samedi 6 juillet 2024 18:18

La voix cristalline de Beihdja Rahal nous dévoilera les douze modes de la musique classique arabo-andalouse. Le maître du luth arabe Omar Metioui de Tanger et la chanteuse espagnole Begoña Olavide se retrouveront également dans ce répertoire séculaire…Suite

Luxembourg, Envoyé spécial - La France va poursuivre des contrôles "sérieux, attentifs" afin d'empêcher des Tunisiens arrivés en Italie de pénétrer dans le pays, a indiqué lundi, à Luxembourg, le ministre de l'intérieur, Claude Guéant. Ces contrôles se feront dans une bande de 20 km au-delà de la frontière et ne dureront "pas plus de six heures en un point déterminé", selon le ministre. Il tente ainsi de prévenir les accusations de contrôles systématiques auxquels procèderait la police, contre l'esprit de la directive européenne de Schengen sur l'Europe sans frontière.

Une compagnie de CRS supplémentaire va, d'autre part, être déployée pour épauler la police et la gendarmerie locales, a indiqué le ministre. En un mois, 2 800 Tunisiens venant d'Italie ont été interpellés et 1 700 reconduits dans ce pays, ainsi que 200 directement en Tunisie. Les procédures de retour sont en cours pour les autres, a précisé M. Guéant.

Il participait, à Luxembourg, à une réunion des ministres européens de l'intérieur consacrée essentiellement à l'immigration et à la situation en Méditerranée. Il a indiqué à cette occasion que Paris respecterait "tous les moyens du droit pour faire respecter la Convention de Schengen". C'est sur ce point que porte précisément une polémique avec l'Italie, qui a décidé d'accorder des permis de séjour temporaires à des milliers de Tunisiens, ce qui leur permettrait de se rendre dans d'autres Etats européens.

M. Guéant juge que cette pratique n'est pas "en stricte conformité avec l'esprit de Schengen". La France, en revanche, serait, elle, habilitée à contrôler ces personnes, à vérifier qu'elles ont un passeport en règle ainsi que des moyens suffisants pour séjourner en France "et repartir ensuite en Tunisie". Et les autorités françaises seraient autorisées à les reconduire en Italie si elles ne disposent pas les éléments requis.

ROBERTO MARONI DÉÇU

Calmée à l'issue d'une entrevue entre M. Guéant et son homologue Roberto Maroni, vendredi 8 avril, la querelle est loin d'être éteinte. A Luxembourg, M. Maroni a échoué dans ses tentatives visant à exiger que les autres Etats européens aident son pays à "partager le fardeau", à savoir l'afflux de quelque 22 000 immigrants. Des personnes qui, dans leur très grande majorité, sont assimilés à des immigrés économiques et ne peuvent prétendre à l'obtention du droit d'asile.

L'appel à la solidarité européenne du ministre italien a été retoqué et, au contraire, plusieurs pays ont critiqué son initiative d'octroi de titres de séjour temporaire (six mois).

L'Allemagne et l'Autriche ont appuyé les critiques de la France. "Nous allons voir s'il existe une Europe unie et solidaire ou s'il s'agit seulement d'un espace géographique", avait prévenu M. Maroni. A l'issue de la réunion, il n'a pas caché sa déception : l'Italie a été totalement isolée et n'a pas obtenu le déclenchement de la clause dite de "protection temporaire" qu'elle réclamait et qui lui aurait permis d'obtenir l'aide des autres pays membres. Mais "je me demande s'il ne vaut pas mieux être seul qu'en mauvaise compagnie", a ajouté le ministre, posant même la question de l'intérêt d'être membre de l'UE.

Malte a, en revanche, obtenu d'une dizaine d'Etats (la Suède, l'Espagne, l'Allemagne, le Portugal, la Belgique…) qu'ils se partagent quelques centaines de réfugiés venus de Libye qui ont accosté dans la petite île.

11/4/2011, Jean-Pierre Stroobants

Source : Le Monde

Chrystelle Khedrouche a anticipé l’entrée en vigueur, aujourd’hui, de la loi interdisant la dissimulation du visage. Elle a enlevé son niqab il y a «une ou deux semaines». «Ça fait bizarre. Ça n’est pas très agréable, mais je commence à m’habituer, dit-elle. Je mets des lunettes de soleil. Ainsi, je me sens quand même un petit peu protégée.» Son voile intégral, cette Française de 37 ans convertie à l’islam le portait depuis treize ans. «Je me sentais très protégée, très bien.» Pour elle, «le voile fait partie de la religion. On sait que les femmes du prophète étaient habillées ainsi, elles étaient intégralement couvertes».Aujourd’hui, cette habitante de la banlieue parisienne ne se cache plus le visage, mais elle porte toujours le foulard.

Rues. Respectueuse de la loi religieuse, Chrystelle Khedrouche veut l’être aussi de celle de la République. «On dit dans notre religion qu’on suit les lois du pays», explique-t-elle. Ni elle ni son conjoint n’ont voulu aller à l’affrontement : «Mon mari m’a dit d’enlever mon voile car ça risquait de l’énerver si la police venait vers moi et que cela nous ramène des problèmes.»

Pour elle, ce niqab n’était pas une prison. Elle travaille comme «coiffeuse à domicile» et mène une vie normale :«Même voilée, on part en vacances», ironise-t-elle.

Dans son quartier, d’autres femmes portaient le voile intégral. D’après elle, «pas mal l’ont enlevé, certaines se tâtent, quelques-unes disent qu’elles ne l’enlèveront pas».

Sur les quelque 2 000 femmes intégralement voilées - selon les chiffres du ministère de l’Intérieur - combien refuseront de se plier à la loi ? A partir de ce matin, la dissimulation du visage dans l’espace public, que ce soit par un voile, une cagoule, un masque, est passible de 150 euros d’amende et/ou d’un stage de citoyenneté. Et la notion d’«espace public» s’entend au sens large : sont concernés les rues, les jardins publics, les gares, les commerces, les transports… à l’exception des véhicules individuels.

Un policier ou un gendarme se trouvant face à une contrevenante n’a «pas le pouvoir de faire ôter le vêtement qui dissimule le visage», a rappelé le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant aux préfets et aux forces de l’ordre. «Dans le cas où une personne refuse de se prêter à un contrôle […], les conséquences de ce refus devront lui être exposées et notamment la possibilité, si elle persiste, de la conduire dans des locaux de police ou de gendarmerie pour y procéder à une vérification d’identité. Il conviendra lors de cette explication, de faire preuve de persuasion, de façon à ne recourir à cette faculté qu’en dernier recours.»

