dimanche 7 juillet 2024 16:17

La Ville de Paris va accorder une aide d'insertion de 700 euros aux migrants tunisiens qui repartent chez eux au titre du retour volontaire, destinée à compléter les 300 euros d'aide versée par l'OFII, a annoncé Pascale Boistard, adjointe chargée de l’intégration et des étrangers non communautaires.

Elle répondait à une question de Jean-François Lamour, président du groupe UMP et apparentés au Conseil de Paris, sur le dispositif d'aide aux migrants tunisiens. Ce dispositif d'urgence, qui se traduit pas des subventions aux associations qui s'occupent de leur hébergement, de leur nourriture et de leur accompagnement sanitaire et administratif, va prendre fin au 31 août, a dit Mme Boistard.

L'aide au retour volontaire des Tunisiens versée par l'OFII (Office français d'immigration et d'intégration), a-t-elle expliqué, a été limitée à 300 euros (montant habituel de l'aide au retour humanitaire), au lieu de 2.000 euros (montant maximum de l'aide au départ volontaire). La Ville de Paris a donc décidé de compléter l'aide au retour par une aide à l'insertion.

Actuellement, il y a en France entre 600 et 900 migrants Tunisiens, jeunes pour la plupart. 330 d'entre eux bénéficient des hébergements financés par la mairie de Paris. Selon Mme Boistard, environ un tiers de ces derniers voudraient actuellement repartir chez eux, voire la moitié. Dans ce cas, le montant global de l'aide d'insertion (700 euros par personne) serait comprise entre 77.000 et 100.000 euros. A ce jour, 250 migrants sont repartis avec les 300 euros d'aide au retour, a-t-elle encore indiqué.

11/07/2011

Source : Le Figaro/AFP

 

Depuis le 5 juillet, Copenhague contrôle plusieurs points d’entrée de son territoire. La question est de savoir si le principe de libre circulation des personnes prévu par les accords de Schengen est respecté.

Les automobilistes ont désormais intérêt à ralentir à l’approche du poste frontière de Froeslev, entre l’Allemagne et le Danemark. Depuis le 5_juillet, une trentaine de douaniers danois exercent un contrôle aléatoire des véhicules. Un scénario identique se déroule au bout du pont qui relie le Danemark à la Suède,

ainsi qu’au port de Gedser, où débarquent les ferrys venus d’Allemagne.

Ces nouvelles formalités n’irritent pas que les conducteurs pressés. Le porte-parole de la commissaire européenne aux a aires intérieures,

Cecilia Malmström, dit «suivre très strictement» les méthodes danoises. L’objectif est de vérifier si elles n’enfreignent pas un principe cardinal de l’Union européenne, inscrit dans la convention de Schengen: la libre circulation des personnes. Le texte abolit les contrôles aux frontières intérieures de l’UE et ne prévoit leur rétablissement, temporaire, que «si l’ordre public ou la sécurité nationale» l’exigent. Signataire, le Danemark n’enfreint-il pas désormais la règle?

La Commission est vigilante. Elle n’a pas dépêché d’équipe aux frontières danoises, mais envoyé à la

«_représentation permanente_» (l’équivalent d’une ambassade) du Danemark auprès de l’UE une lettre contenant une série de questions, portant sur la fréquence des contrôles, leurs critères, leurs méthodes…

Les réponses sont actuellement analysées. Il n’est donc pas exclu que le Danemark soit contraint de faire marche arrière.

Copenhague, qui assure avoir l’intention de respecter ses engagements, se défend en soutenant que les contrôles visent les marchandises et non les personnes. La nuance peut être néanmoins ténue. «Ce qui inquiète la Commission, c’est que cela soit contraire à la libre circulation des personnes et des marchandises, ou l’une des deux», dit Tove Ernst, au bureau de Cecilia Malmström.

Malgré un objectif affiché de lutter contre les importations illégales, la décision du gouvernement danois, prise en mai, vise un objectif politique.C’est une réponse à une demande de l’extrême droite, alliée de

l’équipe au pouvoir. La Norvège (signataire de Schengen mais n’appartenant pas à l’UE), dont le ministre

de la justice a annoncé, le 6_juillet, avoir «établi des contrôles très solides _» à proximité de la frontière suédoise, est plus explicite: «Cela combat la criminalité et permet d’attraper les demandeurs d’asile clandestins », a déclaré le ministre Knut Storberget. Déployer une présence policière aux abords des frontières n’est pas interdit par Schengen.

En vogue depuis que la France et l’Italie ont, en avril, soulevé le problème de la libre circulation lorsqu’un État fait face à un afflux de migrants, le sujet du contrôle des frontières inquiète certains États membres. Interrogé à Paris lors d’une conférence de presse, l’ambassadeur de Pologne en France – dont le pays

préside l’Union depuis le 1er_juillet , a réagi en ces termes: «Pour un pays qui a connu les murs, les barbelés, les sentinelles comme la Pologne, avoir la libre circulation des personnes peut être une valeur un peu plus grande que pour vous qui avez la libre circulation depuis des décennies.»

12/7/2011, MARIANNE MEUNIER

Source : La Croix

Dix élus franciliens d’origine maghrébine vont puiser aux Etats-Unis des idées exportables.

La conquête de l’Amérique avant celle du pouvoir ? Dix élus franciliens se présentant comme issus de la diversité participent à un voyage aux Etats-Unis du 11 au 18 juillet. Au programme, des rencontres avec les maires de Washington et de Baltimore, deux des plus grandes villes américaines dirigées par des Noirs américains, ainsi qu’avec le conseiller de Barack Obama en charge des questions de communauté. Les élus français, pour la plupart conseillers municipaux, doivent également s’entretenir avec des chercheurs et des acteurs socio-économiques.

Ils analyseront les programmes mis en place par les entreprises et les pouvoirs publics favorisant l’ascension sociale de personnes issues des minorités afro-américaines ou latinos.

