Une poignée de représentants de la diaspora africaine en France ont apporté mercredi soir leur soutien à la dirigeante de l'extrême droite française, Marine Le Pen, candidate à la présidentielle, devant une trentaine de personnes réunies dans une petite salle parisienne.
"Il n'y avait pas grand monde, c'est vrai", a admis auprès de l'AFP Me Gilbert Collard, président du comité de soutien à Marine Le Pen pour la présidentielle, invité à prendre la parole par le Comité Afrique France (Comaf).
Parmi les cinq personnes qui se sont exprimées, plusieurs ont apporté un fervent soutien au président déchu de la Cô te d'Ivoire, Laurent Gbagbo, aujourd'hui incarcéré à La Haye en vertu d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité délivré par la Cour pénale internationale.
Porte-parole du Comaf et président du Mouvement populaire de défense du Congo (MPDC), Joris Nkombe a expliqué que Marine Le Pen avait été "la seule" à "condamner cette politique-là" lorsque "l'Afrique a été attaquée (...) notamment en Cô te d'Ivoire et en Libye". Il s'est présenté comme un ancien adhérent de l'UMP, le parti de droite au pouvoir en France, déçu par les promesses selon lui non tenues de Nicolas Sarkozy d'abandonner la "Françafrique".
Ziket Zama, un Franco-Ivoirien qui a dit ne représenter aucun mouvement, a estimé pour sa part que Laurent Gbagbo était "un homme on ne peut plus démocrate qu'on a traité de dictateur". Autre Franco-Ivoirienne, Gouza Nahounou, déjà vue dans plusieurs manifestations du FN, a aussi présenté M. Gbagbo sous un jour favorable, en demandant de "laisser l'Afrique aux Africains".
Le FN avait vivement critiqué l'intervention de l'ONU en Cô te d'Ivoire, née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara, considéré comme vainqueur des élections par la communauté internationale. Début avril 2011, Jean-Marie Le Pen avait vu dans l'arrivée d'Alassane Ouattara au pouvoir le "basculement" du pays "sous influence musulmane".
Concluant la soirée, Gilbert Collard a appelé "à foutre en l'air cette immonde Françafrique" et à "rompre avec le colonialisme économique", en déplorant que "la richesse" africaine soit "détournée des mains du peuple".
Dans la salle, une militante a spontanément exprimé son incompréhension en s'adressant au porte-parole du Comaf, un peu embarrassé. "Depuis que Gbagbo a été arrêté, vous nous dites qu'il faut voter Hollande (François Hollande, le candidat socialiste), maintenant vous nous dites que c'est Marine Le Pen. C'est pour ça que la salle est vide. On ne sait pas sur quel pied danser", a-t-elle lancé.
29/02/2012
Source : AFPF
Le comité de soutien franco-africain à Marine Le Pen ne fait pas recette
Publié dans Médias et migration
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