Considérant qu’il s’agit d’une autre manière de stigmatiser l’islam, les musulmans sont largement opposés à cette loi. Le Conseil français du culte musulman également, qui considère toutefois que le voile intégral «correspond à une lecture extrémiste, littéraliste du Coran, pas à une obligation religieuse».

Mandat. Samedi, le Cadut, collectif d’associations islamistes, avait appelé à une manifestation contre la loi sur le voile intégral, malgré l’interdiction de la préfecture de police de Paris. Soixante et une personnes - dont 19 femmes voilées - ont été interpellées «pour contrôles d’identité». L’une d’elles serait Anjem Choudary, figure des milieux islamistes radicaux britanniques et ancien responsable d’Islam4UK, groupe dissous en 2010 en Grande-Bretagne. Interdit de séjour en France, il devait être reconduit au Royaume-Uni. Egalement interpellé, l’islamiste belge Fouad Belkacem, alias «Abu Imran», a été placé en garde à vue. Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la justice marocaine, qui l’a condamné à dix ans de prison pour trafic de stupéfiants. En France, ce porte-parole du groupuscule salafiste belge Sharia4Belgium fait l’objet d’une enquête préliminaire pour des propos tenus sur une vidéo diffusée sur YouTube. Par ailleurs, une «prière silencieuse» contre la loi est prévue ce matin sur le parvis de Notre-Dame à Paris.

11/4/2011, CATHERINE COROLLER

Source : Libération

L'Allemagne et les voisins de l'Italie, emboîtant le pas de la France, envisagent des contrôles renforcés aux frontières.

La vigilance s'accroît mais la désunion menace l'Europe sans frontières de Schengen. L'Allemagne et les voisins de l'Italie, emboîtant le pas de la France, laissent prévoir à leur tour des contrôles renforcés pour interdire leur territoire aux 20.000 Tunisiens que Rome veut doter d'un sésame européen.

L'immigration d'Afrique du Nord et, surtout, la controverse sur les permis de séjour distribués par l'Italie aux clandestins débarqués dans l'île de Lampedusa ont empoisonné le débat entre les vingt-sept ministres de l'Intérieur réunis lundi à Luxembourg. Le gouvernement de Silvio Berlusconi, loin d'obtenir l'élan de sympathie espéré de ses partenaires, s'est retrouvé isolé et menacé d'un cordon sanitaire s'il persiste à se délester du problème sur ses voisins.

«Nous avions demandé de la solidarité et l'Europe nous a répondu: débrouillez-vous tout seuls!, a lâché, ulcéré, le ministre italien Roberto Maroni devant la presse. Je me demande si cela a encore un sens de faire partie de l'Union européenne. Mieux vaut être seul qu'en mauvaise compagnie…»

Accord de façade

Signal du raidissement à l'intérieur de l'UE, Claude Guéant a martelé que Paris utilisera «tous les moyens de droit» pour faire appliquer les textes et renvoyer de l'autre côté de la frontière les migrants tunisiens en situation irrégulière. «Si les conditions ne sont pas remplies lors des vérifications de la police française, la France est en droit de faire réadmettre par l'Italie la personne qui ne les remplit pas, assure le ministre de l'Intérieur. C'est précisément ce que nous allons faire.»

Soixante-douze heures après avoir affiché un accord de façade à Milan, Claude Guéant et Roberto Maroni campent sur leurs divisions. Le ministre français a dénoncé lundi la délivrance de permis italiens qui «ne sont pas en stricte conformité avec l'Europe de Schengen». Il vient de décider la mobilisation d'une compagnie de CRS supplémentaire «pour des contrôles serrés et extrêmement vigilants» près de la frontière, dans les gares et les aéroports. Depuis un mois, précise-t-il, 2800 Tunisiens ont été interpellés en provenance d'Italie et 1700 renvoyés dans ce pays.

Risque d'explosion

À demi-mots, d'autres Européens ont fait savoir lundi à l'Italie qu'ils sont prêts à rétablir sans délai des contrôles frontaliers afin d'endiguer le flot, plutôt que de laisser le public s'enflammer contre l'immigration et faire exploser du même coup l'espace sans frontière de Schengen. «Introduire de nouveaux contrôles n'est peut-être pas dans l'intérêt de l'Europe, a averti le ministre allemand Hans-Peter Friedrich. Mais nous sommes prêts à le faire si nécessaire.»

L'Autriche, par la voix de la ministre Maria Fekter, s'inquiète, elle aussi, de l'effet en retour dans l'opinion. «Laisser entrer des gens qui ne peuvent se nourrir par leurs propres moyens, qui ne peuvent prouver qu'ils ont des ressources ne ferait que préparer le terrain à la criminalité et, en tant que responsable de la sécurité, je ne peux l'autoriser», dit-elle. La Suisse, extérieure à l'UE mais intégrée à l'espace Schengen, abonde dans le même sens. Elle vient de renvoyer en Italie plusieurs dizaines de migrants tunisiens

12/4/2011

Source : Le Figaro

Le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, envisage une réduction de l’immigration professionnelle et du regroupement familial. Un objectif très contesté, qui ne figurera pas dans le projet de loi Besson, en discussion demain en seconde lecture au Sénat.

Changement de discours au sein du gouvernement. Jusqu’à présent, il n’avait jamais été question de remettre globalement en cause l’accueil des étrangers en France, où plus de 180 000 titres de long séjour sont délivrés chaque année. La loi « immigration », examinée aujourd’hui en seconde lecture au Sénat, s’en tient d’ailleurs à l’intention de durcir la lutte contre l’immigration illégale en intensifiant les mesures d’éloignement.

Le ministre de l’intérieur Claude Guéant a durci le ton et doit fixer cette semaine des objectifs et une méthode de baisse du volume de l’immigration légale. « J’ai demandé que l’on réduise le nombre de personnes admises au titre de l’immigration du travail (20 000 arrivées par an), a-t-il annoncé vendredi. Et nous allons continuer à réduire le nombre d’étrangers venant en France au titre du regroupement familial. »

Le cap établi ne coïncide pourtant pas avec la réalité des chiffres. Certes, l’immigration légale en France était de 188 780 arrivants en 2010, soit 10,6 % de plus que l’année précédente, selon les données fournies par France Terre d’asile.

