jeudi 4 juillet 2024 12:30

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La Belgique, terre de migration

Un quart de la population belge a un parent né étranger. Selon une étude de l'institut Itinera, la Belgique accueille proportionnellement plus d'étranger que les grands pays d'immigration.

En 10 ans, il y a eu une entrée nette de 500 000 migrants

Voilà une étude qui complète la vision que l’on se fait de l’immigration en Belgique. Et qui risque de faire du bruit. L’étude que l’Institut Itinera consacre au sujet montre que la Belgique est clairement devenue une terre d’immigration. En 10 ans, la Belgique a connu une arrivée nette d’immigrants d’un demi-million de personnes. Ce qui représente environ 4,5 % de la population belge. La Belgique accueille proportionnellement plus de migrants que tous ses pays limitrophes. Mais également davantage que des pays traditionnels de migration comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou le Canada qui, en 10 ans, a connu un solde migratoire net de 4 % de sa population (voir infographie).

Il n’en a pas toujours été comme cela. Au cours du XIXe siècle, la Belgique affichait même un solde migratoire négatif. En clair, le nombre de personnes quittant le pays était supérieur à celui des personnes qui s’y établissaient. Lors du recensement de 1870, on dénombre seulement 170 000 étrangers en Belgique, soit 2,8 % de la population totale. Une première vague d’immigration, encore modeste, aura lieu durant l’entre-deux-guerres. Mais c’est après la guerre que la Belgique a recours à l’immigration. Le pays connaît une forte croissance économique. Il faut reconstruire les infrastructures détruites par la guerre. La crise du pétrole en 1973 met le holà au recrutement de la main-d’œuvre à l’étranger. L’immigration connaît alors une période de stabilisation. Mais elle repart à la hausse 15 ans plus tard, notamment via les regroupements familiaux.

Près de la moitié des migrants ne viennent pas de l’Union

L’immigration en Belgique reste une affaire d’Européens. En additionnant le nombre d’immigrés provenant d’un pays de l’Union européenne avant l’élargissement (34 %), celui des immigrés issus des nouveaux Etats membres (19 %) et celui des immigrés européens extra-communautaires (10 %), on arrive à un total de 63 %. Mais les migrations européennes sont les moins durables : 40 % des Européens venant en Belgique retournent un jour dans leur pays contre seulement 10 à 15 % des immigrés non européens. "Dès lors, conclut l’étude, le solde migratoire est probablement à majorité extra-communautaire".

Comment expliquer cette forte pression migratoire extra-européenne alors que l’immigration de travailleurs peu qualifiés a été stoppée en 1974 ? Dans la moitié des cas, on peut l’expliquer par un regroupement familial. Les migrants venus dans les années 60 ont fait des enfants qui se sont à leur tour mariés, souvent avec une personne du pays d’origine de leurs parents.

En 20 ans, 800 000 étrangers ont acquis la nationalité belge

La Belgique compte sur son territoire un peu plus d’un million de personnes de nationalité étrangère. Ce chiffre représente entre 9 et 10 % de la population totale et est relativement stable avec le temps. Ce qui a fortement changé en revanche, c’est le nombre de personnes étrangères ayant acquis la nationalité belge. Depuis 1985, l’année où la loi sur l’acquisition de la nationalité a été assouplie, près de 800 000 étrangers sont devenus belges. Et parmi ces personnes, une très large majorité d’immigrés extra-communautaires (80 % du total). Si on additionne les étrangers (9,76 % de la population totale), les Belges nés étrangers (7,74 %) et leurs enfants respectifs, on arrive à un total de 25 %. Cela veut dire qu’au moins un quart de la population belge a un ou deux parents nés étrangers. Et cela ne fera qu’augmenter puisque selon une étude Eurostat, la population belge d’origine étrangère représentera entre 30 et 50 % de la population belge d’ici 2060. Cela met sous un autre jour le défi de l’intégration qui, aujourd’hui, a tendance à se concentrer sur les primo-arrivants.

15/5/2012

Source : Lalibre.be

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