Le gouvernement autonome de Catalogne a "déploré", mardi, la décision de l'exécutif central de priver les immigrés en situation illégale de la Carte sanitaire qui leur permet de bénéficier gratuitement des soins médicaux, sur le même pied d'égalité que les citoyens espagnols.
Le gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy a annoncé, la semaine dernière, que les sans-papiers n'auront plus le droit d'accéder aux prestations médicales gratuites en vertu d'un amendement de la Loi sur les étrangers qui sera présenté prochainement au Congrès des députés.
L'exécutif central "ne nous a pas informé de sa décision unilatérale" visant à priver les immigrés en situation illégale de la Carte sanitaire à partir du 31 août prochain, a déclaré le conseiller catalan au Bien-être et à la famille, Josep Lluis Cleries, à l'issue d'une réunion avec la Commission parlementaire chargée de l'enfance.
"Personne ne nous a consulté à propos de cette décision qui préoccupe le gouvernement (catalan)", a souligné M. Cleries, déplorant l'"absence de dialogue" sur cette question de la part de Madrid.
L'exécutif "aurait dû prendre en compte les points de vue des communautés autonomes avant d'approuver cette décision car ce sont elles qui accordent les soins médicaux", a ajouté le responsable catalan, précisant que la Catalogne "garantira les prestations médicales urgentes au profit des immigrés en situation illégale, notamment les enfants et les femmes enceintes".
Les enfants mineurs non accompagnés seront pris en charge par la Catalogne "en dépit de cette législation", a encore souligné le responsable catalan, qui a minimisé l'importance de cette mesure pour le budget de l'Etat.
Cette mesure "permettra de faire des économies minimes", a-t-il estimé, soulignant la nécessité de lutter contre le "tourisme sanitaire qui existe dans certains pays, et notamment en Catalogne".
Selon les médias espagnols, plus d'un demi-million de sans-papiers se verraient privés de la Carte sanitaire à laquelle tous les immigrés, justifiant d'un certificat de résidence municipale, pouvaient prétendre. En vertu de cet amendement, l'accès aux soins de cette catégorie d'étrangers, issus de pays hors l'Union européenne, sera limitée aux seuls cas d'urgence médicale (accident...), d'accouchement et du suivi des enfants en bas âge.
Les familles des immigrés, légalement établis en Espagne, n'ayant pas encore obtenu leurs papiers devront se contenter, elles aussi, de ce minimum sanitaire.
25 avril 2012
Source : MAP