jeudi 28 novembre 2024 14:53

Les contrôles aux frontières ont été assouplis au niveau de 28 ports et aéroports du Royaume-Uni, a indiqué mardi la ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May.

En réponse aux questions du Parlement, Mme May a également révélé que plus de 10 millions de personnes sont entrées au Royaume-Uni en août dernier lorsque le plan d'allégement des contrôles aux frontières a été mis en application.

Ses services ont été autorisés cet été, pour réduire les files d'attente, à ne pas vérifier la puce biométrique, notamment à l'aéroport londonien d'Heathrow.

La police des frontières avait également arrêté de comparer des empreintes et des détails personnels avec une base de données sur des immigrés clandestins et personnes soupçonnées de terrorisme.

L'ancien responsable de l'Agence des contrôles aux frontières (UKBA), Brodie Clark, suspendu la semaine dernière, a été interrogé par la Commission des affaires intérieures du Parlement.

Mme May a annoncé qu'il aurait trois enquêtes sur ce qui s'est passé, la principale conduite par l'inspecteur en chef de l'Agence des frontières britannique, John Vine. Les députés du comité vont également mener leur propre enquête.

Le président de la Commission, le député travailliste, Keith Vaz, a déclaré qu'il était "déterminé à aller au fond de cette violation grave de la sécurité".

15/11/2011

Source : Agence de presse algérienne (APS)

Le président italien Giorgio Napolitano a souligné, mardi, que les immigrés et leurs enfants font partie intégrante de l'Italie et représentent une "grande source d'espérance" pour son pays.

Ces immigrés aident l'Italie à porter le fardeau de la dette publique, qui "sans leur contribution, aurait été encore plus difficile à supporter", a affirmé M. Napolitano lors d'une rencontre à Rome avec un groupe de "nouveaux italiens".

Ceux qui ne saisissent pas la portée du phénomène migratoire et l'importance première de la contribution des immigrés, ne peuvent prétendre "avoir la capacité de voir la réalité et l'avenir", a-t-il soutenu.

Tout en rappelant que le nombre des résidents étrangers en Italie s'est multiplié par 12 lors des 20 dernières années, le président Napolitano a émis l'espoir de voir son pays s'ouvrir davantage sur les jeunes.

Il a appelé, à cet égard, les classes dirigeantes italiennes et européennes à assumer pleinement la responsabilité qui leur incombe vis-à-vis des jeunes, y compris ceux issus de l'immigration.

Le nombre d'enfants issus de l'immigration nés en Italie s'élève à un demi million alors que ceux qui fréquentent ses écoles se chiffrent à 700 mille.

Les enfants nés en Italie ne peuvent prétendre à la nationalité italienne avant l'âge de 18 ans.

L'Italie, dont la population atteint un peu plus de 60 millions d'habitants, compte près de quatre millions d'immigrés dont quelque 550 mille Marocains-

15/11/2011

Source : MAP

Fraîchement diplômée de l'école de management de Grenoble, Yasmine, Tunisienne de 24 ans, a été embauchée en mai dernier par un cabinet de conseil parisien.

Mais alors qu'elle attendait que son changement de statut, d'étudiante à employée, soit validé par la préfecture, une lettre de refus de permis de travail est arrivée fin septembre sur le bureau de son employeur.

Cette lettre évoquait "l'inadéquation" entre ses études et son poste. Depuis, Yasmine a reçu une obligation de quitter le territoire français sous trente jours.

"Dans deux ou trois semaines, je serai dans la clandestinité", dit-elle avec fatalité, dans l'attente du résultat de son recours auprès du ministère de l'Intérieur.

Comme elle, plusieurs centaines d'étudiants étrangers diplômés des universités et grandes écoles françaises comme Sciences Po, Centrale ou encore HEC, font face depuis plusieurs mois à des difficultés inédites pour passer du statut d'étudiant à celui d'employé et obtenir une expérience professionnelle en France.

En cause, une circulaire du 31 mai dernier adressée aux préfets de région et de département par le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, et le ministre du travail, Xavier Bertrand.

Cette circulaire, qui a pour objet la "maÂŒtrise de l'immigration professionnelle", demande aux préfets d'instruire "avec rigueur" les demandes d'autorisation de travail des étudiants, et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut des étudiants étrangers hors Union européenne.

"Les étudiants étrangers ont prioritairement vocation, à l'issue de leur séjour d'études en France, à regagner leur pays pour y mettre en oeuvre les connaissances acquises", souligne-t-elle.

L'OPPOSITION A LA CIRCULAIRE S'ORGANISE

Fin septembre, une centaine d'étudiants français et étrangers ont formé un collectif pour protester contre cette circulaire. A ce jour, il recense près de 500 jeunes diplômés qui risquent d'être renvoyés dans leur pays malgré une offre d'emploi qui correspond à leur formation. Le collectif du 31 mai estime qu'entre 8.000 et 10.000 étudiants sont concernés par cette directive.
Ces dernières semaines, de nombreuses voix se sont élevées dans le monde politique, syndical et de l'enseignement pour soutenir le collectif et demander le retrait de la circulaire du 31 mai.

La Conférence des grandes écoles (CGE), la Conférence des présidents d'université (CPU) et l'Association française des entreprises privées (Afep) ont exprimé leur inquiétude au ministre de l'Intérieur. Mardi, la sénatrice socialiste de Paris et vice-présidente du Sénat Bariza Khiari a même présenté une proposition de résolution sur le sujet. Cette proposition, jugée recevable par le gouvernement, devrait bientôt être inscrite à l'ordre du jour du Sénat.

Pour Bariza Khiari, l'application de la circulaire du 31 mai est en contradiction avec la loi du 24 juillet 2006, d'après laquelle la situation de l'emploi en France n'est pas opposable aux étudiants étrangers titulaires d'un diplôme équivalent master.

"Les termes du contrat qui a été proposé (aux étudiants étrangers) ne sont pas respectés, donc il y a une forme d'escroquerie intellectuelle", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, ajoutant que ce texte menaçait le rayonnement culturel, économique et scientifique de la France.

"Nous savons bien que dans les années à venir (ces étudiants seront) les meilleurs ambassadeurs de l'économie française (...) donc le gouvernement (...) se tire une balle dans le pied", a-t-elle dit. "Des ambassadeurs humiliés ne sont plus des ambassadeurs", a-t-elle ajouté.

