L'Allemagne a dénoncé lundi la situation "catastrophique" des migrants en transit en Libye, détenus dans des "prisons" à la merci des passeurs, alors que s'ouvrira vendredi à Malte un sommet européen qui abordera notamment la question migratoire.
Des médias allemands affirmaient dimanche que la diplomatie allemande estimait, dans une note interne, que les conditions de détention de migrants en Libye par les trafiquants d'êtres humains rappelaient celles "des camps de concentration".
Le porte-parole de la diplomatie allemande, Martin Schäfer a refusé lundi de confirmer l'existence de ce document, mais a jugé que d'une "manière générale la situation des droits de l'Homme en Libye est catastrophique" en particulier pour les migrants, "les plus faibles parmi les plus faibles".
Certains font l'expérience de "ces prisons privées mentionnées par la presse ce week-end et où la situation en matière de droits de l'Homme est désastreuse", a-t-il ajouté.
Selon le quotidien Welt et l'hebdomadaire Stern, l'ambassade d'Allemagne au Niger -un pays au coeur des réseaux d'émigration vers l'Europe - a rédigé la note comparant les conditions dans lesquels les migrants sont détenus par les passeurs à celles des camps nazis.
Profitant du chaos qui a suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi, des mafias de passeurs ont fait de la côte libyenne leur tête de pont pour transporter, souvent à bord de navires vétustes et dangereux, des centaines de milliers de migrants africains voulant rejoindre l'Europe.
Cette voie de passage Sud/Nord par la Méditerranée est redevenue la plus empruntée par les migrants depuis que l'accord entre l'Union européenne et la Turquie de mars 2016 a considérablement réduit les traversées via la Mer Egée.
Si la chancelière allemande Angela Merkel est en faveur d'un dialogue avec le gouvernement libyen sur ces questions, un accord similaire à celui avec la Turquie est dans l'immédiat inenvisageable face à l'incapacité des autorités à s'imposer.
Il ne sera possible d'envisager le renvoi des migrants vers la Libye "que lorsque le gouvernement d'union y sera vraiment un gouvernement d'union, qu'il aura repris le contrôle de l'intégralité de son territoire et quand on pourra y parler de respect des droits de l'Homme", a précisé samedi Mme Merkel dans son podcast vidéo hebdomadaire consacré au sommet européen prévu vendredi à Malte.
30 jan 2017
Source : AFP