L'immigration peut être une solution aux problèmes posés par le vieillissement de la population dans les pays de l'Union européenne, mais elle "peut être source de tensions" si elle n'est pas régulée, ont estimé jeudi à Bruxelles certains représentants des grandes religions, alors que pour le président du Conseil Français du Culte musulman, les tensions sont plus d'ordre économique que religieuses.
"La plupart des tensions qui peuvent apparaître ici ou là n'ont pas forcément des origines culturelles ou religieuses, mais sont plus d'ordre économique ou social", a insisté Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre intereligieuse organisée par les présidents de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et de l'UE, Herman Van Rompuy.
"Ce serait une erreur de les rattacher systématiquement à des différences culturelles ou religieuses", a-t-il souligné.
Selon le Primat de Belgique, Mgr André-Joseph Leonard, "L'immigration est une partie de la solution, mais elle peut aussi parfois créer des tensions et être une source de problèmes".
"Il faut gérer l'immigration de manière harmonieuse, comme une contribution au développement de la société en Europe", a renchéri pour sa part l'imam italien Yaha Pallavicini, vice-président de la communauté religieuse islamique en Italie.
Pour l'imam Pallavicini, "ce ne sont jamais les religions qui sont en conflit, mais malheureusement des interprétations faites par certains individus qui abusent de la doctrine pour promouvoir des conflits".
"Aux racines de la crise économique dans l'Union européenne, il y a la contraction démographique. L'immigration peut être une solution, mais le processus doit être régulé par la loi, sinon il peut provoquer des conflits dans la société", a ajouté de son côté le rabbin italien Riccardo di Segni.
Comme remède aux problèmes du vieillissement de l'Europe, Mgr Leonard a évoqué "une solution qui est moins souvent envisagée et qui est d'encourager un taux de fécondité plus élevé dans l'Union européenne, par exemple en stimulant fiscalement la naissance d'un troisième enfant et éventuellement d'un quatrième", a-t-il dit en défendant "une solution plus porteuse d'avenir".
12 Juillet 2012
Source : Atlasinfo