L'immigration, le financement des partis et le projet de contrôle des données électroniques sont au cœur des débats politiques et électoraux, à moins d'un mois des élections locales qui doivent se dérouler en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles.
Les partis de l'opposition veulent se repositionner sur l'échiquier politique au Royaume-Uni mettant en exergue dans leurs stratégies, les "faiblesses" affichées par le gouvernement de Coalition conduit par David Cameron.
Ils amplifient, campagne électorale oblige, le scandale né des pratiques douteuses liées au financement du parti Conservateur.
Depuis le déclenchement de cette affaire, les leaders des partis vont jusqu'à faire valoir que "cette pratique met la démocratie britannique à rude épreuve". L'affaire, qui a porté un coup dur à David Cameron dont le parti est déjà taxé de "club de riches", a fait resurgir sur le devant de la scène politique britannique le débat au sujet de la réforme des règles régissant le financement des partis.
Par ailleurs, le projet du gouvernement Cameron de surveiller l'Internet dans le but de renforcer la lutte contre le terrorisme, constitue un autre sujet d'attaque des partis qui dénoncent une atteinte aux libertés individuelles.
Le projet a suscité une réaction énorme au sein de la profession juridique et groupes de libertés civiles, et ce rejet populaire est récupéré par l'opposition pour améliorer sa popularité à la veille de l'échéance électorale.
Le thème de l'immigration est également au centre de la campagne électorale et les chiffres officiels publiés récemment par l'Office national des statistiques sont régulièrement cités par les représentants de partis pour étayer leurs discours électoraux.
Les mesures de plus en plus sévères prises par le gouvernement Cameron, ne semblent pas encore avoir porté leurs fruits: en l'espace d'un an, de juin 2010 à juin 2011, le nombre de migrants entrés au Royaume Uni s'est élevé à 250.000, a souligné récemment l'ONS.
Mercredi, le Comité parlementaire chargé des affaires intérieures a affirmé que l'agence britannique des contrôles aux frontières (UKBA) ne parvenait pas à s'acquitter de ses tâches élémentaires.
En fournissant des chiffres inexactes liés à l'immigration, la UKBA risque d'affecter la confiance du public dans le gouvernement, ont mis en garde les députés.
Le Comité a critiqué l'agence pour avoir fourni des données "peu claires" et difficiles à suivre.
"Il est difficile de voir ce qui se passe en matière d'immigration si l'agence ne peut pas être précise dans les informations qu'elle fournies au Comité", a souligné le rapport parlemenataire, mettant en exergue "l'échec" de l'agence UKBA de contrôler et de reconduire aux frontières les immigrés clandestins et les étrangers dont les visas ont expiré.
La côte de popularité de David Cameron a chuté à son plus bas niveau depuis son élection en mai 2010, a montré fin mars un sondage YouGov.
L'impopularité de Cameron s'est accrue au cours de ces semaines marquées par des "gaffes politiques", notamment le scandale du financement du parti Conservateur, note YouGov.
30% seulement des électeurs pensent aujourd'hui que Cameron est le meilleur Premier ministre par rapport aux leaders des autres grandes formations politiques.
12 avril 2012
Source : APS