Tous les partis politiques, à l’exception du FN, avaient été conviés au débat proposé, mercredi soir à Chalon, par le Réseau éducation sans frontières (RESF) qui souhaitait connaître les intentions des candidats à la présidentielle, par le biais de leurs représentants locaux. Mais ni l’UMP, ni les partis du centre, n’avaient fait le déplacement pour parler d’immigration et répondre aux exigences du RESF en la matière, à savoir : une refonte totale de la loi, l’annulation des obligations de quitter le territoire français en cours, la régularisation des familles ayant un enfant scolarisé, la suppression des objectifs chiffrés d’expulsions, etc.
Centres de rétention
Dès la première thématique proposée aux participants – l’enfermement des enfants dans les centres de rétention administrative, ces espaces d’attente pour les étrangers qui vont être expulsés -, les partis de gauche ont confronté leurs points de vue. Alors que le Front de gauche, le NPA et Europe Écologie-Les Verts (EELV) sont favorables à la « fermeture pure et simple des centres de rétention », la position plus nuancée du PS a provoqué les premiers grincements de dents. Car si le PS a également prévu « de mettre fin, dès 2012, à la rétention des enfants et des familles avec enfants », le candidat Hollande ne promet une fermeture immédiate des centres de rétention, estimant qu’il est nécessaire d’étudier « d’autres solutions, comme l’assignation à résidence ». C’est ce qu’a expliqué Philippe Baumel, candidat du Parti socialiste pour les législatives dans la 3 e circonscription.
Sur la régularisation « sans condition » de tous les sans papiers, là encore, les partis de gauche ne sont pas sur « la même tonalité ». Contrairement au Front de gauche, au NPA ou aux Verts, le PS « ne souhaite pas procéder à une régularisation globale et préconise d’étudier les situations au cas par cas », indiquait Philippe Baumel, documents « hollandais » en main. Une intervention très critiquée par les autres partis présents, certains (le NPA) qualifiant le discours du PS de « langue de bois », d’autres (Front de gauche) refusant « un bricolage de ce qui existe déjà ». À se demander quelle tournure aurait pris la réunion si les représentants de l’UMP ou même du Modem n’étaient pas restés chez eux.
23/03/2012, Valérie Monin
Source : Le Journal de Saint-et-Loire
Le RESF interroge les partis politiques sur l’immigration
Publié dans Médias et migration
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