UNE TRADITION D'ACCUEIL EN QUESTION

En 2010-2011, la France a accueilli plus de 280.000 étudiants étrangers (en comptant les étudiants européens), d'après CampusFrance. Ils représentent 12% du total des étudiants et 41% des doctorants. La France est ainsi le quatrième pays au monde d'accueil des étudiants internationaux, après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie.

Une attractivité que certains acteurs du monde de l'éducation craignent de voir entamée avec cette circulaire.

"On pense ce qu'on veut du classement de Shanghai, mais ce qu'on fait avec cette circulaire, c'est une atteinte directe au classement de nos universités, de nos grandes écoles", a dit à la presse Jean-Yves Leconte, sénateur socialiste représentant les Français de l'étranger.

De nombreux étudiants soulignent en effet l'importance d'acquérir une première expérience professionnelle à l'étranger avant de retourner dans leur pays natal.

Face à la colère grandissante des milieux éducatifs, le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez avait déclaré dans un entretien au journal Le Monde début octobre que la circulaire serait "corrigée". Mais il avait par la suite défendu le texte à l'Assemblée nationale.

Aujourd'hui, le ministère propose aux universités et grandes écoles de revoir les dossiers des étudiants au cas par cas. Sur près de 500 dossiers d'étudiants étrangers, 75 ont été revus positivement, d'après le collectif. Un traitement "purement technique", qui ne satisfait pas les détracteurs du texte.

"Le problème est tellement grave qu'il faut aussi un traitement politique", estime Pierre Aliphat, délégué général de la Conférence des grandes écoles.

Le collectif du 31 mai devait déposer mercredi un recours auprès du Conseil d'Etat pour demander l'annulation du texte. Les représentants des établissement d'enseignement supérieur devraient par ailleurs être reçus au ministère de l'Enseignement supérieur sous peu pour "faire le point" sur le sujet.

16/11/2011, Patrick Vignal

Source : Reuters  

L'Association Européenne pour la Défense des Droits de l'Homme , qui regroupe des ligues et associations de défense des droits de l'Homme des pays de l'Union E Européenne, vient de publier un document analysant la   réglementation de l’immigration de travail dans l’Union européenne…Suite

Le halal concerne plus de 5 millions de consommateurs. Restaurants chics et supermarchés spacieux accueillent maintenant les nouvelles générations de musulmans. Problème : il existe une soixantaine d’organismes de certification halal, et bien peu de contrôles de l’abattage rituel. La révolte gronde, et Paris Match a mené l’enquête au pays de la viande fraîche.

La décoration est sobre et feutrée. Murs aux teintes chaudes, mobilier blanc design et lumière tamisée. Une ambiance bobo branchée. Bienvenue chez Les Enfants terribles, l’un des premiers – et rares – restaurants ­parisiens estampillés « gastronomie halal ». Derrière le bar, les deux patrons : Kamel et Sofiane, frères et musulmans, préparent des cocktails... sans ­alcool. Forcément. « Il y a encore cinq ans, quand je sortais avec des amis, je mangeais toujours du poisson. Nous n’avions jamais accès à la bonne cuisine française traditionnelle, se souvient Kamel, 33 ans. Quelle frustration de ne pas pouvoir déguster une bonne viande ! Alors, avec mon frère, on a imaginé ouvrir un restaurant halal de qualité. »

Le duo s’organise, leur rêve devient réalité : en avril 2007, ils inaugurent l’établissement rue des Boulets, dans le XIe arrondissement, et proposent le fin du fin : traditionnel foie gras, chutney d’oignons aux fruits rouges, magret de canard rosé sur sa fine sauce aux pêches blanches, médaillon de veau à la moutarde violette et « champagne » halal, du jus de raisin pétillant. Succès immédiat. Quatre ans plus tard, la formule fonctionne toujours. Autour de nous, les tables sont pleines. Familles, jeunes banlieusards, « beurgeois » parisiens, une clientèle éclectique. « On affiche complet tous les soirs, on fait entre 40 et 70 couverts en semaine, et jusqu’à 110 le week-end. » Un deuxième restaurant ouvre en février 2010, avenue Daumesnil dans le XIIe arrondissement. Le halal séduit.

Fateh Kimouche, spécialiste et créateur du blog Al-Kanz : « “Halal” signifie en arabe ce qui est “licite”, ce qui est permis, autorisé. A l’inverse de “Haram” qui veut dire “illicite”. D’un point de vue alimentaire, le halal désigne les aliments qui peuvent être consommés par un fidèle. » Avec, en France, un marché de 5,5 milliards d’euros de chiffre ­d’affaires en 2010, dont 1 milliard d’euros pour la restauration, la ­distribution du halal est devenue un business lucratif. C’est deux fois la valeur du marché du bio (2,6 milliards d’euros). Quelque 5 millions de personnes sont concernées, dont 20 % en Ile-de-France.

D’après une étude Ifop réalisée en décembre 2009, 87 % des personnes interrogées achètent de la viande fraîche halal et 60 % mangent tout halal. Sachant qu’un Français musulman consomme deux fois plus de viande que les autres, et qu’un consommateur musulman dépense 30 % de son budget dans l’alimentaire, contre 14 % en moyenne pour le reste de la population, les économistes s’accordent à dire que son avenir est radieux. Résultat : il s’industrialise et s’occidentalise. Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis et conseiller auprès des grands groupes agroalimentaires, le confirme : « Avec une croissance de 10 % par an depuis dix ans, nous sommes sur des marchés additionnels à forte augmentation.

Depuis 2008, le halal sort du commerce traditionnel. Le marché français de la charcuterie étant saturé, les entreprises doivent trouver d’autres axes, le halal en est un. Pour remplir les portefeuilles, les grands groupes agroalimentaires ont tous développé des gammes de produits. » Leurs cibles ? Les deuxième et troisième générations d’immigrés musulmans. Le spécialiste explique : « Ils sont jeunes, actifs, habitent dans des grandes agglomérations urbaines, sont pressés et ont des revenus. Du coup, ils veulent acheter leurs aliments halal au même endroit que les autres. Surtout, ils veulent manger à la française. Dans les chariots, on retrouve des plats cuisinés, des sauces, des bonbons...»

Reste un bémol : le manque évident de transparence du circuit

Des organismes de certification sont responsables de l’appellation halal. C’est eux qui doivent vérifier dans les abattoirs le bon déroulement des abattages rituels. Or, personne n’est capable d’évaluer leur nombre. Alors qu’en Malaisie – un modèle du marché halal – il n’y en a qu’un, en France on en compte entre 40 et 60. Aucun cahier des charges précis n’existe pour établir cette certification qui n’est même pas obligatoire, chaque société de contrôle fonctionne avec ses propres règles… Les industriels se rabattent sur les moins chères et les moins regardantes. Logique, quand on sait que le surcoût de la fabrication halal s’élève à 20 %, un coup de tampon étant estimé entre 10 et 15 centimes.

