Le gouvernement autonome de Catalogne envisage de mettre en place un "mécanisme administratif" en vue de permettre aux immigrés sans-papiers de continuer à bénéficier gratuitement des soins médicaux, après la récente décision de Madrid de priver les étrangers en situation illégale de la Carte sanitaire.
La Catalogne "a la ferme volonté de faire en sorte que les immigrés qui n'auront plus droit à la Carte sanitaire, puissent bénéficier des soins médicaux qui leur ont été prodigués jusqu'à présent", a déclaré le conseiller catalan de la Santé, Boi Ruiz.
"Nous devons trouver un mécanisme administratif, alternatif à la Carte sanitaire", a souligné M. Boi lors d'une visite à un hôpital près de Barcelone (nord-est de l'Espagne), mettant l'accent sur la nécessité de faire preuve de "solidarité" à l'égard des immigrés en situation illégale.
Le responsable catalan a également précisé qu'il est en contact permanent avec la ministre espagnole de la Santé, Ana Mato, pour la convaincre d'introduire des modifications au décret interdisant l'octroi de la Carte sanitaire aux sans-papiers avant son adoption par le Congrès des députés.
Engagé dans une politiqué d'austérité sans précédent, le gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy avait annoncé, en avril, que les sans-papiers n'auront plus le droit d'accéder aux prestations médicales gratuites en vertu d'un amendement de la Loi sur les étrangers qui sera présenté prochainement au Congrès des députés.
Le gouvernement catalan avait "déploré" cette décision "unilatérale" de l'exécutif central. Madrid "aurait dû prendre en compte les points de vue des communautés autonomes avant de prendre cette décision car ce sont elles qui accordent les soins médicaux", avait déclaré le conseiller catalan au Bien-être et à la famille, Josep Lluis Cleries.
Selon les médias espagnols, plus d'un demi-million de sans-papiers se verraient privés de la Carte sanitaire à laquelle tous les immigrés, justifiant d'un certificat de résidence municipale, pouvaient prétendre. En vertu de cet amendement, l'accès aux soins de cette catégorie d'étrangers, hors pays de l'Union européenne, sera limitée aux seuls cas d'urgence médicale (accident etc.), d'accouchement et du suivi des enfants en bas âge.
Les familles des immigrés, légalement établis en Espagne, n'ayant pas encore obtenu leurs papiers devront se contenter, elles aussi, de ce service minimum.
11 mai 2012
Source : MAP