoires importants. Cependant, la plaie devient de plus en plus profonde. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a évoqué sa volonté de prendre des « mesures d’austérités afin d’assainir les finances publiques ». À cela vont s’ajouter les mesures prises par son prédécesseur, pour ne citer que le cas espagnol.

Pour Le directeur du pôle économique de la Fondation Hassan II, M. Ftouh, les MRE ne sont pas au bout de leur peine, « car l’état actuel des choses ne donne pas de perspectives de quiétude, même les Espagnols vivent très mal la situation». Plusieurs Marocains migrent vers d’autres régions d’Europe à la recherche de conditions de vie meilleures. D’autres préfèrent retourner au Maroc. Une tendance qui devrait à priori être observée sur la période, souligne M. Ftouh.

Le Maroc devrait-il se faire du souci ?

Jusqu’ici, les MRE se sont bien investis dans l’économie du pays via les transferts d’argents importants ainsi que plusieurs autres investissements. La fréquence de ces-derniers pourrait être affectée par la crise. Ce qui entrainerait une chute des entrées.

Par ailleurs, la phase de récession dans laquelle vont entrer les pays de la zone Euro, notamment l’Espagne, risque d’avoir un impact négatif sur leur investissement au Maroc. Le Royaume qui pourtant restait jusqu'alors un partenaire privilégié de l'Union Européenne.

18/1/2012, Ristel Edimo

Source : Yabiladi

Ils sont environ un million de Marocains ayant choisi le sol espagnol comme terre d'accueil. La communauté marocaine en Espagne est le premier collectif non originaire de la communauté européenne établi chez notre voisin du nord. Ceci, sans compter des Marocains naturalisés espagnols...Suite

Le Salon de l'immobilier marocain à Bruxelles compte se distinguer cette année par une offre inédite malgré la crise européenne. En 2011, le salon a accueilli 32 000 visiteurs, pourra-t-il atteindre ce chiffre en 2012…Suite

En matière d’égalité homme-femme ou de racisme, “il fautconvaincre sans faire sourire”. La ministre veut lutter contre le sexisme.

Entretien

Vice-Première ministre CDH, et ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet a gardé l’Egalité des chances qu’elle détenait déjà dans le gouvernement Leterme. Sur deux fronts importants - l’égalité entre hommes et femmes et la diversité -, des gardes ont été baissées, constate-t-elle. "L’égalité des chances semble être tout sauf la priorité du moment, tant au niveau politique que dans la société, et d’autant moins qu’on est dans une période de crise et de réformes institutionnelles. Mais, en fait, le combat doit être plus que jamais mené !"

Le racisme et l’inégalité des femmes, ce sont toujours des réalités ?

Mais oui ! Il suffit de voir, suite à la tuerie de Liège, ce qui s’est déversé sur Internet comme propos racistes, xénophobes et rejetant toute une communauté au départ d’un fait criminel évidemment inacceptable. Les frontières de l’acceptable s’éloignent. Et c’est la même chose pour le respect de la femme : cela commence par l’injure, le stéréotype Il suffit de voir la génération de mes enfants pour mesurer les combats à mener : changer l’image de supériorité de l’homme sur la femme, accepter la culture et la religion de l’autre Je dois tout le temps rectifier le tir.

Quelles sont vos priorités en matière d’égalité entre hommes et femmes ?

C’est d’abord la lutte contre la violence intrafamiliale, qui devient une priorité du plan national de sécurité. Il faut un accord de coopération, avec un vrai comité interministériel porté par tous les niveaux de pouvoir. Deuxième priorité, c’est tout ce qui relève du "gender mainstreaming" : il faut mesurer dans chaque prise de décision politique s’il y a un impact ou pas sur l’égalité hommes-femmes. J’ai demandé à chacun de mes collègues d’identifier deux priorités pour tenir compte du genre. Il faut convaincre sans faire sourire.

Mais serrer la vis dans les crédits-temps, comme l’a décidé le gouvernement Di Rupo, c’est d’abord préjudiciable aux femmes…

J’aurais préféré ne pas devoir le faire, mais je me suis battue pour qu’on garde trois ans de crédit-temps : dans les propositions sur la table, c’était limité à un an. Ma troisième priorité concerne d’ailleurs la carrière des femmes : comment avoir une formation égalitaire, où on les oriente vers les sciences, la chimie, le pilotage d’avion, et pas de manière stéréotypée vers la coupe-couture-coiffure ? Le parcours d’embûches commence dès la première primaire, et se poursuit dans l’enseignement supérieur. Il faut éviter le plafond de verre mental dans le choix des spécialisations et, ensuite, garantir aux femmes qu’elles peuvent devenir chefs, directeurs et gagner la même chose que les hommes à fonctions égales.

Ce qui n’est vraiment pas le cas aujourd’hui !

C’est un énorme combat, que je ne peux mener qu’avec mes collègues de l’Emploi et des Pensions. On ne peut pas pénaliser les femmes qui ont accouché, qui s’occupent d’un enfant malade ou d’un parent en soins palliatifs dans le calcul de leur pension. Il s’agit d’assimiler ces périodes à la carrière professionnelle.

Vous dites vouloir lutter contre le sexisme.

Je ne suis pas du tout une féministe exaltée : je m’inscris en faux contre le "il = elle". On est profondément, génétiquement, mentalement différent. Tant mieux et il faut le respecter. En revanche, sur l’égalité des chances, il y a des boulevards à franchir. Le sexisme est une sorte de racisme, de discrimination, consciente ou pas, envers les femmes. Sans jouer les vierges effarouchées, il y a des choses inacceptables. Je suis allée au Salon de l’Auto. Quand je vois de belles mécaniques, "blinquantes", et, à côté, des femmes comme des bimbos, ça me choque : je vois deux objets. Pour le prochain salon, je voudrais qu’il y ait des recommandations. On est en train de travailler à un projet de loi avec l’Institut pour l’égalité entre hommes et femmes pour voir comment définir le sexisme.

Les mariages forcés, c’est une réalité en Belgique. Comment lutter contre cette pratique ?