Y aurait-il de la triche au royaume du sacré ? Fateh ­Kimouche dénonce un « halalgate » : « J’en parle depuis des années. Ce n’est pas un problème religieux, le halal, c’est un problème de contrôle, de certification. C’est une querelle de porte-monnaie, pas une querelle de chapelle. Les organismes de certification se sont liés aux industriels. Pour l’abattage casher, les contrôleurs sont là, ils verrouillent tout. Pour le halal, rien ! » Même son de cloche chez Antoine Bonnel, fondateur et créateur en 2004 du premier Salon halal pour professionnels : « Aujourd’hui, tout le monde peut apposer le mot “halal” sur un produit. Il faut une réglementation. Honnêtement, je n’y crois pas, c’est trop tard. » Selon Lahcène Belatoui, président de l’organisme de certification AVS (A votre service), « le marché du halal est ambigu car l’opacité règne du début à la fin de la chaîne et alimente une suspicion, bien souvent légitime. Hélas, ce ne sont pas les consommateurs qui dictent les règles, mais les industriels qui ordonnent un marché quasiment à leur merci ».

Les consommateurs n’ont plus confiance, ils sont perdus

Selon une étude récente, plus de la moitié d’entre eux assurent être mal informés et 63 % souhaitent une charte, un label unique. Abbas Bendali, du cabinet Solis, n’est pas étonné : « Avant, le consommateur ne se posait pas de questions, il achetait sa viande chez le boucher du coin, c’était une personne de confiance. Tout est différent avec la grande distribu­tion. » Les membres d’Asidcom, une des rares associations de consommateurs musulmans, sont d’accord. Hadj Abdelaziz Di Spigno, son ancien président, ne mâche pas ses mots : « Nous sommes pour l’application de la réglementation européenne, pour l’application des droits civils. Les musulmans ne sont pas des sous-citoyens. Nous devons acheter en connaissance de cause. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La viande vendue halal ne l’est pas, on retrouve du porc dans les plats halal… On en a marre de se faire escroquer ! » Sur vingt-cinq sociétés évaluées par l’association, plus du tiers ne fournit aucune information aux consommateurs sur ses procédés de certification. Mieux : sur trois animaux abattus rituellement, presque deux seront en fait consommés par l’ensemble des clients toutes religions confondues. Par exemple, tandis que les musulmans consomment les abats et les pièces à bouillir (pour des raisons culturelles et financières), les filets et les entrecôtes halal repartent dans la filière normale, destinés aux non-musulmans.

40 à 80 % de la viande Halal finit dans le circuit classique…

Officiellement, en 2008, la Direction générale de l’alimentation estimait que 12 % des bovins et 49 % des ovins étaient tués rituellement. Or les pratiquants musulmans et juifs ne représentaient que 7 % de la population française. Lahcène Belatoui : « L’inverse est vrai aussi, les musulmans consomment à leur insu de la viande non halal. Or le halal a une dimension spirituelle et religieuse capitale. Sacrifier cet aspect sur l’autel du bénéfice est une marque de mépris à notre encontre. Les musulmans sont beaucoup trop silencieux sur les méthodes d’abattage industriel qui méprisent les ­souffrances des bêtes. » Sans étourdissement préalable, les ­animaux souffrent.

Les associations de défense des animaux s’en mêlent

Au Royaume-Uni, en ­Allemagne, en Suède et en Suisse, l’« assommage » est ­toléré, voire obligatoire. En France, on est laxiste. Charles, responsable d’un abattoir : « Je connais beaucoup d’agriculteurs qui ont le cœur brisé à l’idée de voir leurs bêtes égorgées et saignées. C’est un sujet très polémique, ils enragent de voir leur bétail ainsi traité ! » Marie Rivenez, directrice générale de l’entreprise GRG (commerce de gros de viande), avoue : « Une bête non étourdie est plus stressée, elle produit du cortisol, la viande est moins bonne. »

En écho, l’écologiste Frédéric Freund, directeur de l’Oaba (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs) et ­végétarien, ne décolère pas : « Les bêtes égorgées non ­assommées mettent jusqu’à quatorze minutes pour perdre conscience. Elles sont suspendues et dépecées vivantes dans 75 % des cas… Un abattage rituel sur deux est mal fait avec des instruments mal aiguisés, trop petits. On dénonce cette situation depuis très longtemps, les animaux souffrent terriblement, les rites ne sont même pas respectés, et aucune mesure n’est prise ! Ce n’est plus tolérable ni pour les animaux ni pour les musulmans. On ne respecte personne. Et le ministère de l’Agriculture ne fait pas son boulot, à savoir : contrôler ! » Un inspecteur vétérinaire directement concerné confirme : « On manque de moyens humains. Et le gouvernement n’a pas le courage de s’engager dans ce débat sensible. Encore moins maintenant, à quelques mois de la campagne présidentielle. Ils ont peur de perdre des voix… »

15/11/2011, Emilie Blachere

Source : Paris Match

Hier midi, devant le tribunal administratif. Une poignée de syndicalistes CGT bravent le froid depuis déjà trois heures, avec banderole, tracts et drapeaux. « Et on n'a même pas de brasero ! », plaisante Patrick Brochier. Qu'importe, le soutien à leur camarade Abdelkarim vaut bien quelques engelures. Ce travailleur sans-papiers tunisien a en effet déposé un recours au tribunal administratif, après s'être vu refuser la délivrance d'un titre de séjour.

Un dossier pourtant complet

« Abdelkarim est présent depuis plus de 12 ans en France et travaille comme plaquiste dans le BTP, explique Mariano Bona (CGT). Nous avions constitué un dossier de régularisation avec toutes les preuves et le soutien de son employeur mais il a été rejeté en septembre par la préfecture et la Direccte [inspection du travail], sans aucun motif valable. Le précédent Air Liquide les a sans doute énervés. » Un refus incompréhensible pour Chiaka Fané, du syndicat CGT des travailleurs sans-papiers : « Le dossier se référait à la liste des pièces fixée par la préfecture et des inspecteurs du travail avaient donné un avis favorable. L'Etat respecte de moins en moins les critères depuis quelques mois. Espérons que le tribunal annule cette décision. » Contactées, la Direccte et la préfecture n'ont pu être jointes.

