Installée aux Etats Unis, Saida Fikri chante pour la tolérance, l’amour et la paix. Son neuvième album « Daniya Fi Almizane » est sur le point de sortir. Sa voix chaleureuse et douce décrit les sentiments de la révolte et de l'espoir des gens. Artiste compositeur, guitariste et interprète, elle est connue pour l'expression d'une ferveur sociale et humaniste dans un style musical inédit. Portrait.
Quand elle monte sur scène, Saida Fikri fait battre les cœurs et leur procure du bonheur. Ce sont des dizaines de milliers de fans qui viennent l’accompagner et l’admirer au Maroc ou ailleurs. Eloignée des plateaux de la télévision et des ondes de la radio quand elle se produit dans les grands festivals marocains, elle demeure proche du petit peuple et des jeunes.
Un patchwork musical ouvert sur le monde.
A 12 ans, Saida a composé sa première chanson « Liyyam Aliyyam ». Armée de courage et d’orgueil et d’une sensibilité débordante, elle a inventé son propre style. Entre 1994 et 2007, elle a sorti « Nadmana » « Salouni aladab » « Al Hamech » « Kloub errahma » « Jbal errif » « Hanna » « Essilm » en plus de « One World », album destiné au public américain. Ses chansons, Saida les réalise du début jusqu'à la fin. Son genre musical est unique, à la croisée d’influences artistiques diverses. Rock, blues, jazz, folk, pop, country et reggae se mêlent aux notes musicales gnawi, rai ainsi que berbères, orientales et andalouses. Un patchwork musical dont le dialecte maghrébin, français et anglais sonne comme une ouverture à l’infini. Artiste sans frontières, Saida embrasse les cultures et les scènes au Maghreb, aux Amériques et en Europe. Pour elle, « le plus important, c’est le partage ».
Sur scène, Saida Fikri, c’est une allure sportive, les cheveux en l’air, très peu de maquillage avec une présence douce et surtout une communion parfaite avec le public. Sa guitare, tout comme les autres instruments de la musique occidentale auxquels elle recourt n'enlèvent en rien à la qualité de ses tonalités marocaines.
Cette artiste acharnée se donne à sa passion musicale chaque jour. Saida est mariée à Thami et mère de deux jeunes filles ; Rania, guitariste a écrit une trentaine de chansons en anglais et Ghofrane est pianiste.
La guitare accompagne Saida partout. Elle l’a adoré toute jeune au conservatoire de Casablanca. Toute jeune, elle la gratte pour interpréter la musique « country » et les chansons anglo-saxonnes des années fifties et sixties. Elle interpréta avec brio Dolly Parton avant de se lancer avec « Miséria », dans son style marocain doux à la Joan Baez. Une guitare et des paroles qui coulent pour brosser le visage d’une société où l’inégalité et l’injustice sont criantes.
Entourée de musiciens confirmés de nationalités différentes, Saida Fikri, la Casablancaise puise ses textes dans le vécu de son pays d’origine. Ce n’est pas difficile pour elle. Comme elle l’explique, « il suffit juste de rester informé et à l’écoute du quotidien du peuple » Son frère est là aussi, pour lui proposer des paroles et des textes. La détresse, « dakt biya lyam » l’exclusion, « nadmana », la souffrance, « rahlou lakhyam », la nostalgie du pays, « Ya Ahli » sont des thèmes assez présents dans ses chansons.
Au festival de Mawazine, Saida a été accueillie par les vives acclamations de plus de 30.000 fans qui récitaient ses paroles mot par mot. Elle retrouvera son public marocain, le 10 mars à Agadir pour un grand concert à l’occasion de la journée internationale de la femme.
18/1/2012, Fouzia Benyoub
Source : Portail des Marocains du monde