La politique d'intégration occupe une place de plus en plus significative dans les communes allemandes, qui l'envisagent comme une mission transversale de l'administration. Les villes, les communes et les circonscriptions sont désormais nombreuses à élaborer des stratégies globales pour faciliter le processus d'intégration. C'est ce qui ressort d'une étude présentée par Maria Böhmer, ministre déléguée à la migration, aux réfugiés et à l'intégration, Rainer Bomba, ministre adjoint au Développement urbain, et Stephan Articus, président de l'Association des villes allemandes (DST), mardi à Berlin.
« L'intégration se passe sur le terrain, c'est-à-dire dans les villes, les communes et les circonscriptions », a déclaré Maria Böhmer. « Des personnes d'origines très diverses cohabitent chaque jour au travail, à l'école, dans les quartiers et dans la vie associative. Il est d'autant plus important de rappeler les trois principales conclusions de l'étude :
-Les communes sont de plus en plus nombreuses à gérer elles-mêmes la politique d'intégration, conférant ainsi l'importance requise à cet enjeu d'avenir.
-L'intégration bénéficie d'un ancrage transversal croissant dans l'administration, de la garde d'enfants à l'aide aux personnes âgées. Cela renforce la coopération entre les acteurs locaux, qui peuvent ainsi proposer des programmes d'intégration plus efficaces et adaptés.
-Il faut changer de paradigme, de la conception de projet à la mise en oeuvre, afin d'assurer la promotion durable de l'intégration sur place. Grâce à leur implication, les villes, les communes et les circonscriptions apportent une contribution précieuse à la cohésion sociale. »
L'étude révèle que 71,5 % des villes, communes et circonscriptions accordent une grande, voire une très grande importance à l'intégration, cette estimation variant en fonction de la taille de la commune et de la proportion d'immigrés dans la population locale. Si 98,5 % des grandes villes jugent l'intégration importante, la proportion retombe à 66,2 % pour les villes moyennes, 63 % pour les circonscriptions et 48,8 % pour les petites villes et communes.
Cependant, de nombreuses communes ont cessé d'envisager la question sous un angle négatif, et s'efforcent de recenser systématiquement les chances offertes par l'immigration. La transition démographique et la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée contribuent à cette évolution.
Par ailleurs, les auteurs de l'étude se sont penchés sur l'application du Plan d'action national pour l'intégration dans les communes. L'Union fédérale des associations communales a émis des propositions pour faire progresser les choses à cette échelle.
« Il importe de développer une véritable culture de l'accueil dans les administrations. Pour cela, il faut faire évoluer les mentalités sur la perception des immigrés, en mettant l'accent non plus sur les problèmes, mais sur les chances », a souligné Mme Böhmer. « Nous devons aussi faire en sorte que les personnes issues de l'immigration soient plus nombreuses à travailler dans la fonction publique, par exemple en tant que professeurs, éducateurs, policiers, pompiers ou employés de bureau. »
Dans le cadre du programme d'urbanisme « La ville sociale - investir dans les quartiers », l'État fédéral a alloué 40 millions d'euros à des projets favorisant la vie de famille, l'égalité entre les générations, l'intégration et la cohésion sociale au titre de l'année 2012.
Il s'agit en outre d'associer au développement urbain de nouveaux partenaires tels que les entreprises et les fondations.
L'étude a été réalisée à la demande des services de Maria Böhmer et du ministère fédéral du Développement urbain.
10/05/2012
Source : Newpress