La multinationale Coca Coca a décidé de résilier ses contrats avec des entreprises italiennes spécialisées dans la transformation d'agrumes leur reprochant de surexploiter les travailleurs africains chargés de la cueillette des oranges, ont rapporté lundi les médias italiens.
Ces entreprises de transformation basées dans la localité de Rosarno, en Calabre (sud) recrutaient des milliers de migrants africains, souvent des sans-papiers, qu'elles exploitaient comme des "bêtes de somme", contre des salaires de misère, selon ces sources.
Ces "esclaves des temps modernes" selon le qualificatif des médias, étaient recrutés et surveillés par des "caporaux" liés à une organisation criminelle locale et étaient logés dans les hangars désaffectés vivant dans des conditions inhumaines", a-t-on expliqué.
La décision de la multinationale basée aux Etats-Unis de ne plus acquérir les oranges calabraises pour la production de ses orangeades vient suite aux révélations d'un grand média britannique sur les conditions désastreuses dans lesquelles travaillaient ces migrants.
En fait, selon les médias italiens, la multinationale a agi ainsi, "pour sauver son image de marque", mais aussi "pour sauver la face", ayant été au courant de la situation des saisonniers africains depuis au moins janvier 2010, lorsqu'ils avaient manifesté contre leurs conditions de travail et leurs salaires dérisoires.
Ces saisonniers étaient payés un euro par heure, travaillaient jusqu'à 14 heures par jour, et payaient 5 euros par jour leur transport vers les exploitations agricoles où ils étaient exploités, selon ces sources, pour qui dans les exploitations agricoles du nord de l'Italie, plus riches et plus légalistes, les ouvriers agricoles sont payés sept fois plus et sont logés, nourris et transportés par les employeurs.
En janvier 2010, la localité de Rosarno avait fait parler d'elle dans les médias internationaux, suite à la révolte des milliers d'ouvriers agricoles issus d'Afrique noir, qui avaient protesté contre leurs conditions de vie et de travail, suscitant des affrontements violents avec les habitants de la ville.
Plusieurs migrants avaient été blessés par balles, tirées par des inconnus soupçonnés d'appartenir à une organisation criminelle, par les autorités locales et la justice italienne.
Ces affrontements avaient contraint les travailleurs africains à quitter la ville et depuis, peu d'ouvriers agricoles s'aventurent à chercher du travail dans ces exploitations malgré amélioration relative des conditions de travail, laissant pourrir sur place la production.
Selon la maire de la ville, la décision de la multinationale va détruire l'économie locale de la région à vocation agricole.
En riposte à cette décision, l'Association des consommateurs italiens a appelé au boycott des produits de la multinationale.
27/02/2012
Source : Agence algérienne (APSL)
Italie : Une multinationale résilie ses contrats avec des entreprises italiennes pour surexploitation de migrants africains
Publié dans Médias et migration
- Le cinéma et l’histoire des migrations : entretien avec Driss El Yazami
- Inhumation à Casablanca de Azzedine Hedna , « figure marquante de la restauration de Notre-Dame de Paris »
- Rachid Benzine reçoit « Le Grand Prix du Roman Métis 2024 »
- Le regard croisé d'un cinéaste tunisien sur l'immigration et l'émigration
- L’Observatoire du Travail Gouvernemental publie un rapport sur le rôle des MRE