Consternation à Toulouse. Depuis plus d’une semaine, les meurtres se succèdent. Lundi matin, un homme en scooter a abattu quatre personnes dont trois enfants, devant un lycée juif. Déjà, le 11 mars, un militaire d'origine marocaine avait été tué à Toulouse et 2 autres militaires, à Montauban, 4 jours plus tard.
Quatre personnes ont trouvé la mort, lundi matin, 19 mars, devant un collège-lycée juif de la ville de Toulouse. Un professeur de religion de 30 ans, ses deux enfants âgés de 6 et 3 ans, un autre enfant de 8 ans ont été froidement abattus par un homme en scooter. Un adolescent de 17 ans touché pendant la fusillade, grièvement blessé, a été transporté au CHU de Toulouse.
Cette série de meurtres a commencé, dimanche 11 mars, avec celui d’un militaire toulousain de 30 ans d’origine marocaine, assassiné par un homme en scooter : le maréchal des logis chef Imad Ibn Ziaten. Imad voulait vendre sa moto. Après avoir lancé son offre sur le site Le Bon Coin, il avait été contacté par le tueur pour un rendez-vous avant une possible transaction. Arrivé devant le gymnase du Château de l'Hers, le lieu du rendez-vous, alors qu'il porte encore son casque et se tient près de sa moto, Imad est abattu d'une balle dans la tête, projectile tiré quasiment à bout portant par un homme qui s'enfuit aussitôt à scooter.
Un « excellent élément » de l’armée
Imad avait rejoint les parachutistes en 2004 en tant que sous-officier, affecté au premier régiment de train parachutiste basé à Francazal, spécialisé dans l'appui à la projection et le soutien par voie aérienne. Il avait servi l’armée française en Côte d’Ivoire, au Tchad et au Gabon. Sa disparition a choqué tous ses collègues. « Un bon sous-officier, un excellent élément. […] Il s'agit d'une affaire malheureuse, assez incroyable », a déclaré à La Dépêche le colonel Fauche, patron du régiment.
Quatre jours plus tard, trois autres parachutistes, dont deux d'origine maghrébine, sont abattus à Montauban par un homme en scooter. Mohamed Legouad, d’origine algérienne et le caporal Abel Chenouf, du 17e Régiment du Génie Parachutiste. Le troisième militaire antillais de la même unité a été très grièvement blessé et est actuellement entre la vie et la mort.
Acte raciste ?
Imad Ibn Ziaten et les trois autres parachutistes ont tous été tués par une arme de calibre 11,43 et par un homme en scooter. D’après les témoignages recueillis par la police, il s’agirait d’un T530 Yamaha de couleur sombre. Après des enquêtes, la police conclue que les militaires ont été tuées par la même personne. « La balle tirée à Toulouse [contre Imad Ibn Ziaten, ndlr] et les balles tirées à Montauban proviennent d'une seule et même arme. […] Le lien a été établi de façon certaine entre les faits de Toulouse et ceux de Montauban », a assuré à la presse Michel Valet, le procureur de Toulouse. En revanche, la police n’affirme pas encore l’existence d’un lien direct entre les meurtres des parachutistes et ceux de ce lundi matin devant le collège-lycée juif. Mais des éléments convergent : l'agresseur a utilisé un scooter et arme de calibre 11,43 pendant les trois fusillades.
Cet incident a interrompu la campagne présidentielle ce matin. Nicolas Sarkozy et François Hollande se sont rendus, cette après-midi, sur les lieux du crime. M. Hollande a dénoncé l’« horreur » de cet acte. Nicolas Sarkozy a décrété « une minute de silence dans les écoles mardi ».
19/3/2012, Ristel Edimo
Source : Yabiladi
Tueries à Toulouse et Montauban : Un Marocain parmi les victimes
Publié dans Médias et migration
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