Marge de manœuvre limitée pour Claude Guéant

Mais c’est avant tout en raison d’un accueil accru du nombre d’étudiants étrangers (65 840 personnes en 2010, 28,5 % de plus qu’en 2009), dont l’attribution de titres de séjours est facilitée. L’immigration familiale, elle, croît de 4 % (81 100 personnes), tandis que l’immigration professionnelle reste stable (31 500), tout comme le statut de demandeurs l’asile (10 340).

Claude Guéant ne dispose en réalité que d’une marge de manœuvre limitée pour rendre concrète son annonce. « Impossible d’intégrer ces objectifs sur le tard au projet de loi Besson, affirme François-Noël Buffet, sénateur du Rhône et rapporteur du texte. Après plusieurs navettes entre l’Assemblée nationale et le Sénat, sans réel contrôle parlementaire, ce serait inconstitutionnel », souligne-t-il. Le ministre devrait donc agir par circulaire ou par décret.

Le regroupement familial en France, déjà très restrictif, n’est possible pour un étranger que s’il peut justifier de dix-huit mois de travail et s’il dispose de conditions de ressources et de logement adéquates. En 2010, il a concerné 7 000 enfants et 7 000 adultes.
Reste la possibilité de restreindre l’accueil des conjoints de Français, qui concernait environ 50 000 personnes l’an dernier. « À l’heure de la mondialisation, cela n’aurait aucun sens de mettre en cause le droit des Français à avoir une vie familiale normale », estime le directeur général de France Terre d’asile, Pierre Henry.

Critiques au sein même du gouvernement

Concernant l’immigration professionnelle, Claude Guéant est confronté à des critiques au sein même du gouvernement. « Dans le long terme, on aura besoin de main-d’œuvre, et d’effectifs salariés formés », a estimé jeudi 7 avril la ministre de l’économie, Christine Lagarde. Par ailleurs, la présidente du Medef, Laurence Parisot, met en garde contre les dangers « d’un pays qui se ferme », tout en plaidant pour une immigration « raisonnable ».

Selon les projections de l’Insee, la France ne pourra préserver sa population active sans conserver d’ici à 2050 l’actuel flux net de 100 000 immigrés par an. « Si ce flux baisse à 50 000, le nombre total de travailleurs sera en baisse, ce qui compliquera notamment le financement des retraites », explique Lionel Ragot, économiste spécialisé dans les transitions démographiques.
À l’inverse, Xavier Bertrand, ministre du travail a abondé dans le sens du ministre de l’intérieur. « Je pense qu’on peut réduire l’immigration du travail », a-t-il déclaré, soulignant que la « nécessité première était de donner davantage de travail aux demandeurs d’emploi ».

La mise en œuvre de ces objectifs risque de rencontrer quelques complications d’ordre diplomatique. Limiter la venue de travailleurs étrangers implique, en effet, de revoir les accords bilatéraux entre la France et nombre d’États sur l’immigration.
11/4/2011, JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

Source : La Croix

Le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur, s'est entretenu lundi à Berlin avec le secrétaire d'Etat allemand à l'Intérieur, Christophe Birghinz, sur des questions relatives à l'intégration des émigrés.

M. Ameur a présenté à cette occasion au responsable allemand les grandes lignes de la stratégie du ministère visant à faciliter l'intégration des Marocains résidant à l'étranger (MRE) dans les pays d'accueil, soulignant que son département a adopté un programme portant sur l'ouverture de centres culturels marocains dans les pays hôtes avec pour objectif la diffusion des valeurs de dialogue, d'ouverture sur l'autre et de diversité qui constituent l'un des fondements de l'identité marocaine.

La création de ces centres a également pour buts d'appuyer et de soutenir les MER à s'intégrer dans leurs pays d'accueil, a ajouté M. Amer.

Pour sa part, le secrétaire d'Etat allemand a exprimé sa satisfaction de l'approche adoptée par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, soulignant son entière disposition à défendre ce programme auprès des Etats fédérés d'Allemagne.

Dans un entretien similaire avec la directrice générale des Affaires juridiques au ministère allemand des Affaires étrangères, Mme Suzan Fazom Rainer, M. Ameur a donné un aperçu sur la politique culturelle menée par le ministère en direction des membres de la communauté marocaine établie à l'étranger.

Les deux parties ont convenu à cette occasion de promouvoir la coopération bilatérale dans ce domaine en vue de renforcer le produit culturel marocain en Allemagne à travers la mise en place d'espaces spécialisés.

M. Ameur a également évoqué lors de ces deux réunions le chantier des réformes lancées actuellement au Maroc, citant entre autres la régionalisation avancée et la révision de la Constitution annoncée dans le discours Royal du 9 mars.

Les réformes engagées par le Maroc font du Royaume un modèle de démocratie dans la région du Moyen orient et de l'Afrique du nord, a affirmé le ministre.

11/4/2011

MAP

Une pléiade de poètes marocains, membres de la Maison de la poésie au Maroc, ont animé, lundi à Barcelone, une soirée poétique qui a drainé un grand nombre d'intellectuels et d'amoureux de la poésie catalans.

Il s'agit d'Abdelaziz El Hakim, d'Abdelaziz Azrhai, Nabil Mansar, Mohamed Boujbiri, Aicha Bassry, Ouidad Benmoussa, Jalal El Hakmaoui et Mourad El Kadiri.

Au cours de cette soirée, initiée par le réseau Bibliothèques de Barcelone en collaboration avec la Maison de la poésie au Maroc et l'Institut français de la cité catalane, les poètes marocains se sont relayés à la tribune pour donner lecture à des poèmes puisés dans leurs recueils pour le grand plaisir des amateurs de la poésie et la littérature catalans.

D'une voix tantôt douce tantôt puissante, les poètes marocains ont déclamé des poèmes chargés d'émotions et de sentiments, réussissant ainsi à capter l'attention de l'assistance. Ils ont traité divers sujets qui préoccupent l'Homme tels que la vie, la mort, le pouvoir, l'espoir, le désespoir et la passion.

Cet événement a été également marqué par la participation de David Castillo, premier poète catalan dont un de ses recueils fut traduit en langue arabe.

Lors de cette soirée, David Castillo a présenté les poètes marocains et s'est chargé de la lecture de leurs textes traduits en espagnol.