On ne peut pas accepter que dans notre pays, dans nos écoles, des jeunes filles nées ici et qui ont la nationalité belge se voient imposer un mariage qui les traumatise. Il faut d’abord sensibiliser les parents, de manière positive, sur les valeurs, le socle commun et la charte de citoyenneté qui s’impose à tout qui vit en Belgique. Les parents sont nombreux à avoir le sentiment d’être totalement dans leurs droits en respectant leur culture. Des mamans n’ont pas conscience qu’il s’agit de mariages forcés. On doit être ouverts à la différence homme-femme mais on doit être radical sur l’égalité homme-femme : on ne peut pas laisser passer l’imposition d’un partenaire à une jeune fille, quelles que soient ses origines et sa culture. On n’est pas encore assez clairs sur la responsabilité parentale. Les mariages forcés, c’est une pratique qu’il faut combattre intelligemment, sans caricatures, mais fermement. Ne peut-on pas imaginer quelque chose de spécifique pour empêcher une jeune fille de quitter la Belgique quand l’intention est de l’emmener dans le pays d’origine pour la marier contre sa volonté ?

18/01/2012, Annick Hovine

Source : Lalibre.be

" Vers une nouvelle vie " est l'histoire de l'immigration illégale qui se focalise sur l'enfance et ses désirs complexes. Le réalisateur Abdellatif Amajgag a choisi un enfant d'une dizaine d'années pour camper le rôle principal.

Les courts métrages projetés depuis l'ouverture du festival national du film à Tanger (12-21 janvier) sont une révélation d'une nouvelle vague de réalisateurs qui contribuent à une embellie du cinéma marocain.

Les jeunes réalisateurs marocains, lauréats des instituts et hautes écoles du septième art dont les courts sont en compétition officielle, ont rejoint leurs aînés et amplifié le mouvement de la diversité de l'expression cinématographique. Le premier court métrage marocain avait été produit en 1947 par le centre cinématographique marocain (CCM).

Ces jeunes se sont succédés pour révéler leur parfaite maîtrise des choix esthétiques et culturels qu'ils se sont assignés. Ils ont mis sur grand écran des films qui viennent revisiter le patrimoine national, lever les tabous d'une société et, embrasser les aspects les plus surréalistes de la création au gré de surprendre et parfois même de choquer le grand public à l'exemple du court métrage "comme ils disent" réalisé par Hicham Ayouch.

C'est ainsi que les courts métrages visionnés ont été le clou du festival en ce sens que leurs auteurs sont parvenus à faire preuve d'audace et de talent pour expérimenter le sujet traité et jouer avec les plans d'ensemble dans le laps de temps extrêmement court de rigueur.

" Les murmures des cimes " du réalisateur Cherqui Ameur est une de ces belles créations et un magnifique voyage dans le sud-est marocain.

Ce court métrage qui cherche à sensibiliser sur la conservation de la mémoire orale est constitué de moments d'écoute fabuleux de la poésie et chants berbères. Il est un hommage du cinéaste aux vétérans de la poésie notamment aux poètes, musicien et historien Ahmed Bouaazama Ben Aamar, Ahmed Outtaher et Ammari Amarou.

" Le murmure des cimes ", souligne le réalisateur, également fondateur et directeur du festival du cinéma universitaire d'Errachidia, " est un exercice de réalisation et un mode d'expression avec l'image ". C'est aussi un moyen de conserver " une mémoire qui m'inspire énormément " et de permettre aux festivaliers d'écouter cette poésie enchanteresse.

" Vers une nouvelle vie " est l'histoire de l'immigration illégale qui se focalise sur l'enfance et ses désirs complexes. Le réalisateur Abdellatif Amajgag a choisi un enfant d'une dizaine d'années pour camper le rôle principal.

Tel un mime, cette fiction ne contient aucun dialogue entre les acteurs mais plutôt une gestualité, une expression des visages et un échange de regards pour exprimer les rêves de chacun.

Mené de main de maître, le court métrage de Abdellatif Amajgag est dépouillé. Ce dépouillement est son intensité. C'est dans une chambre délabrée près de l'océan que des candidats à l'immigration clandestine attendent le passeur qui les mènera sur une autre rive et " vers une nouvelle vie ".

" La main gauche ", de Fadil Chouika zoome sur les faux tabous d'une société à travers le quotidien d'une famille. La relation père enfant et de surcroît gaucher est violente et à un impact sur l'avenir du fils. Etre gaucher peut parfois être considéré par certaines familles comme une " tare " parce que " refusé " par un père autoritaire.

" Les vagues du temps ", de Ali Benjelloun fait un voyage dans la mémoire d'artistes. Le jeune cinéaste à choisi le grand acteur Mohammed El Khalfi comme tête d'affiche qui touche à la psychanalyse , à l'amnésie et au dédoublement de la personnalité.

Ce huis-clos entre un vieux pianiste solitaire qui ne joue plus, son épouse artiste-peintre décédée, et un jeune homme fuyant l'asile psychiatrique, est un récit qui possède plusieurs pistes de lectures.

"Les vagues du temps " dégagent l'amertume du propos et reflètent une sensibilité artistique qui s'exprime par le choix des plans d'ensemble d'une plage déserte et de l'espace d'un appartement quasiment vide.

18/1/2012

Source : MAP

Certes, les vols à main armée baissent, mais les homicides et les tentatives d'homicide augmentent. Bien sûr, les vols de véhicules continuent à diminuer, mais les cambriolages de résidences principales grimpent… jusqu'à retrouver leur niveau de 2002. Et puis il y a l'activité des services, qui est plus forte, un bon signe. Mais elle concerne surtout les usages de stupéfiants et les sans-papiers; la répression des usages-reventes et des trafics baisse ou stagne.

Pour sa première conférence de presse annuelle de bilan de la délinquance, qui est aussi la dernière du quinquennat de Nicolas Sarkozy, mardi 17 janvier, le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, était confronté à la complexité des chiffres. Comme ses prédécesseurs, M. Guéant s'est félicité de la baisse de la délinquance générale, un agrégat fourre-tout. Mais il a juré que c'était la dernière fois qu'il l'utilisait. Une promesse qui l'engage assez peu, vu les échéances d'ici janvier 2013. Il a donc préféré creuser le sillon emprunté depuis quelques mois : la délinquance des étrangers, à qui il attribue la hausse des cambriolages, le "point noir" de l'année 2011. M. Guéant a imputé cette augmentation aux "raids" de "malfaiteurs venus de l'étranger" et salué le dépôt par trois députés de la proposition de loi sur la délinquance étrangère qu'il avait appelée de ses vœux en décembre.