Il s’agit de «s’inspirer des bonnes pratiques pour faire avancer la question de la diversité en France», explique Kamel Hamza, conseiller municipal UMP à La Courneuve et président fondateur de l’Association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld), dont sont membres les participants au séjour. Créée en 2009, dans la foulée de l’élection de Barack Obama, l’Aneld, forte de 200 adhérents, entend faire changer les mentalités françaises en améliorant la représentation des élus d’origine étrangère. C’est le second voyage de cette association au pays de l’oncle Sam après une première virée pédagogique en 2009, financée par l’ambassade américaine. Cette fois, c’est la French-American Foundation, oeuvrant au rapprochement transatlantique, qui a pris en charge une partie du séjour et contribué au programme, chaque élu complétant à hauteur de 1 000 euros.

«Aveugle». «Il y a soixante ans entre Rosa Park [grande figure du mouvement des droits civiques, ndlr] et Obama. Les accords d’Evian ont été signés il y a cinquante ans et un Algérien est toujours soupçonné de cacher un moudjahidin. En France, la diversité reste un gros mot, on a peur du communautarisme», s’agace Kamel Hamza. Eric Keslassy, sociologue qui a consacré plusieurs ouvrages à la diversité partage ce constat d’un modèle français républicain, «aveugle aux couleurs». Quand on fait remarquer au président de l’Aneld que les dix participants au voyage d’étude sont exclusivement d’origine maghrébine, il assure le regretter et fait part de «difficultés à créer une union des

communautés».

Si le but de la visite est de trouver de nouveaux outils, Kamel Hamza a déjà une idée précise de ce qui marche. «Il faut autoriser les statistiques ethniques et mettre en place des quotas expérimentaux au moins à titre provisoire.» Y compris et peut-être même d’abord en politique. «On a essayé les symboles mais ce n’est pas suffisant. On ne peut plus se contenter de quelques exceptions qui servent de cautions», lance-t-il. A ses yeux, la discrimination positive n’entrave en rien le modèle républicain : «On peut être Français d’origine maghrébine ou Français et musulman. L’essentiel est de pouvoir assumer ce que l’on est. Aujourd’hui, dans les quartiers, on se retrouve avec des jeunes qui se sentent apatrides. L’opinion française doit arrêter de considérer les enfants de la diversité comme une menace.»

désir. La radicalité du discours peut sembler en porte-à-faux avec sa fonction d’attaché parlementaire du très droitier Eric Raoult, thuriféraire de l’identité nationale. Kamel Hamza rétorque que la délégation comprend des élus de gauche comme de droite. «Tous les partis sont prêts à signer des chartes mais pas à placer quelqu’un issu de la diversité en tête de liste», analyse celui qui confesse son désir de devenir un jour maire ou député. Il estime aussi qu’«en matière de diversité, la droite a beaucoup plus agi qu’une gauche convaincue que c’est déjà acquis».

élections. Eric Keslassy nuance : «En 2007, la droite a promu des cas individuels selon une logique libérale et méritocratique mais elle semble avoir renoncé. De son côté, la gauche privilégie une logique de groupe en soutenant notamment un non-cumul des mandats mais cela se traduit très peu sur le plan national»,analyse-t-il. Le sociologue note par ailleurs une différence entre les élections locales, où l’on observe une progression lente mais continue, et les élections nationales, où la représentation des minorités reste infime. Un tel voyage d’étude peut-il contribuer à faire évoluer la situation ? Eric Keslassy en doute : «Ça peut faire prendre conscience des différences entre les deux pays mais les modèles n’ont rien à voir et ne sont pas transposables.» Selon lui, «ce qui est notable, c’est que les Américains s’intéressent à un domaine laissé vacant par les pouvoirs publics français».

12/7/2011, Marwan Chahine

Source : Libération

L’Association de Solidarité Franco-Marocaine (ASFM) de l’Ain et son homologue de l’Isère ont équipé une ambulance qui portera des soins gratuits aux habitants du village Benabdellah, dans la province de Salé, durant une semaine à partir d'aujourd'hui. L’ASFM prévoit également d’organiser, du 21 au 25 juillet, une campagne de circoncision à Troch, dans la commune de Smaala.

Cette campagne aura lieu en marge d'une rencontre de MRE originaires de la région de Smaala, qui aura notamment l’objectif de créer un réseau d’entraide, une association à même de mener des actions sociales et culturelles, indique un communiqué de l’ASFM. Crée en 2004, l’Association de solidarité franco-marocaine de l’Ain, organisme à but non lucratif, œuvre principalement pour le développement du monde rural marocain.

11/7/2011

Source : Yabiladi

Le 28 juin, deux responsables régionaux de l'enseigne hard-discount Lidl ont été déférés au parquet de Senlis, dans l'Oise. Le motif : une ex-employée les accuse de discrimination.

Titulaire d'une carte de séjour délivrée au titre du regroupement familial, portant mention « vie privée et familiale », la plaignante n'avait pas été gardée à l'issue de son contrat à durée determinée. Une décision qu'elle met sur le compte de son titre de séjour temporaire, pourtant renouvable, et qui autorise ses détenteurs à travailler en France.

« Etrangers, votre CV ira à la broyeuse »

Fatiha Hiraki, chef de magasin à Clichy dans les Hauts-de-Seine, et déléguée syndicale à l'Unsa, n'est pas étonnée par la plainte. Si elle ne cautionne pas les propos de ceux qui taxent l'enseigne de racisme, elle est néanmoins sans équivoque sur cette affaire :

« Ce n'est pas un cas isolé. Depuis fin 2009, les consignes sont claires : il ne faut plus embaucher les personnes avec ce titre de séjour. D'ailleurs, quand elles viennent postuler, je leur dis d'emblée la vérité : leur CV ira à la broyeuse. C'est de la discrimination pure et simple. »

Elle renchérit, dévoilant le modus operandi de ce qu'elle appelle le « système Lidl » :

« Au siège, lors des formations des cadres, on diffuse les bonnes pratiques de recrutement. Certains disent même qu'une diapositive montre une carte de séjour “vie privée et familiale” barrée en rouge. C'est donc très clair. »

Jointe par Rue89, la direction n'a pas souhaité s'exprimer, si ce n'est par la voix de son avocat, en charge de la défense des deux prévenus. Pour Me Olivier Gutkes, ces accusations sont insensées :

« Nous contestons formellement ces accusations et nous saurons apporter les preuves de notre innocence. Pour l'instant, nous avons subi sans pouvoir nous défendre. Connaissez-vous une enseigne qui compte plus d'un tiers d'étrangers dans ses effectifs ? »

« Des centaines d'employés à Lidl avec ce titre de séjour »

Selon le Bondyblog, le responsable de la plaignante souhaitait la maintenir en poste, à l'issue de son CDD. Elle donnait satisfaction et il y avait un besoin de personnel dans le magasin.

