jeudi 4 juillet 2024 08:27

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La conclusion de conventions bilatérales, mécanisme efficient pour l'organisation de l'immigration (rencontre)

La conclusion de conventions bilatérales entre les Etats constitue l'un des mécanismes les plus efficients pour l'organisation de l'immigration, souligne Mme Livia Turco, ancienne ministre italienne, présidente du Forum d'Immigration au Parti Démocrate italien.
Lors de l'une des séances plénières du 2-ème Forum international sur l'immigration, organisé à Fkih Ben Salah (27-29 janvier) par l'Association " Forum Beni Amir " sous le thème du " Droit à l'immigration ", Mme Turco a souligné l'importance de l'organisation de l'immigration et de la conclusion de conventions bilatérales en la matière pour en préciser le cadre avec la vision d'en faire un levier de développement.
Soulignant que l'immigration constitue l'une des questions essentielles en matière de gouvernance sociale, Mme Turco, auteur de la loi Turco-Napolitano (n. 40/1998) qui fournit un cadre essentiel pour le processus d'enracinement des immigrés dans les sociétés d'accueil, s'est particulièrement référée au cadre juridique qui organise l'immigration entre l'Italie et le Maroc grâce auquel elle constitue en fait une expérience " réussie ".
Elle a souligné que les conventions bilatérales organisent mieux l'immigration légale, notamment lorsqu'elles sont accompagnées de l'encouragement à la formation professionnelle dans les pays d'origine.
Elle a, par ailleurs, insisté sur l'importance de l'enracinement de la culture de la cohabitation et du respect mutuel des spécificités, pour faciliter l'intégration des immigrés dans les pays d'accueil.
Elle a également mis en exergue l'apport socio-économique de la Communauté marocaine résidant dans son pays, la plus ancienne en Italie et qui se classe en 3-ème position, du point de vue nombre.
L'expert marocain Abdelhamid El Jamri a, dans le même registre, donné un aperçu sur l'évolution de la question de la migration, mettant l'accent notamment sur la mobilisation, qui avait pendant longtemps fait défaut, des associations et des syndicats pour la défense des droits des immigrés dans les pays d'accueil.
M. El Jamri, président du Comité des Nations Unies sur les droits des travailleurs migrants, a rappelé que l'immigration est particulièrement une question de dispositions juridiques, à faire évoluer pour stipuler et encadrer les droits des immigrés afin de pouvoir défendre, ensuite, leur respect.
Il a, à ce propos, souligné l'importance de l'action de la société civile et des syndicats dans la défense de ces droits et rappelé également que la migration est un phénomène mondial, naturel et très ancien qui doit être traité sur le plan international dans le cadre d'études prospectives.
M. El Jamri a, par ailleurs, mis en garde contre certaines agences de recrutement et d'émigration et appelé à la mise en place de systèmes de contrô le de leur travail.
Dans le même ordre d'idées, M. Stefano Rizzo, professeur de relations internationales à l'Université de Rome " La Sapienza " et directeur-adjoint de l'Institut Geopec, a fait remarquer que la migration est un processus naturel qu'on ne peut arrêter et qu'elle n'est pas un fait isolé mais s'inscrit, plutô t, dans un espace géopolitique.
M. Rizzo a regretté que nombre de politiques publiques en matière d'immigration, en ignorant la réalité et les vérités historiques, étaient " myopes ".
Dans le cadre de l'approche géopolitique de son intervention, il a estimé que les politiques sécuritaires adoptées en Europe à l'égard des pays du sud et l'incapacité des observateurs " les plus raffinés " à prospecter l'avenir et comprendre les revendications des peuples n'ont pas contribué à trouver des solutions adéquates à la question de l'immigration.
L'Europe est consciente que les travailleurs immigrés ont largement contribué à son progrès économique et culturel, a-t-il indiqué, appelant les décideurs politiques du vieux continent, au lieu de chercher à stopper l'immigration, à la traiter dans le cadre de la vision d'un développement commun.
Ce 2-ème Forum international sur l'immigration ambitionne de contribuer à l'élaboration d'une stratégie relative à l'émigration aux niveaux national et international et d'asseoir une coordination entre les politiques adoptées aussi bien par les pays d'origine que d'accueil.
Il vise également à permettre à toutes les associations oeuvrant dans le domaine d'adhérer de manière effective à un réseau national, fournir l'assistance et l'encadrement nécessaires aux Marocains résidant à l'étranger pour qu'ils puissent surmonter certains obstacles, outre l'engagement d'un débat de nature à examiner les questions inhérentes à l'immigration.
Les participants à ce forum doivent débattre, notamment du droit à l'immigration entre les conventions internationales et les législations nationales et les problèmes que rencontrent les familles immigrées. Sont inscrits aussi à l'ordre du jour, des ateliers et des conférences animées par des universitaires et des experts, ainsi que des représentants de certaines Organisations internationales.
Le Forum a, en marge de ses travaux, rendu un vibrant hommage au professeur Ahmed Moatassim, originaire de la région de Tadla-Azilal, Dr. en Sciences de l'Education, en Sciences politiques et en Sciences humaines et sociales, actuellement professeur-chercheur à la Sorbonne, à Paris.
28/01/2012 ,Mostafa NAZIH
Source : MAP

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