Les nouvelles autorités libyennes ont de plus en plus de mal à faire face à l'immigration clandestine en provenance des pays du Sahel. La semaine dernière, le colonel Abdelhakim -en charge des frontières- a estimé à plus de 1000 le nombre de migrants arrivant chaque jour pour espérer gagner l'Europe. Pour tous, le voyage commence dans le sud libyen, à Sebha.
L'oasis de Sebha, première grande ville libyenne sur la route des migrants. Elle en accueille un nombre chaque jour plus important venus des pays du Sahel. Cette plaque tournante du trafic de migrants tourne à nouveau à plein régime depuis la fin de la guerre.
Les autorités de Tripoli se disent dépassées par le phénomène...par manque de moyens techniques et humains.
Pour Abdelhakim, jeune Nigérien de 21 ans, c'est le premier voyage. Il témoigne au micro de notre envoyée spéciale : «Je viens d'Agadez, je suis arrivé il y a un mois à Sebha. C'est un Arabe qui nous a fait traverser. Au Niger, je n'ai pas trouvé de travail. Je viens en Libye pour gagner ma vie. C'est mon frère qui est déjà à Tripoli qui me finance mon voyage.»
Mais pour la majorité, réunir les 500 dinars libyens nécessaires (environ 300 €) pour rejoindre la capitale Tripoli n'est pas une mince affaire. Au petit matin, on les voit prendre place sur le bord de la route et proposer leur force de travail. Dans quelques semaines, ils feront de même sur les grands axes de Tripoli, dans l'espoir cette fois de traverser la Méditerranée.
30 avril 2012
Source : RFI