Le ministre le répète souvent, en petit comité : au fond, en matière de sécurité publique et de délinquance, tout a été fait. Et les marges de manœuvre budgétaires sont nulles. Ce fin connaisseur de la machine policière a donc pesé sur l'organisation pour mettre plus de policiers sur le terrain : c'est le sens de la réforme des patrouilleurs et du grand ménage annoncé dans le maquis des délégations syndicales. Rien de bien spectaculaire ni même médiatique.

Depuis son arrivée, M. Guéant a donc recentré sa communication. Le ministre de l'intérieur se place dans la lignée du discours de Grenoble du président de la République, le 30 juillet 2010, qui prônait notamment la déchéance de la nationalité pour les personnes d'origine étrangère auteurs d'un meurtre de policier. Alors secrétaire général de l'Elysée, il en avait supervisé la rédaction.

D'abord, il y eut les Roumains. "2% de la délinquance en France sont le fait de Roumains et (…) presque la moitié des délinquants roumains sont des mineurs", affirme le ministre, le 29 août 2011, sur RMC Info. La Place Beauvau laisse la polémique sur ses propos prospérer, puis, le 12 septembre 2011, M. Guéant annonce en exclusivité dans Le Parisien-Aujourd'hui en France des mesures contre "la délinquance impliquant des ressortissants roumains". Un plan de communication bien organisé, pour ce qui sera le fil rouge de l'automne. Au menu, une intensification de la coopération avec la Roumanie, le rapatriement des mineurs délinquants (mesure avortée) et un arrêté anti-mendicité médiatisé sur les Champs-Elysées.

Il faut dire que la délinquance des Roms – ce sont bien eux qui sont visés – est une épine dans le bilan du ministre. Si elle est numériquement faible, elle touche les catégories de délinquance les plus susceptibles d'influer sur le sentiment d'insécurité: vols à l'arraché, vols à la roulotte et cambriolages.

Jusque-là, il est encore peu question de délinquance des étrangers globale. La veille de l'offensive contre la délinquance roumaine, le 11septembre, une sortie lors du "Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI", sur l'"immigration comorienne qui est la cause de beaucoup de violences" à Marseille avait provoqué une forte émotion dans la diaspora issue de l'archipel, obligeant le ministre à présenter ses excuses.

"MESURES SPÉCIFIQUES"

Changement de ton, le 22 décembre 2011 : la radio Europe1 révèle le "plan Guéant" contre la délinquance, que le ministre a évoqué devant des parlementaires. La nouveauté, c'est l'"instauration d'une peine complémentaire automatique d'interdiction du territoire pour les étrangers nouveaux arrivants qui commettraient des délits “sérieux” sur le territoire français", une forme de retour atténué à la double peine. Le ministre aurait demandé à un député de plancher sur une proposition de loi.

Le scoop d'Europe1 prend au dépourvu la Place Beauvau autant que les élus présents lors du dîner informel cité par le journaliste, en fait le rendez-vous régulier des fidèles de M. Guéant à l'Assemblée : Jean-Paul Garraud, Eric Ciotti, Guy Geoffroy, Cécile Dumoulin ou encore Bernard Carayon. Ces derniers pensaient plutôt à des pistes pour le projet présidentiel. L'un d'eux avoue d'ailleurs, sur le coup, qu'il ne voit pas bien comment le projet pourrait être adopté avant la fin de la session parlementaire. Mais le ministre rebondit, dans la soirée, sur Europe1, en confirmant les informations de la radio. Pour M. Guéant, la délinquance commise par les étrangers est "supérieure à la moyenne" et elle appelle des "mesures spécifiques" à prendre "dès les prochains mois".

Dernier étage du plan de communication, le ministre lance le "buzz" autour d'une étude de l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP). L'observatoire a prévu, de longue date, de mettre à jour son enquête de 2006 sur la délinquance des étrangers. Avec une nouveauté, la répartition par nationalité. M. Guéant annonce une parution en janvier. Les vacances passent, puis le service après-vente débute. Un obstacle se dresse sur la route du ministre: l'ONDRP ne paraît pas décidé à avancer la date de parution de son enquête, qu'il annonce pour début février. Mais les chiffres sont déjà là, à portée de main: l'Observatoire, dans son dernier rapport annuel, affirme que le nombre d'étrangers mis en cause pour cambriolage a augmenté de 40% depuis 2008 ; et le ministère de la justice publie, chaque année, des statistiques par nationalité (12,7% des condamnés sont étrangers).

Le 10 janvier, sur RMC Info, M.Guéant estime que la hausse prévisible du nombre de cambriolages en 2011 "est très liée à la délinquance étrangère". Trois jours plus tard, la proposition de loi des députés UMP Jean-Paul Garraud (Gironde), Eric Ciotti (Alpes-Maritimes) et Philippe Goujon (Paris) "tendant à renforcer l'effectivité de la peine complémentaire d'interdiction du territoire" est révélée par Le Figaro.

Le texte concerne les étrangers qui sont présents en France depuis moins de trois ans condamnés à plus de trois ans d'emprisonnement. "Le juge devra obligatoirement envisager l'interdiction du territoire, sinon, il devra le motiver", explique M.Garraud. Pour le député de Gironde, il ne faut pas y voir une "stigmatisation": "C'est en relation avec la nature de l'infraction: pour un chasseur en infraction, on supprime le permis de chasse, pour un conducteur, on suspend son permis, un étranger qui vient commettre des délits sur notre territoire, on lui interdit de revenir."

Entre-temps, la session parlementaire a été prolongée. "Il y a une fenêtre pour faire adopter le texte", explique-t-on Place Beauvau. "L'objectif, c'est de le faire voter en procédure d'urgence", explique M.Ciotti, qui se félicite que M. Guéant se soit "saisi avec force" du texte. Oubliant au passage que c'est bien le ministre qui l'a impulsé…

18.01.1212, Laurent Borredon

Source : Le Monde

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le théâtre Darna à Tanger ont signé, lundi, deux accords de coopération pour le financement de plusieurs projets culturels communs en faveur des jeunes durant la première moitié de 2012.
La première convention porte sur la production de 21 représentations des pièces théâtrales "El Halqa" et "Les arènes de César" en faveur des élèves de huit établissements scolaires et de quatre maisons des jeunes.

