Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger organise le 7 juin 2012, à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc à Rabat, un séminaire sur le thème « Les Marocain-e-s en Espagne et en Italie : Les défis de la crise ».
L’Europe, une des régions la plus affectées par la crise financière globale a vu le nombre de chômeurs augmenter, passant de 34 millions à l’autonome 2008 à plus de 44 millions à la mi 2011. L’Espagne et l’Italie, nouveaux pays d’immigration, sont particulièrement concernés par cette crise.
Les Marocain-e-s constituent l'une des communautés étrangères les plus importantes en Espagne et en Italie, avec plus de 800 000 personnes légalement établis en Espagne et 600 000 en Italie. Aujourd’hui, le taux de chômage des Marocains (50,7%) en Espagne est le plus élevé parmi les communautés étrangères. En 2011, 123 000 hommes et 65 000 femmes sont en chômage depuis plus d’un an.
En Italie, la communauté marocaine a été elle aussi fortement touchée par la crise économique en comparaison aux autres communautés étrangères. Le taux d’activité chez les hommes est ainsi passé de 79,3% en 2008 à 75,2% en 2009. Pour les femmes, le taux d’activité a aussi baissé, passant de 27,8% en 2008 à 23,7% en 2009.
Le fort taux de chômage des migrant-e-s s’explique en grande partie par le fait qu’ils sont nombreux à occuper des emplois peu qualifiés, souvent à caractère manuel et temporaire et travaillent en majorité dans des secteurs sensiblement touchés et fragilisés par la crise financière (bâtiment, hôtellerie, restauration, secteur agricole), notamment en Espagne.
L’emploi précaire, les restrictions économiques et budgétaires, la révision des politiques migratoires sont des éléments qui accentuent la vulnérabilité des migrant-e-s, jusqu'à, parfois, leur faire perdre leur acquis et les faire basculer dans l’irrégularité, et les exposer aussi à des pratiques discriminatoires et xénophobes.
Cette rencontre qui verra la présence d’une centaine de participants et d’experts du Maroc, d’Espagne et d’Italie, se propose de dresser un bilan des conséquences sociales et économiques de la crise sur les migrant-e-s et de tenter d’élaborer une vision concertée sur les éventuels mécanismes et stratégies à adopter.
5/2012
Source : Communiqué du CCME