Après Welcome, de Phillippe Lloret, qui avait obtenu un grand succès populaire, Le Havre, réalisé en français par le Finlandais Aki Kaurismäki, sort sur les écrans français mercredi 21 décembre.
Il s’agit d’un nouveau film humaniste et sentimental sur les sans-papiers qui hantent les côtes du nord de la France. Projeté à Cannes lors du dernier Festival du cinéma en mai dernier, il n’avait rien obtenu, jusqu’à ce que le prix Louis-Delluc lui soit attribué vendredi, le prix du meilleur film de l’année. Véritable institution du cinéma français, à l’instar du prix Goncourt pour la littérature, cela devrait doper les entrées pour ce long métrage. Un cireur de chaussures français, la cinquantaine bien sonnée, Marcel Marx (joué par André Wilms), tend la main à un jeune Africain sans-papiers échoué dans le port du Havre et qui rêve de rejoindre sa mère en Angleterre. Un policier, interprété par l’exceptionnel Jean-Pierre Darroussin, tente de récupérer le gamin.
Le prix Louis-Delluc, créé en 1937, décerné par une vingtaine de critiques et de personnalités, a distingué par le passé les Jacques Becker, Jean-Luc Godard, Alain Resnais ou Claude Chabrol et récompense aussi une première œuvre. Cette année, ce prix est allé à Donoma, de Djinn Carrenard, un film haïtien dont le coût du tournage n’a pas excédé deux ou trois centaines d’euros, selon Libération. Filmé à l’aide d’une petite caméra avec des objectifs d’appareil photo, son film raconte trois femmes en trois histoires d’amour guerrières. «Mon film n’est pas un plaidoyer pour le no budget, c’est un plaidoyer pour l’impatience, ne pas se laisser mourir à petit feu», expliquait vendredi le jeune homme âgé de 30 ans, arrivé d’Haïti à l’âge de dix ans. «C’est avant tout la volonté de ne pas attendre».
20/12/2011
Source : Al Watan