16/11/2011, Manuel Pavard

Source : 20 minutes.fr

Le texte du Haut conseil à l'intégration présenté à Claude Guéant explicite le droit et les coutumes françaises et impose des obligations à ceux qui veulent devenir Français.

 «Vous souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie. Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà de vous, engage vos descendants», explique la Charte des droits et des devoirs du citoyen français que devront désormais signer les candidats à la naturalisation, lors de l'entretien d'assimilation qui finalise leur demande.

Le texte, voulu par la loi du 16 juin 2011 sur l'immigration et l'intégration a été rédigé par le Haut conseil à l'intégration qui le présente mardi après-midi à Claude Guéant. Il reprend et explicite le droit et les coutumes françaises. Si la charte est avant tout symbolique, elle souligne certaines obligations: «Tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la nation». Ou encore: «En devenant Français, vous ne pourrez plus vous réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français». Une formule pour clore les débats qui ont eu lieu ces derniers mois autour de la double nationalité, certains députés UMP ayant envisagé de l'interdire. En droit, cela serait pratiquement impossible, puisque des pays comme le Maroc ne permettent pas de renoncer à sa nationalité. Un Marocain et ses descendants restent toujours marocains aux yeux du Royaume. Ce «serait vouloir légiférer sur des droits étrangers», reconnaît-on au cabinet du ministre de l'Intérieur, où l'on préfère «s'assurer que les personnes qui obtiennent la nationalité française sont bien assimilées».

Pour cela, le niveau de français exigé a été augmenté par un décret paru en novembre et applicable en janvier. Les candidats devront maintenant, comme dans le reste de l'Europe, avoir le niveau «fin de scolarité obligatoire». Certains immigrés installés de longue date en France, sont analphabètes. Et pourraient peiner. Mais officiellement, il ne s'agit pas de restreindre l'accès à la nationalité. «Quand on est Français, on parle français» a tranché Claude Guéant.

L'an passé près de 95.000 personnes ont été naturalisées. La plupart sont en France depuis quinze ans. Et demandent la naturalisation, souvent lorsque leurs enfants deviennent français. «Mon pays, c'est celui où vit ma famille. Où vivront mes enfants et petits-enfants. C'est la France», selon la formule de Fatima, 50 ans, naturalisée en août dernier, après 25 ans de résidence.

Un niveau de connaissance de base en histoire

À l'avenir, ces candidats devront aussi justifier d'un niveau de connaissance de base en histoire, culture générale et société française. Le ministère a réuni des historiens pour établir «le niveau, type collège». Le contrôle se fera probablement par un questionnaire… Le décret est en cours de validation. Et sera appliqué également en janvier.

La charte, elle, ne fixe pas de conditions supplémentaires pour acquérir la nationalité, mais rappelle qu'il s'agit d'une adhésion: «C'est pour vous et pour vos descendants, la volonté d'adopter ce pays qui vous a accueilli et qui va devenir le vôtre, adopter son histoire, ses principes et ses valeurs et ainsi, en intégrant la communauté nationale, accepter de contribuer à le défendre et devenir un acteur solidaire de son avenir. En retour, la France vous reconnaît comme un citoyen de la République». Le texte qui détaille aussi les droits sociaux (congés payés, droit à la sécurité matérielle) doit encore être validé par le conseil d'État avant d'être adopté par décret. Si d'aventure, lors de son entretien, un candidat contestait les valeurs de laïcité, d'égalité homme-femme explicitées dans la Charte… il pourrait être recalé.

15/11/2011, Cécilia Gabizon

Source : Le Figaro

Une affiche de campagne du FN opposant la France de la "pauvreté et de l'insécurité" à celle de la quiétude" a été largement détournée sur Internet.

"Son message est clair et net", scande un jeune frontiste lors de la présentation de l’affiche de campagne de Marine Le Pen, jeudi 10 novembre, devant une poignée de militants à la permanence de la fédération du Front national de Paris. L'affiche, scindée en deux, représente sur sa gauche, "la pauvreté", "l'insécurité", "les SDF, les logements mal famés, les HLM", et sur sa droite, "une synthèse entre la tradition et la modernité", décrypte-t-il dans une vidéo mise en ligne sur le site de la branche "jeunesse" du parti d'extrême-droite.

"Choisis ta France"

Il y aurait donc "le choix entre deux France", selon le jeune militant : "Celle qui va arriver", véritable vision apocalyptique d'un pays qui tomberait dans "l'anarchie" si le Front national ne passe pas, et "la France que nous aimons", une "France des terroirs, des campagnes, où il fait bon vivre", véritable image d'Epinal digne du JT de 13 heures de Jean-Pierre Pernaut. Une alternative que les jeunes militants du FN vont défendre au cours de la campagne intitulée "Choisis ta France", menée au profit de leur présidente.

Marine persiste et signe

Interrogée sur le côté caricatural de l'affiche, lors de l’émission politique "le 12/13" sur France 3, dimanche 13 novembre, la candidate FN à l’élection présidentielle Marine Le Pen persiste et signe. "C'est la France actuelle, celle de la pauvreté, de l'insécurité, de la paupérisation, de l'explosion du chômage, de la disparition du système de protection sociale", face à celle que l"'on veut faire". Puis, l'eurodéputée insère l'immigration comme l'épicentre des maux de la société française en livrant une analyse aux corrélations toujours aussi biaisées : "La courbe de l'insécurité suit la courbe de l'immigration qui suit, elle même, la courbe de la fraude".

"Choisis ta race"

Sur les réseaux sociaux, les réactions n'ont pas tardé à tomber pour dénoncer la campagne du parti d'extrême droite. Le collectif "Humour de droite" a ainsi proposé un décryptage loquace de l'affiche, alors que de multiples compositions étaient réalisées pour caricaturer la création du FN.

D'autres internautes ont proposé des rapprochements avec une affiche de propagande nazie ou encore avec une campagne vichyste, toutes deux construites également en dyptique accentuant la séparation de deux mondes qui s'affrontent. Le slogan a été aussi détourné en changeant le "Choisis ta France" par un "Choisis ta race" pour souligner les discours xénophobes sous-jacents de cette campagne d'affichage.

"On atteint le point Godwin" (comparaison au nazisme coupant court à tout débat sur internet, ndlr), estime l’un des deux créateurs de l’affiche et militant du FNJ Paul-Alexandre Martin. Interrogé par le Nouvel Observateur, le coordinateur de la campagne "les jeunes avec Marine" se défend de "toute référence à une autre époque" et justifie son choix sans y voir quelconque caricature.

