En Libye, les autorités déconseillent aux étrangers de venir ou de revenir dans le pays pour travailler. Situation économique difficile, violences : le ministre des Affaires étrangères libyen Achour ben Khayal voudrait que ce retour se fasse de manière organisée. Les candidats au départ ne manquent pas malgré les risques.
Malgré la situation chaotique en Libye, la liste des candidats au départ vers le pays, reste longue. Huit mois après son retour à Bamako, Nourredine n'attend que ça : « Je vais repartir en Libye, parce que quand je suis au Mali, je ne travaille pas. On n’a pas le choix. On est dans une situation très difficile, parce que quand on a quitté la Libye, on a tout perdu. Je suis avec mon bébé et ma femme. Je suis dans une vie inextricable aujourd'hui ».
Alertées par les autorités libyennes sur les risques pour les étrangers, les ONG maliennes tentent de retenir les candidats au départ. « La Libye, n’y partez pas maintenant, tente de convaincre Mamadou Diakité qui gère l’Association des initiatives de développement. Non seulement la situation n’est pas calme, mais je ne pense pas que vous serez le bienvenu en ce moment ». Avant d’ajouter : « mais le migrant n’est pas dans cette logique, ce n’est pas son problème. Il est dans la logique de la survie ».
Un million et demi d'étrangers travaillaient en Libye sous l'ère Kadhafi. Incapable d'assurer leur sécurité, le CNT ne peut pourtant pas se passer de cette main d'œuvre. « On peut estimer qu’avant la guerre, plus d’un tiers de la population active en Libye était constitué d’étrangers, explique la chercheuse Delphine Perrin. Aujourd’hui, s’ajoutent les besoins en termes de reconstruction. C’est une nécessité pour ces migrants, et puis, bien sûr, une nécessité pour le pays ». Le gouvernement libyen veut s'assurer que les étrangers qui viendraient dans le pays, soient traités dignement.
27/1/2012
Source : RFI