jeudi 4 juillet 2024 10:20

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Le président de l'UE dénonce la menace du populisme sur la libre-circulation

Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a dénoncé mercredi la montée des populismes en Europe et la menace qu'ils font peser sur la libre-circulation des personnes à la veille d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE.

"Malheureusement, les vents du populisme menacent une des grandes réalisations de l'intégration européenne: la libre-circulation des personnes au sein de l'UE", a-t-il déploré dans un message publié sur son compte Twitter.

M. Van Rompuy a exprimé sa préoccupation pendant une visite officielle en Roumanie, dont l'adhésion à l'espace Schengen est bloquée par le gouvernement néerlandais sous la pression du parti populiste d'extrême droite PVV de Geert Wilders.

Lors d'un discours devant le Parlement roumain, M. Van Rompuy s'est félicité des mesures prises par Bucarest pour renforcer le contrôle des frontières, dans le cadre de ses démarches en vue d'intégrer cet espace de libre circulation.

"Cela permettra à la Roumanie de devenir une porte d'entrée sure dans l'espace Schengen", a-t-il souligné.

"Je suis conscient du fait que le contrôle des frontière exige des investissements et des moyens substantiels et que cela n'est pas toujours facile en ces temps de contraintes budgétaires", a assuré M. Van Rompuy.

Le président roumain Traian Basescu a de son côté remercié le président de l'UE pour son "soutien en faveur de l'adoption en septembre d'une décision sur l'entrée de la Roumanie dans Schengen".

L'espace Schengen permet aux ressortissants de ses 26 membres (22 pays de l'UE plus l'Islande, la Norvège la Suisse et le Liechtenstein) de circuler librement sans contrôles frontaliers. Cinq pays de l'UE n'en sont pas membres: Royaume-Uni, Irlande, Chypre, Roumanie et Bulgarie.

Mais cette liberté est remise en question par la France et l'Allemagne qui demandent à leurs partenaires d'accepter de rétablir des contrôles aux frontières nationales pendant un mois en cas de défaillance à une frontière extérieure de l'espace Schengen et de prolonger cette mesure si nécessaire.

Lancé à la conquête des suffrages de l'extrême droite, le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy se montre très pressant sur cette demande.

"Les Français ne veulent plus d'une Europe passoire. C'est le message que j'ai entendu", a-t-il affirmé lundi, au lendemain du premier tour marqué par un score très élevé de la candidate de l'extrême droite, Marine Le Pen

"Si l'Europe ne peut pas défendre ses frontières, la France le fera", a-t-il martelé. "L"Europe qui ne maîtrise pas ses flux migratoires, c'est fini", a-t-il lancé au cours d'une réunion électorale.

Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, devait défendre cette position jeudi lors d'une réunion avec ses homologues de l'UE à Luxembourg.

L'Allemagne soutient cette demande exprimée dans une lettre commune cosignée par le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich.

Mais cette volonté affichée par Nicolas Sarkozy de forcer ses partenaires à accepter ses demandes a raidi certains d'entre eux et les premières réactions pourraient être assez négatives jeudi à Luxembourg.

La proposition franco-allemande sur Schengen "sent très mauvais", a ainsi estimé le chef de la diplomatie du Luxembourg, Jean Asselborn, dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

"Les dirigeants européens devraient faire preuve de leadership au lieu de chercher à flatter ces forces d'extrême droite", répète pour sa part la commissaire chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmstrí¶m.

La demande franco-allemande n'est pas nouvelle. Le débat sur la réforme de Schengen a commencé en mars 2011, à l'initiative de la France. "La Commission a présenté des propositions, qui jusqu'à présent étaient rejetées par le gouvernement français", souligne l'exécutif bruxellois.

25 avril 2012

Source : AFP

Google+ Google+