14/11/2011, Ronan Kerneur

Source : Le Nouvel Observateur

La "Charte des droits et des devoirs du citoyen français", document que devront désormais signer les candidats à la naturalisation, impose notamment un niveau de français correct et stipule que l'on ne peut se "réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français".

Le texte, que Le Figaro dévoile mardi 15 novembre, doit être présenté dans le même jour au ministre de l'intérieur, Claude Guéant, par le Haut Conseil à l'intégration. Prévu par la loi de juin 2011 sur l'immigration et l'intégration, il explicite les "principes, valeurs et symboles de la République française".

"UNE DÉCISION QUI VOUS ENGAGE ET ENGAGE VOS DESCENDANTS"

"Vous souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie. Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà de vous, engage vos descendants", est-il écrit en préambule. "C'est pour vous et pour vos descendants, la volonté d'adopter ce pays qui vous a accueilli et qui va devenir le vôtre, adopter son histoire, ses principes et ses valeurs et ainsi, en intégrant la communauté nationale, accepter de contribuer à le défendre et devenir un acteur solidaire de son avenir", ajoute le texte.

La charte dispose notamment que "tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la Nation". "Chacun a le devoir de contribuer, selon ses capacités financières, aux dépenses de la nation par le versement d'impôts directs, indirects ou de cotisations sociales", est-il précisé.

UN NIVEAU DE FRANÇAIS DE "FIN DE SCOLARITÉ OBLIGATOIRE"

"Une personne qui a acquis la qualité de Français peut être déchue de la nationalité française si elle s'est soustraite à ses obligations de défense, ou si elle s'est livrée à des actes contraires aux intérêts fondamentaux de la France, sans préjudice des dispositions du code pénal", indique le document.

Le niveau de français requis est désormais équivalent au niveau "fin de scolarité obligatoire" et les candidats devront justifier d'un niveau de connaissance de base en histoire, culture générale et société française. Un questionnaire sera vraisemblablement établi à cet effet. Deux décrets publiés dans le Journal officiel le 12 octobre énonçaient que "tout demandeur doit justifier d'une connaissance de la langue française, caractérisée par la compréhension des points essentiels du langage nécessaire à la gestion de la vie quotidienne et aux situations de la vie courante, ainsi que par la capacité à émettre un discours simple et cohérent sur des sujets familiers dans ses domaines d'intérêt".

La charte doit être validée par la Conseil d'Etat avant d'être adoptée par décret.

15/11/2011

Source : Le Monde/Reuters

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec l'Université de Leiden (Pays-Bas), organiseront, jusqu'au 20 décembre, expositions thématiques inédites sur le Maroc, dans trois lieux différents de la ville néerlandaise. Le CCME a précisé, jeudi, dans un communiqué, que la première exposition, qui aura lieu au Kamerlingh Onnes Building, aura pour titre «le Maroc en blanc et noir».ll s'agit de photographies de la collection du CCJM qui présente le Maroc vu par les photographes français Jacques Belin et Jean Besancenot. Le deuxième événement artistique aura lieu au Oude UB où des gravures, tableaux et œuvres iconographiques, réalisés par des artistes orientalistes, proposeront un voyage artistique à travers le Maroc de la fin du XIXe et du début du XXe siècles.

La dernière exposition aura pour thème « l'émigration marocaine : au-delà des clichés» et se tiendra au LAK Galerie. Le photographe Robert Hartogh retrace, à travers ses clichés, une partie de l'histoire et de la mémoire de l'émigration marocaine aux Pays bas.

15/11/2011

Source : Le Matin

A quelques jours des législatives du 25 novembre, les MRE pourront-ils renverser la vapeur pour qu'enfin des bureaux de vote soient installés dans les pays d'accueil? En tout cas, nos ressortissants à l'étranger étaient nombreux ce 13 novembre à braver le froid parisien sur le parvis des Droits de l'homme, place du Trocadéro. Objectif: manifester en masse et se faire entendre afin que …Suite

Après l’interdiction des minarets dans toute la Suisse, la dernière campagne électorale ouvertement xénophobe et anti-immigration de l’Union Démocratique du Centre (UDC), et la multitude des actes islamophobes, cette fois-ci c'est de cadavre de cochon et de têtes de cochon qu'il s'agit, enterrés sur un terrain dédié à la construction d’une mosquée, le tout arrosé de 120 litres de sang de cochon. Si l’acte n’est pas réellement une profanation aux yeux de l’islam, il n’en reste pas moins que cet acte hautement provocateur reste le symbole de l’expansion de l’islamophobie en Suisse, phénomène qui touche l'Europe de manière générale.

Des têtes de cochons enterrés dans un terrain destiné à la construction d’une mosquée. La créativité des profanateurs n’a d’égal que leur islamophobie. Vendredi dernier, la police de Granges, ville Suisse du canton de Soleure, ainsi que certains médias ont reçu une lettre anonyme expliquant que des inconnus ont enterré un cadavre de cochon ainsi que quatre têtes de cochon sur un terrain de la ville de Granges qui est dédié à la construction d’une mosquée. Ces « inconnus » ne se sont pas arrêtés là. Ils ont également déversé 120 litres de sang de cochon sur ce même sol afin de protester contre « l’islamisation rampante » en Suisse.

Des têtes de cochons

Ces « inconnus » assurent, dans leur lettre, qu’ils vont « maintenant pouvoir constater si les promoteurs de la mosquée sont aussi croyants qu'ils le prétendent. On ne pourra plus les prendre au sérieux s'ils acceptent de faire construire la mosquée sur un sol profané », faisant ainsi une mauvaise interprétation des textes qui interdisent aux musulmans la consommation de la viande du porc, et non la construction de lieux de cultes par-dessus des terres arrosées de sang de cochon. « Nous avons juste à attendre la prochaine pluie ou chute de neige pour qu’elle nettoie le sol […] », explique Abdel Azziz Qaasim Illi, porte parole pour le Conseil Central Islamique Suisse (CCIS). « Depuis l’interdiction des minarets, il y a eu une augmentation d’actes islamophobes, donc ce n’est pas vraiment surprenant », regrette-t-il. Ce même terrain avait été l’objet d’un procès il y a quelques années. Le propriétaire, militant d’extrême droite, l’ayant vendu à la communauté musulmane assurait ne pas avoir été prévenu que le terrain serait destiné à la construction d’une mosquée, mais il a perdu le procès.