L'autre convention prévoit la préparation de nouveaux spectacles de théâtre et l'édition de supports audiovisuels qui s'inscrivent dans la lignée des objectifs de l'OIM visant à sensibiliser les jeunes qui se trouvent dans une situation précaire aux questions de la citoyenneté, de la pauvreté, de la violence et de l'exclusion.

Ces supports seront préparés par l'association Darna et présentés au cours d'une quarantaine de séances dans 12 établissements scolaires et maisons des jeunes, grâce à des équipements audiovisuels apportés par l'OIM.

Selon un communiqué de l'organisation, cette initiative fait partie d'un programme de prévention global pour la réinsertion et la qualification des jeunes marginalisés.

Ce programme est financé par l'Agence américaine pour le développement international.

Le théâtre Darna est l'une des structures de l'association tangéroise Darna, aux multiples ramifications, qui cherche à promouvoir par des initiatives de développement local la réappropriation par des "enfants des rues" d'espaces de vie, d'expression et d'apprentissage de leurs droits et de leurs devoirs.

Fondée par un collectif de citoyens en 1995, cette association s'est développée, année après année, dans plusieurs quartiers de la ville. 17/01/2012

Source : MAP

Les lettres marocaines seront à l'honneur lors de la 18-ème édition du "Maghreb des livres", le plus grand salon consacré à la création littéraire maghrébine en France, prévue les 11 et 12 février prochain à Paris, a-t-on appris auprès des organisateurs.

Une douzaine d'écrivains et intellectuels marocains, dont Fouad Laroui, Mohamed Nedali, Zakia Daoud, Rita El-Khayat et bien d'autres, sont attendus à cette édition, aux côtés d'une centaines auteurs venus des différents pays du Maghreb, dont une grande majorité résidant en France.

Ils participeront à l'animation de débats axés sur des thèmes d'histoire ou d'actualité en lien avec les préoccupations de la région maghrébine, en mettant en avant l'apport de la création littéraire marocaine, à travers notamment une table-ronde sur "l'écrivain marocain face à la pluralité des langues" et une autre rencontre sur "la vitalité de la création littéraire au Maroc".

Le programmation de cette édition comprend d'autres tables-rondes portant sur "le rôle des sociétés civiles dans la construction de l'unité du Maghreb", "l'immigration maghrébine: une nécessité pour l'Europe? Une chance pour la prospérité commune en Méditerranée?", ou encore "la solidarité du Maroc et de la Tunisie envers les Algériens dans leur lutte pour l'indépendance".
Conjoncture oblige, le "Printemps arabe" s'invitera pour la deuxième année consécutive au "Maghreb des livres" qui avait dédié sa 17-ème édition à la révolution tunisienne.

Chaque année, à tour de rôle, un Etat du Maghreb est mis à l'honneur lors de cette manifestation, avec un coup de projecteur sur la littérature du pays hôte, mais aussi sur son infrastructure éditoriale, le mécénat cultuel, l'histoire des idées.

Conçu au départ comme une séance de dédicace des livres par leurs auteurs, Le Maghreb des Livres, une initiative de l'association française "Coup de Soleil", est devenu au fil des années un véritable festival des lettres maghrébines, ponctué de rencontres, de débats, de lectures et de projections de films.

17/1/2012

Source : MAP

2010 dans les 27 centres de rétention français de métropole et outre-mer. C'est deux fois plus qu'il y a onze ans, soulignent France Terre d’Asile, l’Ordre de Malte, le Forum réfugiés et l’Association service social familial migrants dans leur rapport commun.

A Toulouse le centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu en service depuis 2006 (photo ci-contre) a pour "particularité" de pouvoir accueillir des familles avec des enfants mineurs. Une situation contraire à la Convention européenne des droits de l’homme et à la convention internationale des droits des enfants.

Léo Claus coordinateur de la Cimade à Cornebarrieu s’alarme des conséquences de l’enfermement des mineurs sous prétexte qu’ils accompagnent leurs parents. Entretien 

:

LibéToulouse : la particularité du centre de rétention de Cornebarrieu est de pouvoir accueillir des familles.

Léo Claus : C’est exact. Ce n’est pas le seul en France. La Cimade n’a jamais cessé de dire qu’un centre de rétention est un lieu d’enfermement et que ce n’est pas la place d’un enfant. La Préfecture a peur que les personnes sous le coup d’une mesure de reconduite à la frontière soient tentées de disparaître du jour au lendemain. C’est pour cette raison qu’elle place des personnes en rétention afin de prévenir les risques de fuite.

Dans le cas d’une famille ce n’est pas pourtant pas le cas du fait notamment de la scolarisation des enfants. Ces familles pourraient être assignées à résidence au lieu d’être placées en rétention. D’autant plus qu’elles sont très rarement expulsées du fait de la mobilisation d’associations comme le Réseau éducation sans frontières (RESF) mais aussi d’un nombre croissant de juges qui se refusent à valider les mesures d’expulsion concernant les familles.

L’enfermement est traumatisant et destructeur pour les enfants et leurs parents. L’administration n’a jamais voulu reconnaître l’énormité des conséquences pour des enfants témoins aux premières loges du choc que l’interpellation et la privation de liberté de leurs parents génère. Ces moments là resteront sans doute à jamais inscrits dans leur mémoire. C’est du grand n’importe quoi !

En principe, le droit français ne protège-t-il pas les enfants contre toute mesure d’éloignement ?

Léo Claus : Un enfant placé en rétention n’a pas de statut légal. Un adulte placé en rétention est identifié. Il est inscrit avec un numéro de retenu. Pas les enfants. Ils sont juste enregistrés en tant qu’ "accompagnants des parents".



Vous avez constaté en 2010 l’augmentation du placement en rétention administrative d’un seul parent, généralement le père...

Léo Claus : La pratique administrative consistant à placer le père de famille au Centre de rétention puis à l’expulser se répand. Le parent demeurant en France avec les enfants est ainsi fortement incité à quitter le territoire à son tour ou contraint d’attendre dans la précarité le retour hypothétique de son conjoint.