Il a, à cette occasion, salué cette initiative, rendant un vibrant hommage à la "riche" création poétique et littéraire au Maroc.

De son côté, Mourad El Kadiri, membre du bureau exécutif de la Maison de la poésie au Maroc, a déclaré à la MAP que cet événement s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord de partenariat conclu entre le réseau Bibliothèques de Barcelone et la Fondation du Club du livre de la ville de Fès, soulignant la volonté de la Maison de la poésie au Maroc de consolider l'échange et les liens avec les poètes catalans.

Mourad El Kadiri dont plusieurs recueils ont été traduits en espagnol, notamment "Oiseau de Dieu" (Pajaro de Dios) et "Tissage de filles" (Hilado de Chicas), a notamment appelé les maisons d'édition à encourager la traduction des œuvres des poètes marocains et catalans dans les langues arabe et catalane, soulignant l'importance des échanges et des rencontres entre les intellectuels des deux bords pour promouvoir l'amitié, la compréhension et la coopération entre le Maroc et la Catalogne.

12/4/2011

MAP

Le titre de cette chronique n'étonnera ni Abdallah Baida, ami de Mohamed Leftah et fin connaisseur de ses écrits, ni Salim Jai, bouillonnant découvreur de talents qui, fidèle à la mémoire de cet écrivain, œuvre inlassablement pour que la postérité, souvent ingrate, reconnaisse son originalité, depuis que son irruption fulgurante dans notre paysage littéraire francophone a fait voler en éclats un rituel autobiographique insipide.

Edmond Amran Elmaleh, qui fut son professeur de philosophie ne s'en serait pas étonné non plus s'il était encore parmi nous, lui qui présentait son élève dans «Au bonheur des mots» comme «Saint et Martyr». Et Khalid Zekri, qui affirmait à propos de ce surprenant conteur qu'il était «un mystique sans livre sacré», acquiescera sans conteste au choix de ce titre.
On a tout dit au sujet de Mohamed Leftah et de ses récits. Virtuosité, fécondité, exaltation lyrique, écriture voluptueuse et audacieuse. Sa voix, au début inaudible, parvenait du Caire à ses concitoyens médusés et, de plus en plus explosive, détruisait tous les poncifs de cette littérature vieillie, et répétitive. Elle les transcendait, les transgressait, insolente, désespérée, corrosive.
Il y a eu le Laabi de «l'Œil et la nuit» que je préfère à celui des prix francophones, il y a eu le Khaireddine d'«Agadir», inégalé, les romans de Serhane, tous révoltés et percutants, et puis plus rien, jusqu'à Mohamed Leftah, avec «les Demoiselles de Numidie» et surtout «Hawa». C'est ce dernier roman qui nous intéressera parce qu'il est révélateur de la mécanique inventive de cet auteur et nous fait faire un voyage instructif dans son univers intérieur calciné.

Le sous-titre dit plus que le titre : «Chant du quartier Bousbir». Ce récit n'est donc pas à littérairement parler un roman, mais un chant, un hymne à ce quartier autrefois fameux où des vestales vendaient leurs charmes à la soldatesque du protectorat ou du débarquement américain. Même Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir (qui le relate dans «la Force de l'age»), qui n'étaient pas encore célèbres, ont tenu à s'y rendre et à y passer quelques moments «exotiques» en touristes indifférents à la misère du monde. Pour «chanter» le quartier Bousbir, Mohamed Leftah va s'évertuer à jouer sur un clavier qui lui offrait trois gammes de notes ascendantes. Passant de l'une à l'autre gamme et revenant de l'une vers l'autre avec une maîtrise déconcertante. Il séduira le lecteur par une tonalité vertigineuse et foudroyante.

La première gamme (trame ?) est le premier niveau du récit, d'un réalisme célinien. Y est évoquée crûment la passion incestueuse de «Zapata» et de sa sœur «Hawa», amour béni par une mère immonde (dans ce récit nous retrouvons les personnages déjà rencontrés dans «les Demoiselles de Numidie», «Zapata», «Spartacus», «Warda»...). Récit brutal, déroutant. Récit de l'univers chaotique de la nuit, des bas-fonds de la cité blanche devenue glauque, morbide, malsaine.
Cité aux matins blafards et désastreux. Ivre de toutes les ivresses, l'homme dans cette fange et ce fumier vole, viole et assassine. Univers où tous les lieux malfamés sont comme des fosses ou s'encanaillent des voyous, des bourgeois, des aristocrates, toute une humanité bigarrée, en perdition. Bars interlopes que l'auteur semble avoir assidûment fréquentés. Les nuits y sont orgiaques et les vestales violentées, «cicatrisées», y chantent et aiment Fairouz.

La deuxième gamme (trame ?) c'est le chant, les vers de «Hawa» qui accompagnent les exploits crapuleux de son frère, contés cliniquement par la première gamme, qui les rythment, les scandent, les clament.

Encourageant son amant par ses mélodies et ses transes, l'impudique et, surtout, inspirée vestale participe par la violence des mots à la violence des agressions. La troisième gamme (trame ?) est un intertexte savant, celui qu'utilise un scribe qui surgit de temps en temps dans le récit, convoque Baudelaire, Ibn Arabi, Rainer Maria Rilke ou Shakespeare, transfigurant toutes ces gammes et toutes ces trames, faisant de ces vies de l'extrême, de cette dévastation, de cette laideur, de ces destins indignes, une phrase musicale d'une ampleur jusque-là inconnue dans la littérature d'expression française au Maghreb.
Ce scribe est bien évidemment Mohamed Leftah. Par quel sortilège parvient-il à faire que ses récits, qui disent la vulgarité, ne sombrent jamais dans la vulgarité ? Et par quel artifice cette boue qui pourrit tout autour d'elle dans ce quartier, se métamorphose en des incantations qui font que le vertige de la chute se confond délicieusement avec celui de l'ascension ?

Enfin par quelle subtilité un malfrat mafieux arrive-t-il à se muer en un soufi énigmatique à la tendresse tragique ?

Ce «soufi», qui pourrait être Zapata, Spartacus ou le scribe, aurait pu dire avec Baudelaire que la vie qu'il a eue en partage en cette existence terrestre était comme de la boue, mais que de cette boue il avait réussi à extraire de l'or. Les fleurs les plus ensorcelantes s'épanouissent sur le fumier le plus nauséabond.