Néanmoins, les directives de sa hiérarchie étaient claires. Toujours selon le média, qui cite un des témoins, Lidl ne recrute plus d'étrangers titulaires de carte de séjour « vie privée et familiale ». L'employée a alors décidé de saisir la justice, et de déposer plainte.

Selon Me Gutkes, le souci est tout autre :

« Une personne peut légitimement se sentir déçue quand elle ne décroche pas un emploi. Ce n'est pas pour autant de la discrimination. »

L'avocat s'étonne des rumeurs autour de l'affaire, qui éloignent le dossier des véritables faits :

« Le 18 août [la date du procès, ndlr], j'apporterai le dossier de centaines d'employés qui travaillent chez Lidl avec des cartes de séjours “vie privée et familiale, et, encore mieux, avec des cartes étudiants, encore plus précaires et provisoires. Franchement, quel serait l'intérêt de les empêcher de travailler ? ”

Fatiha Hiraki lui répond, indirectement :

“Le processus de renouvellement de cette carte de séjour nécessite parfois des aménagements de plannings, voire le financement de certains frais par l'employeur. Et ça, Lidl n'en veut pas. Ça entrave la productivité.”

“Coupable mais pas raciste”

Un employé de l'une des enseignes du hard-discounter dans le Val-d'Oise est content que quelqu'un brise la loi du silence. Pour cet homme d'origine africaine, Lidl n'en est qu'au début de ses déboires. Si lui non plus ne croit pas la hiérarchie “raciste”, il reste convaincu de sa culpabilité :

“On prend des étrangers parce qu'ils ont beaucoup plus peur de perdre leur emploi et supportent mieux des conditions de travail parfois difficiles. Mais ceux qui ont une carte vie privée et familiale posent trop de problèmes administratifs. Ça ne m'étonne pas qu'ils n'en veulent pas. Pour eux, tout doit être lisse.”

Il tient à garder l'anonymat. Selon lui, la peur du harcèlement rend les employés, à commencer par lui, réticents à témoigner, même quand ils assistent à des scènes “très très limites” :

“Ici c'est la loi du silence. Alors, on s'habitude à ne rien dire. Je n'ai pas envie d'avoir mes responsables sur le dos toute la journée, et de me faire licencier pour un motif bidon.”

En 2007, Fatiha Hiraki affirme avoir été victime de violences. Un responsable l'aurait bousculée dans la réserve. L'affaire a été classée sans suite, faute de preuves.

“C'était ma parole contre la sienne. La plainte n'a rien donné, mais désormais, avec moi, ils savent à quoi s'en tenir. Beaucoup d'autres ont peur de perdre leur job : c'est le salaire de la peur”.

11/7/2011

Source : rue 89

Les immigrants résidant dans la municipalité de Salt (Catalogne) sont dans le collimateur du tout nouveau maire de la ville. A peine installé, Jaume Torramadé, de la coalition nationaliste catalane promet de réduire le nombre d’immigrés dans sa ville. Parmi ses mesures phares, privilégier les autochtones dans l’octroi de logements dans ville de Salt.

Environ 45% des 31 000 habitants de la ville de Salt sont des immigrés. Cette forte présence étrangère n’est pas du goût d’une partie des habitants, qui n’hésitent pas à sortir dans la rue pour exiger « plus de sécurité face à l’immigration ». En mars dernier, des affrontements avaient éclatés dans la ville lors de manifestations d’anti-immigrés. Le tout nouveau maire de la ville, Jaume Torramadé, de la coalition nationaliste catalane (CIU), semble faire de la question liée à l’immigration une des priorités de son mandat.

L’édile du CIU, juge « trop élevé »  le pourcentage d’immigrés dans sa ville par rapport à la moyenne nationale qui tourne autour des 16%. Une situation qu’il se propose de changer en réduisant le nombre des étrangers. Ainsi, il propose différentes mesures, à commencer par la préférence pour les autochtones, lors de la vente ou de location de logement dans la ville de Salt.

Autre proposition du nouvel élu, la construction de logements subventionnés dans les zones industriels des municipalités voisines où partent travailler les immigrés. L’objectif étant de les faire partir de Salt, mais aussi de permettre à cette ville d’alléger les différentes charges sociales qu’implique la présence des immigrés.

Sur le plan éducatif, le maire de la coalition nationaliste catalane tend également la main aux municipalités voisines pour accueillir une partie des enfants des immigrés qui peinent à s’en sortir dans leurs études. Dans sa municipalité, ces cas dépassent parfois les 20% des effectifs des élèves. Ce qui nécessite, selon lui le transfert de ces élèves dans les écoles des municipalités voisines, souffrant moins de cette situation.

Apparemment  décidé à mettre en œuvre ses mesures, Jaume Torramadé, qui aura forcément besoin du soutien d’autres municipalités et du gouvernement espagnol, envisage de créer une association de « municipalités à forte présence d’immigrés issus de zones pauvres ». Une manière selon de « faire face aux problèmes [liés à l’immigration] » et de ne pas uniquement compter sur le gouvernement.

Par Oumar Baldé

10/7/2011

Source : Yabiladi

« Les Mohamed », de Jérôme Ruillier paru cette année adapte sous forme de roman graphique les témoignages, parfois terribles, rarement plaintifs, recueillis par Yamina Benguigui dans son documentaire « Mémoires d’immigrés », diffusé en 1997. L’ouvrage aux dessins poétiques et doux fait revivre l'histoire d’hommes et de femmes venus du Maghreb en France après la seconde guerre mondiale.

 En sujet grave, des personnages bien vivants, un dessin naïf et poétique, un ton neutre presque didactique. « Les Mohamed » de Jérôme Ruillier est paru en 2011 aux éditions Sarbacanes. Il est l’adaptation en bande dessinée du documentaire « Mémoires d’immigrés » de Yamina Benguigui, diffusé en 1997. Il exploite toutes les dimensions de la bande dessinée, traditionnellement dévolue au divertissement des enfants, mais aussi support de véritables romans graphiques, pour porter les paroles de ces pères et de ces mères, venus d’outre Méditerranée pour trouver un travail en France.