Extension du domaine de l’islamophobie

Dans un communiqué, le CCIS condamne sans retour. « Avec cet acte, une limite a été franchie et l'islamophobie en Suisse atteint un nouveau niveau ».

En effet, depuis l’interdiction des minarets en 2009, via referendum (57% de la population était pour l’interdiction des minarets), la suisse a pris un tournant islamophobe marqué par des actes séparés mais ayant la même cible. L’islam est d’ailleurs, statistiquement parlant, la 2ème religion du pays, après le christianisme. Selon les chiffres du gouvernement Suisse, le pays compte près de 400 000 musulmans, dont 50 000 pratiquants sur une population de 7,5 millions d'habitants, et ce malgré le net recul de l’Union démocratique du centre (UDC) lors des dernières élections fédérales. Ce parti de droite radicale s’est démarqué par une campagne hostile aux étrangers avec des affiches appelant à « jeter dehors » le mouton noir, coupable selon lui d’instaurer l’insécurité dans le pays, et d’autres promettant de renvoyer les arabes dans leur pays sur un tapis volant. L’UDC reste tout de même le premier parti du pays, suivi de du PSS, le parti social-démocrate.

L’islamophobie a pris alors comme un feu de forêt et n'est pas spécifique à la Suisse. D'autres pays d'Europe comme la France par exemple, connaissent une montée exponentielle de l'islamophobie ces dernières années. La police soleuroise a ouvert une enquête pour trouver les coupables de la « profanation » du terrain dédié à la construction de la mosquée de Granges, mais déclare cependant qu’il n y’a pas de lien manifeste entre le procès intenté par l’ancien propriétaire et l’acte islamophobe.

La créativité des profanateurs n’a d’égal que leur islamophobie et leur " ignorance", car il n'est pas interdit ni de toucher le porc ni de l'élever il faut juste se laver comme pour n'importe quel autre acte, le vin oui il ne faut ni le toucher ni le transporter ni le vendre ni l'acheter,si le porc a été interdit c'est pour des raisons d’hygiène,q' ils se renseigner sur l'islam qui est une religion tolérante et universelle. et ce n'est pas des cadavres qui empêcherons la construction de cette mosquée.incha allah.

14/11/2011, Rim Battal

Source : Yabiladi

Des populations plus jeunes mais aussi moins scolarisées et plus précarisées. C'est ce que décrit l'étude de l'Insee sur les quartiers sensibles de Toulouse et de la région, qui interroge sur les politiques de la ville en cours.

Dans les quartiers dits sensibles de Toulouse, « la jeunesse fait la différence ». C'est l'une des conclusions de l'étude récente réalisée par l'Insee sur les ZUS (zones urbaines sensibles) de Midi-Pyrénées. Fondée sur des chiffres (notamment de recensement) dont les plus récents remontent à 2007, cette étude permet de dessiner un portrait assez contrasté des ZUS toulousaines, avec, à des degrés divers, la jeunesse et la diversité pour atouts, mais la précarité, le chômage et le retard scolaire comme handicaps majeurs. Elle ne permet pas hélas de mesurer l'éventuel impact des politiques de rénovation urbaine engagées par l'état et les collectivités locales (Grand projet de ville (GPV) au Mirail et à Empalot).

9 % de la population toulousaine vit dans les quatre quartiers concernés par les ZUS : Reynerie-Bellefontaine, Faourette-Bagatelle-Bordelongue, Empalot, Izards. Un habitant sur trois de ces quartiers a moins de vingt ans, et même 36 % à Reynerie-Bellefontaine (26 % seulement à Empalot), contre un sur quatre dans l'agglomération et un sur cinq dans la seule commune de Toulouse.

Plus nombreux, les jeunes des ZUS toulousaines sont aussi plus défavorisés en matière d'éducation. Au-delà de l'âge de la scolarité obligatoire (16 ans), les 16-24 ans sont moins scolarisés dans les quartiers sensibles toulousains (seulement 59 %) que dans le reste de l'agglo (71,4 %) ou que dans la seule commune de Toulouse (74,2 %).

Six jeunes sur 10 sans le bac

Et parmi ceux ne faisant plus d'études, six sur dix ne possèdent pas de bac ou de diplôme équivalent, contre trois sur dix dans l'ensemble de l'agglomération toulousaine. La proportion d'étrangers et d'immigrés est aussi plus marquée à Toulouse qu'au niveau national ZUS, et beaucoup plus que dans le reste de l'agglomération (hors ZUS). On compte ainsi 3,3 fois plus d'étrangers dans les ZUS toulousaines que dans l'ensemble de l'agglomération, contre deux fois plus dans l'ensemble des ZUS de la métropole. Les immigrés (personne née étrangère à l'étranger et qui réside en France, quelle que soit sa nationalité) représentent 37 % de la population de la Reynerie-Bellefontaine (contre 17 % aux Izards).

L'étude de l'Insee fait suite à une étude sur le même thème de 2003 (chiffres recensement de 1999) mais elles ne sont hélas pas comparables. « Si une partie non négligeable de la population a quitté ces quartiers dans l'intervalle, avec de nouveaux arrivés, les plus précaires n'en sortent guère », note Catherine Huguonnet (DRLCS), décrivant ainsi une population comme « assignée à résidence » du fait de ses handicaps (langue, formation, exclusion…). Avec une mixité sociale qui semble à la baisse dans ces ZUS.

Une étude qui devrait enrichir la réflexion des décideurs en matière de politique de la ville.

En chiffres

45 000 habitants vivent dans les quatre ZUS toulousaines. Soit les trois-quarts de la population résidant dans les 14 ZUS de la région. « Cette étude ne suit pas les trajectoires individuelles », note Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'INSEE, « une étude nationale va suivre 1750 ménages de ZUS. On pense que 500 d'entre eux ne devraient plus habiter en ZUS d'ici ans ».

15/11/2011, Philippe Emery

Source : La Dépêche

La politique en matière d'immigration menée sous Nicolas Sarkozy a été critiquée sous divers angles -engorgement des services policiers, judiciaires et administratifs soumis à la politique du chiffre, compatibilité de cette politique avec le statut autoproclamé de «pays des droits de l'homme» de la France; plus récemment, c'est le harcèlement administratif dont font l'objet les étudiants étrangers qui a fait l'actualité, le ministre de l'Intérieur (lire Libération du 23 mai) proclamant au passage que la France «n'a pas besoin de talents étrangers, de maçons et de serveurs de restaurant». Mais elle n'est que rarement analysée sous l'angle économique.