C'est bien le sens du titre «les Fleurs du Mal» du recueil de Baudelaire, le plus mal-aimé des poètes.
Les récits envoûtants de Mohamed Leftah sont nés comme les poèmes-fleurs de Baudelaire de la mal-vie, de la boue, des orgies tumultueuses, des paradis artificiels et des malédictions dévastatrices.Un passage à la fin de «Hawa» éclaire d'une perspective singulière l'étrange itinéraire spirituel de Mohamed Lefath. La «religion de l'amour professée et prônée par Ibn Arabi, peut-elle englober un amour incestueux tel vécu par Zapata ? Si l'on se rappelle que pour le Cheikh El Akbar, l'exotérique (zahir), et l'ésotérique (batin) sont indissolublement liés, qu'ils ont la même dignité (...) on peut se poser la question de savoir si Zapata pouvait reprendre les vers d'Ibn Arabi à son compte. Qu'au lieu du sillage du Cheikh Al Akbar, il ne s'inscrirait pas plutôt dans celui de ces soufis peu connus qui s'appelèrent eux-mêmes «Ahl almalama» (les gens du blâme).
Ce genre particulier de soufis ne recherchaient pas les éloges, ni les hommages ni la considération du monde. Par une vie dissolue, ils recherchaient plutôt le blâme de leur entourage, par leur comportement immoral, la condamnation de leurs semblables. Dans ce courant soufi, dit «Al Malamatia», l'apparence est trompeuse, le «zahir» semble éloigné de la vraie foi, mais l'âme intérieure, le «batin», est plus proche de la parole de Dieu que ne l'est celle de la plupart de ceux qui cultivent les apparences de la foi, comme les Tartuffe de Molière.

Ces «Ahl almalama» sont une branche curieuse de ce courant qui utilise la provocation en transgressant les interdits pour masquer une foi intense et impérative, et la soustraire ainsi à l'apologie. Leur entourage ne voit que l'apparente transgression. Il ne discerne pas au-delà, en eux, l'indicible présence de Dieu.

L'écrivain soudanais Attayeb Mohamed Attayeb avait consacré à ces «soufis» peu orthodoxes un ouvrage qui avait en son temps surpris une opinion désabusée par un aussi improbable itinéraire dans la recherche de l'élévation spirituelle.
C'est la voie que les personnages leftahiens (que Mohamed Leftah, scribe soufi) ont choisie : «sortir du sacré» pour mieux «revenir au sacré», vaincre les tentations de Satan trismégiste pour opérer ce retour, en n'hésitant pas dans ce parcours à imiter sans honte ce Satan dans ses œuvres maléfiques, sans indignité, sans sentiment d'abaissement.

Dans la nouvelle «l'Écrivain face aux djinns», qui s'inspire d'un fait réel, la panique de l'auteur conférencier (ainsi était Mohamed Leftah, comme il me le confiait lors de notre rencontre à Rabat, paniqué de devoir lire devant une foule le texte qu'il avait préparé), chargeant un ami d'exposer à sa place tout en s'asseyant à côté de lui sur l'estrade, silencieux et comme absent.
L'ami en question, dans le récit que Mohamed Leftah avait imaginé, allait buter sur le nom de Belzébuth, un autre nom de Satan. Aucun de ceux qui furent sollicités après cet ami sur l'estrade ne parvint à suppléer à la défaillance chronique de l'écrivain.
C'est un autre écrivain, une femme, qui arrivera à lire ce texte, parce que Satan ne peut-être vaincu que par le subterfuge littéraire qui fait que l'écrivain-femme, semblable à l'auteur, réinvente le texte, s'appropriant un récit qui n'était pas le sien, mais qui en fait le devenait. Ce subterfuge de l'art signe la défaite de Satan tout au long de la lecture «improvisée» parce que l'écriture et la lecture déjouent ainsi ses maléfices et parviennent à faire éclore, à «libérer» la petite lumière, l'invisible pépite, enfouie au plus sombre de nous-mêmes.

Le scribe «s'aidant de la mémoire du quartier Bousbir» a-t-il essayé de le réhabiliter ? Non, «mais il écrit pour que brille de mille éclats le feu du désir et du poème». Le mot est dit. Dans la fange et la boue du quartier Bousbir, brillent de mille éclats des pépites que les maléfices du Mal arrivent difficilement à dissimuler et à corrompre.

Devenus poèmes grâce à la virtuosité de Mohamed Leftah, les personnages de ce quartier maudit entreront par le chemin le plus exaltant, celui du chant épique dans ce lieu appelé «limbes» dans l'attente apaisante du pardon divin.
Je ne sais si je conseillerais la lecture des récits de Mohamed Leftah aux jeunes âmes désarmées. J'hésiterais à le faire, je crois. Je finirai par y renoncer. Ou alors il faudra par une patience infinie les accompagner dans le ténébreux dédale des passions humaines décrites crûment par une écriture libre et flamboyante, pour leur apprendre patiemment à déblayer la terre boueuse de nos désirs inavoués pour y découvrir, lire ? entendre ? voir ? le poème incandescent que Dieu a déposé en chacun de nous.
Livrés seuls à la fureur des textes de Mohamed Leftah, je crains fort qu'ils n'y arrivent que difficilement ou qu'ils ne s'égarent dans le labyrinthe d'une écriture et d'une manière d'être au monde qui ne les doteront d'aucun fil d'Ariane, farouchement réticentes à livrer tous leurs secrets.

11/4/2011, Abdeljalil Lahjomri

Source : Le Matin

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Claude Guéant rompt avec ses prédécesseurs en voulant limiter l’immigration légale, dont celle de travail.

Claude Guéant aura mis à peine un mois pour opérer un complet changement de pied sur l’immigration légale et le regroupement familial. Dans une interview au Figaro Magazine d’aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur montre les muscles. Après les musulmans, il s’en prend aux immigrés illégaux mais également légaux, exigeant une réduction de l’immigration légale. «J’ai demandé que l’on réduise le nombre de personnes admises au titre de l’immigration de travail (20 000 arrivées par an), déclare-t-il. Et nous allons continuer à réduire le nombre d’étrangers venant en France au titre du regroupement familial (15 000).»