Jérôme Ruillier a choisi de présenter son ouvrage en emboîtant les récits. Chaque immigré raconte son histoire, l’auteur met en scène le moment du témoignage, de sorte que le lecteur a l’impression que chaque « Mohamed » s’adresse directement à lui. Enfin, il place ces histoires dans le cadre de sa propre vie : il fait se rencontrer son quotidien contemporain et l’histoire de ces hommes et femmes, en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Avec l’histoire de ces immigrés, l’auteur rapporte un pan de l’histoire de France que personne n’apprend à l’école. Dans le préface, Yamina Benguigui écrit « parce que j’ai conscience de l’impact pédagogique de la bande dessinée [...] j’espère du fond du coeur que ce projet ira sur les bancs de l’école. » La naïveté du dessin – noir et blanc, traits ou aplat, personnages stylisés aux oreilles arrondies comme des ours en peluches qui auraient grandi - tend aussi à rapprocher « Les Mohamed » d’une bande dessinée classique destinée à la jeunesse.

Pédagogique, candide, le lecteur ne doit pas s’y tromper, l’ouvrage de Jérôme Ruillier est aussi un roman graphique. Le livre est dense, sa portée longue. La succession d’histoires, parfois drôles, souvent douloureuses, quelques fois d’une tristesse infinie contraste avec la simplicité du dessin et du langage employé. « C’est le ratage, oui ! Le RA-TA-GE ! La vie je ne l’ai pas vu passer, elle est passée à côté de moi », dit Mamoud qui résume en quelques mots une vie de labeur et de sacrifices jamais récompensés. Jérôme Ruillier le présente sous les traits d’un vieil homme, le visage mangé par la barbe, un pyjama rayé, soufflant quand il marche accompagné du bruit de sa canne.

Le dessin est aussi simple que le langage des immigrés. « Il m’avait cassé la marmite », conclut Djamila pour expliquer son premier viol conjugal. Reproduireles mot exacts des immigrés dans un souci de vérité ? Sans doute, mais aussi, en montrant la légèreté avec laquelle des histoires terribles sont racontées, Jérôme Ruillier montre la force de ces êtres et épargne à son lecteur pathos et larmoiements.

 Par Julie Chaudier

11/7/2011

Source : Yabiladi

Une famille de Marocains résidant à Béziers, (Hérault, Sud de la France) vit sous la menace permanente d’une expulsion. La sous préfecture refuse de leur accorder la carte de séjour, sous prétexte qu’ils n’ont pas fourni de preuves suffisantes de leur présence en France, alors qu'ils y résident depuis 10 ans et que 4 enfants y sont scolarisés. La Cimade, qui soutient la famille, propose de saisir la justice.

Abdelkader et Hanane Azizi vivent à Béziers avec leurs cinq enfants à Béziers. Mais leur séjour n’est pas du tout empreint de quiétude. Et pour cause, la sous préfecture de Béziers, pour la troisième fois, en dix ans, refuse de leur accorder les papiers nécessaires à leur séjour dans l’Hexagone. Ils vivent ainsi dans l’irrégularité et n’osent même pas se promener en ville.

« Sans carte de séjour, je ne peux pas prétendre à un emploi », se désole Abdelkader, qui vit avec sa famille chez ses beaux-parents. En 2003, Hanane, son épouse, avait obtenu sa carte de séjour, mais à présent, elle semble dépassée et s’interroge sur son avenir: « Nous ne comprenons pas ce qui se passe. Toute ma famille vit en France depuis des années. Je n’ai plus de famille au Maroc si je suis expulsée ».

Du côté des autorités, on justifie ces rejets de délivrance des papiers par l’absence de preuves suffisantes sur la présence de la famille Azizi en France et sur leur totale volonté d’intégration. Peu de temps après le dépôt de leur première demande, les époux s’étaient séparés avant de se ressouder à nouveau. Ce qui expliquerait également le blocus de leur dossier, rapporte Midi Libre.

Recours judiciaire

La Cimade de Béziers, qui soutient ce couple, conseille pour sa part de porter l’affaire devant le tribunal administratif. « Le refus doit au moins être contesté », selon Jean Turpin, militant de la Cimade, joint par Yabiladi. « Leur dossier ne manque pas d’éléments : c’est une famille qui réside ici depuis longtemps et vit avec ses enfants, (dont quatre sont scolarisés, ndlr) », ajoute le militant de la Cimade, qui précise qu’il est très rare de voir une famille reconduite avec ses enfants.

Ce secours à la justice est peut-être l’un des rares espoirs pour cette famille marocaine, car l’actuel sous préfet de Béziers est réputé être très stricte sur les questions liées au séjour des immigrés. « Depuis sa venue ici, il y a deux ans, on n'a jamais obtenu quelque chose de lui », précise-t-on à la Cimade. A Béziers, la famille Azizi, n’est pas l’unique cas confronté à cette situation. De nombreux autres dossiers connaissent le même sort.

Par Oumar Baldé

11/7/2011

Source : Yabiladi

Reportage : Dans le Nord-Pas-de-Calais, un collectif d’associations pédale d’un camp de fortune à l’autre pour «défendre le droit des exilés».

Des migrants afghans dans un terrain vague de Calais le 30 septembre 2009. (© AFP Denis Charlet)

 «C’est l’arrivée du Tour de France d’Angres !» Fin d’après-midi, lundi 4 juillet, devant la mairie d’Angres (Pas-de-Calais). Ils sont une vingtaine à attendre le «Jungle Tour», 400 kilomètres à vélo en huit étapes, de Bailleul à Bruxelles, «pour les droits des exilés», migrants sans abri de France et de Belgique. Plusieurs nationalités vivent dans des campements de fortune dans les bosquets près des aires d’autoroute. Etape finale : la Commission européenne, où les militants déposeront les témoignages des associations sur les conditions de vie des migrants.