En ce moment il y un père de famille tchétchène retenu depuis 17 jours à Cornebarrieu tandis que sa femme et ses trois enfants sont restés à Montauban. L’administration pense sans le dire que s’il est expulsé vers Moscou, le reste de la famille suivra. En 2010, 24 pères de famille ont été placés seuls au CRA de Cornebarrieu, tandis que le reste de la famille également en situation irrégulière, était présent sur le territoire.

Quelles sont ces familles placées à Cornebarrieu ?

Léo Claus : Elles viennent pour l’essentiel d’Europe de l’est. Arménie, Azerbaïdjan, Tchétchénie, Roumanie, Kosovo.

17/1/2012, Jean-Manuel ESCARNOT

Source : Libération

L'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) publiera d'ici février une nouvelle enquête sur la délinquance des étrangers avec la répartition par nationalité, a annoncé ce mardi son président Alain Bauer.

Il a souligné lors de la présentation du bilan 2011 de la délinquance que ce rapport s'appuierait à la fois sur les données de la police et de la justice. «Vous aurez à la fois les mises en cause par la police et les condamnations par la justice», a-t-il dit sur I-Télé. Prié de dire si une telle étude pouvait avoir un caractère xénophobe, il a répondu: «Ce serait xénophobe s'il était faux, ou s'il généralisait par rapport à des populations qui ne sont pas mises en cause».

La polémique Guéant

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a créé une polémique lors de la même présentation du bilan de la délinquance en attribuant l'essentiel de la hausse de 16% des cambriolages à des «raids de malfaiteurs venus de l'étranger.» Il a en outre salué le dépôt par trois députés d'une proposition de loi sur la délinquance étrangère qu'il avait appelée de ses voeux en décembre. En août dernier, Claude Guéant avait assuré que «2% de la délinquance en France sont le fait de Roumains».

Des responsables de gauche soupçonnent le ministre de viser une nouvelle fois des Roms d'origine roumaine et bulgare et dénoncent des propos xénophobes. Le conseil de l'Europe a jugé «discriminatoires» et «contraires à la dignité humaine» les expulsions collectives de Roms menées l'été 2010 par la France, qui modifié la circulaire controversée où il précisait l'ethnie visée.

17.01.1212

Source : 20minutes.fr/ Reuters

Pour lancer son année d’action en faveur des réfugiés, AI France publie une synthèse unique de la situation des réfugiés dans le monde, couvrant une cinquantaine de pays sur les dix dernières années.Un outil indispensable pour décrypter le discours trompeur des États et faire prendre conscience des menaces qui pèsent sur des milliers de vies humaines.

COMPRENDRE la situation des réfugiés dans le monde

Dans le monde, 16 millions de réfugiés ne peuvent retourner dans leur pays sans risquer d’y être exécutés, emprisonnés, torturés, discriminés. Contrairement aux idées reçues, la majeure partie d’entre eux se réfugient dans des pays voisins du leur, au Sud.

Le récent conflit en Libye les a rendus encore plus visibles, aux portes de l’Union européenne. Un peu plus loin, la situation emblématique du Kenya – qui continue d’accueillir des centaines de milliers de personnes - montre qu’au-delà de crises ponctuelles, les réfugiés sont souvent dans des situations de crise prolongée.

Ailleurs, des murs s’érigent entre la Grèce et la Turquie, l’Espagne et le Maroc. Souvent, comme en Arabie Saoudite ou en Égypte, la traversée des frontières pour se mettre à l’abri devient dangereuse et parfois meurtrière : les États tentent par tous moyens de contrôler leurs frontières, aux prix de vies humaines et du respect des droits de ces personnes qui fuient les persécutions.

DECRYPTER les discours trompeurs des Etats

Une des stratégies de "défense" des États consiste à créer un amalgame entre migrants et "sans papier", demandeurs d’asile et criminels. En attisant la suspicion, en criminalisant ou en déshumanisant les réfugiés, les États peuvent refouler des personnes vers le danger alors qu’ils devraient les protéger.

Pourtant, les droits des demandeurs d’asile et des réfugiés sont garantis par les textes internationaux relatifs aux droits humains. Et les obligations des Etats sont claires, précises et simples.

La protection des réfugiés passe obligatoirement par l’examen individuel et complet de leur situation et un accueil décent le temps de leur procédure. C’est à cette seule condition que peut être respectée l’impérieuse nécessité de ne pas renvoyer des réfugiés dans leur pays s’il y a un risque qu’ils y soient persécutés.

AGIR, avec Amnesty International, pour que les droits des réfugiés soient respectés

AI France le rappelle en formulant 10 recommandations pour sortir de l’impasse dans laquelle la protection des réfugiés se trouve. Dix recommandations simples qui concluent sur un plus grand besoin de solidarité internationale entre les Etats, ceux qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés et ceux qui souhaitent n’en recevoir que très peu...

Apprendre avec Amnesty International

Amnesty International France a contribué, en partenariat avec le Centre National de la Documentation Pédagogique (CNDP), au numéro de janvier 2012 de la revue Texte et documents pour la classe consacrée aux réfugiés, document de référence dans le monde de l'enseignement.

En croisant le regard des historiens, des géographes ou encore des juristes, Amnesty International France et le CNDP reviennent sur les différentes problématiques auxquelles sont confrontés les réfugiés, pour comprendre leur histoire, leurs parcours mais aussi leurs droits.

18/01/2012

Source : Amnesty.fr

 Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, le Conseil de la concurrence, le Conseil national
des droits de l’Homme et l’Instance centrale de prévention de la corruption participent par un stand
commun à la dix-huitième édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) qui se tient à
Casablanca du 10 février au 19 février 2012.

La nouvelle circulaire de Guéant vient à peine d'être diffusée, mais elle était présente de tout on poids lors de la 6e édition du Forum Horizons, organisé par l'Association marocaine de grande école (AMGE), les 14 et 15 janvier...Suite

C'est une envie de cinéma et d' histoire qui a germé dans mon e prit, depuis plusieurs année . Je suis originaire de Belgique, où j'ai grandi et vécu aux côté d'autre personnes, issues de la communauté marocaine belge et européenne…Suite

La France post-1789 défendait l’égalité entre les Hommes. Porteuse d’un certain esprit de modernité, elle voulait permettre à des personnes aux origines et religions diverses de vivre ensemble. Remettre en cause la binationalité en s’appuyant sur le concept "une seule nation une seule culture" reviendrait à réfuter cet esprit. Réaction de Raphaël Liogier, directeur de l’Observatoire du Religieux et professeur de sociologie à Sciences Po Aix.

