Le Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme des migrants, M. François Crépeau, va mener une large étude qui examinera les droits des migrants dans la région euro-méditerranéenne, en se concentrant en particulier sur la gestion des frontières de l'Union européenne.
''Combiné avec le développement de l'Accord de Schengen et le fort discours politique autour de la migration en Europe, le but de cette étude est d'examiner ces mécanismes et ces approches du point de vue des droits de l'homme, en regardant l'impact de l'évolution des politiques prises à Bruxelles sur ces migrants qui se trouvent à la frontière'', a déclaré M. Crépeau.
D'une durée d'une (1) année, cette étude comprendra un examen des directives de l'UE et les politiques nationales mises en place concernant les régimes des visas et le contrôle des frontières.
Elle évaluera également les politiques et pratiques de gestion, les pratiques d'interception, y compris sur terre et sur mer, les régimes de détention et leurs conditions, les retours et les réadmissions.
''Bien que la migration vers et depuis la région européenne ne soit pas un phénomène nouveau, la région a connu une forte augmentation des mouvements migratoires depuis les années 1990'', a noté l'expert indépendant.
Dans ce sens, il a réitéré son appel à la communauté internationale afin d'adopter ''un discours nouveau et équilibré sur la migration, basé sur l'égalité des droits, la non-discrimination et la dignité, ainsi que sur la réalité''.
Le Rapporteur spécial se rendra à Bruxelles du 7 au 9 mai en cours, pour la première étape de son projet, et il visitera aussi deux pays de transit clés, la Turquie et la Tunisie, ainsi que deux des principaux points d'entrée dans l'UE, la Grèce et l'Italie.
Au cours de sa mission dans la capitale européenne, M. Crépeau se réunira avec plusieurs fonctionnaires de l'UE afin de discuter des diverses politiques, agences et lois impliquées dans la gestion des frontières extérieures de l'UE, en se concentrant particulièrement sur la région euro-méditerranéenne.
Dans chacun des pays qu'il visitera, l'envoyé du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies demandera à visiter des centres d'accueil, des abris et autres logements pour les migrants, ainsi que des postes frontaliers.
Il s'entretiendra également avec les autorités nationales compétentes chargées du contrôle des frontières et de la migration, ainsi qu'avec des organisations de la société civile.
Le projet lancé par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme des migrants sera finalisé par un rapport thématique qui sera présenté au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en juin 2013.
3 mai 2012
Source : APS