Angres, Départ du «Jungle tour», à la bonne franquette

Ambiance potache en attendant les cyclistes. Sylvie, secrétaire, Bruno, commercial, Thérèse, assistante maternelle. Enfants, partie de foot, bises. Avec eux, une demi-douzaine de Vietnamiens. A Angres, c’est un promeneur qui les a découverts, frigorifiés, dans un bois près de l’A26, à l’hiver 2008. Originaires d’une région pauvre du Vietnam, ils se glissent la nuit dans les camions, sur l’aire d’autoroute voisine, en espérant se réveiller à Douvres. Depuis, une poignée d’habitants s’organisent, pour des douches, des vivres, des soins. Pas simple de trouver un lieu pour les sortir du bois insalubre.«Quand ils ont su où on voulait s’installer, des agriculteurs ont déversé trois tas de fumier sur le terrain.» La maire communiste, Maryse Roger-Coupin, offre un terrain municipal, avec tentes prêtées par Médecins du monde et palettes au sol. Les bénévoles se relaient tous les jours. «Nous, on est la bande du jeudi», dit Bruno. Il ne dit pas «les Vietnamiens», mais «les copains». C’est à la bonne franquette. Sur les longues tables, thon-mayo, mirabelles, taboulé, bière. Voilà le peloton. Parmi les cyclistes, Julie, conteuse, Nicole Loriau, infirmière, Parviz Lak, artiste «Iranien de souche», Claudine Kaiser, enseignante pour jeunes sourds. Il y a aussi Wouter, travailleur social belge, Sorcha, anarchiste nord-irlandaise, réparatrice de vélos à Londres, et des Angrois, comme Franck, électricien. Philippe, chef de rayon chez Leroy Merlin : «Au début, on leur apportait une marmite de soupe chaude tous les jours. On est encore là.»Jeunes Français et Vietnamiens se lancent dans une pyramide humaine à trois étages. Au micro de Fréquence Paris Plurielle, un Vietnamien chante une chanson d’amour sur une fille et un garçon séparés par une rivière sans pont.

Sur la route, deux Vietnamiens «à bicyclette»

Mardi matin. Petit-déjeuner au soleil à Angres. C’est parti pour 42 km. Le Tour démarre au son de A bicyclette, chanté par Montand, une bande-son spéciale vélo ramenée par Tim, de Londres. Coquelicots, blés mûrs, collines. Deux Vietnamiens font l’étape. Ils pédalent vite, s’amusent, sans les mains. On aperçoit Marles-les-Mines, qui a inspiré Germinal à Zola. Camions, corons, pavillons. Dans un troquet, à la télé, c’est le Tour de France. Il pleut sur l’étape Lorient-Mûr-de-Bretagne. Bruno se marre : «Bien fait pour vous, c’est ici qu’il fait beau.» Sur la route, des gens sur les pas-de-porte, Christophe distribue des flyers. On l’écoute poliment, parfois on l’approuve. Une fois, on lui refuse le tract, au prétexte qu’il y a déjà «trop d’étrangers».Une dame glisse qu’elle donne du savon et du shampooing à l’asso Terre d’errance, quand elle peut. Douche à Ham-en-Artois. La mairie prête les équipements du stade en plein air, tous les mardis aux Erythréens, Soudanais et Ethiopiens. Les migrants se lavent en premier, l’un d’eux porte un tee-shirt «Le Nord avec Sarkozy». Ça le fait rire.

À NORRENT-FONTES, avec les «mamas» et «docteur guitou»

A quelques kilomètres, dans un chemin creux à l’écart du village, entre les champs de maïs, le campement, soudain envahi par les cyclistes. L’aire d’autoroute est invisible de là. Trois cabanes en palettes, la chambre des femmes, celle des hommes, et un lieu de vie de deux pièces, au plafond assez haut pour y tenir debout. Des canapés défoncés, des tables en bobines de récup, un réchaud. Au mur, les tours de vaisselle et de ménage. Ils parlent peu, maintiennent une distance polie, servent un délicieux café. Sorcha s’installe sous un arbre pour discuter avec un Ethiopien. Elle l’invite au dîner du soir, tous ensemble. Il répond qu’il craint la police.

Dans la cabane, Monique, célèbre pour avoir fait de la garde à vue après avoir rechargé des téléphones portables de migrants, et Louise. Elles viennent tous les jours, juste pour être là, discutent, rapportent des courses, «qu’est-ce qu’ils mangent comme oignons !» Les migrants les appellent «Mama Monica» et «Mama Louise». Gaëtan Blard, infirmier, devenu «Docteur Guitou» à force de soigner, en a revu certains à Londres. Ce qui l’inquiète le plus : la santé psychologique de ces migrants, qui errent souvent des années avant de se poser, refoulés vers le premier pays d’Europe qui a relevé leurs empreintes digitales, suivant le règlement Dublin II.

Certains se brûlent les doigts, en vain. Et puis la prison. Lily Boillet explique : «A la station d’essence, les policiers filment la nuit. Si quelqu’un a le malheur d’être filmé en train de fermer la porte d’un camion, ils cherchent pas à comprendre. Ici, on en est à la onzième arrestation en six mois.» Elle fait la différence entre les passeurs et ceux qui ferment les portes des camions, «par solidarité».«Des gens qui ont vocation à faire des études, trouver un travail, qui se retrouvent errants en Europe, brisés.» A Norrent-Fontes, une demi-douzaine a demandé l’asile. Mardi soir, sous les noyers de la salle polyvalente, on mange érythréen, bœuf à l’oseille et poulet au piment rouge. Marc Boulnois, maire Europe Ecologie-les Verts, est là. Une vingtaine d’Erythréens est venue. Les deux Vietnamiens sont restés.

À CALAIS, «si tu t’enfuis, la police frappe»

Jeudi après-midi dans un square de Calais. Voilà les cyclistes. Un Afghan s’inquiète : «Ceux-là vont nous attirer la police.» Où qu’il se pose, le migrant peut être attrapé, contrôlé, détenu, libéré, re-arrêté. Parfois juste réveillé plusieurs fois par nuit. «Tu dors, ils passent, ils klaxonnent.» Parfois pire. Une semaine plus tôt à Calais, on a croisé Hassan (1), Iranien, alors que la police venait de déloger la plupart des migrants réfugiés sous les auvents de l’aire de distribution des repas après la fermeture d’un squat. Il montre son œil au beurre noir : «Un policier. Je toussais trop dans le centre de rétention, ça l’a agacé.» Un Erythréen : «La police, si tu ne cours pas, elle ne frappe pas. Si tu t’enfuis, si.».

