Forts du succès de leur première édition, Zakria Belamri et ses amis de l’association Keep smiling ont renouvelé le concept de la Soirée du Rire Solidaire. Un plateau d’artistes humoristes mené par Hassan Elfad qui a fait un tabac sur la scène de l’Espace REUILLY à Paris en ce début d’année
Ils sont venus dire leur solidarité avec les enfants vivant dans la rue au Maroc. Et soutenir les actions de Keep Smiling qui œuvre depuis 2005 pour la réinsertion sociale des enfants en situation de rue. Hassan El Fad, Badiaa Sanhaji, de Casablanca, DJAL, Samia Orosemane, Nadia RoZ, Nabil Doukali de Paris, Illias Tiiw Tiiw, le Tangerois de Bruxelles et Tareek de la radio Beur Fm, étaient là pour faire rire un public jeune et le sensibiliser à la question des enfants de la rue.
Faire renouer avec l’espoir.
Cette soirée d’humour et de rire fut l’occasion également de mettre en avant de jeunes talents. Elle a été animée par l’artiste Badiaa Sanhaji pour qui «la plus courte distance entre les êtres est l'humour » Quant au parrain de la soirée, HassanEl Fad, il a été dans son rôle de fin observateur des habitants de Casablanca. Comme lorsqu’il traduit son regard décadent des gens qui « rivalisent à qui mieux enfreindra les lois ». Sa ville : « une cité hors la loi » et ses êtres « chacun se considère comme étant un Etat à lui seul »
Samia Orosemane, cette femme de « couleurs », franco-tunisienne, pleine d’énergie et de fraîcheur raconte à merveille multiples personnages. De son quotidien, elle transcrit les anecdotes qui font la vie des femmes de l’immigration. Maghrébines ou Africaines, elle caresse les « mamas » avec douceur et fait ressortir leurs traits en prônant la tolérance. Tombée amoureuse du Maroc lors de son passage à Agadir l’année dernière, elle dit vouloir y revenir. Nadia Roz, dont le plat préféré est le « macaron à l’harissa » a ébloui le public par son mouvement et sa voix. Courant et bougeant, elle occupe l'espace avec une énergie débordante. Elle virevolte avec fraîcheur, se transformant en un clin d’œil en chacun des personnages qu'elle mime.
Atypique, jouant sur les mots (arabe dialectal et français) et raisonnant par l’absurde, le pétillant Nabil Doukalli ne manque pas d’humour pour raconter les scènes de vie des campagnards du Bled. A chaque public, Nabil réserve un spectacle. Il revient ces jours-ci avec son nouveau one man show « Mes heures de gueuloire » où le verbe le dispute à la gestuelle et où le rire n’est que prétexte à la réflexion. Tout content de sa participation à la soirée de Keep Smiling, Illias Tiw Tiw, ce Maroco-Belge n’en revient pas : « Hassan Elfad et les artistes de ouuufff...machallah 750 personnes... Un public de ouuf machallah...10000 merciii » Ce grand fan de la dakka marrakchiya attire le regard dès son entrée sur scène. Un corps qui bouge et une grande voix qui raconte le périple du voyage familial en voiture de Bruxelles à Tanger. Le petit diable, ou TiwTiw de son surnom, avait gagné le premier prix de théâtre de toutes les écoles de Belgique avant de lancer seul son premier spectacle à l’âge de 16 ans.
Des visages d’enfants de la ville de Marrakech ont surgi de l’écran pour raconter le lien qui se crée avec les bénévoles de l’antenne locale installée dans la ville ocre. La réinsertion, un cap exprimé par des paroles mais surtout des regards. A cette enfance qui a quitté les bancs de l’école et connu, souvent, la rupture du lien familial, Keep Smiling œuvre à partir de Paris pour redonner l’espoir et faire retrouver un nid et le chemin de l’apprentissage,
17/1/2012, : Fouzia Benyoub