38 millions de personnes ont fui leur pays en 2010 pour des raisons environnementales. Tel est le bilan du premier "Etat de la migration environnementale" dressé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI). Un chiffre appelé à augmenter en 2011, année marquée par de nombreuses catastrophes climatiques.
Les guerres ne sont plus les principales origines des migrations des peuples. Les conditions environnementales en sont devenues l'une des causes majeures, comme le souligne le rapport "État de la migration environnementale 2010", publié par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
Ce rapport révèle qu'en 2010, on comptait quelque 38 millions de migrants environnementaux. La plupart ont fui leur domicile suite à une catastrophe climatique. Mais les événements soudains ne sont pas les seules sources de migration. La modification du climat et les lentes dégradations qu'elle engendre sur l’environnement sont également à l'origine du déplacement de populations. C'est notamment le cas de la fonte des glaciers de l'Himalaya et des inondations qu'elle provoque, mais aussi de la sécheresse qui frappe de le Darfour, ou encore la destruction de la forêt amazonienne.
Le rapport de l'OIM note en outre le caractère pour le plus souvent interne des migrations environnementales. Les réfugiés ne souhaitent généralement pas quitter leur pays, et ne traversent donc pas les frontières. Les Etats se trouvent alors seul face à ce problème, quand bien même ils ne sont pas responsables des événements climatiques qui ont poussé la population à migrer.
Un fonds vert bientôt créé ?
Le nombre de migrants environnementaux devrait encore augmenter pour 2011, année marquée par le séisme et le tsunami dévastateurs qui se sont abattus sur le Japon, comme par les inondations qui ont frappé la Thaïlande, l'Australie, la Chine et les Philippines. Une tendance appelée à s'intensifier alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit une multiplication des phénomènes climatiques extrêmes.
La création d'un fonds visant à aider les pays les plus fragiles à faire face aux conséquences du changement climatique apparaît alors de plus en plus urgente. Quelque 100 milliards de dollars devaient être réunis d'ici à 2020, une promesse faire lors du sommet de Cancun fin 2010, que les pays riches peinent à tenir. A l'issue de la conférence de Durban en décembre dernier, ces derniers se sont engagés à alimenter le fonds vert à hauteur de 77,3 milliards d’euros par an dès 2020.
10/1/2012
Source : Maxisciences