Les militants No Border du collectif Calais Migrant Solidarity ont remis au Défenseur des droits un rapport sur les violences (Libération du 23 juin 2011). Alertée par des associations en février, la sous-préfecture de Calais n’a relevé «aucun manquement à la déontologie des forces de police et des CRS». Médecins du Monde a entendu cette phrase du préfet du Pas-de-Calais, Pierre de Bousquet : «Mon objectif n’est pas de rendre la vie des migrants agréable.» Objectif atteint. Au prix d’un «effondrement du droit», résume Philippe Wannesson, de la Marmite aux idées.

Un bénévole du réseau No Border : «Les couvertures confisquées, les tentes détruites, ce n’est pas exceptionnel, c’est une logique. Tout est fait pour qu’ils craquent et demandent un retour volontaire.» Les militants No Border avaient l’habitude de vivre dans les squats avec les migrants, ils ne le font plus, «sauf dans ceux connus de la police», pour ne pas faire repérer les nouveaux. Les organisations estiment qu’il y a 150 migrants rien qu’à Calais, dont presque la moitié sont des demandeurs d’asile. «Eux aussi vivent dehors, comme les autres. On appelle tous les jours le 115, mais il n’y a pas de place, dit Sylvie Copyans, de l’association Salam. Et eux aussi se prennent les lacrymogènes. Ça commence à bien faire.» La caravane de cyclistes était à Ostende, en Belgique, hier. Arrivée à Bruxelles mercredi.

Par HAYDÉE SABERAN Envoyée spéciale dans le Pas-de-Calais

11/7/2011

Source : Libération

Après avoir été longtemps ignorés par la recherche académique, un projet d'histoire orale baptisé Dardasha vient Immortaliser les expériences migratoires des femmes marocaines arrivées en Grande-Bretagne entre 1960 et 1990…Suite

Ce n'est un secret pour personne, l'immigration est un sujet récurrent dans la société française et particulièrement présent à l'approche des élections présidentielles. Rien donc d'étonnant si, à moins d'un an de cette échéance capitale, les formations politiques françaises redoublent d'imagination afin d'expliciter leurs mesures sur cette question très  sensible outre Hexagone …Suite

Chaque année en juin, le Conseil de l'Europe publie les résultats d'un rapport sur le racisme et l'intolérance au sein des 47 Etats membres. Dès la fin des années 2000, le rapport pointait une banalisatiori du racisme dans des pays comme la Hollande, la Norvège, l'Italie ou la France. Cette année, la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (Ecri) relève que le phénomène s'est accentué. Pis, la montée du racisme et de l'intolérance des étrangers ne sont plus aujourd'hui des phénomènes marginaux…Suite

Dramatisation maximum. Dans son discours prononcé hier lors de la convention de l'UMP sur l'immigration, Claude Guéant décrit une France rongée par les ratés . de l'immigration. Les mots du ministre de l'Intérieur sont choisis pour frapper les esprits…Suite

Ecrivain prolifique et inclassable, parvenu à s'imposer dans le sérail littéraire parisien depuis son premier roman, « La Voyeuse interdite », prix du Livre inter, Nina Bouraoui signe «Sauvage» voyage trouble au cœur d'Alger…Suite

Le nombre de naissances de mères marocaines en Espagne a été de 27.088 en 2010 en Espagne, face à 26.029 en 2009, ce qui représente une hausse de 4,06 %, ont indiqué des sources officielles espagnoles auxquelles a eu accès AI Bayane…Suite

Le Parti populaire s'est dit complètement contre le vote des Marocains dans les élections locales espagnoles de 2015.

La droite espagnole reprend ses hostilités envers le Maroc. En effet, le parti populaire espagnol s'est dit complètement contre une participation des immigrés marocains au vote lors des élections locales prévues en 2015. La nouvelle constitution marocaine donne le droit aux étrangers installés au Maroc de voter dans les élections communales. Cela veut dire que les MRE pourront également dans le cadre d'un accord de réciprocité voter à leur tour dans leur pays d'accueil. 

La réaction officielle du gouvernement espagnol était favorable à la participation des citoyens marocains dans les élections locales. La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jiménez avait déclaré quelques jours après le référendum que l'Espagne était prête à signer avec le Maroc un accord pour permettre aux expatriés des deux pays de prendre part aux élections locales. Mais c'était sans compter sur la réaction de l'opposition parlementaire espagnole menée par le parti «popular » de Mariano Rajoy qui n'est autre que le disciple d'un certain José Maria Aznar, ancien premier ministre en Espagne, connu du reste pour son hostilité envers le Maroc. Même si les hauts cadres du PP n'ont pas encore manifesté ouvertement leur opposition, le refus a été exprimé par des députés de cette formation de droite dans les deux présides marocains occupés, Sebta et Méllilia. Les responsables de ce parti qui contrôle les deux villes depuis les dernières élections, affirment qu'ils vont utiliser tous les moyens pour empêcher les Marocains installés dans ces deux villes de voter. La raison invoquée par les responsables politiques est la suivante : le droit de vote ne peut pas être donné aux citoyens d'un Etat qui revendique sa souveraineté sur Ceuta et Méllilia. 

Machiavélisme 
Des gouvernements locaux PP s'emploient tous depuis quelques jours à défendre cette thèse. La presse espagnole a relayé la déclaration d'un certain Francisco Marquez, député populaire à Ceuta ainsi que deux autres parlementaires PP qui ont parlé des «conséquences graves» d'une éventuelle participation marocaine. Carrément ! Pour ces derniers, leur parti n'hésitera pas à brandir son veto contre tout accord de réciprocité avec le Maroc. Mais la raison principale derrière cette opposition farouche relève plutôt d'un pur machiavélisme politique. 

Selon des observateurs espagnols, le parti populaire a peur d'une participation marocaine qui pourrait bénéficier à l'opposition dans les villes occupées représentée principalement par l'UCDE CPM. Majoritairement musulmane, cette coalition est arrivée deuxième lors des dernières élections, juste derrière le PP devançant par la même occasion le PSOE, parti de gauche au pouvoir dans la péninsule ibérique. 

