Après que le gouvernement a reçu le feu vert de la justice, la semaine dernière, pour expulser quinze cents Sud-Soudanais en situation irrégulière, la police de l'immigration israélienne poursuivait, mardi 12 juin, sa traque contre les clandestins venus d'Afrique. Au total, ils ont appréhendé deux cent quarante étrangers en situation irrégulière depuis dimanche matin en vue de les expulser, a indiqué le ministère de l'intérieur. "Nos services ont arrêté aujourd'hui cent immigrés clandestins. Par ailleurs, trois cents autres ont présenté une demande pour partir volontairement", selon un nouveau bilan de la porte-parole du ministère.
Ces arrestations d'étrangers en situation irrégulière - pour la plupart originaires du Soudan du Sud - se déroulent dans le cadre d'une opération spéciale en vue de leur expulsion. "Cette semaine, nous financerons leurs billets d'avion et nous octroierons 1 000 euros à chacun des adultes acceptant de repartir chez lui avec ses enfants. Cette offre n'est valable que pour la semaine en cours", a précisé Sabine Hadad, porte-parole du ministère.
L'IMMIGRATION, "LA FIN DU RÊVE SIONISTE"
L'opération, baptisée "Retour à la maison" et conduite par cent trente agents du ministère de l'intérieur, doit se poursuivre surtout dans la région de Tel-Aviv et de la station balnéaire d'Eilat, sur le littoral de la mer Rouge, à la frontière égyptienne, où de nombreux immigrés travaillent dans le secteur du tourisme, selon les médias israéliens. Elle intervient après les violences racistes qui ont éclaté en mai contre la présence en Israël de quelque soixante mille immigrés clandestins, la plupart venus de la Corne de l'Afrique via le Sinaï égyptien.
Le ministre de l'intérieur, Elie Yishaï, chef du parti religieux Shass, a affirmé mardi que les opérations en cours n'étaient "que le commencement". "Pour le moment, nous ne pouvons expulser que les ressortissants du Soudan du Sud et de la Côte d'Ivoire. La prochaine étape est le départ d'Israël de tous les clandestins d'Erythrée et du Soudan", a plaidé le ministre dans le quotidien progouvernemental Israël HaYom. Leur permettre de rester signifierait "la fin du rêve sioniste", a-t-il estimé.
A Eilat, où sont installés quelque quinze mille immigrés, des agents de l'immigration ont procédé mardi à des contrôles d'identité dans la rue, selon un correspondant de l'AFP sur place. Assis à une petite table, un habitant, Youssef Khoury, collectait pour sa part des signatures pour une pétition exhortant les autorités à débarrasser la station balnéaire des immigrés africains. Israël érige actuellement une clôture de 250 km le long de la frontière égyptienne pour tenter d'empêcher des infiltrations. Quelque 170 km sont déjà construits et l'ouvrage devrait être achevé d'ici à la fin de l'année.
| 12.06.2012
Source : Le Monde.fr avec AFP