jeudi 4 juillet 2024 08:29

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Les Maghrébins de France extrêmement exposés au diabète (étude)

Les Maghrébins vivant en France, et surtout les femmes, souffrent plus du diabète que la population d'origine française, selon un rapport qui vient d'être publié par l'Institut de Veille sanitaire français (InVS).

Selon l'étude, la prévalence du diabète est estimée à 7,5 pc chez les personnes âgées de 45 ans et plus originaires de France, alors qu'elle grimpe à 14 pc chez les populations originaires d'un pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) et résidant en France.
Ces différences étaient davantage marquées chez les femmes (16,6 pc contre 6,5 pc) que chez les hommes (12,1 pc contre 8,6 pc), selon les données de l'enquête décennale portant sur un échantillon de plus de 35.000 personnes résidant en France métropolitaine.
Le rapport souligne que les femmes maghrébines vivant en France métropolitaine présentaient en effet "un risque de diabète 2,5 fois plus élevé que les femmes originaires de France".

Selon les chercheurs, "le niveau d'études plus modeste chez les femmes d'origine maghrébine peut expliquer en partie cette prévalence élevée".

Par ailleurs et paradoxalement, l'obésité (facteur de risque) est moins répandue parmi la population diabétique d'origine maghrébine (hommes et femmes), par rapport à la population diabétique d'origine française.

Les experts suggèrent en conséquence "une influence génétique plus forte ou une forme différente de diabète : les personnes d'origine maghrébine auraient un risque plus élevé de développer un diabète à un niveau de corpulence plus faible par rapport à la population d'origine française".

Toutefois, concluent-ils, le diabète de type 2 (le plus fréquent qui touche surtout les adultes) résulte d'interactions entre génétique et environnement, et cette interaction semble plus forte chez les femmes que chez les hommes d'origine maghrébine.
Les résultats de ce rapport corroborent ceux d'une étude de l'Institut national des études démographiques français (INED) publiée en 1995, qui avait fait état d'une surmortalité due au diabète chez les femmes marocaines résidant en France durant la période allant de 1979 à 1991, avec un risque de 2,49 fois supérieur à la moyenne française.

Par ailleurs, l'équipe de chercheurs de l'InVS a étudié l'état de santé et la qualité des soins des personnes diabétiques d'origine maghrébine à travers les données de l'enquête Entred 2007 et a constaté un "contrôle glycémique souvent médiocre et des complications ophtalmologiques fréquentes chez les personnes originaires d'un pays du Maghreb".

Les chercheurs affirment également que "les personnes diabétiques originaires d'un pays du Maghreb avaient un recours moins fréquent aux médecins généralistes mais un taux d'hospitalisation (quel que soit le motif) identique à celui des personnes originaires de France".

L'étude conclut que "l'impact important du pays d'origine (Maghreb), en particulier sur la prévalence du diabète chez les femmes et sur la prise en charge médicale du diabète dans les deux sexes, doit être pris en compte dans les campagnes de prévention".
Les chercheurs recommandent de mettre à profit les campagnes de prévention primaire du diabète (lutte contre l'obésité et la sédentarité dans les populations défavorisées) pour sensibiliser les professionnels de santé qui prennent en charge médicalement les populations originaires du Maghreb, en particulier les médecins généralistes et les médecins hospitaliers.

D'autre part, une éducation thérapeutique prenant en compte les diversités socioculturelles, ainsi qu'un suivi médical approprié, pourraient être proposés à ces populations, compte tenu de leur forte exposition au diabète.

23/01/2012

Source : MAP

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