Autrement, la droite craint de perdre sa majorité confortable au profit de l'opposition musulmane qui deviendra plus forte grâce à un éventuel soutien de l'électorat marocain en 2015.

Si telle est la réaction de la droite dans les deux présides occupés, quelle sera sa réaction en Espagne? Il faut préciser que le nombre des Marocains résidant en Espagne atteint les 800.000 personnes dont 550.000 sont des adultes et donc capables de voter. Pour sa part, Ceuta compte 3000 Marocains alors que Melilla accueille 6000 MRE, selon des sources espagnoles. 

Actuellement, plusieurs pays ont des accords de réciprocité avec l'Espagne. Il s'agit principalement de pays sud-américains notamment la Colombie, la Bolivie, le Chili, le Paraguay et le Pérou. A noter enfin que les relations entre le Maroc et les gouvernements espagnols menés par le PP ont connu des tensions. 

Les deux Royaumes étaient au bord de la confrontation armée en 2002 dans ce qui sera appelé par la suite l'affaire de l'îlot de Leila. Il s'agit d'une petit territoire rocheux à quelques centaines de mètres des côtes marocaines au Nord où le Royaume avait décidé d'installer un poste de contrôle pour lutter contre l'immigration et le trafic de drogue. 

Mais le gouvernement espagnol présidé alors par José Maria Aznar avait pris une décision démesurée et pour le moins hasardeuse d'expédier un commando des forces spéciales dans l'îlot. 

Législatives
Le royaume d'Espagne se prépare déjà pour les prochaines élections législatives. C'est le PSOE qui forme la majorité parlementaire actuellement en Espagne. Arrivé premier lors des élections de 2004, le parti socialiste a beaucoup pâti des conséquences de la crise économique dans ce pays. Les sondages donnent ainsi le PP favori dans les prochaines élections législatives. 
Les socialistes avaient déjà essuyé un revers face à leurs rivaux de droite lors des élections locales. Mais le PSOE abordera la prochaine échéance avec un nouveau leader. 

C'est Alfredo Perez Rubalcaba qui conduira les troupes socialistes espagnoles succédant à l'actuel Premier ministre José Luis Zapatero. 
Il a été désigné samedi dernier par le comité fédéral du parti socialiste espagnol (PSOE). Il est le vice-président du gouvernement de Zapatero et ministre de l'Intérieur. L'homme est donc bien connu des Espagnols. Il s'était distingué lors des négociations avec  le mouvement séparatiste basque ETA.

Source : Le Matin

L'opposition dénonce un fichage général de la population française par le ministère de l'Intérieur.

Si la future carte d'identité biométrique fait les affaires des industriels comme Gemalto, Oberthur et autres fournisseurs de l'Imprimerie nationale, elle suscite en revanche une vive controverse sur le plan de la protection des données personnelles. Adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale en fin de semaine dernière, la proposition de loi relative à la création d'une carte d'identité biométrique implique le recensement des informations (noms, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, adresse, taille, couleur des yeux, empreintes digitales, photo) concernant les 45 à 50 millions de détenteurs d'une carte d'identité au sein d'une base centralisée, appelée TES (Titres électroniques sécurisés).

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a invoqué la nécessité de lutter contre les usurpations d'identité en confrontant les données inscrites sur les cartes d'identité avec celles figurant dans la base TES. Mais des membres de l'opposition, comme le député Serge Blisko, ont dénoncé « un fichage général de la population », dans le cadre duquel figureraient dans la base de données du ministère de l'Intérieur non plus les seuls criminels et délinquants mais également « la grande masse des Français honnêtes ». « La France n'a créé qu'une seule fois un fichier général de la population, c'était en 1940 », a asséné Serge Blisko à Claude Guéant.

L'opposition pointe également du doigt le risque d'élargissement du fichier TES « à des recherches en matière criminelle ». De fait, TES ne sera pas un simple fichier administratif puisqu'il pourra être consulté sur réquisition de la justice dans le cadre de recherches criminelles. Ce que le Sénat avait refusé lorsqu'il avait adopté la proposition de loi en première lecture, fin mai.

Compte tenu de l'importance des problématiques soulevées par la future carte d'identitié biométrique, Serge Blisko estime que celle-ci aurait dû faire l'objet, non pas d'une proposition, mais d'un projet de loi, ce qui aurait nécessité l'avis du Conseil d'État et une étude d'impact. Serge Blisko fustige ainsi « la volonté de faire voter un texte en catimini ». D'autant que la proposition de loi a été votée en session extraordinaire dans la nuit de jeudi à vendredi en présence de... onze députés. 

11/07/2011, Christine Lejoux 

Source : La Tribune

En début d'année, le Barça et le gouvernement de Catalogne ont lancé un programme social basé sur la pratique du football. Cette action, menée dans la ville de Salt, voisine de Girona, permet d'enseigner les valeurs sociales d'intégration aux jeunes d'origine immigrée, dans une commune sujette à de fortes tensions culturelles.

En déplacement ce samedi dans la ville de Salt, mitoyenne de Girona, le président du gouvernement catalan, Artur Mas, a défendu ardemment la pratique sportive comme moteur d'intégration. La commune, secouée en début d'année par deux nuits d'émeutes à caractère communautaire, fait partie des points les plus sensibles de la Catalogne du Sud, en vertu de l'arrivée d'une forte proportion de population immigrée au cours de la dernière décennie. Depuis plusieurs semaines, près de 250 jeunes de Salt participent à une opération intitulée "Futbol Net” (football propre, ou football net), vouée à l'éducation sociale par le biais du sport. Cette action, engagée par le Football Club Barcelone et le gouvernement de Catalogne, a été défendue dans le discours d'Artur Mas, partisan d'un “traitement différencié et spécial, car cette problématique est plus importante que les autres”. L'intervention du président catalan, adressée à un jeune public qui manifeste des besoins spécifiques, lui a permis d'insister sur l'intérêt, lorsque son audience du jour sera devenue adulte, de s'engager dans les associations, les entreprises et les institutions du territoire, en vue de renouveler le modèle catalan à l'horizon 2020. Selon M. Mas, “La Catalogne au aussi des règles. Si nous les respectons au football, comme dans l'ensemble du pays, tout ira mieux, mais si nous ne les respectons pas, cela ne sera pas le cas". La présentation de ce bilan sportif et social s'est déroulée en présence du président du Barça, Sandro Rosell.

