jeudi 4 juillet 2024 10:20

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Immigration/France : La société civile se penche sur les centres de rétention administrative

«Vous ne rentrez pas dans ce local, c'est clair ? Ce n'est pas une journée portes ouvertes », lance le fonctionnaire de la police aux frontières (PAF) avant de claquer violemment la porte au nez de son interlocuteur. Charles Marziani, vice-président du conseil régional sourit : « il a l'air un peu sur les dents ». Effectivement depuis le 26 mars et jusqu'au 6 avril, adhérents d'associations, élus politiques, journalistes, mettent à l'épreuve les nerfs des policiers, en défilant chaque jour par petits groupes devant la grille d'entrée du centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu. Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une campagne européenne qui vise à faire un état des lieux sur l'accès de la société civile à ces structures très particulières. Pour les participants, il s'agit de demander l'autorisation de visiter les centres, de s'entretenir avec les personnels administratifs, sanitaires et bien sûr avec les migrants.
Guerre de positions
« Les seuls habilités à rentrer sont les parlementaires. En revanche, pour les autres, il est possible de s'entretenir avec les retenus », souffle Marie-Pascale Couttausse, du réseau éducation sans frontière 31. Au même moment, Charles Marziani ressort d'un entretien avec un jeune Tunisien. « C'est d'une inhumanité totale ». Une vision que ne partage pas Nadia Angers-Diebold, chef de la mission communication au ministère de l'Intérieur : « Nous veillons avant tout au respect des personnes. Si ces centres sont interdits, notamment aux journalistes, c'est lié au fait que ces retenus ne sont pas des animaux et que nous ne sommes pas dans un zoo ». Une position qui fait pouffer de rire Lionel Claus de la Cimade 31, association qui assure la défense juridique des sans-papiers. « Heureusement que des gens s'organisent pour dénoncer ces enfermements. Mais attention, il ne faut pas tout confondre : visiter un centre ne signifie pas forcément se mettre à défendre juridiquement un sans-papier, c'est contre-productif ».
5/4/2012, Eric Dourel
Source : 20minutes.fr

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