Le 8 mars, le tout nouveau ministre défendait le projet de loi relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité devant l’Assemblée nationale. Il tressait alors des lauriers à ses prédécesseurs : «Nous nous étions engagés à mener une réforme d’envergure du regroupement familial, nous l’avons fait. Avec la loi du 20 novembre 2007, approfondissant les lois de 2003 et 2006, nous avons revu les conditions du regroupement familial. Cette réforme attendue par nos concitoyens a porté ses fruits : alors que l’immigration au titre du regroupement familial représentait, chaque année, près de 25 000 titres de séjour, elle n’en représente plus désormais que 15 000 en moyenne.»

«Restrictive». Aujourd’hui, tout étranger en situation régulière désireux de faire venir en France sa femme et ses enfants mineurs doit répondre à des conditions de ressources et de logement draconiennes. D’ailleurs, comme le rappelle l’association France Terre d’asile (FTDA), «l’index des politiques d’intégration en Europe (Mipex), qui évalue les politiques d’intégration des 27 membres de l’Union européenne, la Suisse, la Norvège, les Etats-Unis et le Canada par rapport à des standards européens et internationaux, classe la politique française de regroupement familial à la 22e position». «A la différence des principaux pays d’immigration, poursuit FTDA, la France exige toutes les conditions (ressources, logement, durée de séjour, mesures d’intégration avant le départ) autorisées par le droit européen. En cela, elle se rapproche de l’Autriche, la Suisse et le Danemark, pays connus pour leur vision restrictive des questions migratoires.»

Faut-il durcir encore les conditions du regroupement familial ? Tel n’était pas l’avis d’Eric Besson et de Brice Hortefeux. Les prédécesseurs de Claude Guéant au ministère de l’Immigration ont dû juger les restrictions mises au regroupement familial satisfaisantes, puisque le projet de loi en cours d’examen ne comprend pas de dispositions dans ce domaine.

Ce même 8 mars, le ministre de l’Intérieur se félicitait également des résultats du gouvernement en matière d’immigration de travail. «Nous nous étions aussi engagés à promouvoir l’immigration professionnelle - celle qui répond à des besoins avérés et constatés de notre appareil économique -, nous l’avons également fait. Alors que moins de 12 000 étrangers bénéficiaient en 2006 d’une carte de séjour attribuée pour des motifs de travail, ils ont été 21 000 en 2008 et 20 000 en 2009.» A priori, Guéant semblait saluer cette augmentation. Un mois après, il affiche l’objectif inverse : l’immigration de travail doit diminuer.

Cantonales. Ces propos annoncent-ils un changement de doctrine ? Lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur, il avait porté, en 2006, une loi dont l’un des objectifs était de diminuer l’immigration familiale, qualifiée de «subie»,au profit d’une immigration de travail, qualifiée de «choisie». Des listes de métiers «en tension», classés par secteurs économiques, avaient été établies. Le 13 décembre, Brice Hortefeux, alors ministre de l’Immigration, soulignait d’ailleurs que «la part de l’immigration professionnelle a presque doublé depuis 2007, passant de 12% à 23%» sur l’ensemble des flux.

Que s’est-il passé qui justifierait ce changement de pied ? Pas grand-chose, si ce n’est l’échec de l’UMP aux cantonales et la montée du Front national. Or, l’immigration fait partie des chevaux de bataille de l’extrême droite. Le 21 février, Marine Le Pen déclarait qu’en 2009, «l’immigration professionnelle a progressé de 4,8%, à 25 432 personnes», et «l’immigration familiale de 7,5%, à 81 237» (1). Coïncidence ? Ce sont justement les deux chiffres que Guéant entend faire diminuer.

(1) Les chiffres de Marine Le Pen comprennent les personnes entrant régulièrement en France au titre du regroupement familial (14 500) et en tant que familles de Français (51 700), ainsi que celles qui sont régularisées au titre des liens personnels et familiaux en France (14 900).

8/4/2011, CATHERINE COROLLER

Source : Libération

Il a donc fallu attendre que Claude Guéant annonce son souhait de faire reculer l’immigration légale pour que soit rendu public -tardivement par rapport aux années précédentes- le rapport du secrétariat général du comité interministériel de contrôle de l’immigration. Ce pavé donne les chiffres définitifs pour l’année 2009, et révèle une hausse de l’octroi de titres de long séjour : 193 401 contre 183 893 en 2008 (+5%). La consolidation des statistiques imposant un délai, il faudra attendre un an pour avoir les données de 2010. Ce qui n’a pas empêché la sphère politique de s’emparer d’ores et déjà du sujet. Mi-février, Marine Le Pen a présenté des chiffres «confidentiels». Selon elle, l’immigration légale a explosé en 2010 (+13,2%).

Chiffres «Tronqués». Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, dénonce des chiffres «tronqués». A l’en croire, l’immigration légale a certes progressé, mais de moins de 3%, et non 13,2%. L’immigration familiale a, elle, baissé de 2% et non progressé de 7,5% comme le dit le FN. La réalité est que les chiffres des deux protagonistes sont à prendre avec des pincettes. Dans cette guerre des statistiques, Marine Le Pen et Brice Hortefeux sont pourtant à peu près d’accord sur celles de 2010 : il s’agit de données provisoires du ministère de l’Intérieur faisant état d’une immigration légale légèrement inférieure à 200 000. La différence tient au fait qu’ils s’appuient sur des données divergentes pour l’année 2009. Le FN se base sur des statistiques fournies par Eric Besson en septembre dernier selon lesquelles le nombre de titres de séjour était de 175 416 pour l’année 2009. D’où la hausse de 13,2%. Hortefeux, lui, s’est référé aux chiffres - encore secrets à l’époque - contenus dans le rapport au Parlement révélé hier. Celui-ci a revu nettement à la hausse les estimations faites jusqu’alors. D’où une augmentation moindre entre 2009 et 2010.

Mais les deux interprétations sont également contestables. Le Pen déduit une évolution à partir de deux chiffres peu fiables (les estimations de 2009, déjà périmées, et les estimations de 2010). Quant à Hortefeux, s’il s’appuie sur des données 2009 plus solides, ses chiffres 2010 sont estimatifs, et susceptibles d’être modifiés. Il faudra attendre 2012 pour en avoir le cœur net.