10/7/2011

Source : La Clau

Le conseil de gouvernement, réuni jeudi, sous la présidence du Premier ministre, M. Abbas El Fassi, a adopté quatre projets de décret et une convention internationale.

Lors d'un point de presse à l'issue du conseil de gouvernement, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri a souligné que le premier projet de décret porte attribution et organisation du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération dont il est devenu nécessaire de développer et de moderniser les structures administratives actuelles qui n'ont connu aucun changement depuis 1995, précisant que l'objectif est de permettre au cadre institutionnel de ce département de relever les défis auxquels fait face le Maroc en matière de renforcement de son attrait et de son rayonnement au niveau extérieur.

Présenté par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, ce texte dont les dispositions répondent aux diverses évolutions et mutations internationales, régionales, continentales et nationales, vise à réviser les structures de ce ministère afin de les simplifier, garantir leur adaptation, préciser leurs attributions au niveau de leurs unités administratives, le but étant d'éviter l'enchevêtrement des compétences et permettre à ce département de s'acquitter de ses hautes attributions professionnelles, et ce, en harmonie avec les nouvelles orientations de la politique extérieure.

Cette politique vise à assurer la défense de la souveraineté nationale, le parachèvement de l'intégrité territoriale, la protection des intérêts supérieurs du Royaume, le renforcement de la présence du Maroc et de son influence aux niveaux international, régional et continental et le renforcement de l'attrait du Royaume et de sa diplomatie économique et générale.

Il s'agit également de protéger les droits et les intérêts de la communauté marocaine résidant à l'étranger, d'assurer une coordination entre tous les services opérant dans le domaine de la politique extérieure du Maroc et de mettre à niveau le réseau diplomatique afin qu'il soit en mesure de coordonner et fournir les données nécessaires à la mise en place d'une politique extérieure efficiente.

Afin de concrétiser ces objectifs, a ajouté le ministre, il a été décidé de réorganiser le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération en tenant compte de considérations objectives, sectorielles, géographiques et régionales dans cinq pôles.

Il s'agit d'un pôle à caractère régional et géographique (sept directions) ayant pour mission de se pencher sur les initiatives régionales et continentales, tels le statut avancé avec l'Europe, l'Union du Maghreb arabe, le développement des relations extérieures du Maroc, la préparation de l'action diplomatique au niveau bilatéral conformément à la politique extérieure adoptée par le Maroc.

Le ministre a également évoqué le pôle multipartite (trois directions), le pôle chargé d'améliorer l'image du Maroc à l'étranger (3 directions), le pôle d'appui et de la logistique, le pôle consulaire et social, chargé de la gestion des ressources humaines et financières (3 directions) et le pôle technique et juridique (deux directions).

7/7/2011

Source : MAP

« Les Nantais venus d’ailleurs », présentée au château des Ducs de Bretagne, retrace un siècle d’immigration à travers des portraits sensibles et des objets intimes

Dans le jardin de son pavillon nantais, Hocine Slimani désigne un olivier, un figuier et un grenadier. « Ici, c’est ma petite Kabylie », confie ce cuisinier à la retraite de 63 ans qui a quitté l’Algérie pour la France voilà plus de quarante ans.

Il fait partie de la centaine de personnes immigrées qui ont bien voulu prêter un objet pour l’exposition dédiée aux « Nantais venus d’ailleurs », installée jusqu’en novembre au château des Ducs de Bretagne.

Outre la carte de main-d’œuvre autorisant sa venue en France, Hocine a confié un pot de terre cuite peint à la main qui le relie à ses racines. « Je l’ai toujours avec moi car il me rappelle ma mère, qui l’utilisait pour servir l’eau. »

Objets symboliques

En prenant le parti de dresser de longs portraits et de présenter une multitude d’objets personnels chargés de sens, cette exposition offre une autre perception de l’immigration. Le choix scénographique – des échafaudages faisant office d’étagères – souligne la précarité des conditions d’arrivée, et parfois de séjour, en France.

De vieilles valises de cuir, censées contenir toute une vie, retiennent l’attention. Tout comme ce bol à café en verre, acheté par le Portugais Antonio Machado à son arrivée en 1972, et dont il se sert toujours. Ou ce gros téléphone orange de 1970 avec lequel la Sénégalaise Aïssata Kane garde le lien avec sa famille.

Autant d’objets symboliques, peu habitués à être exposés.

Migrations

L’histoire de l’immigration à Nantes possède ses spécificités. On apprend que les premiers « immigrés », subissant déjà des discriminations, furent les Bas-Bretons, venus travailler dans l’industrie dans les années 1920, suivis par les Italiens, les Espagnols et les Polonais.

On découvre l’itinéraire de Louis Kermarec, issu d’une famille nombreuse de Quimperlé, embauché dans les fonderies et les chantiers navals. Ou celui de Giovanni, parti du Piémont pour travailler dans le bâtiment : le savoir-faire des mosaïstes italiens était très recherché alors.

La deuxième vague d’immigration concerne les Algériens, après la Seconde Guerre mondiale, puis les Portugais à la fin des années 1960, avant le choc pétrolier de 1973 et la fin de cette immigration de main-d’œuvre encouragée autant par les patrons que par l’État. Suivra le temps du regroupement familial et des réfugiés politiques, notamment du sud-est asiatique et du Chili.

Restrictions

Aujourd’hui, les origines se sont diversifiées et les politiques d’accueil sont de plus en plus restrictives, comme partout. La photo de classe d’une école nantaise reflète cette variété contemporaine. Sous certains visages, le visiteur découvre un objet de la famille de l’élève.

Léo a rapporté la boîte à couture de sa grand-mère, Ziah a confié des épices et de la vanille cultivées par sa tante à Madagascar… Pour Zozan Oztekin, Nantaise d’origine kurde qui a fui la Turquie en 1987, l’exposition permet de « voir que l’on compose une ville tous ensemble. C’est une goutte d’eau pour changer les regards. Mais les gouttes d’eau font l’océan. »

Jusqu’au 6 novembre, 4 place Marc-Elder à Nantes

8/7/2011, FLORENCE PAGNEUX

Source : La Croix

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