jeudi 4 juillet 2024 10:18

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France: Sarkozy accusé d'exploiter la lutte contre l'islamisme radical

Le président français Nicolas Sarkozy était accusé mercredi de mettre en scène des arrestations d'islamistes radicaux, en pleine campagne pour sa réélection, au moment où son principal adversaire, le socialiste François Hollande, cherche un nouveau souffle dans sa campagne.
Une nouvelle vague d'arrestations dans les milieux islamistes a été menée mercredi matin, la deuxième depuis les meurtres de militaires et d'enfants juifs commis en mars dans la région de Toulouse (sud-ouest) par un jeune jihadiste, Mohamed Merah.
Nicolas Sarkozy, qui fait un parallèle entre le traumatisme causé en France par ces sept assassinats et le 11-Septembre aux Etats-Unis, a proclamé la tolérance zéro à l'égard des islamistes radicaux susceptibles de commettre des actes violents.
Les nouvelles arrestations, menées notamment à Roubaix (nord) et Marseille (sud), visent 10 "individus isolés avec pour la plupart un profil à la Mohamed Merah", a indiqué une source policière.
Il s'agit de personnes susceptibles de s'être rendues en Afghanistan ou au Pakistan ou de vouloir s'y rendre pour mener le jihad, selon des sources proches de l'enquête. Les gardes à vue de ces dix personnes, qui ont débuté mercredi matin, ont été prolongées de 24 heures.
Parallèlement, treize islamistes arrêtés vendredi dernier ont été inculpés d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Neuf d'entre eux ont été mis en prison mercredi.
Parmi eux, figure le leader d'un groupuscule dissous Forsane Alizza ("Les Cavaliers de la Fierté"), Mohammed Achamlane. Le groupe est soupçonné d'avoir envisagé l'enlèvement d'un magistrat juif de Lyon.
Les arrestations de vendredi dernier avaient été fortement médiatisées et à Roubaix les interpellations ont eu lieu mercredi devant des caméras. De même, le gouvernement a donné la plus grande publicité à des expulsions d'imams radicaux ou au refus d'accueillir en France des prédicateurs musulmans, comme le très controversé Youssef Al-Qaradaoui.
Dès lors, des suspicions d'exploitation politique ont commencé à être avancées par les adversaires de Nicolas Sarkozy, à 18 jours du premier tour de l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai.
"La sécurité et la mise en scène sont deux choses différentes", a attaqué le centriste François Bayrou, tandis que le parti d'extrême droite du Front national a fustigé la "gesticulation électoraliste" de Nicolas Sarkozy.
Le socialiste François Hollande, toujours donné gagnant au second tour par les sondages, a estimé que l'Etat aurait "dû" ou "pu, peut-être, faire davantage avant". "Moi je suis pour la fermeté, pas pour le spectacle", a commenté la chef du PS, Martine Aubry.
La lutte contre l'islamisme violent, qui a fait irruption dans la campagne après les tueries de Toulouse, continue d'occuper le terrain au moment où François Hollande, rattrapé voire devancé au premier tour dans les sondages, cherche à donner un nouvel élan à sa campagne.
Mercredi soir il a reçu, lors d'un meeting à Rennes (nord-ouest) le soutien hautement symbolique de son ex-compagne et mère de ses quatre enfants, Ségolène Royal, candidate malheureuse la présidentielle de 2007.
"Je dis du fond du coeur aux 17 millions d'électeurs qui voulaient la gauche à la présidentielle de 2007: revenez aux urnes le 6 mai!", a-t-elle lancé. "C'est une façon noble de faire l'histoire, d'aider en oubliant ses ambitions, celui qui est en situation de l'emporter", a-t-elle poursuivi, très applaudie.
Lors de ce meeting, le candidat socialiste a développé les priorités qu'il compte mettre en œuvre dans la première année de mandat, en cas d'élection.
Il s'agit de 35 mesures annoncées mercredi, comme la baisse du salaire du président, le blocage des prix de l'essence, une modification de la réforme des retraites ou la réforme fiscale avec l'imposition à 75% des revenus des super-riches dépassant un million d'euros par an.
François Hollande cherche à ramener la campagne sur un terrain économique, face à un président sortant qui campe sur un créneau sécuritaire.
Depuis le lancement de sa campagne, son discours très à droite, sur l'immigration en particulier, a permis à Nicolas Sarkozy de marquer des points dans les sondages. Il devait jeudi présenter son programme électoral détaillé et chiffré.
4/4/2012
Source : AFP

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