jeudi 4 juillet 2024 08:26

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Envois de fonds : Les migrants ont injecté 30 milliards d’euros en Afrique en 2010

Le continent africain s’arroge 30 milliards d’euros sur les 245 milliards que les migrants ont envoyés, en 2010, à travers le monde. C’est mieux que l’aide publique au développement ou l’investissement direct étranger.
Sur les 245 milliards d’euros de fonds envoyés par les migrants du monde en 2010, 30 milliards sont destinés à l’Afrique, indique une étude conjointe de la Banque africaine de développement (Bad) et de la Banque mondiale. Le volume des transferts de fonds de la diaspora africaine dépasse l’aide publique au développement ou l’investissement direct étranger (Ide). Le seul hic, c’est les coûts d’envois de ces fonds qui sont jugés globalement trop élevés, d’où la réflexion sur : «Réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement : outils et produits financiers pour le Maghreb et la Zone franc».
Cette étude a été préparée par l’association «Epargne sans frontière» et est cofinancée par la Bad et l’Agence française de développement (Afd). Elle concerne le Maroc, la Tunisie, le Sénégal, le Cameroun et les Comores. Les envois de fonds sont indispensables, reconnaît l’étude, ils bénéficient en particulier à de larges couches de la société qui, sans ressources, vivraient dans une pauvreté extrême. On note que les flux d’argent envoyés par les migrants, même en période de crise économique et financière des pays de résidence, tendent à rester stables et à être moins liés à la conjoncture économique. C’est tout le contraire de l’aide publique au développement et des Ide.
Préférence pour les envois en espèces
Les coûts de transferts semblent se stabiliser à un niveau encore très élevé, indique une analyse des marchés des envois d’argent. On constate un poids relativement important des transferts en espèces, un recours croissant à d’autres produits de transfert, en particulier le transfert de compte à compte avec paiement d’une partie en espèces. Il y a aussi une augmentation sensible de l’offre de produits de bi-bancarisation classique ((ouverture d’un compte à distance, à partir du pays de résidence dans le pays d’origine et possibilité d’accéder à des services comme le crédit immobilier, etc.).
On note que les intermédiaires financiers ne s’intéressent qu’aux migrants et pas aux familles récipiendaires, ce qui provoque un impact négatif sur l’inclusion financière (notamment la bancarisation des populations bénéficiaires des transferts). C’est ce qui explique la préférence pour les envois en espèces. Etant des opérations simples et peu coûteuses, les envois en espèces constituent l’intérêt premier des opérateurs car étant fortement rémunératrices et sans risque. L’étude interprète la volonté des opérateurs à faire baisser les coûts comme étant dictée par un souci de captation, de maintien voire d’augmentation des marges, que par une stratégie d’inclusion financière et de bancarisation. «Partout, les marges bénéficiaires restent appréciables.
Ce contexte semble favoriser la stabilisation et non la baisse des coûts des transferts et justifie d’autant plus une action des Etats aux plans national, bilatéral et multilatéral pour réduire ces coûts (…)». Selon l’étude, il y a cinq types d’acteurs actifs ou susceptibles de le devenir sur le marché des transferts. Il s’agit des sociétés de transferts d’argent (Sta), les banques et postes locales (elles ont pris conscience de l’importance de la manne et des commissions qu’elle peut générer), les institutions de micro-finance (Imf), les opérateurs de téléphonie mobile, les autres sociétés maîtrisant les technologies de la monétique et les acteurs des marchés financiers et boursiers.
29/2/2012, Malick CISS
Source : Le Soleil

Google+ Google+