Les apprentis issus de l'immigration font souvent de meilleurs résultats que les Suisses et réussissent une meilleure entrée dans le monde professionnel, selon une étude de l'Université de Fribourg.
L'étude du groupe de recherche de Margrit Stamm, professeure au Département des sciences de l’éducation de l’Université de Fribourg pourfend de nombreux clichés. Un compte-rendu en est donné mardi sur le site de l'Université fribourgeoise.
Le parcours de 750 diplômés de l'école obligatoire ayant décroché de bons résultats en 2009 a été analysé. La moitié d'entre eux était suisses, l'autre issue de l'immigration. Au final, l'étude affirme que ce sont les migrants, et non les indigènes, qui ont le mieux réussi leur apprentissage.
Le rôle des formateurs
Même résultat pour leur entrée dans le monde professionnel. Les migrants ont perçu un salaire plus élevé et acquis un meilleur statu professionnel que les Suisses. Ce cas de figure apparaîtrait toutefois surtout chez les hommes.
Le rôle joué par les formateurs, qui agissent comme des mentors et des modèles pour ces apprentis est important dans leur réussite, selon l'étude. Le soutien de leur famille est également un facteur de réussite considérable.
Les migrants ayant obtenus de bons résultats sont ainsi issus de lignées paternelles ambitieuses et/ou sont soutenus par des frères et sœurs aînés ou encore, par une bourse d'étude. Ce point tord le coup à un autre cliché affirmant que les familles migrantes ne sont pas intéressées par la réussite de leur enfants, selon Margrit Stamm.
Pour la chercheuse mandatée par l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT), ces résultats devraient pousser les acteurs de l'éducation à dépasser le regard unilatéral et négatif porté sur les «migrants en échec». Ceci afin d'exploiter leur potentiel, notamment face à la pénurie annoncée de certaines professions spécialisées.
Un catalogue de mesures
Car la réussite de ce groupe d'apprentis ne représente toutefois qu'un petit pourcentage de la majorité des élèves issus de l'immigration. Quelque 80% d'entre eux effectueraient un parcours à la traîne en raison d'un manque de soutien global dans leur formation.
A partir de sa recherche, et afin de se concentrer sur les facteurs positifs de la réussite, la professeure Margrit Stamm compte élaborer un catalogue de mesures permettant de mieux aider ces enfants et adolescents jusqu'à leur envol vers le monde professionnel.
07.08.2012, Sandrine Perroud.
Source : Tribune de Genève/Newsnet
Les migrants font de meilleurs apprentis
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