jeudi 4 juillet 2024 12:25

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La diversité entrera (un peu) à l'Assemblée française

Analyse Une petite dizaine de députés issus de l'immigration pourraient être élus dimanche. Tous à gauche.

Que sont devenus, à l’issue du premier tour, les candidats de la diversité investis par les partis ? Ceux de l’UMP, placés dans des circonscriptions globalement ingagnables, ont tous été balayés. Au PS, près de dix candidats estampillés «diversité» devraient faire leur entrée dans l’hémicycle. Pour la première fois surtout, des enfants issus de l’immigration non européenne devraient être élus à l’Assemblée nationale. Ces candidats ont pour traits communs d'être plutôt jeunes, mais pas novices en politique. Ils ont participé à des exécutifs locaux ou comptent dans l’appareil à Solférino. Pour la plupart issus de milieux et de quartiers populaires, ils sont surdiplômés, et souvent engagés dans des think tanks type Terra Nova, spécialistes de questions aussi diverses que l’emploi, l'économie, le logement... Petit tour d’horizon de ces futurs députés qui s’apprêtent à regénérer la représentation nationale.

Razzy Hammadi, 7e circonscription de Seine-Saint-Denis, 33 ans

Avec 36,71 % des voix, Razzy Hammadi a battu de 4 points l’indéboulonnable Jean-Pierre Brard. En vertu des accords de désistements PS-Front de Gauche, l’ancien maire communiste de Montreuil, député de la circonscription depuis 1988, candidat pour la 7e fois, se retire et le laisse seul en lice pour le second tour. Razzy Hammadi, 33 ans, est un ancien président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS). Après s'être fait connaître lors des grandes luttes contre le CPE, ce Toulonnais proche de Benoit Hamon est devenu un des hommes montants du parti.

Seybah Dagoma, 5e circonscription de Paris, 34 ans

Avec 43,6 % des voix, l’adjointe à l'Economie sociale et solidaire de Bertrand Delanoë, avocate en droits des affaires, a pulvérisé au premier tour le chef des Jeunes pop, Benjamin Lancar (21,3 %). Et devrait bénéficier au second tour des reports de la candidate Front de Gauche, Martine Billard (16 %), et de la verte Anne Souyris (8,6 %). D’origine tchadienne, Seybah Dagoma est arrivée en France à l'âge de 5 ans. Elle a grandi à Sarcelles. (Photo Bruno Charoy)

Malek Boutih, 10e circonscription de l’Essonne, 48 ans

François Delapierre (le candidat Front de Gauche) éliminé, Malek Boutih, fort de près de 35 % des voix se retrouve très confortablement au second tour face une candidate radicale de droite investie par l’UMP, qui n’a pas dépassé les 17 % . Après son parachutage totalement raté en Charentes en 2007, et une brouille sévère avec son ancien mentor et député sortant à l’occasion de son investiture en Essonne, l’ancien président de SOS Racisme devrait sans problème être élu dimanche.

Pouria Amirshahi, 9e circonscription des Français de l'étranger, 40 ans

L’ancien président de l’Unef et de la Mnef est arrivé très largement en tête avec plus de 47 % des voix. A 40 ans, cette ancienne figure du syndicalisme étudiant, secrétaire national du PS à la coopération, la francophonie et l'aide au développement, n’a encore jamais été élu. Pouria Amirshahi est né en Iran, il est arrivé en France avec sa mère en 1976 et a grandi à Paris.

Kader Arif, 10e circonscription de Haute-Garonne, 53 ans

Le ministre délégué aux Anciens combattants devrait remporter sans grande difficulté la 10e circonscription de Haute-Garonne. C’est cependant sa suppléante Emilienne Poumirol qui siègera à sa place tant qu’il est au gouvernement. Fils de harki, Kader Arif dirige la fédération socialiste de Haute-Garonne. Il est proche de Lionel Jospin.

Kheira Bouziane, 3e circonscription de la Côte d’Or, 58 ans

Cette professeure, engagée depuis plus de vingt ans sur les questions d'éducation, adjointe à la mairie de Quetigny devrait être élue députée sans problème. Au premier tour, avec près de 38 % des voix, elle a largement devancé de 20 points le candidat UMP. Elle succède à une femme, Claude Darciaux, qui avait choisi de prendre sa retraite.

Chaynesse Khirouni, 1ère circonscription de Meurthe-et-Moselle, 42 ans

Entrée en politique lors des élections municipales de 2008 à Nancy, cette spécialiste du microcrédit vient d’obtenir dans la 1ère circonscription de Meurthe-et-Moselle 37,9 % des voix contre 34,4 % pour la candidate radicale de droite investie par l’UMP. Une avance mince si l’on tient compte du fort score du Front national au premier tour (12 %) et du peu de réserves de voix à gauche. Chaynesse Khirouni est donc en ballottage assez incertain.

12/6/2012, ALICE GÉRAUD

Source : Libération

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