En quoi la conception de la citoyenneté dans la France post 1789 est-elle conforme à "l’esprit de modernité"?

La révolution française a fait de la France un Etat où on pouvait vivre ensemble avec des origines et religions différentes, protégé juridiquement. La France post-1789, c’est l’esprit de la modernité, c’est la diversité des modes d’expressions possibles sur un même territoire, dans un même espace. Or, le principe de la nationalité c’est effectivement que la Nation est la référence aux ancêtres, aux racines, au sang, à l’ethnie … C’est donc contradictoire de la modernité, puisque la modernité est justement l’idée que l’on peut avoir différentes origines ethniques, sociales, culturelles, religieuses et vivre avec cette espèce de package sans mettre en cause les autres. Lorsque la nationalité est fondée sur l’unicité de culture, ce que l’on a tendance à entendre aujourd’hui dans le discours, elle est en contradiction avec l’idée même de République… Si tant est que la République soit l’expression de la modernité ! Ce principe de nationalité est exactement l’inverse de la citoyenneté, qui est justement le droit de cité, de fait ce fameux droit subjectif, c’est-à-dire le droit d’exprimer sa subjectivité : le droit d’être ce que je suis parce que je le suis, avec tout ce qui va avec, c’est-à-dire mes croyances, mes appartenances, ma famille, ma langue. Tout ce qui fait ce que je suis. C’est le droit d’exercer ma citoyenneté quel que soit justement ce que je suis, dans la mesure où je ne remets pas en cause le mode de vie, la conception du monde des autres. Au siècle des lumières, une des idées centrales était de faire référence au citoyen, parce que les citoyens étaient "égaux" entre eux dans l’antiquité grecque. Si les citoyens grecs constituaient une élite, au XVIIIe siècle et en 1789 on employait cette notion de citoyen pour l’appliquer à tout le monde : "Nous sommes tous au même niveau." La citoyenneté post-1789, c’était l’idée d’être citoyen et pas seulement national. On passait dans un monde moderne.

Le concept "une nation = une culture" trahit donc cet esprit de modernité...

Il y a eu à mon sens trois niveaux de trahison de la modernité : Kant, par exemple, donne une des interprétations de la modernité : on libère la connaissance de la connaissance de l’absolu. C’est la rationalité, l’âge adulte de la civilisation. La science est libre de faire toutes les recherches qu’elle veut, mais à côté de cela, elle doit justement laisser la liberté à toute la multiplicité des actes de foi sur l’absolu, puisqu’elle ne peut pas juger de l’absolu. La rationalité est une conséquence de la modernité, mais elle devient l’expression d’un mode de vie, une tradition imposée par le haut, alors qu’elle devrait être au service de la multitude de modes de vie possibles. Cela devient du rationalisme et ce rationalisme devient une tradition qui s’impose à tout le monde. On est obligé d’être rationaliste, on est obligé d’être positiviste, de ne pas croire en Dieu etc. C’est le niveau scientifique de la trahison de la modernité. Prenons l’aspect économique : le fait que le travail devienne scientifiquement réparti, qu’il y ait le Fordisme, le Taylorisme, la division scientifique du travail et même le travail à la chaîne… C’est un moyen non pas de valoriser le travail, mais de faire en sorte qu’on ait de moins en moins à travailler. Or, quelle image évoque en nous spontanément la modernité sur le plan économique ? J’imagine une usine avec des gens qui travaillent à la chaîne ! Au niveau politique, l’idée de la modernité était de constituer ce fameux espace politique où tout le monde peut s’exprimer quelles que soient ses différences en raison même de droits subjectifs dont il est titulaire. Une partie de la modernité s’est traduite par ce que j’ai appelé le républicanisme et qui a pu se traduire aussi par le nationalisme en Allemagne avec Hitler par exemple. Au nom de la modernité, Hitler a pu s’appuyer sur des thèses darwiniennes, de la supériorité des espèces.

Pouvez-vous préciser votre pensée?

Les thèses darwiniennes sont une conséquence de la modernité, mais si on les détourne et si on les considère ensuite comme étant la définition de la modernité, on finit par entrer en contradiction avec l’essence de la modernité. Du point de vue de l’esprit de modernité, plus précisément du droit subjectif qui permet justement à chacun d’être comme il est, la supériorité d’une espèce sur une autre est inconcevable. En France, le républicanisme s’est appuyé sur l’idée de rationalité scientifique appliquée à l’Etat, à la laïcité. La laïcité est devenue une sorte de laïcisme de combat voulant transformer la société etc.

Y a-t-il un facteur religieux dans la distinction entre nationalité et citoyenneté?

Il y a lutte entre l’idée de nationalité et citoyenneté. Par exemple, lors de la guerre d’Algérie, l’Etat Français avait distingué nationalité et citoyenneté : la nationalité impliquait des devoirs, pour les Algériens parce qu’ils étaient arabes et musulmans. La citoyenneté concernait seulement les ressortissants nés dans l’hexagone ; ce qui est quand même un peu injuste il me semble! Patrick Weil le montre bien dans son livre "Qu’est-ce-qu’un Français ?". A l’époque déjà, un conflit couvait sur cette espèce de différence entre nationalité et citoyenneté (la citoyenneté française était alors la pleine nationalité qui permettait d’exercer tous les droits civiques: égalité fiscale, droit de vote). Ce sont au fond les Français qui l’ont le plus exploité en Algérie quand ils ont distingué nationalité et citoyenneté. Mais à un moment donné, il y a eu des Algériens à qui on a expliqué que l’Algérie était un département français et qui se sont dit "nous pouvons demander la citoyenneté française."

