dimanche 24 novembre 2024 10:04

Ils ont tout plaqué pour vieillir au soleil

Plus d’un million de Français vivent à l’étranger. De préférence au soleil et notamment au Maroc, une destination en pleine expansion où des promoteurs construisent un village « spécial seniors ».
Dan, Gérard ou Monique ont tout plaqué pour « une existence plus douce, plus facile et plus gaie ». Retraités, ces Français ont choisi de s’installer au sud d’Agadir, au Maroc, dans des villas spécialement pensées pour eux. Les promoteurs — deux trentenaires marocains — se sont inspirés de ces « villes pour cheveux blancs » qui quadrillent l’Arizona.
Ce concept a de beaux jours devant lui. Le nombre d’expatriés français à l’étranger a doublé en dix ans. Parmi eux, plus d’un million sont des retraités et 50 000 choisissent le Maroc, qui est leur premier pays d’implantation hors du continent européen, devant la Tunisie et le Sénégal. Même le printemps arabe, la crise ou l’attentat de Marrakech ne sont pas parvenus à enrayer le phénomène.
Retrouver une certaine forme de jeunesse
L’Orangeraie, du groupe Dyar Shemsi, est le tout premier projet d’envergure qui leur est destiné. Une maison s’y achète entre 134 000 € et 270 000 €. C’est de loin le plus abouti à ce jour, même si beaucoup d’autres « sun city » sont dans les cartons, comme la résidence signée Pierre & Vacances qui doit prochainement ouvrir à Marrakech.
Qu’est-ce qui pousse ces retraités, que l’on attendrait casaniers, à s’expatrier ? « Le pouvoir d’achat et la fiscalité n’expliquent pas tout, éclaire le sociologue Eric Donfu*. Ce qui les motive aussi, c’est l’envie de remonter sur la balançoire. » Autrement dit de retrouver une certaine forme de jeunesse, le désir de recommencer quelque chose. « Il s’agit d’une façon audacieuse de vivre les vingt ou trente dernières années de sa vie en bonne santé. » Sans d’ailleurs, pour autant, couper tous les ponts. Internet est passé par là. Et puis, « enfants et petits-enfants sont invités dans le nouveau pays des grands-parents et leur rendent visite », constate Eric Donfu. Après tout, à 3h30 d’avion, le Maroc, c’est pas tellement plus loin que la Bretagne en voiture.
30.07.2012, Florence Deguen et Zoé Lauwereys
Source : Le Parisien

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