C'est qu'il y a sur ce sujet un assez large consensus entre gauche et droite. A droite, le ton a été donné par Jacques Chirac qui déclarait en 1976 que «900000 chômeurs ne devraient pas être un problème dans un pays comprenant près de 2 millions de travailleurs immigrés», et à gauche, par Michel Rocard expliquant que la France «ne peut pas accueillir toute la misère du monde» en 1990.

La seule différence, le degré de générosité

En 2005, la peur de l'invasion du territoire national par des hordes de plombiers polonais était partagée à gauche comme à droite. Pour les deux bords, les immigrants sont perçus comme une charge pour l'économie et la société française. La seule différence tient au degré de générosité que l'on daignera accorder vis-à-vis des immigrés. Dans son programme, François Hollande se cantonne à des banalités, indiquant que le codéveloppement permettra de résoudre notre «problème migratoire».

Cette idée de l'immigration comme une charge, un problème, est peut-être payante électoralement; mais elle est économiquement très coûteuse. Comme le rappellent les économistes Ian Goldin et Geoffrey Cameron dans un récent ouvrage synthétisant les connaissances les plus récentes sur l'immigration (Exceptional People: How Migration Shaped Our World and Will Define Our Future, mai 2011, Princeton University Press, 352 pp.), il existe un large consensus parmi les spécialistes sur l'impact positif des flux migratoires sur la croissance économique, les salaires et l'emploi dans les pays qui reçoivent des immigrants. Restreindre l'immigration anémie la croissance et nuit à l'emploi.

Les craintes vis-à-vis de l'impact des migrants sont fondées sur l'idée que ceux-ci risquent de se substituer aux travailleurs nationaux, tout particulièrement les peu qualifiés, exerçant une pression à la baisse sur leurs salaires. Mais l'expérience montre que, en réalité, les immigrants sont beaucoup plus complémentaires que substituts aux salariés nationaux, exerçant pour l'essentiel des métiers dans des secteurs en pénurie d'emploi. Les immigrants peu qualifiés travaillent dans des secteurs qui n'attirent pas les salariés nationaux, et les plus qualifiés dans des secteurs dynamiques dans lesquels la formation ne suit pas l'offre d'emplois.

Un effet positif sur les salaires

De la même façon qu'un chirurgien aura du mal à travailler dans un pays qui connaît une pénurie d'anesthésistes, ces complémentarités entre nationaux et migrants font que les arrivées d'immigrants ont un effet positif sur les salaires et l'emploi des nationaux. Giovanni Peri a ainsi calculé qu'une hausse de 1% des flux migratoires entraîne une augmentation comprise entre 0,6 et 0,9% des salaires réels à long terme. Et ce sans prendre en compte le fait que la diversité apportée par les immigrants contribue à la création d'idées et à la croissance économique (forte proportion d'immigrants naturalisés parmi les prix Nobel américains; Google, Intel, Paypal, eBay et Yahoo ont été fondées par des immigrants).

Les migrants sont aussi contributeurs nets des systèmes sociaux, en moyenne à hauteur de 1% du budget total dans les pays européens. L'Organisation mondiale du travail estime par exemple que, en Allemagne, un immigrant arrivant à l'âge de 30 ans apportera une contribution nette (recettes moins dépenses) de 150000 euros aux budgets publics en moyenne sur l'ensemble de sa vie.

Nicolas Sarkozy souhaitait, en début de mandat, aller chercher les points de croissance manquants «avec les dents». Les dents en question, en servant à dissuader les immigrants, ont eu l'exact effet inverse.

14/11/2011, ALEXANDRE DELAIGUE

Source : Libération

Depuis l'été, les étrangers qui doivent renouveler leur titre de séjour à la préfecture de Caen sont obligés d'arriver la veille ou dans la nuit s'ils veulent pouvoir être reçus par l'administration, selon des témoignages concordants.

Lundi matin à 06H30, une quarantaine de personnes faisaient la queue en attendant l'ouverture du service "accueil des étrangers", a constaté un photographe de l'AFP. Les premiers ont expliqué être arrivés à 23H00 la veille, et avoir dormi dans leur voiture.

"Allez-y dépêchez vous", a lancé à 08H45, à l'ouverture du service, la fonctionnaire qui distribuait des tickets à l'entrée du bâtiment. "La liste ne sert à rien", a-t-elle répondu à un homme qui évoquait le classement organisé par tous ceux qui attendaient.

"Je suis arrivé à 05H30, pour le titre de séjour de ma femme, algérienne. Je n'ai pas pu entrer. Il n'y a que le lundi que je ne travaille pas", a enragé peu après Riad, un Français de 34 ans.

Parmi ceux qui ont été reçus, Pierre 59 ans et Brigitte 55 ans, Congolais, ont raconté avoir marché une heure de chez eux, en l'absence de bus la nuit, pour être devant la préfecture à 03H30 pour un renouvellement de titre de séjour. C'était la quatrième fois qu'ils venaient en quelques mois, ont-ils dit.

Selon Bénédicte Aïchoun, une déléguée syndicale FO de la préfecture, l'engorgement est constaté depuis août et il est dû à la fois à un afflux de demandes, à des effectifs insuffisants des services de l'Etat et à une "complexité accrue de la législation" sur les titres de séjours.

"Comme les demandes ne sont pas traitées dans les temps, les gens doivent revenir plus souvent", a-t-elle expliqué. De fait, associations et usagers regrettent d'avoir à se déplacer pour de simples demandes d'informations.

Contactée par téléphone, la préfecture a répondu par écrit que "le service n’est pas en capacité de recevoir tous les usagers qui se pressent devant les portes chaque matin, qui ont significativement augmenté depuis le début du mois de septembre".

L'Etat "travaille activement à l’amélioration de cette situation", a-t-on indiqué de même source.

"C'est intolérable. Ce ne sont pas des clandestins, ce sont pour la plupart des gens qui viennent renouveler leur titre de séjour. Des femmes font la queue la nuit dehors avec leur bébé", a critiqué Geneviève Mabboux, présidente de l'Asti 14 (association solidarité travailleurs immigrés), présente devant la préfecture.

14/11/2011

Source : Libération/ AFP

La Haute assemblée vient de saisir le Premier ministre d'une proposition de résolution visant à faire retirer la circulaire du 31 mai qui restreint l'accès des étudiants diplômés au marché du travail hexagonal.

