Plus d’une soixantaine d’intervenant·e·s en provenance du Maroc et de neuf autres pays (Allemagne, Belgique, Espagne, États-Unis, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Qatar) ; près d’une vingtaine de partenaires pour l’élaboration du programme et un pavillon partagé avec six autres institutions de protection des droits, de la bonne gouvernance, du développement humain et de la démocratie participative . Voilà quelques éléments qui disent ce que le CCME propose à l’occasion de la 29ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) sous le titre : écrire le Maroc, raconter le monde.
C’est donc dans le cadre d’un large partenariat que le programme de cette année a été réfléchi avec quatre grands axes et plusieurs événements spéciaux.
Le premier axe intitulé : « Un livre, un partenaire », permettra de présenter quatre ouvrages co-édités par le CCME et quatre maisons d’édition (Langages du sud, la Croisée des chemins, Sochepress et Malika éditions), dont un livre publié en trois langues.
Le deuxième axe consiste en une « Carte blanche » offerte à neuf romancières, écrivains et chercheur·e·s, qui ont décidé du thème qu’ils souhaitent mettre en discussion avec deux invité·e·s de leur choix. Seront ainsi présent·e·s pour ces cartes blanches Mmes Chadia Arab, Hassnae Bouazza, Samira El Ayachi, Soundouss Chraïbi et MM. Kébir Mustapha Ammi, Mohamed El Morabet, Farid El Asri, Hassan Bousetta et Merouane Touali.
Le troisième axe, intitulé « Vient de paraître » reflète l’actualité littéraire de l’année écoulée en permettant au public du SIEL de découvrir les derniers ouvrages de Laïla Bahsaïn, Rim Najmi, Nesrine Slaoui, Khalid Lyamlahy, Zineb Mekouar et Karima Moual.
Trois avant-premières exceptionnelles sont enfin programmées au cinéma Renaissance. Le public marocain pourra ainsi découvrir un film de fiction (Sisterhood, de Nora El Hourch), un documentaire (Mora est là, de Khalid Zairi) et une comédie musicale (Arrivée par avion, de Nadia Benzakour).
En parallèle, plusieurs autres activités sont prévues. Ainsi, en partenariat avec le Cercle des lauréats de Belgique (CLB) et la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Maroc, un hommage sera rendu à feu Lahcen Zinoun, disparu récemment, et une table-ronde est par ailleurs prévue en partenariat avec le Club des journalistes accrédités au Maroc (CJAM) sur le thème : « Être journaliste aujourd’hui » avec des journalistes marocains du monde et du Maroc et M. le directeur général de la MAP, qui prononcera l’allocution d’ouverture.
Ce programme reflète ainsi l’extraordinaire vitalité des écrivain·e·s et artistes marocains du monde, la diversité de leurs talents et leur aspiration à tisser, chacun à sa manière, un lien avec l’origine, tout en refusant les assignations définitives et en assumant la multiplicité des appartenances. Cette richesse que reflète ce programme se révèle de diverses manières dans de nombreuses autres initiatives.
Ainsi, pour ces seuls mois de mai et de juin, deux manifestations de célébration des talents marocains du monde sont organisées avec le soutien de notre Conseil, le Diwan Awards à Bruxelles le 18 mai et les Trophées des Marocains du monde à Marrakech le 25 mai. A Paris, les 1er et 2 juin, le Maghreb des livres met avec notre soutien les lettres marocaines à l’honneur dans les locaux de l’Hôtel de ville.
Du côté du partenariat entre compétences installées à l’extérieur et universités et secteur privé au Maroc, on retiendra plusieurs rendez-vous dont la 13ème édition des rencontres sur la chimie de l’état solide, organisées par plusieurs universités de la région Casablanca-Settat (El Jadida, 15, 16 et 17 mai 2024), la 6ème édition de l’université d’été organisée par le Réseau international des spécialistes marocains en aéronautique Eman Aerospace (Agadir et Laâyoune, du 24 juin au 6 juillet 2024) et plus loin, au mois de septembre à Paris, la 16ème édition de Tremplin Maroc organisée par Maroc entrepreneurs.
Ce ne sont là que quelques illustrations parmi de nombreuses autres activités prévues dans les semaines à venir (voir le planning des activités soutenues par le CCME, p. 39).
Parallèlement au SIEL, un autre événement mérite aussi d’être évoqué : la réédition de sept œuvres de feu Mohammed Khaïr-Eddine (1941-1995) rassemblées dans un coffret co-édité en partenariat avec l’Académie du Royaume du Maroc et les éditions le Fennec . La présentation du coffret aura probablement lieu en juin. Deux autres coffrets devraient suivre dans les prochains mois, consacrés respectivement aux romans de Kebir Mustapha Ammi et de Rachid Benzine.
Alors que de très nombreuses sociétés sont traversées par des mouvements de rejet de l’autre ou de celui qui est perçu comme tel, même s’il est né et a grandi dans le pays, cette programmation témoigne de l’immense créativité qui traverse toutes les communautés « d’ascendance étrangère », et dans notre cas les Marocains du monde et leurs descendants. Dans tous les domaines et dans toutes les langues du monde, les créateurs invités ici font preuve d’un immense talent, enrichissant à la fois la culture marocaine et la culture du pays de résidence et/ou de naissance, avec en arrière-plan une lame de fond : la féminisation de cette créativité, comme en témoigne la liste de nos invités, presque paritaire. Une autre bonne nouvelle.
Driss El Yazami
Rabat, le 6 mai 2024
[1] Conseil économique, social et environnemental ; Médiateur du Royaume ; Haute autorité de la communication audiovisuelle ; Conseil de la concurrence ; Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption et Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel.
[2] Il s’agit des œuvres suivantes toutes publiées au Seuil : Agadir, 142 pages, 1967 ; Moi, l’aigre, 168 pages, 1970 ; Le déterreur, 150 pages, 1973 ; Une odeur de mantèque, 176 pages, 1976 ; Une vie, un rêve, un peuple toujours errants, 176 pages, 1978 ; Légende et vie d’Agoun’chich, 158 pages, 1984 et Il était une fois un vieux couple heureux, 172 pages, 2002.