Les transferts d'argent des migrants vers leur pays d'origine ont résisté mieux que prévu à la crise et devraient totaliser 372 milliards de dollars en 2011, en hausse de 12,1% sur un an, a estimé la Banque mondiale (BM) dans un rapport publié mardi.
"Pendant la crise, les transferts d'argent ont continué à alimenter un flux régulier de devises étrangères en direction des pays d'origine à un moment où l'aide internationale et les investissements directs à l'étranger ont nettement fluctué", écrivent les auteurs de ce rapport.
Ces flux, dirigés majoritairement vers les pays en développement, ont certes enregistré en 2009 leur premier repli depuis les années 80, mais son ampleur (-5,2%) a été limité "en comparaison des flux de capitaux privés", selon le rapport.
En dépit de vents contraires (hausse du chômage, rhétorique anti-immigration) alimentés par la crise, les transferts d'argent sont repartis à la hausse en 2010, s'imposant comme "une des sources les moins volatiles de revenus en devises étrangères pour les pays émergents", d'après les analystes de la Banque mondiale.
L'Inde (64 milliards de dollars) et la Chine (62 milliards) en ont été les principaux destinataires en 2011, suivis de loin par le Mexique (24 milliards). Premier pays d'Afrique noire à apparaître dans ce classement, le Nigeria a reçu cette année-là 11 milliards de ses ressortissants résidant à l'étranger.
Le rapport relativise toutefois ces chiffres, en notant que ces flux sont souvent sous-estimés en raison notamment de l'existence "de voies de transfert informelles".
Pour expliquer la "résilience" de ces flux, la Banque mondiale avance notamment la capacité des migrants "à absorber les chocs" économiques, quitte à réduire drastiquement leurs dépenses courantes.
Pour soutenir cette dynamique, les experts appellent à réduire "la complexité" et le "coût" qui s'appliquent à ces transactions, rappelant que ces transferts d'argent sont "cruciaux" pour la survie des familles.
Ils appellent également à éviter de "durcir" le contrôle des flux migratoires qui a, selon eux, "des conséquences néfastes sur les transferts d'argent à long terme".
10 juil 2012
Source : AFP