C'est une pluie glacée qui a accueilli le président, lundi, à Saint-Quentin. «Vous allez y voir un mauvais présage, c'est ça?», a plaisanté Nicolas Sarkozy. Surtout se montrer zen, confiant et déterminé. Alors que sa campagne a connu un trou d'air la semaine dernière, le président-candidat compte sur ces jours décisifs pour se relancer. «C'est une semaine importante», confie-t-il, en évoquant son émission de mardi sur France 2, au cours de laquelle Laurent Fabius lui apportera la contradiction. «Je pense que rien n'est fait, sinon je ne me donnerais pas tant de mal», a-t-il ajouté.
Accompagné du maire de la ville, Xavier Bertrand, et du député Éric Ciotti, le chef de l'État a visité un centre de réinsertion qui accueille une centaine de jeunes en difficulté. À la fin du mois, ce centre recevra des mineurs placés sur décision de justice, dans le cadre de la loi instaurant le «service citoyen» inspirée par Ciotti. L'occasion de décliner sa séquence régalienne, initiée samedi à Bordeaux. «J'ai dit que l'immigration pouvait être un atout et un problème, je persiste et signe», a lancé Sarkozy, lors d'un point de presse improvisé. En perte de vitesse dans les sondages, il veut solidifier son socle de droite et séduire les catégories populaires qui avaient délaissé le vote FN pour lui, en 2007. «Cette phrase sur l'immigration était la plus importante du discours de Bordeaux, décrypte un proche. Tout l'enjeu est d'arriver en tête au premier tour. Il faut parler à la majorité silencieuse.»
Droit de vote des étrangers
Faisant l'impasse sur la visite d'une chambre du centre, où l'attendaient trois jeunes droits comme des «i» devant leurs lits bordés, Sarkozy s'est attardé avec la presse, enfonçant le clou sur le droit de vote des étrangers, dont il veut faire une autre ligne de clivage avec François Hollande: «Le vote communautariste est une grave erreur.» Même fermeté sur la viande halal, sujet qu'il avait d'abord jugé peu important lors de sa visite à Rungis, le 21 février, mais dont il a finalement décidé de se saisir pour n'en pas laisser le monopole à Marine Le Pen. Il y a des sujets, si les républicains n'en parlent pas, ce sont les extrémistes qui en parlent mal», a-t-il justifié.
Le président tente de renouer avec ce qui avait fait le succès de sa campagne de 2007: mépriser le politiquement correct et la «pensée unique», montrer qu'il apporte des réponses concrètes aux préoccupations des Français. Ses proches ne manquent pas de rappeler que la loi sur la burqa a ainsi été plébiscitée. Le candidat en a profité pour moquer Hollande, qui a «peu voyagé»: «Il ne se rend pas compte que le monde est ouvert», a-t-il glissé, en stigmatisant la «proposition de régulariser tous les sans-papiers» que le candidat PS ne fait pourtant pas.
Plus tard, dans un bar PMU, le président a rencontré une quinzaine de Français «représentatifs» pour un «café politique». On lui propose un verre, «pour vous doper!». «Vous pensez que j'ai besoin de me doper?, rit-il. Enfin, ne dites pas ça à Noah, il le croirait!» «Qu'il paye ses impôts, lui, d'abord», lance une habitante. Sarkozy se tourne vers la presse, hilare: «Voyez, c'est le peuple! Il dit ce qu'il pense! On ne peut pas lui confisquer la parole.»
6/3/2012, Solenn de Royer
C'est une pluie glacée qui a accueilli le président, lundi, à Saint-Quentin. «Vous allez y voir un mauvais présage, c'est ça?», a plaisanté Nicolas Sarkozy. Surtout se montrer zen, confiant et déterminé. Alors que sa campagne a connu un trou d'air la semaine dernière, le président-candidat compte sur ces jours décisifs pour se relancer. «C'est une semaine importante», confie-t-il, en évoquant son émission de mardi sur France 2, au cours de laquelle Laurent Fabius lui apportera la contradiction. «Je pense que rien n'est fait, sinon je ne me donnerais pas tant de mal», a-t-il ajouté.Accompagné du maire de la ville, Xavier Bertrand, et du député Éric Ciotti, le chef de l'État a visité un centre de réinsertion qui accueille une centaine de jeunes en difficulté. À la fin du mois, ce centre recevra des mineurs placés sur décision de justice, dans le cadre de la loi instaurant le «service citoyen» inspirée par Ciotti. L'occasion de décliner sa séquence régalienne, initiée samedi à Bordeaux. «J'ai dit que l'immigration pouvait être un atout et un problème, je persiste et signe», a lancé Sarkozy, lors d'un point de presse improvisé. En perte de vitesse dans les sondages, il veut solidifier son socle de droite et séduire les catégories populaires qui avaient délaissé le vote FN pour lui, en 2007. «Cette phrase sur l'immigration était la plus importante du discours de Bordeaux, décrypte un proche. Tout l'enjeu est d'arriver en tête au premier tour. Il faut parler à la majorité silencieuse.»Droit de vote des étrangersFaisant l'impasse sur la visite d'une chambre du centre, où l'attendaient trois jeunes droits comme des «i» devant leurs lits bordés, Sarkozy s'est attardé avec la presse, enfonçant le clou sur le droit de vote des étrangers, dont il veut faire une autre ligne de clivage avec François Hollande: «Le vote communautariste est une grave erreur.» Même fermeté sur la viande halal, sujet qu'il avait d'abord jugé peu important lors de sa visite à Rungis, le 21 février, mais dont il a finalement décidé de se saisir pour n'en pas laisser le monopole à Marine Le Pen. Il y a des sujets, si les républicains n'en parlent pas, ce sont les extrémistes qui en parlent mal», a-t-il justifié.Le président tente de renouer avec ce qui avait fait le succès de sa campagne de 2007: mépriser le politiquement correct et la «pensée unique», montrer qu'il apporte des réponses concrètes aux préoccupations des Français. Ses proches ne manquent pas de rappeler que la loi sur la burqa a ainsi été plébiscitée. Le candidat en a profité pour moquer Hollande, qui a «peu voyagé»: «Il ne se rend pas compte que le monde est ouvert», a-t-il glissé, en stigmatisant la «proposition de régulariser tous les sans-papiers» que le candidat PS ne fait pourtant pas.Plus tard, dans un bar PMU, le président a rencontré une quinzaine de Français «représentatifs» pour un «café politique». On lui propose un verre, «pour vous doper!». «Vous pensez que j'ai besoin de me doper?, rit-il. Enfin, ne dites pas ça à Noah, il le croirait!» «Qu'il paye ses impôts, lui, d'abord», lance une habitante. Sarkozy se tourne vers la presse, hilare: «Voyez, c'est le peuple! Il dit ce qu'il pense! On ne peut pas lui confisquer la parole.»6/3/2012, Solenn de RoyerSource : Le Figaro