Visites médicales. Ajoutons à cette jungle statistique l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Cet organisme, qui utilise une méthodologie différente à partir des visites médicales des immigrants, produit des chiffres dans un délai plus court. Dans son dernier rapport, l’Ofii estime que l’immigration légale a progressé de 13% entre 2009 et 2010. L’immigration pour motif familial s’inscrit à la hausse (+8%), ainsi que l’immigration étudiante (+28,5). L’Ofii souhaitait donner une conférence de presse cette semaine pour présenter son bilan. Le ministère de l’Intérieur l’en a dissuadé.

8/4/2011, TIMOTHÉE JAMIN, CÉDRIC MATHIOT

Source : Libération

Lancement, ce lundi 11 avril 2011, du rapport  conjoint de la Banque Africaine de développement et de la Banque Mondiale sur les bénéfices des migrations pour l’Afrique. Le rapport ( A consulter en cliquant ici) montre que les envois de fonds par les migrants africains sont devenus une source stable de financement pour les pays africains et une balise de sauvetage pour les ménages africains, en les aidant à diversifier leurs sources de revenus, faire face aux chocs défavorables et en fournissant des fonds pour la santé, l’éducation, l’achat des terres et le démarrage des affaires. Il montre que les pays africains pourraient lever des fonds de l’ordre de $5 à $10 milliards par année grâce à l’apport de la diaspora.

Deux tiers des migrants d’Afrique sub-saharienne, notamment les plus pauvres vont s’établir dans d’autres pays du continent, alors que dans le cas des émigrés d’Afrique du Nord, plus de 90% sont allés s’installer sur un autre continent. Les principaux pays de destination pour les migrants africains sont : la France ( 9% du nombre total d’émigrés) , la côte d’Ivoire ( 8%), l’Afrique du Sud ( 6%), l’Arabie Saoudite (5%) , les Etats-Unis et le Royaume-Uni ( 4% chacun).

Le niveau des envois de fonds déclarés vers les pays d’Afrique a quadruplé entre 1990 et 2010 pour s’établir  cette année-là à 40 milliards de dollars, ce qui en fait la principale source de capitaux extérieurs après les investissements directs étrangers. Selon de récentes enquêtes, les envois de fonds de la diaspora servent à construire des logements, créer des entreprises ou acheter des terrains. Ces investissements grâce aux fonds de la diaspora ont représenté 36% du niveau d’investissement global au Burkina Faso, 55% au Kenya, 57% au Nigeria, 15% au Sénégal et 20% en Ouganda. L’éducation fait aussi partie des secteurs bénéficiaires de ces fonds et vient en 2eme position en Ouganda et au Nigeria, et en 3eme position au Burkina Faso.

11/4/2011

Source : African Manager

Chacun pour soi ou tout à l'Europe : c'est entre ces deux pôles qu'oscille la position des pays membres de l'Union européenne en matière d'immigration. De "politique" en tant que telle, il n'a pas été question depuis des années, mais bien d'une série de déclarations et de postures essentiellement dictées par les aléas de l'actualité, l'humeur présumée des citoyens ou les échéances électorales.

Or, ces dernières se profilent en France, en Allemagne ou en Italie, et la question migratoire s'impose à nouveau, là et ailleurs, comme l'un des thèmes majeurs du débat, l'un de ceux qui, en ces temps de crise, pourraient déterminer l'issue des scrutins.

La crise que connaît le continent a favorisé le retour des propos à l'emporte-pièce, de la course en solitaire, du renvoi de la responsabilité sur le voisin ou, comme d'habitude quand les choses s'enveniment, sur "Bruxelles".

Sur cette Commission taxée d'irréalisme quand elle continue à plaider, par exemple, pour le regroupement familial ou l'immigration de travail. Ou d'angélisme quand elle ose affirmer que la révolte tunisienne ou la guerre de Libye, toutes deux jugées bénéfiques, pourraient forcer les Vingt-Sept à ouvrir leur porte-monnaie, leur coeur et les frontières.

Il faudra faire preuve de la solidarité promise aux citoyens de ces pays et assumer sans doute un exode, tant de réfugiés économiques que de personnes en détresse ayant le droit à une protection internationale.

Le sort des premiers reste incertain, et c'est un peu tard, malheureusement, que l'Union s'est décidée à considérer qu'une véritable coopération avec leur pays d'origine serait susceptible d'améliorer leur sort et celui de tous ceux qui songent à les imiter. Quitte à prendre des risques insensés et à ajouter leur nom à la liste des quelque 4 200 candidats à l'immigration qui ont péri depuis 2003 en tentant de rejoindre ce qui ressemblait, pour eux, à un eldorado.

La récente querelle franco-italienne sur les titres de séjour et les contrôles quasi systématiques aux frontières a illustré jusqu'à la caricature l'absence d'une politique commune et d'une réelle solidarité entre les Européens. Incapables de mettre au point des règles communes pour l'asile, hostiles à tout "partage du fardeau", refusant de considérer que la pression des clandestins s'exerce sur certains beaucoup plus que sur d'autres, les Vingt-Sept offrent l'image désolante d'un pouvoir sans ligne directrice et sans réponse face aux défis de demain.

La dislocation du régime du colonel Kadhafi, avec lequel avait été conclu un programme de "voisinage" qui faisait de lui, au moins jusqu'en 2013, le gardien vigilant (et rémunéré) des flux de clandestins, place pourtant les Européens devant leurs responsabilités. Soit ils en viennent enfin à coordonner leur action et à considérer, entre autres, que l'immigration légale restera une donnée majeure de nos sociétés. Soit ils poursuivent dans la voie du chacun pour soi, et alors un autre pilier s'effondrera : l'Europe dite "sans frontières" de Schengen aura vécu, et avec elle une autre part du rêve européen.

10/4/2011, Editorial

Source :Le Monde

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a annoncé vendredi qu'il fixera «la semaine prochaine» ses «objectifs» de baisse du volume de l'immigration légale. Son entourage n'hésite pas à parler d'une «rupture». Jamais jusqu'alors le gouvernement n'avait affiché son intention de s'engager dans cette voie. Le chef de l'État, Nicolas Sarkozy, avait prôné un rééquilibrage de l'immigration familiale, immigration «subie», selon lui, vers une immigration «choisie», axée sur l'accueil de travailleurs qualifiés répondant aux besoins économiques nationaux. Mais l'ancien secrétaire général de l'Élysée, devenu ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, a réalisé un audit du système d'accueil des étrangers en France. Et il en tire la conclusion que certains dispositifs méritent d'être «recalibrés».