Le tribunal administratif leur a répondu d’une manière qui est encore à l'oeuvre dans l’inconscient collectif actuel des français: puisqu’ils étaient musulmans, ce n’était pas possible pour eux d’être en même temps français... L’islamité était incompatible avec la citoyenneté française. A la suite de cela, certains Algériens qui s’étaient convertis au catholicisme, sont allés en appel et ont dit, pour résumer, puisque nous nous sommes convertis au catholicisme et que le tribunal a dit en première instance que c’était pour des raisons religieuses, d’islamité, nous qui sommes catholiques, nous demandons la citoyenneté française. A ce moment-là, le tribunal administratif les déboute et la Cour d’Appel d’Alger leur répond que ce n’est pas possible, parce que lorsque l’on est né musulman, on reste toujours musulman. (1)

Cela rejoint, selon vous, le discours actuel...

Oui, tout à fait. C’est exactement ce que pense encore aujourd’hui dans son inconscient la plupart des français et ce qui à mon avis explique même le débat actuel. Nous sommes dans ce rapport très ambigu à l’islam et la résurgence de ce type de réaction.

(1) Cour d’Appel d’Alger (1903). Le terme musulman "n’a pas un sens purement confessionnel, mais il désigne au contraire l’ensemble des individus d’origine musulmane, qui n’ayant point été admis au droit de cité, ont nécessairement conservé leur statut personnel musulman, sans qu’il y ait lieu de distinguer s’ils appartiennent ou non au culte mahométan."

16/1/2012, Propos recueillis par Sylvia Barsotti-Marty

Source: Le Monde des religions

Au niveau de l'enseignement officiel, la religion islamique est désormais nettement majoritaire à Bruxelles.

Le financement des cultes coûte quelque 140 millions d'euros par an au budget de l'Etat belge, rapporte mardi La Dernière Heure sur base d'une étude du Crisp, le Centre de recherche et d'information sociopolitique.

Ce montant comprend les traitements mais également les pensions des ministres des cultes, ainsi que des délégués laïques.

A cela, il faut encore ajouter 160 millions d'euros de financement par diverses entités, essentiellement consacrés aux édifices.

Ces interventions financières en faveur des cultes et de la laïcité sont distribuées entre le culte catholique (85,8%), la laïcité organisée (8%), le culte protestant-évangélique (2,5%), le culte islamique (2,1%), ainsi que les cultes orthodoxe, israélite et anglican.

Au niveau de l'enseignement officiel, la religion islamique est désormais nettement majoritaire à Bruxelles, et ce en primaire comme en secondaire (43% et 41,4%), loin devant la religion catholique (23,3% et 15,2%), devancée par le cours de morale (27,9% et 37,2%).

En Wallonie, les tendances s'inversent. En primaire, 52,8% des élèves de l'enseignement officiel suivent un cours de religion catholique, contre 37,3% un cours de morale et 8% celui de religion islamique. En secondaire, le cours de morale domine (64,2%) le cours de religion catholique (26,4%) et de religion islamique (7,8%).

En Flandre, dans l'enseignement primaire, 81,9% des élèves (et 81,8% en secondaire) suivent le cours de religion catholique, contre 10%

(13,1%) pour le cours de morale et 6% (3,8%) celui de religion islamique.

17/01/2012

Source : L’Agence belge (BELGA)

En 2009, la moitié des nouveaux cas de tuberculose et de séropositivité au sida étaient détectés chez des personnes immigrées.

Tuberculose, hépatite B, VIH: ces trois maladies infectieuses majeures sont surreprésentées au sein des populations récemment immigrées en France. Selon l'étude publiée aujourd'hui dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), sous la direction de Florence Lot, chercheuse à l'Institut national de veille sanitaire (InVS), environ la moitié des 6700 nouveaux cas de séropositivité au virus du sida (VIH) et des 5276 cas de tuberculose déclarés en France en 2009 concernait des personnes récemment installées dans notre pays. La proportion est encore plus élevée en ce qui concerne l'hépatite B. «Parmi les 1.715 patients pris en charge pour une hépatite B chronique en 2008-2009, les trois quarts étaient migrants», constatent les auteurs.

Rien d'étonnant à cela. Selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ces pathologies lourdes, voire chroniques, qui nécessitent un traitement prolongé, sont toutes les trois très présentes en Afrique subsaharienne. Or, d'après l'Insee, un peu plus de 12%, des 5,3 millions de personnes immigrées résidant en France métropolitaine en 2007 (8,3% de la population totale) étaient originaires de cette partie du monde. De leur côté, l'Asie (d'où proviennent 14% des migrants) et l'Europe de l'Est sont des zones à forte prévalence pour l'hépatite B et la tuberculose et à un moindre degré pour le VIH.

Précarité sociale

Les personnes originaires de ces régions ont donc, selon les auteurs, «un risque d'exposition et d'infection plus élevé» que le reste de la population française. Les populations provenant d'Afrique subsaharienne sont, à cet égard, les plus touchées puisqu'elles rassemblent 69% des nouveaux cas de séropositivité VIH décelés chez les migrants en 2009, 54% pour l'hépatite B et 36% pour la tuberculose. Mais il n'y a pas que cela. «Les migrants ont un moindre accès à la prévention dans leur pays d'origine et peut-être aussi en France», soulignent les chercheurs de l'InVS. En outre, le fait qu'ils soient davantage victimes de ces pathologies que le reste de la population peut s'expliquer par «les conditions de la migration et une précarité sociale favorisant la transmission de la tuberculose et la transmission intrafamiliale du virus de l'hépatite B».

À noter que c'est en Ile-de-France, en Guyane française et en Guadeloupe que la part des migrants parmi les personnes découvrant leur séropositivité au VIH est la plus importante (respectivement 68%, 62% et 59%). Même chose avec la tuberculose. Ces spécificités régionales s'expliquent par le fait que 6 immigrés d'Afrique subsaharienne sur 10 vivent en Ile-de-France. Par ailleurs la Guyane accueille un flux important d'Haïtiens et de ressortissants dautres pays d'Amérique latine fortement touchés par la tuberculose et le VIH.

