L’étude indique, entre autres, que le marché marocain est mieux éduqué que le reste du monde.

Recruter à l’international est devenu monnaie courante chez les grandes entreprises. En effet, qu’il s’agisse d’expatriation, de détachement d’un salarié à l’étranger ou du recrutement d’un travailleur étranger... la mobilité internationale constitue, aujourd’hui, un véritable enjeu pour les entreprises et pour leurs cadres. Dans ce cadre, une étude a été menée récemment par The Network et The Intelligence Group, en collaboration avec ReKrute.com afin de définir les comportements et attentes des candidats marocains vis-à-vis de l’international. Elle a porté sur plus de 162 000 personnes réparties dans 66 pays, dont 602 Marocains.

L’objectif principal de cette synthèse est de définir les profils des candidats au Maroc et à l’étranger (parité homme/femme, statut des travailleurs, niveau et type de formation, années d’expérience, etc.) et donner un aperçu général sur le comportement des travailleurs marocains, notamment les secteurs les plus prisés, les postes les plus recherchés, les canaux les plus utilisés pour la recherche d’emploi, les critères les plus importants pour le choix d’un poste... D’autre part, cette enquête a permis de sonder les candidats sur leur mobilité à l’international et de mettre en avant leurs attentes afin de savoir ce qui motive leur choix à vouloir aller travailler à l’étranger, combien de temps sont-ils disposés à passer à l’étranger, quelles sont leurs destinations favorites, etc. Dans son premier volet, l’étude montre que la répartition homme/femme du panel marocain est de (70%-30%). Cette répartition est proche du score mondial qui est de (61%-39%). La population active marocaine apparaît comme la plus paritaire du monde arabe (78 %-22 %) En termes de statut du répondant, le marché marocain est comparable au reste du monde, sauf concernant la part des freelances qui est seulement de 4% contre 13% dans le monde. En outre, cette analyse indique que le marché marocain est mieux éduqué que le reste du monde. En effet, les Bac+4/5 et les doctorants représentent 89% des répondants contre 76 % dans le monde.

Le salaire, critère déterminant

En termes de formation, les Marocains privilégient le management et l’informatique. Par ailleurs, l’étude précise que les Marocains sont majoritairement ouverts à un changement de poste, et surtout dans la banque et l’industrie. 68% des Marocains sondés recherchent activement un nouveau job, ce qui n’est pas très différent de la moyenne mondiale, établie à 61%. Cela veut dire que 3 personnes sur 5 en moyenne sont mobiles vers un autre poste. Pour 69% des Marocains, le salaire est le critère déterminant pour le choix du futur emploi. Concernant l’attraction des Marocains par la mobilité internationale, l’étude affirme que 86% des cadres marocains ayant répondu à cette enquête sont prêts à s’expatrier, soit beaucoup plus que la moyenne mondiale (69%). Seuls quelques pays, dont la France (90%) et le Portugal (97%) montrent des scores plus élevés.

Cependant, la mobilité nationale reste moins élevée. 67% des Marocains sont mobiles nationalement, ce qui est presque identique à la moyenne mondiale. Toujours selon l’enquête, cette mobilité est de plus longue durée que la moyenne globale, car 89% des gens mobiles recherchent une expatriation de plus de 3 ans, contre 69% au niveau mondial, et ce, pour des raisons différentes comme l’acquisition d’une expérience différente, une valorisation pour la carrière… Le top 3 des pays de destination pour les Marocains est la France (cité par 61% des répondants, dont 43% uniquement pour Paris), le Canada à moitié-moitié environ entre Montréal, Québec et les États-Unis. Dans son dernier volet, l’étude indique que les portails Emploi sont un moyen de recherche de plus en plus incontournable, pour un poste au niveau national ou international. En effet, 83% des répondants marocains utilisent les portails Emploi pour leurs recherches au niveau national, contre 57%, il y a 3 ans. Les candidatures spontanées sont une spécialité marocaine, car les sondés marocains l’utilisent à 54% contre 13% en moyenne dans le monde.

La presse reste importante sur le marché national (33%), beaucoup plus que dans le reste du monde (18%). Les sites institutionnels par contre ont la cote à l’étranger (46%) et sont peu consultés au Maroc (31%).

Les réseaux sociaux enfin, tant pour la recherche nationale qu’internationale, ne sont cités que par 20% des sondés. Enfin, 54% des sondés marocains passent par des portails internationaux pour leurs recherches d’emploi au niveau international. Viennent ensuite les moteurs de recherche et les portails Emploi nationaux.

Repères

Au niveau global, 4% des répondants soit 6 500 personnes ont cité le Maroc parmi les destinations favorites.

Les pays les plus attirés par le Maroc sont la France, le Canada, la Tunisie, l’Algérie et les États-Unis (entre 12% et 11%).

22 Mai 2012 , Hajjar El Haiti

Source : LE MATIN