Le Mexique et dix-sept autres pays estiment qu'une loi de l'Arizona contre l'immigration clandestine, qui sera examinée mercredi par la Cour suprême, pourrait mettre en danger leurs relations diplomatiques avec les Etats-Unis.
Dans un argumentaire déposé devant la haute Cour, le Mexique estime que cette loi controversée "constitue une menace imminente aux relations bilatérales Mexique-Etats-Unis".
"Le Mexique ne peut pas poursuivre des négociations efficaces avec les Etats-Unis quand les décisions de politique étrangère du gouvernement fédéral sont sapées par des Etats individuels", selon ce document de 45 pages dont l'AFP a obtenu copie.
Haïti ainsi que seize autres pays ont rejoint le Mexique pour soutenir le gouvernement Obama et réclamer que cette loi, qui prévoit notamment un contrôle au faciès en Arizona pour traquer les sans-papiers, soit retoquée par la Cour suprême, comme elle l'a été en appel.
"Il est donc essentiel pour ces gouvernements et pour les Etats-Unis que les intérêts de chaque pays soient exprimés d'une seule voix", peut-on lire dans le document déposé par ces pays.
Parmi ceux-ci, l'Argentine, le Salvador, la Bolivie, le Brésil, le Guatemala, Panama et le Honduras, dont la Première dame assistera à l'audience de mercredi. Leurs ressortissants font partie de la majorité des quelque 11 millions de sans-papiers vivant aux Etats-Unis et des 400.000 clandestins vivant en Arizona, selon le Pew Center.
Le gouvernement mexicain ajoute que cette loi "constitue une menace imminente pour les droits de l'homme et les droits civiques de ses ressortissants", estimant qu'il a "un intérêt légitime à s'assurer que ses citoyens, quelque soit leur statut migratoire, ne soient pas privés de leurs droits en vertu de la Constitution américaine et du droit international".
Huit juges de la plus haute juridiction des Etats-Unis doivent décider si quatre dispositions de cette loi, qui ont été annulées par la justice à la demande de l'administration fédérale, sont conformes à la Constitution comme le prétend l'Etat de l'Arizona.
Washington estime que cette loi empiète sur les prérogatives constitutionnelles du gouvernement fédéral chargé par la Constitution de mettre en place et de faire respecter la politique de l'immigration.
Cette loi "s'immisce directement dans la politique fédérale sur l'immigration, car elle entrave des relations diplomatiques efficaces et cohérentes", écrit le Mexique en soutien à l'administration Obama.
24 avril 2012
Source : AFP