Réduire l'immigration économique  

Sur plus de 31.000 entrées en France pour motif économique l'an dernier (voir notre infographie), «20.000 arrivées», selon Claude Guéant, ont correspondu à un visa accordé pour établissement professionnel. Ce chiffre devrait donc diminuer dès cette année. Raison invoquée : le contexte économique. «Il n'y avait pas la crise quand, en 2007, le gouvernement s'est lancé dans une politique privilégiant l'immigration professionnelle», explique l'un des proches du ministre. «Aujourd'hui, fait-il valoir, le taux de chômage des étrangers (hors CEE) vivant sur le territoire français atteint 24 %, soit deux fois environ le niveau que connaissent les nationaux.» Et ce préfet d'ajouter : «La France, terre d'accueil, doit procéder à des ajustements pour mieux intégrer les étrangers admis régulièrement.»

Recadrer le regroupement familial 

Près de 15 000 étrangers en ont bénéficié l'an passé (9.000 conjoints et 6.000 enfants environ). Ils étaient plus de 20.000 en 2002, mais une nouvelle hausse se profile. «Nous allons continuer à réduire le nombre d'étrangers venant en France au titre du regroupement familial», assure Claude Guéant. À ce jour, quatre nationalités (algérienne, marocaine, tunisienne et turque) regroupent «plus de 70 % des membres de familles» concernés, selon l'Office français de l'immigration et de l'intégration, présidé par Dominique Paillé. Les conjoints qui bénéficient de la mesure sont à 85 % des femmes.

Déjouer les détournements du droit d'asile 

Le ministre de l'Intérieur reprend le chiffre diffusé par l'Ofpra de 10.000 demandeurs environ ayant bénéficié de la protection de la France l'an dernier. Pour plus de 52.000 dossiers déposés. Les demandes ont grimpé de 20 % en 2008, puis encore 10 % en 2009. «Il n'est pas question de laisser la demande d'asile devenir un passeport pour la clandestinité», avait déjà prévenu Brice Hortefeux, il y a quelques mois. Le phénomène touche d'ailleurs également l'Allemagne et la Belgique. Faut-il y craindre le développement d'une filière d'immigration illégale ? «En matière d'asile, notre pays est plus généreux, malgré les restrictions apportées, que l'Allemagne ou le Royaume-Uni, alors que nous appliquons les mêmes conventions internationales !», constate Claude Guéant. «S'il apparaît des anomalies dans nos pratiques, des modifications interviendront», prévient-il.

Tarir la filière des étudiants étrangers fantômes 

Les étrangers acceptés en France au titre des «études» ont été plus de 65.000 l'an dernier. Une hausse de près de 30 % en seulement une année. «Il y a un gros travail à faire», en déduit un haut responsable à Beauvau. Selon lui, ces évolutions pourraient confirmer le développement d'une filière d'«étudiants fantômes». «Tout cela est très difficile à contrôler», nuance un professeur d'université. «Il est fréquent cependant, poursuit-il, que des étudiants étrangers soient invisibles durant toute l'année et ne réapparaissent que le jour de l'examen.» Une formalité qui conditionne le maintien de leur statut, ouvrant droit notamment à la mutuelle étudiante.

8/4/2011

Source : Le Figaro

Le secteur immobilier est un "levier" de la croissance économique marocaine tout en étant "un instrument privilégié pour l'Etat de favoriser l'accès à la propriété", a indiqué samedi après-midi à Montréal, l'Ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, à l'ouverture de la 3ème édition du Salon de l'immobilier marocain.

"La stratégie du gouvernement a également pour priorité la lutte contre l'habitat insalubre afin de répondre à une demande de plus en plus accrue", a ajouté la diplomate marocaine, soulignant qu'"aujourd'hui, ce secteur connaît une fébrilité appréciable malgré la crise économique internationale".

Deux raisons expliquent la vitalité de ce secteur: la disponibilité de l'offre et sa diversité auxquelles s'ajoute l'accessibilité des moyens de financement, a dit Mme Chekrouni, rappelant la stratégie du gouvernement marocain visant à résorber le déficit en matière de logement, intensifier et diversifier l'Offre et moderniser le secteur de l'immobilier.

Baptisé "Morocco Property Expo", ce salon de deux jours (9-10 avril) permettra aux visiteurs de prendre connaissance de l'éventail de choix au profit des personnes désirant acquérir un logement au Maroc.

Organisé par l'Alliance Canada-Maroc, "Morocco Property Expo" de Montréal se veut une vitrine de l'immobilier marocain sur l'Amérique du Nord et un carrefour de concertation et de débat entre les différents acteurs concernés en vue d'informer les Marocains d'Amérique du Nord et les investisseurs potentiels des derniers produits offerts sur le marché immobilier marocain.

Cet événement a été rehaussé par la présence notamment de Mme Souriya Otmani, Consule générale du Maroc à Montréal, des représentants du CCME, de l'ONMT, de la Banque populaire, des médias, ainsi que de grands promoteurs immobiliers nationaux, représentant notamment les secteurs public et privé, des assurances ainsi que de Marocains d'Amérique du Nord désireux d'investir dans leur pays d'origine.

Sur 4000 m2 d'exposition, l'édition 2011 accueille plus de 35 exposants. Promoteurs, agences immobilières, administrations, banques, organismes de crédit, fédérations professionnelles, notaires et avocats seront présents durant ces 2 jours afin d'informer la diaspora et les canadiens sur les opportunités d'investissement immobilier au Maroc, selon les organisateurs.

A travers cet événement, "notre objectif est de sensibiliser et oeuvrer pour le renforcement des liens des Marocains du monde résidant en Amérique du Nord avec leur pays d'origine" par le biais d'investissements en matière d'habitat, en particulier, ont confié à la MAP plusieurs exposants.

Exprimant leurs soucis d'informer les Marocains du monde sur les différents produits et services offerts, ces professionnels marocains du milieu immobilier ont tenu des rencontres avec les visiteurs du Salon et animé des conférences en vue sensibiliser les Marocains d'Amérique du Nord désireux d'investir dans leur pays d'origine.

Evénement immobilier d'envergure, Morocco Property Expo s'affiche comme le rendez-vous incontournable de la promotion immobilière et un espace de rencontres entre les professionnels de l'habitat et les éventuels acquéreurs de biens immobiliers désireux d'investir au Maroc, selon les organisateurs.

10/04/11

Source : MAP

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