Accès au soin

Face à ce constat, les auteurs de l'étude appellent à «poursuivre les actions de prévention» et à «renforcer les stratégies de dépistage et d'accès aux soins auprès de ces populations dans le but de réduire les disparités observées». Que ce soit au travers de la vaccination de l'entourage en cas d'hépatite B chronique ou de «mesures de contrôle autour de cas contagieux» pour la tuberculose. Enfin, concernant le VIH, l'étude révèle «qu'au moins 1 migrant d'Afrique subsaharienne sur 5 a été contaminé en France». D'où l'importance de mener des actions de prévention et de sensibilisation ciblées vers ce public dont l'état de santé général est «moins bon» que le reste de la population. Au-delà de ces trois pathologies, le BEH met l'accent dans son édition d'aujourd'hui sur la situation «particulièrement exposée des femmes migrantes», avec des risques périnataux, de diabète et un dépistage insuffisant du cancer du col de l'utérus.

17/01/2012, Marc Mennessier

Source : Le Figaro

Depuis plusieurs années, l’immigration marocaine est perçue et traitée principalement comme une problématique lourde à gérer vu la diversité de cette diaspora et la transversalité des dossiers la concernant. Les rencontres et colloques organisés par le ministère de tutelle, le CCME ou la Fondation Hassan II ont tenté de saisir sa réalité, ses mutations et, par-là, ses attentes afin d'initier des politiques publiques adéquates.

Ces bonnes volontés ne sont jamais réellement parvenues à la nécessité d’un véritable « pacte pour la diaspora » qui ne viserait pas seulement l’actualisation du recensement des Marocains du monde, l’amélioration des services consulaires, la réduction des coûts de transfert, l’incitation à l’investissement, la participation politique, l’activation des guichets uniques, etc. Mais qui rétablirait effectivement leur place de citoyen à part entière. Ce pacte exige l’adhésion de toutes les forces vives du pays comme celles de la diaspora elle-même. Le tout nouveau ministre délégué chargé des Marocains du monde aura à combiner entre les urgences et les questions de fond. M. Maazouz a toutes les qualités et l’expérience requise pour réussir la mobilisation massive relative à ce pacte nécessaire à l’émergence du nouveau Maroc et à sa cohésion sans ignorer le rôle de la diaspora dans l’industrialisation et la modernisation de l’économie chinoise par exemple.

Le gouvernement Benkirane mesure certainement l’importance du dossier et l’approche globale qu’il suppose : les Marocains du monde attendent un programme éducatif, culturel, social, cultuel, économique. Il devra impliquer tous ses ministères et multiplier les conventions, partenariats et actions dans le cadre de ce pacte national en faveur de la diaspora qui constitue un levier incontournable pour le développement, un facteur de renforcement des liens avec les pays d’accueil, un acteur de la diplomatie civile ou «parallèle» et un relais pour la promotion du « produit Maroc ».

Ce pacte exige d’abord une démarche participative n’excluant aucune composante ou tendance de cette diaspora et une clarification des prérogatives des institutions en charge directement ou indirectement des affaires des MRE voire leur coordination en fonction des pertinences de ces instances. Cela suppose également une redéfinition stricte du rôle la Direction des affaires consulaires et sociales (DACS), et donc, des consulats dans l’accompagnement des politiques publiques en direction des ressortissants marocains. Sans oublier un réajustement dans le mode de composition du Conseil de la communauté marocaine résidant à l’étranger. Le Royaume a lancé une stratégie d’envergure pour le développement de son économie. Le gouvernement marocain sait pertinemment que par leur expertise large et une mobilisation sans faille, les MRE seraient déterminants dans la réalisation de ces objectifs. Ainsi le «Pacte national pour les MDM» les intégrerait dans les différents plans sectoriels ou régionaux : Plan Vert, Plan Emergence, Plan Automobile, Plan Envol, Plan Azur… voire dans les domaines culturel, sportif, associatif et médiatique.

Certes, cette communauté a de très nombreuses attentes. Cependant, elle ne semble pas trop espérer d’une majorité qu’elle n’a pas élue directement. Mais un message aussi fort et une action aussi conséquente qu’un pacte pour la dissipation des nombreuses frustrations accumulées et des malentendus alimentés par la multiplicité des intervenants et par le manque de communication sur leurs prérogatives pourraient légitimer toute action gouvernementale visant ces expatriés à considérer, surtout, comme des citoyens pouvant contribuer aux grands choix d’avenir.

L’action de tous les ministres du gouvernement Benkirane et en particulier d’Abdellatif Maazouz, devrait, après examen, commencer par capitaliser sur les acquis et tenir naturellement compte des études et recommandations du CCME. Et puis, les Marocains du monde n’attendent qu’une implication dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un tel pacte en tant qu’acteurs et partenaires privilégiés en espérant une nouvelle stratégie communicationnelle qui mettra fin à leur double exclusion médiatique.

17 Janvier 2012, TAOUFIK Boubker

Source : Libération

Douze citoyens marocains qui purgeaient des peines d'emprisonnement en Tunisie pour divers motifs, ont bénéficié d'une grâce présidentielle à l'occasion du 1er anniversaire de la révolution tunisienne, annonce lundi un communiqué de l'ambassade du Maroc à Tunis.

"Douze prisonniers marocains ont été graciés en vertu d'un décret présidentiel promulgué à l'occasion des célébrations du premier anniversaire de la révolution tunisienne", indique le communiqué, dont copie est parvenue à la MAP, précisant que cette grâce est intervenue "à la demande de l'ambassade du Maroc".

Cette décision a été notifiée par le président tunisien Moncef Marzouki à la délégation officielle marocaine qui participait aux festivités marquant le premier anniversaire de la révolution dans ce pays, célébrées samedi dernier, selon la même source.

La délégation marocaine était composée du président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab, du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad-Eddine El Othmani et de l'ambassadeur du Maroc en Tunisie, Najib Zerouali Ouariti.

Dans son communiqué, l'ambassade marocaine a exprimé "sa profonde considération pour cette initiative humanitaire qui témoigne de la profondeur des liens fraternels et séculaires unissant les deux peuples frères".

La représentation diplomatique marocaine a également exprimé "sa profonde gratitude au Président tunisien pour sa volonté de donner une nouvelle impulsion aux relations de fraternité et de coopération excellentes qui unissent le Royaume du Maroc et la République tunisienne".

A l'occasion du premier anniversaire de la révolution du 14 janvier, le président de la république tunisienne a décidé, en vertu de ce même décret, de gracier et d'accorder la liberté conditionnelle à des centaines de prisonniers.

16/01/2012

Source : MAP

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