La grogne des étudiants étrangers contre la circulaire du 31 mai signée du ministre de l'Intérieur Claude Guéant et qui restreint l'accès au travail des diplômés "immigrés" se poursuit. Une nouvelle manifestation, rassemblant 2000 personnes s'est, ainsi, tenue ce samedi à Paris à l'appel de syndicats étudiants et du Collectif du 31 mai qui regroupe plusieurs centaines de diplômés étrangers qui n'ont pu obtenir un statut de salarié afin de travailler en France. Ce mouvement pourrait se trouver renforcé par l'entrée du Sénat dans le débat. Dimanche après-midi, François Fillon a, en effet, été saisi d'une proposition de résolution issue du Palais du Luxembourg. Ce texte dont l'initiative revient à Bariza Khiari, Sénatrice de Paris et vice-présidente de la Haute assemblée, recommande la suppression de la circulaire Guéant. Et c'est donc, désormais, au Premier ministre de décider s'il saisit le parlement de cette résolution, ou non.

La circulaire du 31 mai avait pour objectif, selon Claude Guéant, de "donner la priorité à l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi aujourd'hui présents (sur le territoire), qu'ils soient de nationalité française ou étrangère et résidant régulièrement en France". "Il vous appartient donc de veiller à ce que les demandes d'autorisation de travail soient instruites avec rigueur" avait enjoint le locataire de la place Beauvau aux préfets. Mais ce n'est qu'à la rentrée, quand les étudiants étrangers diplômés se sont présentés dans les préfectures, que les premiers problèmes se sont posés. Certains d'entre-eux, bénéficiaires d'une promesse d'embauche après avoir passé leur diplôme de fin d'étude, se sont même retrouvés dans l'incapacité de signer leur contrat de travail. C'est par exemple le cas d'Othman, 26 ans, l'un des créateur du collectif du 31 mai. Issu d'une école de commerce, il vient de terminer une année de stage à mi-temps dans la banque qui, finalement, a décidé de l'embaucher. Une promesse d'emploi effective après une rude sélection parmi d'autres candidats. Mais quand il s'est présenté à la préfecture de Paris pour tenter d'obtenir son sésame pour l'emploi, Othman s'est vu opposer une fin de non-recevoir, les services préfectoraux invoquant des raisons administratives. Du coup son poste reste, pour l'heure, vacant.

"360 dossiers en cours d'examen"

Particulièrement actifs sur les réseaux sociaux les membres du collectif du 31 mai n'ont pas tardé à recueillir des dizaines de témoignages comparables. Mais ils ont, surtout, reçu le soutien de la Conférence des grandes écoles dont le Président, Pierre Tapie, patron de l'Essec a adressé un courrier à Claude Guéant afin d'exprimer ses inquiétudes ou, encore, de la Conférence des Présidents d'Université qui a jugé les conséquences de l'application de ce texte "très graves".

Du côte du ministère de l'Intérieur on s'emploie, désormais, à calmer le jeu. Les services de Claude Guéant font ainsi remarquer que 5700 autorisations de travail avec changement de statut ont été accordées pour les 9 premiers mois de 2011 contre 3700 pour la période équivalente en 2010. "360 dossiers sont en cours d'examen et plus de la moitié ont donné lieu à une décision positive" remarque un conseiller du ministre qui assure que les difficultés rencontrées sont, pour l'essentiel, liées à des lourdeurs administratives désormais dissipées.

14/11/2011, Laurent Chabrun

Source : L’Express.fr

À quelques mois de l’élection présidentielle en France, ce « beau livre » qu’est La France noire, trois siècles de présences tombe à pic. Depuis que la question de l’immigration est devenue un enjeu politique et démagogique, beaucoup de Noirs de France estiment qu’ils seraient mieux traités dans les pays anglophones – la situation de leurs « frères » vivant dans cet espace leur paraissant plus supportable… Pourtant, avant la Révolution française et, dans une certaine mesure, pendant la période coloniale, il valait mieux être un Noir en France qu’ailleurs. On le vit avec l’arrivée massive des intellectuels noirs américains à Paris, victimes dans leur pays de la ségrégation raciale. « Ce n’est que depuis les années 1980 que ce sentiment, cet attrait pour la France décline, et qu’un Noir se dit plus libre, plus accepté et plus reconnu en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou à Johannesburg, alors que la citoyenneté est désormais un droit pleinement acquis en France. »

Ce livre matérialise l'apport irréfutable des "présences noires".

Les présences de Noirs en France remontent à trois siècles. Trois siècles pendant lesquels les populations d’Afrique, de la Caraïbe, de l’océan Indien et des États-Unis ont contribué à bâtir et à préserver la nation française. Le Noir a bien entendu changé de « statut » selon les époques : il est passé du stade d’affranchi à celui de sujet colonial ; de celui d’indigène à celui de « tirailleur sénégalais ». Il est ensuite devenu le « Nègre », puis tout simplement le Noir, avant d’être perçu comme un immigré et, dans les années 1990, comme un « Black ». Depuis les années 2000, les débats portent sur la citoyenneté des « Noirfrançais », ces minorités visibles qui ne souhaitent plus être reléguées à l’arrière-cour de la République, comme dans Moi aussi, le poème de Langston Hughes où « le frère à la peau sombre » qui mangeait jusque-là à la cuisine se révolte et hurle qu’il est lui aussi l’Amérique et que lorsque viendra du monde, il se mettra à table. La France ne peut plus fermer les yeux face à ces « sans-voix » qui sont présents sur tout le territoire…

Parions que La France noire deviendra vite un ouvrage de référence. La clarté de son propos lui garantit une audience très large. Plusieurs penseurs et chercheurs de renom (Achille Mbembe, Pap Ndiaye, Dominic Thomas, Elikia M’Bokolo, Françoise Vergès, François Durpaire…) y ont apporté le fruit de leur expérience. Le résultat est frappant, avec plus de 750 documents, photos, coupures de presse et iconographies qui matérialisent les apports irréfutables de ces « présences noires » qu’on ne trouvera pas forcément dans les manuels qui racontent l’histoire officielle de la France…

11/11/2011, Alain Mabanckou

Source : Jeune Afrique

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L’Immigration  marocaine à Bourg-en-Bresse, dans l'est de la France, est intimement liée aux milliers de tirailleur qui ont décidé de s'y installer à la fin de leur service militaire. A partir des années 1960, beaucoup sont passés du statut de soldat à celui de travailleur. A la recherche d'une vie meilleure. «C'est ainsi qu'au' moment où la France renonçait à son empire colonial et qu'étaient dissous les régiments de tirailleurs marocains, a commencé l’histoire singulière de la plus importante communauté étrangère de Bowg-en-Bresse»…Suite

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