jeudi 4 juillet 2024 10:21

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La réforme de l'espace Schengen, réclamée par Sarkozy, est déjà lancée

Nicolas Sarkozy a menacé dimanche de sortir la France de l'espace européen sans frontières Schengen s'il n'obtenait pas une réforme de fond, qui est en réalité déjà en cours à Bruxelles et vise à permettre de renforcer les contrôles en cas d'immigration massive.        
Cette réforme est menée sans bruit au niveau européen après avoir été engagée à la demande de plusieurs pays, notamment la France, l'Italie et l'Allemagne, au printemps 2011 en raison de l'afflux de clandestins à l'occasion du Printemps arabe, en particulier des Tunisiens qui venaient en France via l'Italie. 
Depuis lors, ce dossier complexe a été pris en main par les gouvernements, au détriment de la Commission européenne, dont les pouvoirs étaient déjà limités dans ce domaine.           
La réforme en cours de cet immense espace sans passeports, qui comprend 22 pays de l'Union européenne (le Royaume-Uni, l'Irlande, la Bulgarie et la Roumanie n'en font pas partie) plus quatre pays associés dont la Suisse, comprend deux propositions législatives.              
"Ce dont parle M. Sarkozy est en fait ce que nous négocions depuis plusieurs mois", a estimé un diplomate européen interrogé par l'AFP.  
La principale réforme à l'étude prévoit qu'à l'avenir, et en dernier recours, les pays Schengen pourront rétablir temporairement leurs contrôles aux frontières d'un autre Etat Schengen en cas d'afflux d'immigrés clandestins massif et incontrôlé. Et si le pays en question ne parvient pas à faire face.       
A l'heure actuelle, les pays peuvent le faire de leur propre chef en cas de menaces terroristes ou de grands événements comme un sommet de chefs d'Etat ou une compétition sportive.        
La nouvelle clause de rétablissement envisagée serait temporaire, pour une période de six mois renouvelable, selon l'état des dernières discussions.         
Pour éviter le recours à une telle extrémité, des "mécanismes d'alerte" sont prévus et des procédures d'aides sont envisagées pour aider le pays européen ne pouvant contrôler sa frontière, avant que le rétablissement des contrôles ne soit décidé.               
Le cas le plus sensible actuellement est celui de la Grèce, critiquée par ses pairs pour son incapacité à contrôler sa frontière terrestre avec la Turquie, point d'entrée de quelque 200 clandestins par jour qui tentent ensuite de gagner d'autres pays de l'UE. "Cette frontière est ouverte comme la porte d'une grange", s'est insurgée la ministre autrichienne de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, au cours d'une réunion avec ses homologues européens jeudi dernier.
L'UE tente en particulier de convaincre la Turquie de signer un accord de réadmission des clandestins, mais Ankara réclame en contrepartie des facilités de visas pour ses ressortissants.      
La réforme de l'espace Schengen vise aussi à rassurer les pays qui, à l'instar des Pays-Bas ou de l'Autriche, rechignent à y laisser entrer la Roumanie et la Bulgarie qu'ils jugent insuffisamment préparés.   
Les propos de M. Sarkozy "sont un message de mise en garde adressé surtout à la Grèce, à la Bulgarie et la Roumanie" pour que ces pays agissent avec plus de détermination, a estimé un diplomate européen.

11/03/2012
Source : AFPF

 

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