Une soixantaine de médecins marocains, exerçant dans différentes régions du monde, se sont donné rendez-vous samedi à Paris, pour coordonner leurs actions au Maroc en faveur de l'amélioration de l'accès aux soins des personnes vulnérables.
Pour sa première assemblée générale, ce "Réseau Santé des Marocains du Monde" (RSMM), constitué en avril dernier, a réuni des experts nationaux et internationaux sur la question de santé au Maroc, pour réfléchir ensemble sur la meilleure contribution qu'il puisse apporter en soutien aux efforts "importants" menés en la matière dans le Royaume.
Les intervenants ont tenu à saluer la dynamique des réformes qui concernent le secteur de la santé marocain pour améliorer l'accès des citoyens à des soins de qualité, couronnés par la généralisation du Régime d'assistance médicale pour les économiquement démunis (Ramed), présenté à cette occasion par le Dr. Mohamed Cherradi, conseiller du ministre de la santé.
M. Cherradi a mis l'accent sur l'importance de ce projet qui va permettre à plus de 8 millions de marocains à faibles revenus d'accéder aux soins "dans un cadre honorable et digne", se félicitant de l'intérêt qu'accordent les membres du RSMM à ce projet ainsi qu'à l'amélioration du système de santé marocain, en général.
Lors de cette rencontre, ponctuée par la présentation du bilan de missions médicales menées au Maroc avec le soutien du ministère de la santé, M. Cherradi a rappelé que le développement d'actions de partenariat avec la société civile est "un axe stratégique" de la politique du gouvernement.
Le Dr. Shible Sabhani, du bureau du Fonds des Nations Unies pour la populations (FNUAP) à Rabat, a salué, à cet égard, l'action que mène l'organisation onusienne au Maroc, en partenariat avec le ministère de la santé et des acteurs de la société civile, en matière de santé de la reproduction. Un domaine où il relève "pas mal d'exploits, avec notamment la réduction de la mortalité maternelle, même s'il reste encore des gaps, entre milieux rural et urbain, riches et pauvres, femmes éduquées et non éduquées".
Avec ses partenaires, le FNUAP, souligne-t-il, agit sur trois composantes: la gouvernance qui permet d'"améliorer et d'éclairer les politiques et les stratégies", l'amélioration de la qualité, à la fois à travers le renforcement des capacités des professionnels de la santé et l'amélioration de la qualité de la prise en charge dans les structures et leur humanisation, et l'accessibilité (financière, géographique et culturels).
Dans sa présentation des tendances et des défis actuels du système de santé marocain en comparaison avec les autres pays du Maghreb, l'expert algérien de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr. Miloud Kaddar, a mis en avant l'accélération ces dernières années des réformes de santé au Maroc, y compris dans les domaines de la santé de base, de la régionalisation, du financement, ou encore la mise en place du système de l'assurance maladie obligatoire (AMO) et du Ramed.
Pour cet économiste de santé, le Maroc est appelé, néanmoins, à relevé différents défis, notamment ceux de la transition démographique, avec à la fois une population jeune qui reste importante et une population âgée de plus en plus significative, et épidémiologique (de plus en plus de cas de cancers, de maladies cardio-vasculaires ou encore chroniques, diabète, asthme).
S'y ajoute aussi, selon lui, la transition sur le plan socioéconomique avec une urbanisation accélérée qui a également "modifié les comportements et les problèmes de santé vécus (accidents de la route, troubles mentaux etc)".
Sur le plan politique, il s'est félicité de "la nouvelle gouvernance et de la démocratisation en route qui fait que la société civile a de plus en plus de poids dans le fonctionnement de la société et dans l'influence d'un certain nombre de décisions", avant de lancer: "C'est une réalité nouvelle qu'il faut saluer, elle est porteuse d'espoir".
Cette rencontre a été suivie de la tenue de l'Assemblée générale du Réseau Santé des Marocains du Monde pour valider le calendrier prévisionnel des actions à mener dans le cadre de cette initiative visant à "valoriser les compétences médicales issues de l'immigration marocaine de par le monde et leur apport à leur pays d'origine", selon son président le Dr. Aziz Amar.
Le réseau sera notamment partenaire d'un prochain congrès qui sera organisé à Fès début juillet ainsi que de "la gigantesque" mission de solidarité que son Association Médicale d'aide au développement entre l'Auvergne (centre de la France) et le Maroc (AMDAM) compte organiser en septembre prochain dans le Royaume, avec la participation de plus de 170 professionnels de la santé, dont plus de 20 pc de Marocains résidant à l'étranger, a-t-il indiqué à la MAP.
Créé suite aux recommandations de plus de 200 compétences médicales marocaines du monde réunies à Paris, le 25 juin 2011, le RSMM est une structure associative indépendante qui regroupe plusieurs dizaines de professionnels de la santé marocains (médecins, chercheurs, pharmaciens, biologistes, bio ingénieurs, kinésithérapeutes et gestionnaires de la santé) exerçant dans plusieurs pays.
Parmi les objectifs du réseau figure le transfert de technologie médicale, l'organisation de missions de solidarité et la participation à la formation du personnel de la santé au Maroc.
23 juin 2012
Source : MAP