Le président Nicolas Sarkozy, candidat à la présidentielle à la peine dans les sondages, a axé sa campagne résolument à droite samedi en se prononçant pour la réduction de l'immigration et contre le droit de vote aux étrangers qui selon lui porterait "atteinte à la République".
Quinze jours après avoir annoncé sa candidature à la présidentielle d'avril et mai prochain, Nicolas Sarkozy, toujours donné largement battu face au candidat socialiste Français Hollande, a renoué lors d'un meeting à Bordeaux (sud-ouest) avec les thèmes de l'immigration et de la sécurité qui avaient contribué à le faire élire triomphalement en 2007.
Le candidat de la droite conservatrice a ainsi souhaité réduire le nombre de nouveaux immigrés et mettre des "conditions" au regroupement familial.
"Nous devons réduire le nombre des arrivées sur notre territoire. C'est pour cela qu'il faut mettre des conditions au regroupement familial: un travail, un logement décent, l'engagement à apprendre le français", a-t-il déclaré.
"Donner le droit de vote aux étrangers, séparer le droit de vote de la citoyenneté, de la nationalité, c'est porter atteinte à la République. C'est ouvrir la voie au vote communautaire. C'est mettre les maires sous la menace du chantage communautaire", a-t-il également répété.
Quelques années après avoir laissé ouverte la porte au droit de vote des étrangers aux élections locales, Nicolas Sarkozy a ainsi attaqué de front une des propositions du candidat socialiste.
Il s'est aussi déclaré en faveur de "l'étiquetage de la viande en fonction de la méthode d'abattage". "Reconnaissons à chacun le droit de savoir ce qu'il mange, hallal ou non", a-t-il dit.
Des déclarations lancées alors que son ministre de l'Intérieur Claude Guéant était accusé samedi par l'opposition de propos "xénophobes" et "nauséabonds" après avoir dit qu'accorder le droit de vote aux étrangers pourrait rendre "obligatoire la nourriture halal dans les repas des cantines".
Après plusieurs lois dites sécuritaires pendant son quinquennat, Nicolas Sarkozy a aussi proposé samedi à Bordeaux qu'un "condamné ne puisse pas bénéficier d'une remise en liberté conditionnelle avant qu'il ait effectué au moins les deux tiers de sa peine". Il s'est également prononcé "pour un droit d'appel des victimes pour les décisions des cours d'assises, pour la détention provisoire et l'exécution des peines".
La gauche accuse régulièrement Nicolas Sarkozy et ses proches de vouloir marcher sur les plate-bandes de l'extrême droite pour récolter des voix à moins de deux mois du premier tour.
3/3/2012
Source : AFP